En résumé
Si Pete Lau a promis que son OnePlus 8 Pro resterait sous la barre des 1000 euros, son smartphone flirte avec ce cap symbolique et, à la prise en main du moins, semble loin de démériter. Les petits détails qui font les meilleurs sont enfin de la partie, à commencer par la charge sans fil, rapide qui plus est, l’étanchéité et l’écran 120 Hz. Si la compatibilité 5G nous laisse aujourd’hui de marbre, elle garantit que le smartphone reste dans la course d’ici quelques mois. L’appareil jouit en outre d’un écran très prometteur, de performances elles aussi alléchantes, et d’un bloc photo intéressant en termes de résultats au grand-angle, mais sans l’effet “wow” de certains concurrents en matière de grossissement d’image. Dans l’ensemble donc, le OnePlus 8 Pro s’annonce comme un grand smartphone, et peut-être pas seulement par son format.
Notre test détaillé
OnePlus renouvelle comme chaque année sa gamme de smartphones. La marque chinoise décline sa nouvelle série en un modèle 8 et un 8 Pro en la compagnie duquel nous avons passé quelques jours. Nos impressions.
Le OnePlus 8 Pro sera disponible à la fin de ce mois en deux versions : 8/128 Go et 12/256 Go, et avec pour point commun leur compatibilité avec les réseaux 5G. Côté prix, comptez 899 ou 999 euros selon la version. Un tarif haut de gamme que justifie une fiche technique sans fausse note. On y retrouve un grand écran AMOLED de 6,78 pouces QHD+ et au taux de rafraîchissement de 120 Hz, un quadruple module photo dorsal sur lequel nous reviendrons plus bas, un appareil photo frontal de 16 Mpx caché dans un petit poinçon, mais aussi une batterie de 4500 mAh et un chipset Snapdragon 865. Celui-ci interpelle forcément : doté d’un modem 5G, il confère au OnePlus 8 comme au OnePlus 8 Pro une compatibilité avec ce réseau appelé à être lancé dans quelques mois en France. On note par ailleurs que le mobile prend en charge le WiFi 6, lui aussi disponible sur les box de certains opérateurs.
Comme un air de OnePlus T7 Pro
L’heure n’est pas cette année à la refonte design, mais aux évolutions visant à rapprocher le OnePlus 8 Pro de la tendance actuelle. Cela passe essentiellement par son écran, cette année encore incurvé. Il arbore des bordures presque invisibles sur les côtés, et vraiment fines au niveau de ses parties supérieure et inférieure. L’intégration à la coque aux tranches métalliques est irréprochable, et la coque dorsale elle aussi tout en courbes fait écho à l’avant. Bref, c’est une réussite visuelle. À la prise en main également, on note que le smartphone dans sa version mate ne marque pas les traces de doigts, mais qu’importe : avec son grand format et son poids élevé compliquant la préhension aux petites mains (199 grammes), le OnePlus 8 Pro a tout intérêt d’être protégé par une coque. Celle-ci aura le mérite supplémentaire de masquer la nette protubérance que constitue son module photo dorsal, qui dépasse d’un gros millimètre. On ne jettera pas la pierre à OnePlus : les récents P40 de Huawei ou le Mi 10 de Xiaomi souffrent du même défaut. C’est toutefois à ce prix que les smartphones restent globalement fins. Notez pour finir que le OnePlus 8 Pro étant encore plus grand que son aîné, l’emplacement de ses boutons pourra poser problème aux petites mains : la barre de réglage est en effet placée haut sur l’arête gauche du mobile. L’accès au lecteur d’empreintes, situé sous l’écran dans sa zone basse, demande également un peu de gymnastique du pouce. Il nous a toutefois paru très réactif.
Un écran 120 Hz pour rivaliser avec les spécialistes du gaming
OnePlus ne s’en cachait pas l’an dernier : avec son 7T Pro, la marque draguait les gamers, visant des technophiles pas tout à fait prêts à passer à des modèles de spécialistes du genre, type Asus ROG Phone II. C’est plus encore le cas avec son 8 Pro, qui jouit à la fois de la puce de Qualcomm la plus performante (le Snapdragon 865), d’au moins 8 Go de mémoire vive, mais aussi et surtout d’un écran 120 Hz. De type AMOLED, cet écran présente à première vue une luminosité élevée, que nous devrons confirmer au sein de notre Laboratoire d’essais. Sa définition est elle aussi élevée (3168 x 1440 pixels), sa diagonale de 6,78 pouces est plus que confortable et le poinçon qui accueille l’appareil photo frontal du mobile est somme toute discret. Mais surtout, on retient un taux de rafraîchissement porté à 120 Hz, contre 90 Hz sur le OnePlus 7T Pro, à l’instar de la série Galaxy S20 de Samsung.
Celle-ci a été récemment épinglée pour les soucis d’autonomie causés par ce même taux de rafraîchissement. Pour parer au problème, OnePlus promet que la batterie de 4500 mAh du 8 Pro (4085 mAh sur le 7T Pro) permet justement de conserver une autonomie identique à celle de son prédécesseur, pour compenser justement. Les 120 Hz sont en outre supposés s’activer lorsque le smartphone affiche des applications optimisées, basculant sur du 90 Hz le reste du temps. Enfin, on note que si ce rafraîchissement est bien activé par défaut, OnePlus limite la casse en optant pour un affichage Full HD+ (et non QHD+) prédéfini.
Et dans les faits ? Cet écran est un plaisir à utiliser. L’impression de fluidité, due au nombre d’images par seconde multiplié par deux comparé à un smartphone standard (60 Hz) et par 1,5 par rapport à un nombre croissant de concurrents (90 Hz) est bel et bien au rendez-vous. Difficile à ce jour de quantifier l’impact de ce rafraîchissement sur l’autonomie du OnePlus 8 Pro : il nous faudra un test Labo complet pour l’évaluer.
Une partie photo soignée
Le OnePlus 8 Pro conserve un bloc photo dorsal aligné verticalement, à l’image du OnePlus 7T Pro, mais propose désormais quatre modules. Pour mémoire, son aîné proposait trois capteurs (48 Mpx avec, grand-angle, 8 Mpx avec zoom 3x et 16 Mpx avec ultra grand-angle). Cette année, la marque ne joue pas la course à la définition et propose un capteur principal Sony IMX689, entraperçu sur l’Oppo Find X2 Pro également. Il affiche 48 Mpx au compteur et est associé à une optique ouvrant à f/1.78. En seconde position, on retrouve un zoom 3X (f/2,44) complétant un capteur de 8 Mpx. C’est essentiellement l’ultra grand-angle, souvent le moins bien servi, qui s’offre désormais un capteur Sony IMX586 de 48 Mpx également, avec un angle de vue de 120° et une ouverture de f/2.2. C’est également ce module que OnePlus met à profit pour proposer un mode macro à partir de 2,5 cm, qui lors de nos premiers essais s’est montré pour le moins convaincant. Enfin, un quatrième capteur, de 5 Mpx (avec optique f/2.4) cette fois, ferme la marche. Il fonctionne de concert avec le capteur principal pour offrir des filtres colorés s’ajoutant au mode HDR. Noir et blanc, mode vif, effet mat… L’intérêt est discutable, et nos premiers essais – manquant de diversité dans les scènes capturées – ne nous ont pas vraiment permis d’y trouver une grande utilité. À voir donc, pour notamment des photos en pleine nature. Pour le reste, les premières impressions sont bonnes, d’autant que la partie logicielle a été soignée. On apprécie notamment un mode nuit qui semble avoir été amélioré – et fonctionne avec l’ultra-grand-angle -, et des photos globalement détaillées, avec un rendu naturel.
Terminons par un mot sur les fonctions vidéo du OnePlus 8 Pro. La 8K n’est pas d’actualité ici, et la 4K, proposée à 60 fps, profite de la stabilisation hybride (OIS/EIS) de la marque à 30 fps. Un bon point évidemment, auquel s’ajoute la fonction zoom audio – vue également chez Huawei – et permettant d’orienter la capture sonore vers le sujet de l’image. Dommage en revanche qu’en façade, la captation soit limitée à du 1080p (capteur de 16 Mpx, optique f/2,45).
L’essentiel est invisible pour les yeux
Certains des principaux attraits de ce OnePlus 8 Pro ne sont pas mesurables, et servent essentiellement à rassurer. À près de 1000 euros le smartphone, pour une marque qui s’est forgé une image de championne du rapport qualité-prix, on n’en attend pas moins. C’est donc du côté de l’étanchéité, grande absente des smartphones OnePlus jusqu’alors, que le modèle 8 Pro se distingue. Il est certifié IP68 – un label plus facile à obtenir dès lors que le smartphone se passe de la caméra pop-up adoptée par ses prédécesseurs -, ce qui signifie qu’il doit pouvoir résister à une immersion au-delà d’un mètre et pendant une heure. Comme tous les produits ainsi protégés, cela ne vaut que pour l’eau douce : attention donc à l’eau de mer et aux piscines chlorées.
Autre point intéressant, et inédit dans le catalogue OnePlus : la charge sans-fil, elle aussi de plus en plus présente sur les appareils premium, y fait ses débuts. Elle a le mérite d’être rapide, à 30W à l’instar de la charge filaire Warp Charge 30T. Mais le socle de charge est optionnel… Il est toutefois prometteur, puisque OnePlus annonce un système de ventilation pour éviter la surchauffe et un mode nuit ralentissant la charge comme la surchauffe qui l’accompagne, pour une charge nocturne. Une dernière subtilité : le OnePlus 8 Pro inclut une fonction de charge inversée, pratique pour alimenter des écouteurs true wireless, par exemple. Pour l’heure toutefois, la marque n’en propose pas, mais l’indice est là…
Conclusion
Si Pete Lau a promis que son OnePlus 8 Pro resterait sous la barre des 1000 euros, son smartphone flirte avec ce cap symbolique et, à la prise en main du moins, semble loin de démériter. Les petits détails qui font les meilleurs sont enfin de la partie, à commencer par la charge sans fil, rapide qui plus est, l’étanchéité et l’écran 120 Hz. Si la compatibilité 5G nous laisse aujourd’hui de marbre, elle garantit que le smartphone reste dans la course d’ici quelques mois. L’appareil jouit en outre d’un écran très prometteur, de performances elles aussi alléchantes, et d’un bloc photo intéressant en termes de résultats au grand-angle, mais sans l’effet “wow” de certains concurrents en matière de grossissement d’image. Dans l’ensemble donc, le OnePlus 8 Pro s’annonce comme un grand smartphone, et peut-être pas seulement par son format.