En résumé
Cette copie conforme du Honor 20, ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle, même si nous apprécions toujours la nouveauté. Nous voilà donc face à un smartphone satisfaisant qui assure une bonne expérience utilisateur en raison de sa mécanique efficace et de son bel écran. Son autonomie est correcte, tandis que ses quatre caméras assurent lorsqu’il s’agit d’immortaliser des scènes bien éclairées. Du point de vue du design, nous sommes aussi en terrain connu, mais les lignes du Nova 5T ne manquent pas d’élégance, une qualité magnifiée par des finitions de haut vol. Malheureusement pour lui, la concurrence ne chôme pas et il est aujourd’hui possible de trouver mieux pour un tarif finalement proche. Cependant, il s’agit d’une valeur sûre, car au final le Nova 5T ne présente pas de défaut réellement rédhibitoire. Le choix de la raison, donc.
Note technique
Les plus et les moins
- Qualité de fabrication
- Design sans surprise mais réussi
- Une mécanique efficace
- Une autonomie très correcte
- Le choix du poinçon pour la caméra frontale
- On aurait préféré un téléobjectif à la caméra macro
- Pas d'emplacement microSD ni de prise casque
- Pas d'étanchéité
- Manque d'originalité
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Dans la tourmente avec ses ennuis avec le gouvernement américain, Huawei conserve en France une belle aura avec une gamme complète et de qualité. Nouveau venu, le Nova 5T vient se positionner dans le stratégique segment des smartphones entre 350 et 400 euros… tiens tiens, une zone déjà largement occupée par Honor, la marque sœur de Huawei.
Alors que les nouveaux Mate 30 doivent se passer, pour l’heure en tout cas, des services et applications Google, le Nova 5T n’est pas concerné et embarque donc une version Android complète avec tout ce qui va avec, de Gmail à Google Maps en passant Chrome ou le Play Store. Chez Huawei, la nouvelle famille Nova entend s’adresser comme les mobiles Honor à une cible jeune, entre 18 et 24 ans. Le constructeur chinois indique tout simplement que les deux entités ne devraient pas se marcher sur les pieds, car les smartphones sont destinés à des canaux de distribution différents. En fait, cela vaut peut-être mieux, car très rapidement, dès la sortie de sa boîte, ce mobile nous dit quelque chose… Une analyse rapide de sa fiche technique vient conforter notre sentiment. Le Nova 5T est très très proche du Honor 20 testé ici, pour ne pas dire une copie quasi conforme.
Si nous pouvons trouver, en y regardant de très près, quelques subtiles différences esthétiques, mais nous y reviendrons, la prise en main est identique avec, donc, un grand smartphone mesurant 154,6 x 76 x 7,8 mm avec le poids qui va avec : 174 g en l’occurrence. Il faut dire que l’utilisateur aura face à lui un écran de grandes dimensions (6,26 pouces) pour en prendre plein les yeux. Le dos en verre accueille pas moins de 4 caméras tandis que l’appareil photo frontal prend place dans un petit poinçon placé sur le côté. Cette carrosserie accueille une mécanique qui a fait ses preuves. En effet, le Kirin 980, une puce maison, équipe tous les haut de gamme de la marque. Il est ici accompagné de 6 Go de mémoire vive et de 128 Go pour le stockage. Le Nova 5T se passe en revanche d’emplacement microSD, mais aussi de prise casque jack 3,5 mm.
L’ergonomie et le design
Le Nova 5T s’appuie donc sur un grand écran dont la surface d’affichage très légèrement amputée par le minuscule poinçon de la caméra frontale (4,5 mm de diamètre seulement) occupe selon nos mesures 85 % de la façade du smartphone. Une belle performance qui se traduit par des bordures plutôt fines. Cela limite l’encombrement global du smartphone, mais il faut de longs doigts pour atteindre le haut de l’écran.
Le dos en verre multiplie les couches de matériaux afin d’offrir des reflets riches et originaux. Sa couleur évolue en fonction de la lumière, passant du bleu au violet pour notre exemplaire de test. On remarque un petit logo sérigraphié propre à la gamme Nova. Trois des quatre caméras, ainsi que le flash, prennent place dans un bloc vertical dépassant à peine de la surface plane de la coque arrière. À côté, une quatrième caméra parfaitement positionnée, mais cette fois totalement intégrée. Les flancs en métal accueillent les traditionnels boutons avec une petite originalité, un lecteur d’empreintes digitales intégré au bouton d’allumage. Une chose est sûre, ces touches ne sont pas positionnées au hasard : elles tombent parfaitement sous les doigts, ce qui n’est pas toujours le cas sur de si grands smartphones. C’est un peu moins le cas pour les gauchers, mais rien de véritablement rédhibitoire. La qualité de fabrication est tout simplement parfaite et confère à l’appareil un aspect résolument premium. On regrettera au final simplement l’absence de toute certification d’étanchéité. Le Huawei Nova 5T est de toute évidence un très beau mobile dont l’originalité du dos est capable de faire tourner bien des têtes. On est loin aujourd’hui des smartphones alu, noir ou blanc.
L’écran
Pour ce nouveau modèle, Huawei a retenu un écran de 6,26 pouces s’appuyant sur une dalle IPS, une petite déception a priori, car l’AMOLED se montre la plupart du temps plus performant. Cette dalle offre une définition de 2340 x 1080 pixels soit une densité de 409 ppp. Cela donne donc une belle finesse d’affichage, avec par exemple des bordures des polices de caractères lisses sur les pages.
Nous avons bien entendu soumis ce smartphone aux différents tests de notre Labo. Nos sondes ont mesuré une colorimétrie très précise qui se concrétise par un delta U’V’ de 0,09. Le rendu est homogène sans couleur laissée de côté. Naturel et précision sont de la partie.
Pour le contraste, la technologie IPS ne peut, bien logiquement, pas rivaliser avec l’AMOLED. Nous avons ainsi mesuré un taux de contraste pour 17 bits de 293:5 contre par exemple 512:5 pour le Samsung Galaxy A70. Le taux de contraste atteint selon nos mesures 1945:1. Sans surprise, l’écran du Nova 5T est à la peine lorsqu’il s’agit de restituer toutes les nuances de gris, avec des niveaux de gamma sous la moyenne. Dernier test, la directivité consiste à estimer le comportement de l’écran lorsque l’utilisateur n’est pas face à lui. Cela se traduit par une perte de luminosité que nous avons mesurée grâce notre équipement sophistiqué. Lorsque l’ange de vision passe de 0° à 15°, la parte de luminosité s’établit à 11 % (de 253 à 189 cd/m2). C’est correct sans plus. Avec un angle de 30°, la luminosité passe sous la barre des 100 cd/m² avec 96 cd/m² pour être précis. Au final, l’écran du Nova 5T se comporte peu ou prou comme celui de ces cousins germains signés Honor. Un bon écran, très bon même, pour une dalle IPS.
La surcouche Huawei plaquée sur Android 9.0 propose quelques possibilités de réglages surtout autour du rendu des couleurs. Les utilisateurs les plus pointilleux pourront ainsi se rapprocher de leur perfection. Signalons pour finir l’intégration très discrète d’une LED de notification, un élément désormais plutôt rare qui se montre plutôt pratique à l’usage. Le Nova 5T nous étonne enfin par la présence de l’infrarouge qui lui permet de se transformer par l’intermédiaire d’une application en télécommande universelle capable donc de piloter votre téléviseur comme votre box Internet.
L’interface utilisateur
Du côté interface utilisateur, aucune surprise à attendre. Nous retrouvons un duo désormais bien rodé avec Android 9.0 sur lequel vient se superposer la surcouche maison, à savoir EMUI 9.1.
Celle-ci est donc sans surprise et se rapproche dans sa logique d’iOS puisque, par défaut, il n’y a pas de tiroir d’applications qui est pourtant au cœur même de l’OS mobile de Google. Rien de définitif cependant, Huawei offre la possibilité aux utilisateurs de le rétablir en un clic. Ils pourront également opter pour trois options de navigation système : par gestes, par les classiques trios de touches virtuelles Android et enfin par un dock. En revanche, le Nova 5T se passe de mode sombre, un choix finalement plutôt logique, car ce smartphone s’appuie sur un écran IPS qui ne se montre pas moins gourmand en énergie lorsque l’interface vire au noir. Cette technologie d’affichage entraîne aussi la disparition de la fonction Always On. Malgré les nombreuses possibilités de personnalisation, en utilisant par exemple une bibliothèque de thèmes – attention, certains sont payants -, EMUI est un peu décevant et nous attendons donc avec impatience l’arrivée d’EMUI 10 couplé à Android 10.
Les performances
Du côté mécanique, c’est l’incontournable Kirin 980 qui officie. Le processeur maison intègre deux cœurs Cortex-A76 cadencés à 2,6 GHZ, deux autres Cortex-A76 cadencés quant à eux à 1,92 GHz et enfin quatre cœurs Cortex-A55 dont la fréquence est fixée à 1,8 GHz. Cette architecture complexe permet aux smartphones d’adapter en permanence le comportement de son processeur aux tâches qu’il exécute. L’idée est d’allier performances et efficience énergétique. Le Kirin 980 bénéficie en prime une grande finesse de gravure, 7 nm en l’occurrence, qui participe également à optimiser l’autonomie du Nova 5T. En pratique, rien à redire, l’interface est fluide avec une réactivité de tous les instants. Pour aller encore plus loin, avant de s’attaquer par exemple à un jeu 3D particulièrement gourmand, un mode Performance est proposé dans les paramètres de la batterie. Pour notre test basé sur le JavaScript, nous avons laissé le smartphone en mode normal. Les processus les plus légers sont avalés à un rythme élevé avec un framerate de 17 fps pour un temps de réponse de 58 ms. Dans le même exercice, le Samsung Galaxy S10 fait très légèrement moins bien avec respectivement 16 fps et 62 ms. Les processus dits ordinaires enrayent déjà cette belle machine puisque le framerate passe à 9 fps avec un temps de réponse de 113 s. Là aussi le S10 est derrière. Notre troisième niveau de test qui correspond à des processus complexes met franchement à la peine le Nova 5T qui ne peut dépasser les 6 fps pour un temps de réponse de 178 ms. Face aux processus très complexes, le Kirin 980 est franchement à la peine malgré la présence de 8 Go de mémoire vive. Le framerate tombe à 4 fps pour 236 ms de temps de réponse. Le Samsung Galaxy S10 ne fait pas mieux.
La photo et la vidéo
Comme nous l’annoncions au début de notre test, l’arrière du Huawei Nova 5T est largement garni puisque nous n’y retrouvons pas moins de quatre appareils photo. La caméra principale s’appuie sur l’incontournable capteur 48 mégapixels Sony IMX586 couplé à une optique 28 mm en équivalent 35 mm. Cette optique affiche une ouverture f/1,8. Le second module est taillé pour capturer les beaux paysages. Vous l’aurez compris, il s’agit d’un ultra grand-angle 13 mm pour une ouverture f/2,2. Derrière cette optique, c’est un capteur de 16 mégapixels qui est mis à contribution. La troisième caméra se consacre à la macro photographie qui peut donc effectuer la mise au point à quelques centimètres de l’élément immortalisé. Son capteur se contente de 2 mégapixels. Enfin, le dernier module a pour objectif, sans mauvais jeu de mots, d’amener des informations supplémentaires au sujet de la profondeur de champ, par exemple pour améliorer le rendu des portraits. Voilà pour un petit tour du propriétaire, mais voyons maintenant comment se comporte tout ce petit monde face à notre Laboratoire de mesures.
Comme de coutume, nous nous intéressons dans un premier temps à la caméra principale. Le capteur obtient des notes quasiment parfaites dans toutes nos mesures. Son centrage et son homogénéité côtoient ainsi d’excellentes possibilités de recadrage. C’est globalement le même son de cloche pour l’optique associée, qui présente comme seul léger défaut une déformation géométrique un peu trop marquée. Nous avons ensuite estimé la capacité de cette caméra à restituer tous les détails de deux scènes, la première largement éclairée (500 lux) et la seconde qui correspond plutôt à l’intérieur d’un appartement (250 lux). Dans les deux cas, notons au passage que les résultats sont quasiment similaires, et que le Nova 5T est nettement à la peine. Les traitements numériques appliqués sont mal maîtrisés à nos yeux avec une nette tendance à trop lisser, de nombreuses informations passant alors à la trappe.
La caméra frontale qui prend place dans un poinçon de petit diamètre peut impressionner avec son capteur rassemblant pas moins de 32 mégapixels. Face aux sondes de notre Labo, il ne brille cependant pas vraiment. En effet, alors que son centrage est parfait, il manque nettement d’homogénéité tout en proposant des possibilités de recadrage limitées. L’optique présentant une ouverture de f/2,0 fait heureusement beaucoup mieux puisqu’elle parvient éviter la plupart des écueils, aberrations chromatiques, astigmatisme… Malgré tout, nos appareils de mesure ont mis en avant une tendance à la déformation géométrique. Quant à la capacité de cette caméra frontale à restituer les détails d’une scène, c’est très moyen, y compris face à une zone bien éclairée. Vous l’aurez compris, les tests menés en Labo sont globalement plutôt décevants, mais en pratique cela donne quoi ? L’application Appareil Photo bénéficie d’une bonne ergonomie générale tout en offrant de nombreuses fonctionnalités. Les clichés réalisés sous un beau soleil sont au final de bonne qualité malgré un rendu auquel on pourrait reprocher un manque de naturel.
En faible luminosité, outre le manque de détails, nous avons observé que la balance des blancs manquait parfois de justesse. Enfin le mode nuit fait le job, tout comme le mode portrait qui tire profit de la caméra dédiée à la profondeur de champ. Les clichés sont réalisés par défaut en 12 mégapixels avec le procédé du Pixel Binning qui réunit les pixels quatre par quatre pour maximiser l’utilisation de la lumière. En forçant le mode 48 mégapixels, des détails supplémentaires apparaissent forcément, mais la différence n’est pas flagrante. La caméra ultra grand-angle entraîne une déformation marquée : à réserver donc uniquement aux paysages très bien éclairés. Le module dédié à la macro photographie est un peu difficile à exploiter, car il ne présente qu’une mise au point fixe à 4 cm de l’élément photographie. Il faut donc veiller à se rapprocher le plus possible de cette distance sous peine de flous. Ensuite, son petit capteur de 2 mégapixels cantonne les photos obtenues à un usage récréatif, sur Instagram par exemple.
Enfin, si le Nova 5T peut filmer en 4K jusqu’en 30 images par seconde, nous vous conseillons d’opter pour le 1080p qui présentera une plus grande fluidité avec en prime une stabilisation plus efficace.
Le rendu audio
Avec un unique haut-parleur placé dans sa tranche inférieure à côté de la prise USB-C, le Nova 5T se contente du strict minimum. Pour autant, le transducteur fournit une bonne puissance de sortie avec un rendu logiquement axé sur les médiums et les hauts médiums. Les amateurs de basses devront repasser, mais cela nous semble suffisant pour suivre une vidéo sur YouTube. L’écoute musicale via un casque Bluetooth sera donc plus adaptée, car rappelons que ce smartphone ne dispose de sortie casque type jack. Mais Huawei n’est pas avare puisque le constructeur fournit non seulement des écouteurs USB-C, mais aussi un adaptateur permettant de connecter un casque classique. Une bonne initiative.
La qualité de réception (performances radio)
Huawei développe depuis plusieurs années maintenant le modem de ses smartphones. Le Nova 5T ne fait pas exception à la règle et le composant maison assure une compatibilité avec toutes les bandes de fréquences utilisées en France dans des débits proches du gigabit. Une fois n’est pas coutume, nos tests de qualité de réception réalisés dans notre Labo aboutissent à un tableau plutôt contrasté. Le Nova 5T se montre convaincant en GSM, en 900 comme en 1800 MHz. Pour la 3G, c’est sensiblement la même chose simplement une directivité très moyenne. Le smartphone se montre peu à l’aise en 4G avec globalement des notes qui peinent à dépasser la moyenne surtout pour les bandes 20 (800 MHz) et 01 (1950 MHz). Les principaux griefs se rapportent à la déviation du débit et à la sensibilité moyenne. Paradoxalement les débits demeurent plutôt élevés. Le smartphone peut par ailleurs accueillir deux nano-SIM, une solution parfaite pour qui doit gérer simultanément une ligne professionnelle et personnelle.
L’autonomie
Le Huawei Nova 5T dispose d’une batterie de 3750 mAh qui bénéficie de la recharge rapide par l’intermédiaire d’un gros bloc secteur affichant une puissance de 22,5 W. Celui-ci a mis, selon nos mesures, 1h25 pour recharger totalement la batterie. Un très bon temps donc. Malheureusement pas de recharge sans fil à se mettre sous la dent. Dommage, car c’est plutôt pratique à l’usage. Nous avons ensuite soumis le smartphone à notre protocole de test d’autonomie. Nous avons obtenu un temps de 10h39. Cela nous semble satisfaisant, car dans le même exercice le Samsung Galaxy S10 s’était éteint en 10h10. Il fait même mieux que le Honor 20 Pro qui s’appuie sur base technique identique avec en plus une batterie légèrement plus grosse, 4000 mAh en l’occurrence.
À l’usage, il est possible de se passer de recharge durant une journée et demie, mais cela dépendra bien entendu grandement de votre usage.
Conclusion
Cette copie conforme du Honor 20, ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle, même si nous apprécions toujours la nouveauté. Nous voilà donc face à un smartphone satisfaisant qui assure une bonne expérience utilisateur en raison de sa mécanique efficace et de son bel écran. Son autonomie est correcte, tandis que ses quatre caméras assurent lorsqu’il s’agit d’immortaliser des scènes bien éclairées. Du point de vue du design, nous sommes aussi en terrain connu, mais les lignes du Nova 5T ne manquent pas d’élégance, une qualité magnifiée par des finitions de haut vol. Malheureusement pour lui, la concurrence ne chôme pas et il est aujourd’hui possible de trouver mieux pour un tarif finalement proche. Cependant, il s’agit d’une valeur sûre, car au final le Nova 5T ne présente pas de défaut réellement rédhibitoire. Le choix de la raison, donc.