En résumé
Le Honor 8X devrait combler les amateurs de multimédia n’ayant pas peur de s’encombrer pour regarder leurs séries sur grand écran dans les transports. Et celui que l’on trouve chez lui est même très grand, avec une diagonale de 6,5 pouces. Il est en outre bien défini et calibré, et se montre satisfaisant en matière de contraste. On regrettera tout de même de ne trouver avec lui des haut-parleurs performants pour compléter l’expérience, mais le 8X se rattrape avec une prise casque plus que satisfaisante pour profiter des contenus audio et vidéo, sans oublier les jeux que son Kirin 710 avec GPU Mali-G51 peut tout de même peiner à faire tourner correctement selon le profil graphique choisi. Cela reste néanmoins un usage intéressant, et qui devrait le devenir plus encore à mesure que les développeurs adaptent leurs titres afin de tirer profit du GPU Turbo et du système de vibrations 4D Smart Shock toujours réservé à PUBG. Également doté d’un double appareil photo de 20 et 2 mégapixels satisfaisant pour peu que l’IA associée soit désactivée, et cela surtout en basse luminosité, le milieu de gamme d’Honor n’oublie pas non plus la fonction principale d’un téléphone mobile en se montrant très endurant et capable de capter le réseau un peu partout. De quoi faire du 8X un smartphone très recommandable dans sa gamme de prix, à condition d’aimer les grands smartphones. L’absence de port USB-C est un autre point à prendre en compte pour qui prévoit de le garder longtemps.
Note technique
Les plus et les moins
- Écran Full HD confortable et bien calibré
- Excellente autonomie
- Qualité de réception globalement très bonne
- Des ajouts logiciels néfastes en photo
- Des atouts encore trop peu exploités pour le jeu
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Lancé à la fin 2018, le Honor 8X apporte plusieurs améliorations par rapport à son prédécesseur, mais surtout un écran plus grand et un nouveau processeur Kirin 710. Celui-ci est de plus associé à la technologie GPU Turbo pour profiter d’un surplus de puissance en jeu, usage que pousse également la firme avec une fonction 4D Smart Shock héritée du Honor Play. Ce 8X introduit en outre une dose d’IA en photo, mais faut-il croire à toutes ces belles promesses ? Nous l’avons soumis à notre protocole de test Labo pour le savoir.
La série X vise chez Honor à rendre les meilleures technologies mobiles accessibles au plus grand nombre, et c’est donc logiquement le but que poursuit à son tour le Honor 8X. Lancé en ce début du mois d’octobre au prix public conseillé de 249 euros dans sa version dotée de 64 Go de stockage, alors qu’il est possible de doubler cette capacité pour 299 euros et de l’étendre, dans les deux cas, à l’aide d’une carte microSD, ce nouveau modèle continue tout d’abord d’étendre la surface d’affichage. Alors que le 7X intégrait un écran 18:9 de 5,93 pouces, son successeur passe sur un ratio 19,5:9 pour suivre d’un peu plus près encore les bords du châssis, quitte à devoir intégrer le haut-parleur et les capteurs frontaux au sein d’une encoche. En résulte une diagonale de 6,5 pouces, pour définition Full HD toujours ou du moins équivalente de 1080 x 2340 pixels.
Le 8X est donc le premier de sa série à suivre la tendance du “notch” initiée par Apple avec l’iPhone X à la fin 2017, mais c’est loin d’être la seule nouveauté. Honor remplace également le Kirin 659 par le Kirin 710 déjà croisé à bord du Mate 20 Lite de sa maison mère Huawei, et l’accompagne de 4 Go de RAM. Côté photo, le module arrière passe à une résolution de 20 mégapixels sur son capteur principal, contre 16 pour le modèle précédent. Il est en outre associé à une optique plus lumineuse (f/1.8) ainsi qu’à de l’intelligence artificielle, et reste accompagné d’un capteur 2 mégapixels pour les effets de profondeurs alors qu’à l’avant siège une caméra de 16 mégapixels pour les selfies. Notons enfin que le Honor 8X hérite du système de vibration 4D Smart Shock introduit par le Honor Play, et que son équipement inclut aussi un lecteur d’empreintes, une batterie de 3750 mAh associé à un port microUSB et le nécessaire pour établir des connexions 4G, Wi-Fi ac et Bluetooth 4.2.
L’ergonomie et le design
Honor a beau se vanter d’atteindre avec son écran de 6,5 pouces un taux d’occupation de 91 % de la face avant, dépassant même ainsi l’Oppo Find X (87 %) ou l’iPhone Xs Max d’Apple (84,4 %), son smartphone reste grand : 160,4 x 76,6 x 7,8 mm. C’est d’ailleurs plus long que les deux smartphones cités, et plus large aussi que le premier. Le 8X est également plus grand que le 7X, ou encore que le 6X au format 5,5 pouces d’antan et dont Honor promet de le rapprocher. Bref, l’utiliser à une main relève quasiment de l’impossible, d’autant que les boutons latéraux et le lecteur d’empreintes en profitent pour prendre de la hauteur et se montrent un peu difficiles d’accès.
Soulignons au passage, puisque nous évoquons les éléments périphériques, que le 8X intègre un tiroir double SIM ainsi qu’une prise casque, mais qu’il fait l’impasse sur l’USB-C et se contente d’un vieillissant microUSB pour la charge. Pour une gamme voulant démocratiser les dernières technologies, c’est tout de même décevant.
Format mis à part cependant, force est de reconnaître qu’Honor a soigné le design de son dernier-né. Le cadre est arrondi et fait de métal, alors que du verre recouvre l’avant et l’arrière avec, dans ce dernier cas, une petite originalité. Les reflets sont comme toujours très travaillés, mais pas de la même manière sur tout le capot cette fois. Les appareils photo sont pris dans une bande un peu moins brillante qui coure jusqu’à l’autre extrémité du mobile. Honor indique s’être pour cela inspiré des appareils photo d’antan. Le lien n’est pas forcément évident à voir, mais qu’importe. Le résultat est assez plaisant, même si la différence n’est pas encore assez marquée à notre goût. Le verre offre en outre une bonne adhérence en main, et ceux qui craignent les rayures ou la casse trouveront dans le coffret du 8X une coque de protection. De quoi éviter aussi les traces de doigts…
L’écran
Avec son écran de 6,5 pouces, le 8X entend évidemment en mettre plein la vue, et force est de reconnaître qu’il dispose d’atouts intéressants, en plus de sa taille très confortable donc. La définition adaptée du Full HD (2340 x 1080 pixels) pour son ratio 19,5:9 permet de profiter d’une résolution très satisfaisante de 395 pixels par pouce, et Honor a fait du très bon travail sur la calibration des couleurs. En dehors de dérives notables dans le bleu, le 8X couvre presque parfaitement l’espace sRGB, ce qui lui vaut d’ailleurs un delta U’V’ parmi les plus bas que nous ayons calculés au labo : 0,008.
Également convaincant sur le terrain du contraste grâce à des taux relevés à 1212:1 et 360:5, l’écran du dernier milieu de gamme grand format d’Honor fait en revanche moins bien lorsqu’il s’agit de gamma et la directivité n’est pas franchement à l’avenant non plus. Nos mesures montrent que l’écran s’assombrit assez vite en dehors de l’axe de vision centrale : de 254 cd/m2 en face à 191 à 15°, puis 88 à 30° et 36 à 45°. On pourrait encore ajouter à la liste des petits défauts d’affichage du 8X son encoche, qu’Honor permet toutefois de masquer. Il est ainsi possible de retrouver un écran rectangulaire et d’en apprécier pleinement les qualités, tout de même plus nombreuses.
L’interface utilisateur
Sorti un peu trop tôt pour profiter nativement d’Android Pie, le 8X devrait recevoir une mise à jour prochainement. En attendant, il tourne naturellement sous la version précédente, à savoir la 8.1 Oreo, qu’Honor accompagne évidemment de la surcouche EMUI, elle dans sa version 8.2 que l’on connaît déjà. Peu de grandes nouveautés sont donc ici à attendre, si ce n’est l’option 4D Smart Shock (ou “ressenti 4D” en français) héritée du Honor Play à retrouver dans les paramètres de la Game Suite pour ajouter des vibrations durant les parties de jeu vidéo. Player Unknown’s BattleGround reste cependant le seul titre compatible à ce jour…
On retrouve pour le reste les options habituelles comme le masquage de l’encoche, la sécurisation des fichiers sensibles au sein d’un coffre-fort, ou encore l’ajout d’un tiroir d’applications – puisqu’il est désactivé par défaut – au sein d’une interface un peu plus colorée et aérée que celle de Google. Des thèmes sont par ailleurs proposés pour la personnaliser et Huawei ajoute quelques applications intéressantes, comme Santé pour le suivi d’activités ou Mode Fête pour la synchronisation de playlist entre smartphones de la marque durant les soirées.
Les performances
Le Kirin 710 est l’une des nouveautés majeures du 8X, et succède à une série 650 dans laquelle Honor comme Huawei piochaient depuis trois ans. C’est dire s’il était attendu. Avant d’en venir aux performances, rappelons que ce nouveau chipset inclut un CPU alliant quatre Cortex-73 et quatre Cortex-A53 respectivement cadencés à 2,2 GHz et 1,7 GHz ainsi qu’un GPU Mali-G51 MP4. Le tout est associé à 4 Go de RAM, sans oublier la fameuse technologie d’accélération graphique GPU Turbo.
Notre test JavaScript sur 4 niveaux montre qu’il ne faudra pas attendre trop de ce Kirin 710 non plus, mais les résultats obtenus avec notre simulation de processus très légers sont à la hauteur de ce que proposent des smartphones Android haut de gamme avec un temps d’exécution de 75 ms et 13 fps affichés. Le 8X accuse néanmoins une baisse de régime importante dès le second palier. Le temps d’exécution monte à 192 ms, résultant dans une fréquence de 5 fps. Aux niveaux les plus exigeants, il aura fallu 298 et 419 ms au smartphone pour exécuter nos scripts. Il n’affiche donc plus que 3 et 2 fps.
Rappelons néanmoins que la plupart des applications demandent assez peu de ressources. Le 8X permet donc une utilisation confortable au quotidien, et nous n’avons d’ailleurs observé peu de ralentissements réellement gênants sur la durée de notre test si ce n’est lors de parties de jeu vidéo. Sur PUBG, seul titre permettant pour l’heure de profiter de la technologie 4D Smart Shock, les ralentissements persistent même avec le profil graphique intermédiaire pourtant sélectionné par défaut. Le titre reste jouable, mais il ne faudra donc pas espérer profiter de graphismes fins et détaillés sur les jeux 3D.
La photo et la vidéo
Honor a revu la partie photo du 7X et propose sur le 8X des améliorations au niveau matériel comme logiciel. Seul le module arrière de 2 mégapixels est conservé pour la mesure de profondeur utile au mode portrait, tandis que la capture d’image est confiée à un nouveau module associant un capteur 20 mégapixels à une optique ouvrant à f/1.8. L’ensemble est de plus accompagné d’intelligence artificielle pour assister l’utilisateur durant la prise et un mode “Cliché nocturne” lui aussi réservé au bloc arrière fait également son entrée. Le module avant n’a toutefois pas été oublié et gagne pour sa part un nouveau capteur dont la résolution atteint 24 mégapixels.
Ces différentes améliorations ne tiennent cependant pas toutes leurs promesses. L’intelligence artificielle se montre même très décevante. Outre un traitement souvent négligeable sur les couleurs, elle ajoute une couche de lissage supplémentaire et particulièrement visible en basse luminosité. On ne distingue plus que des formes, sans nuances et détails à l’intérieur. Le lissage est un peu moins brutal dans de bonnes conditions de luminosité, mais la différence reste visible lorsque l’on compare une même scène photographiée sans et avec l’IA, qu’il est donc préférable de désactiver. Les clichés ainsi obtenus sont donc plus détaillés, sans être réellement impressionnants pour autant.
La qualité d’image, déjà moyenne au centre, est largement dégradée en périphérie et il ne faudra donc pas espérer pouvoir trop zoomer dans l’image. Les clichés ne présentent en revanche presque aucun défaut optique et la restitution des détails se montre finalement assez bonne en basse luminosité pour un smartphone coincé entre l’entrée et le milieu de gamme, même si le bruit peut se faire assez présent. Comme indiqué plus tôt, activer l’IA permettra de le masquer, mais éliminera au passage une grande quantité de détails, comme le montrent les clichés ci-dessous. Les oiseaux au mur bavent, et les feuilles de la plante tombantes sont pour la plupart tellement lissées que les nervures n’y sont plus visibles.
Le mode Cliché Nocturne n’améliore quant à lui pas vraiment la qualité en basse luminosité non plus, masquant plutôt la perte de détails par une accentuation souvent exagérée des contours. Le rendu manque donc de naturel. Si l’on ajoute à cela le temps de pose de 4 secondes qu’il demande pour prendre et mixer les prises avec différentes expositions, on constate qu’il est une fois encore préférable de rester en mode automatique, qui offre en outre un déclenchement toujours très rapide.
Au final, le 8X s’en tire correctement avec son module arrière, mais il ne le doit en rien aux artifices logiciels tant vantés par Honor. La fonction vidéo est quant à elle supportée avec une définition maximale de 1920 x 1080 pixels et une cadence de 60 images par seconde, tandis que le capteur avant de 16 mégapixels produit des selfies convenables, mais sans plus. Comme souvent, la qualité est meilleure au centre qu’en périphérie, mais loin d’être exceptionnelle. Elle est même assez mauvaise, ternie à la fois par une restitution perfectible des détails en pleine lumière comme en basse luminosité et par des défauts optiques plus ou moins tels astigmatisme et déformations géométriques. Bref, elle suffira pour publier quelques selfies sur les réseaux sociaux, mais mieux vaut tout de même utiliser des filtres pour limiter la casse.
Le rendu audio
Le 8X n’impressionne guère par ses performances audio, et déçoit même un peu avec son haut-parleur. Son gabarit laissait au moins espérer un peu plus de puissance. Avec un niveau maximal, pour 10 % de distorsion, relevé à 64 dB, il arrive à peine au-dessus de la moyenne des smartphones testée au Labo. On note pour le reste des basses aux abonnés absents et si les aigus ne sont pas vraiment à la fête non plus, la reproduction des médiums apparaît particulièrement soignée.
Du côté de la prise casque, le 8X ne présente aucun défaut majeur. Le bruit est imperceptible et la distorsion assez discrète dans l’ensemble, alors que la bande passante est très linéaire. Le smartphone restitue en outre les signaux stéréo sans crosstalk. Il est surtout dommage que les écouteurs fournis ne soient pas à la hauteur, essentiellement en matière de bande passante et d’isolation. Il vaudra donc mieux y connecter un autre casque.
La qualité de réception (performances radio)
Le Honor 8X supporte les réseaux mobiles 2G, 3G et 4G et permettra d’en profiter sans trop de difficultés. Le smartphone a en effet livré une prestation plus que convaincante lors de notre test de connexion, faisant preuve d’une sensibilité bonne ou très bonne pour l’ensemble des bandes de fréquences utilisées en France à l’exception de celle des 2600 MHz pour la 4G. Pas de quoi l’empêcher toutefois d’offrir avec celle-ci des vitesses de transfert élevées, comme le permettent d’ailleurs aussi les bandes 3 (1800 MHz) et 20 (800 MHz). Le Honor 8X se montre en outre peu directif. Son orientation ne devrait donc pas plus gêner la qualité de réception que la puissance du signal, qu’il soit 2G, 3G ou 4G.
L’autonomie
Grand smartphone rime souvent avec grande batterie, et Honor se montre en effet assez généreux. Son 8X est alimenté par un accumulateur d’une capacité de 3750 mAh, et l’autonomie qui en découle est à la hauteur. Le smartphone a supporté notre test de navigation web durant 12h11 avant de s’éteindre, livrant au passage l’un des meilleurs temps enregistrés au Labo.
La contrepartie d’une telle batterie est évidemment à chercher du côté du temps de charge, mesuré en moyenne à 2h52 avec le chargeur d’origine. Le 8X n’est par ailleurs pas compatible avec la charge sans fil.
Conclusion
Le Honor 8X devrait combler les amateurs de multimédia n’ayant pas peur de s’encombrer pour regarder leurs séries sur grand écran dans les transports. Et celui que l’on trouve chez lui est même très grand, avec une diagonale de 6,5 pouces. Il est en outre bien défini et calibré, et se montre satisfaisant en matière de contraste. On regrettera tout de même de ne trouver avec lui des haut-parleurs performants pour compléter l’expérience, mais le 8X se rattrape avec une prise casque plus que satisfaisante pour profiter des contenus audio et vidéo, sans oublier les jeux que son Kirin 710 avec GPU Mali-G51 peut tout de même peiner à faire tourner correctement selon le profil graphique choisi. Cela reste néanmoins un usage intéressant, et qui devrait le devenir plus encore à mesure que les développeurs adaptent leurs titres afin de tirer profit du GPU Turbo et du système de vibrations 4D Smart Shock toujours réservé à PUBG. Également doté d’un double appareil photo de 20 et 2 mégapixels satisfaisant pour peu que l’IA associée soit désactivée, et cela surtout en basse luminosité, le milieu de gamme d’Honor n’oublie pas non plus la fonction principale d’un téléphone mobile en se montrant très endurant et capable de capter le réseau un peu partout. De quoi faire du 8X un smartphone très recommandable dans sa gamme de prix, à condition d’aimer les grands smartphones. L’absence de port USB-C est un autre point à prendre en compte pour qui prévoit de le garder longtemps.