En résumé
La Phantom Reactor 900 ne propose peut-être pas autant d’options que d’autres enceintes sans fil, en faisant notamment l’impasse sur le multi-room, Chromecast ou les assistants vocaux en natif, mais c’est à n’en pas douter le meilleur rapport performances/taille. Malgré son volume de seulement 3L, elle parvient grâce aux différentes technologies développées par Devialet, et déjà à l’œuvre dans les Phantom grand format, à délivrer un son d’une qualité tout bonnement inégalée en comparaison des autres enceintes testées dans notre Labo. Particulièrement remarquable dans les graves, cette Phantom Reactor s’en sort admirablement bien aussi sur le reste du spectre audible et ne laisse apparaître presque aucune distorsion, même à haut volume. Nous avons d’ailleurs pu mesurer jusqu’à 103 dB à 50 cm. De quoi ravir les audiophiles en quête d’une enceinte compacte, mais disposant tout de même d’un beau budget.
Note technique
Les plus et les moins
- Bande passante ultra linéaire
- Distorsion quasi absente
- Profondeur des basses
- Pas de Chromecast, ni d'assistant vocal intégré
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Né en 2007 avec la ferme intention de révolutionner le monde de l’audio, Devialet compte déjà à son actif de nombreuses récompenses pour ses différentes technologies. Et il est depuis 2015 possible d’en profiter au sein d’enceintes Phantom pour le moins impressionnantes, mais aussi très lourdes et onéreuses. La série Reactor est donc venue s’y ajouter en 2018 afin d’élargir la cible de Devialet. Elle se compose de deux modèles à la puissance d’amplification différente, mais autrement identiques et se positionnant comme des versions miniatures des premières Phantom. Toutes deux sont passées par notre Labo. Place ici à notre verdict sur la Devialet Phantom Reactor 900.
Ergonomie et design
La Phantom Reactor réserve bien peu de surprises sur la forme, si ce n’est évidemment celle de la taille. Devialet annonce un volume réduit de 75 %, et si la taille et le poids du coffret peuvent éveiller le doute, il laisse finalement place à l’étonnement à l’ouverture. La petite dernière de chez Devialet est vraiment… petite.
Elle mesure plus exactement 21,9 x 16,8 x 15,7 cm et, si sa forme ovale la rend difficile à comparer aux autres modèles du marché, disons que la Phantom Reactor se positionne entre l’Acton de Marshall et la One de Sonos pour vous aider à vous faire une idée un peu plus précise.
Côté poids, en revanche, c’est une autre affaire puisqu’elle excède de loin les deux modèles cités avec 4,3 kg sur la balance. Cela pouvait déjà surprendre avec le carton, et c’est évidemment plus impressionnant encore une fois l’enceinte seule entre les mains. Rien de réellement gênant toutefois, puisque la Phantom Reactor n’est pas une enceinte nomade, mais simplement sans fil.
Elle ne se destine donc pas à être déplacée sans arrêt, et propose d’ailleurs un système de fixation pour pied si besoin, alors que cette haute densité rassure sur la qualité des matériaux employés, comme le métal d’ailleurs visible sur les flancs et le radiateur de dissipation de la chaleur à l’arrière, tout en lui assurant une excellente stabilité.
Même à haut volume, la Phantom Reactor posée sur son épais pied antidérapant ne bouge pas d’un iota. Un constat d’autant plus impressionnant à la vue des deux boomers au débattement large et bien visible, mais dont la position opposée aide aussi à annuler les vibrations. L’ensemble est donc en plus très bien construit et assemblé. Nous laisserons en revanche à tout un chacun le droit d’apprécier ou non le design glossy et tout en rondeur qui confère tout de même à l’enceinte une allure très futuriste, mêlée à une pointe presque baroque apportée par cette grille toujours très stylisée à l’avant.
Dans les bons points également, on notera la présence d’un panneau de commandes tactiles assez complet sur le dessus, alors qu’à l’arrière se trouvent une prise mini-jack – en remplacement de l’entrée optique des grands modèles – ainsi qu’un port RJ45 pour les amateurs de connexion filaire. C’est également là que vient se connecter l’alimentation, juste à côté d’un bouton mise en marche/veille.
Finissons par un mot sur l’application Devialet associée, qui permettra principalement de jongler entre les différentes sources disponibles, à savoir l’auxiliaire, le Wi-Fi (avec Spotify Connect, Airplay et l’UPnP) et le Bluetooth qu’il est toutefois plus rapide de configurer de manière classique. On y trouve aussi une option permettant de réduire la latence entre le son et les images en cas d’utilisation pour lire des vidéos en jack, mais aucun réglage audio n’est proposé.
On pourra déplorer au passage l’absence de Chromecast intégré, mais il est au moins plus simple d’ajouter un Chromecast Audio aux Phantom Reactor qu’aux grands modèles demandant un câble jack/Toslink. Il sera dès lors possible aussi de piloter l’enceinte à la voix depuis un smartphone avec Assistant, dont l’intégration peut aussi manquer à l’heure des enceintes intelligentes, ou encore de créer une installation multiroom.
À noter que le Dialog, un accessoire facturé près de 300 euros et permettant notamment le couplage de plusieurs Phantom Premier pour la stéréo ou le multiroom, n’est pas compatible avec les Phantom Reactor. Il devrait néanmoins être possible, d’ici la fin du premier semestre 2019, d’en coupler deux ensemble afin de créer une paire stéréo, promet Devialet.
Qualité audio
La petite taille des Phantom Reactor n’empêche pas Devialet de promettre monts et merveilles en audio. Et pour cause. Elles reprennent l’ensemble des technologies largement éprouvées sur les grands modèles de la gamme, comme l’ADH (Analog Digital Hybride) pour l’amplification à la fois numérique et analogique ou le HBI (Heart Bass Implosion) pour les graves. Et les résultats de notre Labo confirment une nouvelle fois leur efficacité. La Phantom Reactor, dans sa version 900 W crête en tout cas, surpasse tous les modèles de gabarit équivalent et ne démérite certainement pas face aux modèles plus grands, principalement grâce à une distorsion très bien maîtrisée.
La petite enceinte de Devialet a d’ailleurs perturbé le déroulé de notre test de puissance, normalement basé sur la mesure d’un niveau acoustique maximal à 50 cm de l’enceinte et pour 10 % de distorsion. Or ces 10 % de distorsion, qui constituent pour rappel la limite au-dessus de laquelle nous jugeons le son trop déformé dans le cas d’une enceinte sans fil, n’ont jamais été atteints sur les trois fréquences testées : 60, 80 et 100 Hz. Nous avons donc à la place mesuré le niveau maximal autorisé par notre générateur Bluetooth et le taux de THD correspondant pour chacune des fréquences.
La Phantom Reactor 900 peut ainsi envoyer jusqu’à 98 dB à 60 Hz, 100 dB à 80 Hz et 103 dB à 100 Hz, avec des taux de distorsion mesurées respectivement à 3,1 %, 1,5 % et 0,3 %. Une performance tout bonnement exceptionnelle pour une enceinte sans fil. Et le modèle de Devialet ne s’arrête pas là, puisque la bande passante relevée dans notre Labo se montre particulièrement linéaire. En dehors d’un léger creux à 6,3 kHz, la petite Phantom se comporte de manière exemplaire, ne laissant apparaître qu’une légère faiblesse à la montée dans les aigus, au-delà de 16 kHz. Elle descend en revanche sans problème dans les graves et reproduit la majeure partie du spectre audible avec des écarts inférieurs à 2 dB.
Conclusion
La Phantom Reactor 900 ne propose peut-être pas autant d’options que d’autres enceintes sans fil, en faisant notamment l’impasse sur le multi-room, Chromecast ou les assistants vocaux en natif, mais c’est à n’en pas douter le meilleur rapport performances/taille. Malgré son volume de seulement 3L, elle parvient grâce aux différentes technologies développées par Devialet, et déjà à l’œuvre dans les Phantom grand format, à délivrer un son d’une qualité tout bonnement inégalée en comparaison des autres enceintes testées dans notre Labo. Particulièrement remarquable dans les graves, cette Phantom Reactor s’en sort admirablement bien aussi sur le reste du spectre audible et ne laisse apparaître presque aucune distorsion, même à haut volume. Nous avons d’ailleurs pu mesurer jusqu’à 103 dB à 50 cm. De quoi ravir les audiophiles en quête d’une enceinte compacte, mais disposant tout de même d’un beau budget.