En résumé
Pas vraiment smartphone en raison d’une ergonomie discutable, mais presque tablette si l’on excepte une légère courbure encore visible lorsqu’il est déplié, le FlexPai de Royole constitue en soi un accomplissement technologique. S’il est disponible auprès des développeurs (à partir de 1388 euros), on ignore quand et à quel prix ce produit marginal sortira auprès du grand public. D’ici l’annonce de ces détails, il sera très certainement concurrencé par l’appareil que mijote de son côté Samsung. On ne peut qu’espérer que l’émulation que créeront les deux constructeurs et les concurrents qui les rejoindront très certainement lors du prochain MWC aboutisse, dans les années à venir, à des produits dont la modularité sera devenue une caractéristique courante.
Notre test détaillé
Peu de smartphones se sont montrés au CES, le Mobile World Congress (fin février) restant l’événement privilégié pour ce type d’annonces. La marque Royole a pourtant choisi le salon américain pour présenter son FlexPai, un smartphone flexible que nous sommes allés découvrir. Présentations.
Le smartphone pliable de Samsung – Galaxy F ou Galaxy X, on ignore encore son nom – est attendu le 20 février prochain, lors d’une présentation officielle qui détaillera le prototype à peine montré par le Coréen en fin d’année dernière. Entre temps, la marque Royole s’est illustrée par la présentation de son premier smartphone à écran flexible, le FlexPai. Un modèle que la firme sino-américaine a choisi de laisser les visiteurs du CES 2019 essayer sur son stand.
Avant toute chose, il faut bien noter que le modèle présenté par Royole n’est pas encore finalisé. S’il ne s’agit plus à proprement parler d’un prototype, l’appareil en démonstration n’est pas encore prêt à être commercialisé. Il reste à l’état de modèle en vente auprès des développeurs pour qu’ils puissent mettre au point des applications optimisées pour son étrange format.
Ce format, justement, est celui d’un smartphone capable de se transformer en tablette. Pour ce faire, l’appareil arbore un écran de 7,8 pouces affichant 1920 x 1440 pixels, pour un ratio 4:3. Un écran AMOLED, par ailleurs, et offrant une résolution un peu inférieure à celle des smartphones haut de gamme du moment, avec ses 308 ppp. Ce n’est toutefois pas l’intérêt d’un tel appareil.
Le futur dans votre main
S’il est une caractéristique à retenir de cet écran, c’est qu’il est pliable. Attention toutefois, il ne se plie pas comme une feuille de papier. En réalité, il est extrêmement flexible, et se courbe le long d’une charnière (voir nos clichés). L’effet est réellement bluffant à la prise en main. Lorsque le FlexPai est en mode smartphone, il suffit de l’ouvrir pour passer en mode tablette : l’interface s’affiche en grand format sans latence particulière, et c’est à ce titre que l’appareil surprend agréablement. Il est toutefois à noter qu’à la différence des visuels publiés par Royole sur son site, l’écran du FlexPai n’est pas tout à fait plat lorsqu’il est déplié. Il subsiste une petite courbure au niveau de la pliure qui, si elle n’est pas gênante, reste visible. Royole assure par ailleurs que sa dalle a été testée pour résister à 200 000 flexions.
A noter également que Royole annonce des dimensions de 134 x 190,3 x 7,6 mm. Cette épaisseur est celle de son mobile lorsqu’il est déplié, et la marque ne communique pas sur celle de sa version “pliée”. Sa charnière arrondie laisse en effet un espace entre les deux “dos” du FlexPai. Entre cette épaisseur imposante et les quelque 320 grammes du mobile, on tient là un produit enthousiasmant, mais pas vraiment fait pour être mis dans une poche.
En revanche – et c’est appréciable -, nous n’avons rencontré aucun problème en main, même en tenant dans la paume son côté le plus épais, c’est-à-dire celui où se plie l’écran. Celui-ci reste d’ailleurs allumé dans son intégralité même lorsqu’il est plié en mode smartphone.
Un smartphone-tablette pour quel usage ?
Royole évoque essentiellement, pour justifier la démonstration technologique qu’incarne son FlexPai, des usages professionnels. Son interface Water OS basée sur Android 9.0 Pie est dédié notamment au multitâche. La tranche arrondie de l’appareil lorsqu’il est plié offre d’ailleurs une surface d’affichage de 390 x 1440 pixels dédiée aux notifications. Le tout ressemble beaucoup à un Android standard, mais mérite encore d’être peaufiné, puisque Water OS dans sa version non finale rencontre quelques ralentissements au passage d’un mode portrait à un mode paysage.
Pour le reste, le FlexPai se veut haut de gamme. Il a droit à un Snapdragon 855 présenté début décembre et ici couplé à 6 ou 8 Go de mémoire vive. Il dispose d’un espace de stockage de 128 à 256 Go extensible par le biais d’une carte microSD, est compatible avec la 4G LTE et se veut “capable d’être mis à jour pour supporter la 5G”. Il embarque un port USB Type-C dédié à la charge comme à la sortie audio. Sa batterie affiche une capacité de 3970 mAh, tandis que côté photo, il propose un capteur de 16 MP avec optique grand-angle et un autre capteur de 20 mégapixels avec téléobjectif. Des caractéristiques aussi cohérentes que haut de gamme qui mériteront, si jamais le smartphone parvient jusqu’à nous, un examen complet au sein de notre Labo.
Conclusion
Pas vraiment smartphone en raison d’une ergonomie discutable, mais presque tablette si l’on excepte une légère courbure encore visible lorsqu’il est déplié, le FlexPai de Royole constitue en soi un accomplissement technologique. S’il est disponible auprès des développeurs (à partir de 1388 euros), on ignore quand et à quel prix ce produit marginal sortira auprès du grand public. D’ici l’annonce de ces détails, il sera très certainement concurrencé par l’appareil que mijote de son côté Samsung. On ne peut qu’espérer que l’émulation que créeront les deux constructeurs et les concurrents qui les rejoindront très certainement lors du prochain MWC aboutisse, dans les années à venir, à des produits dont la modularité sera devenue une caractéristique courante.