En résumé
Le Honor 20 Pro est un modèle d’équilibre tant il offre un visage homogène sans véritable défaut. Il est bon partout, mais n’excelle réellement nulle part. Un smartphone néanmoins à la finition exemplaire et au design réussi, avec la petite touche d’originalité supplémentaire si vous optez pour sa couleur violette. Son écran IPS ne peut cependant pas rivaliser sur bien des aspects avec les afficheurs AMOLED employés par la plupart de ses concurrents, mais là encore, ces considérations techniques mises en lumière par nos tests ne sauteront pas réellement aux yeux de tous. Un choix raisonnable, en somme.
Note technique
Les plus et les moins
- Design et qualité de fabrication
- Expérience fluide
- Poinçon qui ne nuit pas à l’expérience utilisateur
- Offre photo complète
- Pas d’emplacement microSD et de prise casque
- Écran IPS
- Interface utilisateur esthétiquement vieillotte
- Pas d’étanchéité
Détail des sous notes
Notre test détaillé
La marque sœur de Huawei propose désormais une vaste gamme de smartphones afin de couvrir un éventail de prix allant de l’entrée de gamme au premium, comme c’est le cas de ce Honor 20 Pro dont nous vous proposons de découvrir le test complet.
Le Honor 20 Pro vient pour l’heure couronner la gamme Honor. Le smartphone, qui met en avant son design et ses capacités photographiques, est plutôt imposant avec ses dimensions de 154,6 x 74 x 8,4 mm pour un poids de plus de 180 g. Il embarque un écran à la diagonale de 6,26 pouces. Son dos en verre accueille pas moins de quatre appareils photo sur lesquels nous reviendrons bien entendu. L’idée est de s’accommoder de toutes les circonstances de prises de vue.
À l’intérieur, les caractéristiques techniques du Honor 20 Pro sont sans surprise puisque c’est la plateforme Kirin 980 qui est utilisée, celle-là même qui anime tous les hauts de gamme de Huawei et Honor depuis presque une année. Cette puce s’appuie sur 8 Go de mémoire vive, une quantité très généreuse. Pour le stockage, notre exemplaire de test dispose de 256 Go, un bel espace de stockage qui s’explique par l’absence d’emplacement pour glisser une carte mémoire.
L’ergonomie et le design
L’écran de 6,26 pouces occupe 84 % de la façade du smartphone. Un bon chiffre donc même si la concurrence parvient à faire mieux notamment en ce qui concerne la bordure du bas encore bien visible. Pour parvenir à ce résultat, Honor n’a pas opté pour une encoche, une solution qui s’avère souvent nuisible au confort d’utilisation, mais pour un poinçon qui prend place à gauche lorsque l’on tient le smartphone face à soi. Ce poinçon peut se targuer d’être un des plus petits du moment, puisqu’il affiche un diamètre de seulement 4,5 mm. À l’usage, rien à redire, il ne nous a absolument pas gênés.
À l’arrière, le Honor 20 Pro opte pour une originale couleur violette qui présente des reflets changeants en fonction de l’angle avec lequel la lumière vient frapper le verre. Honor nomme ce procédé de fabrication Dynamic Holographic, un procédé qui s’appuie sur trois couches différentes. Effet garanti. Trois des quatre caméras prennent place dans un bloc vertical dépassant légèrement, ce qui forcément les expose un peu plus. La quatrième se désolidarise pour se placer à côté, au-dessus du flash LED. Les flancs en métal anodisé affichent un aspect premium rassurant. Le large bouton de mise en veille et son fameux lecteur d’empreintes digitales, très efficace, tombe naturellement sous le pouce des droitiers… tandis que les gauchers risquent de se sentir un peu moins à l’aise. Autre originalité, la présence d’une fenêtre infrarouge qui trouvera son utilité une fois couplée à une application de télécommande universelle, comme le Google Play Store en regorge. À l’opposé, nous retrouvons une prise USB-C et c’est tout, car ce smartphone se passe de prise casque analogique type jack 3,5 mm. Il faudra donc faire avec les écouteurs fournis ou, pour plus de performances, utiliser un casque Bluetooth. Ce terminal n’affiche pas de certification IP, attention donc aux baignades accidentelles.
Les 180 g du Honor 20 Pro se font forcément ressentir, surtout lorsque le smartphone est glissé dans la poche d’une veste. Les petites mains devront quant à elles ajuster leur prise pour atteindre la partie haute de l’écran tactile, notamment pour le panneau de notification.
Sans surprise enfin, le Honor 20 Pro affiche une qualité de fabrication tout simplement parfaite. L’ajustement des différents éléments est précis. Rien à reprocher donc à ce smartphone qui se montre esthétiquement très réussi. Certes, ses lignes sont finalement très classiques, mais l’originalité de sa couleur suffit à faire tourner les têtes.
L’écran
Avec sa diagonale de 6,26 pouces, l’écran 19,5:9 du Honor 20 Pro se situe dans la moyenne des hauts de gamme actuels. Il repose sur une dalle IPS et non AMOLED : il semble que seul Samsung maîtrise parfaitement les poinçons sur les dalles de ce genre. L’écran du Honor 20 Pro propose quoi qu’il en soit une définition de 1080 x 2340 pixels, ce qui se traduit par une densité de 412 ppp. Un chiffre qui garantit une parfaite finesse d’affichage.
Pour notre premier test mené en laboratoire, nous mesurons la colorimétrie de cet écran. Celui-ci se montre convaincant avec une valeur du Delta U’V’ de 0,011, un chiffre légèrement moins bon que l’écran du Samsung Galaxy S10 qui avait obtenu un Delta de 0,009. La déviation est donc globalement infime, un petit peu plus marquée pour les jaunes. Le contraste mesuré par nos soins est moyen, sans plus, et les écrans AMOLED demeurent imbattables dans cet exercice. Nous avons ainsi atteint 283:5 (17 bits) et 1709:1. La mesure des niveaux de gamma ne met guère en valeur l’Honor 20 Pro qui peine à retranscrire les nuances de gris… comme quasiment tous les smartphones, mais nous sommes ici légèrement au-dessous de la moyenne.
La directivité de cet écran, c’est-à-dire sa capacité à demeurer lisible lorsque l’utilisateur n’est pas tout à fait face, met en lumière les limites de la technologie IPS, qui ne peut rivaliser dans ce délicat exercice avec l’AMOLED. Ainsi alors qu’un S10 ne perd que 3 % de luminosité lorsque l’angle de vision passe de 0 à 15°, l’écran du Honor 20 Pro perd 10 % avec une luminosité qui passe de 256 à 193 cd/m². Lorsque l’angle passe à 30°, la luminosité diminue assez nettement pour s’établir à peine au-dessus des 100 cd/m² (156 cd/m² pour le Samsung). La dalle perd toute luminosité lorsque l’angle de vision passe à 45° puisque dans ces conditions la luminosité est de seulement 50 cd/m².
L’interface maison de Honor dispense pour finir quelques réglages permettant de changer le mode d’affichage et d’ajuster la température des couleurs. De quoi permettre aux utilisateurs les plus exigeants de régler précisément le rendu de l’écran de leur smartphone. Il est aussi possible d’abaisser la résolution de l’écran, histoire sans doute de grappiller quelques minutes d’autonomie supplémentaire.
L’interface utilisateur
L’interface utilisateur se nomme Magic UI dans sa version 2.1, une déclinaison de l’EMUI des smartphones Huawei. Derrière elle, c’est Android 9.0 Pie qui officie. Les utilisateurs venant de Huawei ne seront donc pas perturbés, car les différences avec EMUI sont véritablement ténues. En revanche, les habitués à Android pourraient l’être davantage, car par défaut cette interface ne propose pas de tiroir d’applications, se rapprochant ainsi de l’expérience iOS. Pas de panique, il est possible d’adopter une interface plus classique en quelques clics dans les paramètres du smartphone.
Pour profiter pleinement de la grande surface d’affichage proposée, Magic UI se propose de remplacer les trois boutons traditionnels d’Android par des contrôles gestuels. Après quelques heures d’utilisation, ils deviennent assez naturels. De nombreuses possibilités de réglage et de personnalisation sont proposées. C’est plutôt une bonne nouvelle, car, par défaut, le design général de cette surcouche est un rien vieillot. Les choses devraient rapidement évoluer avec l’arrivée prochaine du duo Magic UI 3.0 / Android 10. En attendant, vous aurez face à vous une interface classique, riche et fonctionnelle, mais qui manque un peu d’innovation. Écran IPS oblige, vous ne trouverez pas de mode Always On. Signalons pour finir la discrète intégration d’une LED de notification, plus si courante en 2019, mais pourtant appréciée par de nombreux utilisateurs.
Les performances
Techniquement, le Honor 20 Pro ne fait pas vraiment dans l’originalité, puisque l’on retrouve derrière sa jolie carrosserie une mécanique bien connue. Il s’agit en effet du processeur maison, le HiSilicon Kirin 980 qui anime par exemple le Huawei P30 Pro (lire notre test). Cette puce gravée en 7 nm bénéficie d’une architecture complexe regroupant deux cœurs Cortex-A76 cadencés à 2,6 GHz pour les tâches réclamant le plus de puissance, deux autres Cortex-A76 se contentant d’une fréquence de 1,92 GHz et enfin quatre Cortex-A55 à 1,8 GHz. On retrouve aussi un NPU, un composant dédié à l’intelligence artificielle et un circuit graphique Mali-G76 MP10. Une plateforme éprouvée qui octroie à ce smartphone un fonctionnement fluide face à toutes les applications et à tous les usages. Le Honor 20 Pro se montre à l’aise lorsqu’il s’agit de jouer, y compris avec les titres les plus exigeants. Et face à notre impitoyable test JavaScript ?
Face aux processus légers, le Kirin 980 s’en sort bien avec un framerate de 17 fps et un temps de réponse de 61 ms. C’est un peu mieux que l’Exynos du Samsung Galaxy S10 et que le Snapdragon 855 du OnePlus 7 Pro. Les choses commencent plutôt bien donc. L’exécution de processus ordinaires, un peu plus exigeants donc, replace nos trois protagonistes sur un pied d’égalité. Le Honor 20 Pro affiche alors un temps de réponse de 127 ms pour un framerate de 8 fps. Les processus complexes changent la donne puisque le OnePlus 7 Pro et son Snapdragon 855 prennent la tête avec un framerate de 7 fps et un temps de réponse de 153 ms contre respectivement 5 fps et 180 ms pour le Kirin 980. L’écart se creuse encore face aux processus très complexes. Le Honor 20 Pro affiche alors un framerate de seulement 5 fps pour un temps de réponse de 260 ms. Signalons que nos tests sont effectués comme toujours avec tous les réglages par défaut, ce qui peut avoir ici son importance. En effet, le smartphone fonctionne alors dans un mode offrant le meilleur compromis entre performance et autonomie. Il existe cependant un mode Performance qui apporte une puissance supplémentaire, du moins face aux benchmarks, car en pratique, difficile de voir une différence.
La photo et la vidéo
L’arrière du smartphone affiche complet, avec pas moins de quatre modules. Petite revue d’effectif pour bien commencer. À tout seigneur tout honneur, débutons par le module principal. Il se compose de l’incontournable capteur 48 mégapixels Sony IMX586 et d’une optique stabilisée présentant la plus grande ouverture jamais vue sur un mobile avec un exceptionnel f/1,4 ! Sans surprise, nous retrouvons la technologie pixel binning qui réunit les pixels par groupe de 4 pour plus de détails et un meilleur comportement en basse luminosité. Le second module est un ultra grand-angle qui allie une optique équivalente à un 17 mm (angle de 117°) ouvrant à f/2,2 et un capteur 16 mégapixels. Le troisième module est un téléobjectif x3 équivalent à un 78 mm, les plus vifs auront compris que la caméra principale équivaut quant à elle à un 26 mm… Ce téléobjectif présente une ouverture f/2,4 et s’appuie sur un capteur de 8 mégapixels. Enfin le quatrième module est voué à un usage très spécifique, à savoir la macrophotographie. Il pourrait ainsi faire la mise au point à 4 cm de l’élément photographié. Il dispose d’un capteur de seulement 2 mégapixels. À l’avant, le poinçon dissimule un impressionnant capteur de 32 mégapixels associé à une optique f/2,0. Contrairement à certains concurrents, les selfies sont ici réalisés dans la pleine résolution du capteur. Pas de pixel binning à l’avant, donc.
Bien entendu, nous savons soumis le Honor 20 Pro à notre batterie de tests établie par nos experts. Nos premières mesures s’intéressent au capteur principal qui nous surprend… négativement. En effet, si son centrage est parfait, c’est loin d’être le cas de son homogénéité tout simplement catastrophique. Les possibilités de recadrage sont moyennes. Heureusement, l’optique nous redonne le sourire, car elle se révèle tout simplement excellente. Elle ne présente aucune aberration chromatique, astigmatisme et distorsion. Nos mesures ont simplement relevé une légère tendance à la déformation géométrique.
Notre dernière mesure réalisée dans notre Labo concerne la sensibilité de l’appareil photo principal, un élément qui prend donc en compte le capteur, l’optique et les différents traitements numériques logiciels. Le Honor 20 Pro ne se montre pas vraiment à l’aise. Il aura du mal à atteindre un haut de niveau de détails. Nous avons laissé le smartphone en mode 12 mégapixels. Le passage en 48 pixels pourrait changer la donne. À l’usage, ce mobile permet, au-delà de ses performances intrinsèques, de réaliser de jolies photos aux couleurs flatteuses. Le module téléobjectif nous a convaincus et s’en sort plutôt mieux que la concurrence sauf lorsque la lumière baisse. Le traitement numérique appliqué aux photos semble maîtrisé. Le zoom hybride x5 se montre lui aussi tout à fait convaincant. Même constat pour l’ultra grand-angle qui apprécie logiquement capturer une scène bien éclairée. Le module dédié aux photos macros génère beaucoup de flou… pour ne pas dire de photos ratées. C’est plutôt logique : son utilisation réclame beaucoup d’attention, car il réalise sa mise au point uniquement à une distance de 4 cm de l’élément photographié. Une fois ce fonctionnement assimilé, nous avons pu réaliser des macros plutôt séduisantes.
Passons à l’appareil photo frontal. Les mesures effectuées dans notre laboratoire s’intéressent tout d’abord au capteur. Celui-ci présente un excellent centrage, mais souffre là aussi d’une homogénéité moyenne et d’une faible capacité de recadrage. Son optique est bien plus convaincante et se comporte de la même manière que son homologue dorsal avec donc des notes parfaites et une légère déformation géométrique. La sensibilité de la caméra avant se montre décevante avec des détails qui peinent à apparaître. À l’usage, les selfies manquent en effet de peps avec un lissage trop présent, par exemple.
Pour la vidéo, le Honor 20 Pro est capable de filmer en 4K à 30 images par seconde ou encore en 1080p jusqu’à 60 i/s. La double stabilisation (électronique et optique) se montre plus efficace en Full HD, mais globalement, ce smartphone se montre à l’aise.
Le rendu audio
Le Honor 20 Pro embarque un seul haut-parleur dans sa tranche inférieure. Un dispositif plutôt basique donc, mais qui se montre performant. S’il n’est pas le plus puissant que nous ayons croisé, il affiche une bonne dynamique. Ce smartphone se passe de prise casque comme nous l’avons évoqué plus haut. Honor fournit un adaptateur, ce qui n’est pas toujours le cas, y compris avec des terminaux vendus largement plus de 1000 euros. Apple, par exemple, ne le fait plus.
La qualité de réception (performances radio)
Huawei, et donc Honor, conçoit les modems de ses smartphones avec ici le support de toutes les bandes de fréquence 4G. On retrouve en sus le Wi-Fi 802.11ac, le Bluetooth 5.0 et le NFC. Nos mesures en labo aboutissent à un tableau plutôt séduisant en matière de performances radio. Rentrons un peu dans le détail. En GSM, le smartphone est très bon dans la bande des 800 MHz, mais il se montre franchement à la peine dans celle des 1 800 MHz avec en particulier une faiblesse marquante en sensibilité. Pour le 3G, tous les voyants sont au vert. Concernant la 4G et sa multitude de bandes de fréquence, les résultats sont globalement très bons avec finalement une belle homogénéité. Le Honor 20 Pro se montre particulièrement à l’aise dans la bande 20 (800 MHz) avec un parcours sans faute. Dans les autres bandes, il demeure très efficace avec cependant une toute petite faiblesse dans la bande 4G 1 qui correspond au 2100 MHz. Le débit moyen peine à se stabiliser.
L’autonomie
Le Honor 20 Pro justifie en partie sa plus grande épaisseur par rapport au Honor 20 tout court par l’intégration d’une batterie de plus grosse capacité : elle passe en effet de 3750 à 4000 mAh. Un gros accumulateur donc, qui devrait lui assurer une belle autonomie. Qu’en est-il en réalité ? Commençons par recharger totalement la batterie du smartphone qui se passe au passage de la recharge sans fil. Avec l’adaptateur secteur fourni de 22,5 W, nous avons mesuré un temps de charge complète de 1h49, un chiffre très satisfaisant même si certains concurrents font mieux, à l’instar du OnePlus 7 Pro. Le Honor 20 Pro demeure derrière le OnePlus également dans notre test d’autonomie puisqu’il résiste 10 heures pile contre 10h38 pour le OnePlus 7 Pro ou encore 10h10 pour le Samsung Galaxy S10. L’autonomie mesurée demeure bonne, mais nous nous attendions cependant à un petit mieux.
Cependant en pratique, et sans basculer sur un mode de gestion de batterie spécifique, il est possible de se passer de recharge durant une journée et demie, voire deux jours en se faisant quelques frayeurs.
Conclusion
Le Honor 20 Pro est un modèle d’équilibre tant il offre un visage homogène sans véritable défaut. Il est bon partout, mais n’excelle réellement nulle part. Un smartphone néanmoins à la finition exemplaire et au design réussi, avec la petite touche d’originalité supplémentaire si vous optez pour sa couleur violette. Son écran IPS ne peut cependant pas rivaliser sur bien des aspects avec les afficheurs AMOLED employés par la plupart de ses concurrents, mais là encore, ces considérations techniques mises en lumière par nos tests ne sauteront pas réellement aux yeux de tous. Un choix raisonnable, en somme.