En résumé
Positionnement délicat que celui de ce Honor Play, qui entend répondre aux besoins des joueurs tout en restant abordable. Inutile donc d’attendre, par exemple, un écran au taux de rafraîchissement de 90 ou 120 Hz comme on en trouve chez Razer ou ROG (Asus), par exemple. Honor mise davantage sur des fonctions logicielles pour améliorer l’expérience de jeu, dont certaines ne sont pas encore disponibles. Mais s’il vise les gamers, le Honor Play n’en est pas moins un smartphone. L’appareil, au design passe-partout essentiellement marqué par son très grand écran, livre une prestation dans l’ensemble très satisfaisante. L’affichage est très correct, l’autonomie aussi, et les performances globales, satisfaisantes, sont complétées par une bonne accroche aux réseaux mobiles. Bref, à budget contenu, il constitue un smartphone très recommandable auprès de mobinautes en quête d’un grand smartphone, qu’ils souhaitent l’utiliser pour jouer… ou non.
Note technique
Les plus et les moins
- Bordures d’écran très affinées
- Bonnes performances radio
- Port USB Type-C
- Fonctions gaming encore limitées
- Écran un peu directif
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Annoncé durant l’été en Chine, le Honor Play a fait ses débuts hexagonaux pour la rentrée. Le smartphone vise, comme tous les modèles de la marque, un public jeune et adepte des réseaux sociaux, mais y ajoute une composante très tendance elle aussi : le gaming mobile. Le Honor Play peut-il, comme son nom le laisse espérer, se muer en console portable au besoin ? Reste-t-il un smartphone convaincant au-delà de ses capacités vidéoludiques ? Comme toujours, la réponse après son examen minutieux au sein de notre Labo.
Le smartphone gaming, c’est tendance. Les géants du jeu PC se lancent dans la course tour à tour, tel Asus avec son ROG Phone ou encore Razer avec ses Razer Phone (1 et 2). Les spécialistes du mobile rivalisent à leur manière, proposant des fonctionnalités logicielles ou matérielles tournées vers le jeu et y ajoutant, pour certains, des partenariats avec des titres de renom : Samsung a ainsi bénéficié d’un statut privilégié à la sortie de son Galaxy Note 9, organisé en même temps que celle de Fortnite pour Android.
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Le Honor Play s’inscrit dans cette seconde tendance, et mise pour ce faire sur sa fonction GPU Turbo, administrée par ailleurs à d’autres smartphones des marques Honor et Huawei, ainsi que sur quelques ajouts matériels.
Avant d’aller plus loin, passons en revue l’équipement de ce Honor Play. Il fait indéniablement partie des grands modèles de la marque avec son écran de 6,3 pouces même si celui-ci a été optimisé pour en limiter l’impact sur les dimensions globales. Il présente ainsi un ratio 19,5:9 et l’équivalent d’une définition Full HD (2340 x 1080 pixels). Son extrémité haute est amputée d’une partie formant une encoche autour du haut-parleur des appels et d’une caméra de 16 mégapixels pour les selfies et la reconnaissance faciale. Un module photo à double capteur de 16 et 2 mégapixels est également présent au dos, où se trouve également un lecteur d’empreintes. Le Play renferme un processeur Kirin 970, associé donc à la technologie GPU Turbo, ainsi que 4 Go de RAM. 64 Go de stockage sont également prévus, ainsi qu’une batterie de 3750 mAh censée lui permettre d’endurer plusieurs heures de jeu. Elle se recharge à l’aide d’un port USB-C (2.0) à retrouver à côté d’une prise jack, alors que les connectivités incluent la 4G, le Wi-Fi ac dual-band, le Bluetooth 4.2 et le NFC.
L’ergonomie et le design
Comme indiqué plus tôt, le Honor Play est plutôt grand, mais pas trop au regard de son écran. Ses dimensions atteignent 157,9 x 74,3 x 7,5 mm et la filiale de Huawei a pris soin d’en arrondir les tranches pour améliorer la préhension, assez agréable même à une main. L’appui de la seconde reste néanmoins nécessaire pour se sentir réellement à l’aise en l’utilisant, d’autant que le châssis métallique du Play le rend un peu plus glissant en main que ne l’est par exemple un Honor 10 avec son dos en verre. Le toucher n’est toutefois pas moins agréable pour autant, et les joueurs les plus accros devraient apprécier l’aspect moins salissant du métal.
Malheureusement, le Honor Play est loin d’être une franche réussite sur le plan ergonomique. Si les dimensions passent encore, le lecteur d’empreintes a été intégré un peu trop haut à l’arrière, et c’est d’ailleurs aussi le cas des boutons sur la tranche droite. Les petites mains s’habitueront, mais risquent de se contorsionner un peu plus que de raison. Un système de reconnaissance faciale efficace vient néanmoins seconder le lecteur d’empreintes au besoin. Pour le reste, on apprécie l’intégration d’un port USB Type-C dédié à la charge uniquement, mais aussi la présence d’un port pour cartes microSD permettant d’étendre les 64 Go de stockage interne. Notez que la carte mémoire occupe le slot réservé également à une deuxième SIM. Entre les deux, il faut donc choisir.
L’écran
Le Honor Play est équipé d’un écran IPS LCD de 6,3 pouces, ce qui le classe parmi les très grands modèles, qui toutefois tendent cette année à se généraliser. Il affiche 2340 x 1080 pixels, soit une résolution très convenable de 407 ppp, quoi qu’il ne compte pas parmi les modèles les plus doués en la matière. En revanche, Honor a fourni les efforts nécessaires pour limiter la bordure noire entourant son écran, se contentant d’y retrancher une encoche en haut de la dalle. Les résultats sont là : il occupe 83 % de la façade de l’appareil, et talonne les meilleurs en la matière. Il a en outre le mérite de restituer convenablement les couleurs, malgré des écarts perceptibles dans le bleu et dans le rouge notamment. Le delta U’V’ moyen reste quoi qu’il en soit contenu, puisque nous l’avons mesuré à 0,013. Il faut également rappeler que pour éviter l’effet “couleurs saturées”, il est possible de réaliser quelques réglages dans les paramètres du téléphone, section “Mode & température de couleur”. Le mode “couleurs vives” est en effet activé par défaut, au détriment du mode “couleurs normales”.
Confortable à utiliser, l’écran du Honor Play reste tout de même perfectible sur bien des points. Son gamma reste en-deçà de la moyenne des smartphones qui passent par notre Labo, et le smartphone ne brille pas particulièrement par son contraste, évalué à 310:5 avec 5 % de blanc affiché. Le terminal se montre par ailleurs légèrement directif, et subit une nette perte de luminosité lorsqu’il est incliné. Il passe ainsi, de 253 cd/m2 lorsqu’il est observé de face à 179 cd/m2 à 15°, 80 cd/m2 à 30° et à seulement 37 cd/m2 lorsqu’il est incliné à 45°. À moins de pousser sa luminosité à son maximum, au risque de perdre nettement en autonomie, l’écran de ce Honor Play n’est pas adapté au visionnage de vidéos à plusieurs, par exemple.
L’interface utilisateur
Peu de surprises en termes d’interface, le Play présentant l’habituelle combinaison d’Android 8.1 Oreo et d’Emotion UI 8.2. Les applications de la marque s’affichent sans tiroir d’application, bien que celui-ci puisse être activé dans les paramètres. On y trouvera également une option logicielle permettant de masquer l’encoche de l’écran par une bande noire s’affichant de chaque côté.
Outre les quelques apps de Huawei et les inévitables jeux préinstallés (mais rangés dans un dossier), on retrouve quelques-unes des récentes fonctionnalités proposées par la marque. L’option “applications jumelles” permet, par exemple, de créer une icône à chaque compte d’un même réseau social, par exemple Facebook. EMUI 8.2 apporte également un mode fête pour la synchronisation de playlists en Wi-Fi lors des soirées entre amis ou encore des modes de navigation sans barre dédiée au bas de l’écran.
Les performances
Le Honor Play bénéficie du même équipement que le Honor 10, quoiqu’il soit moins onéreux. Au menu donc, un chipset Kirin 970 à huit cœurs (quatre Cortex-A73 à 2,4 GHz et quatre A53 à 1,8 GHz) et un GPU Mali-G72 MP12 boosté logiciellement par la fonction GPU Turbo inaugurée par Huawei et Honor avec le Honor Play, et déployée depuis sur quelques autres appareils. Avant toute chose, notez que seule une poignée de jeux est supportée, dont toutefois l’un des succès du moment : PUBG Mobile. Même à un niveau de détails élevé, la chauffe reste maîtrisée et, si l’on relève quelques ralentissements de temps à autre, la fluidité est de rigueur. Néanmoins, la fonctionnalité 4D Smart Shock censée apporter un système de vibration à la manière des manettes de consoles n’est pas encore activée : à l’heure où nous publions ces lignes, la mise à jour devant apporter avec elle cette option n’est pas déployée.
Pour le reste, le Kirin 970, couplé sur notre modèle de test à 4 Go de mémoire vive, produit des résultats convenables, mais sans exceller particulièrement. Soumis comme de coutume à notre test JavaScript, le smartphone affiche, au mieux, 14 fps pour un temps de réponse de 71 ms. Soumis, à notre deuxième niveau d’exigence, à des processus plus complexes, il tombe à 6 fps et, aux paliers suivants, descend à 4 puis 3 fps (341 ms) sur notre test le plus ardu. La fluidité reste de mise pour les usages les plus courants, mais on remarque qu’à équipement égal, le Honor Play fait légèrement moins bien que le Honor 10.
La photo et la vidéo
Comme désormais la grande majorité des smartphones de la marque, le Honor Play a droit, au dos, à un capteur principal de 16 mégapixels (ouverture f/2.2), secondé par un capteur de 2 mégapixels (f/2.4) utile au calcul de la profondeur : il sert donc à réaliser des effets de bokeh dans le cadre de portraits. Ce dernier reste à manier avec précaution, puisque le rendu des contours, notamment des cheveux, reste assez aléatoire. Les possibilités restent sympathiques, d’autant que le mode “ouverture” permet de définir à la main le degré de flou souhaité. Nous avons quant à nous évalué le capteur principal du Honor Play, qui révèle un très bon rendu au centre, mais de vrais soucis d’homogénéité. Il reste toutefois possible, en tenant compte de ce détail, de recadrer les clichés. L’optique associée à ce capteur concède quant à elle quelques aberrations chromatiques, mais ne laisse transparaître aucun astigmatisme ni déformation géométrique visibles. On relève en outre une restitution des détails (sensibilité) à 500 lux très correcte.
Kirin 970 oblige, la Honor Play bénéficie en outre de l’intelligence artificielle (gérée par le NPU intégré à la puce) dédiée notamment à la reconnaissance des scènes. Cette IA, activée d’office, a tendance à détériorer plus qu’à améliorer les clichés : ils perdent légèrement en détails et les couleurs, tous types de scènes confondus, sont nettement plus saturées. En résultent des ciels qui virent au bleu vif, par exemple. En revanche, en contre-jour, l’IA permet de rattraper certaines zones bouchées.
En façade, le Honor Play propose un appareil de 16 mégapixels (f/2.0) aux très bons résultats de centrage, mais qui souffre de difficultés en matière d’homogénéité. Le capteur est associé à une optique de qualité, ou seule un peu de déformation géométrique est perceptible. La restitution des détails, qui se traduit par un lissage, constitue le seul véritable défaut de cet appareil, qui est au demeurant très satisfaisant pour capturer des selfies.
La marque visant un public plutôt jeune, elle multiplie les options propres à séduire les fans de réseaux sociaux. Des effets en réalité augmentée sont ainsi proposés pour compléter le double appareil photo dorsal ou l’appareil frontal, ajoutant aux portraits des accessoires, des oreilles de chats ou des fonds animés. Notez pour finir la possibilité de filmer en 4K à 30 fps, classique désormais.
Le rendu audio
Le Honor Play ne démérite pas sur le plan audio, pour le moins important dans le cas d’un smartphone orienté gaming : afin de favoriser l’immersion, mieux vaut proposer des haut-parleurs performants.
Sur ce point, le Play se situe grosso modo dans la moyenne. Il offre une puissance maximale de 76 dB à 10 % de distorsion, ce qui constitue une bonne performance en soi. Dommage néanmoins que la réponse en fréquence qui lui est associée soit nettement moins convaincantes, la faute à des graves inaudible en deçà de 400 Hz, et des aigus à la traîne au-delà de 5 kHz.
Le smartphone s’en sort un peu mieux côté sortie casque, laquelle profite d’ailleurs d’une prise jack 3,5 mm. Sa sensibilité de 80 mV permet de ne pas monter excessivement le volume, et la distorsion reste globalement maîtrisée. En revanche, on préférera laisser de côté les écouteurs semi-intra-auriculaires fournis par Honor qui isolent mal et peinent à restituer l’intégralité du signal qui leur est envoyé.
La qualité de réception (performances radio)
Le Honor Play a beau se présenter comme un smartphone gaming, il est avant tout un téléphone, et se montre d’ailleurs doué sur ce point. Compatible en théorie avec la 4G de catégorie 18, il reste efficace en 2G comme en 3G, grâce notamment à une faible directivité. Sur les trois fréquences 4G évaluées, il se montre globalement très efficace. Hormis une petite faiblesse en sensibilité et en directivité sur la bande 7 (2600 MHz), il capte bien les réseaux et offre des débits élevés.
L’autonomie
Grand smartphone oblige, le Honor Play a droit à une batterie à la capacité élevée : 3750 mAh. De quoi assurer une autonomie confortable, mais pas exceptionnelle, du moins au regard de notre test Labo. L’appareil, soumis à notre test d’autonomie web, est capable d’assurer 8h12 d’usage avant extinction. Il se situe donc dans la moyenne haute, mais n’atteint pas les meilleurs élèves en la matière.
Conclusion
Positionnement délicat que celui de ce Honor Play, qui entend répondre aux besoins des joueurs tout en restant abordable. Inutile donc d’attendre, par exemple, un écran au taux de rafraîchissement de 90 ou 120 Hz comme on en trouve chez Razer ou ROG (Asus), par exemple. Honor mise davantage sur des fonctions logicielles pour améliorer l’expérience de jeu, dont certaines ne sont pas encore disponibles. Mais s’il vise les gamers, le Honor Play n’en est pas moins un smartphone. L’appareil, au design passe-partout essentiellement marqué par son très grand écran, livre une prestation dans l’ensemble très satisfaisante. L’affichage est très correct, l’autonomie aussi, et les performances globales, satisfaisantes, sont complétées par une bonne accroche aux réseaux mobiles. Bref, à budget contenu, il constitue un smartphone très recommandable auprès de mobinautes en quête d’un grand smartphone, qu’ils souhaitent l’utiliser pour jouer… ou non.