En résumé
En dehors de la prise de vue, qui profite de nombreuses options, mais souffre de composants trop limités, le Honor 9 Lite s’en tire plutôt bien dans tous les domaines. Son écran, au ratio 18:9 comme le veut la tendance actuelle, ne pèche réellement qu’au niveau de la colorimétrie et permettra, en combinaison avec un équipement audio plutôt performant lui aussi, de profiter d’une expérience multimédia somme toute complète. Il ne faudra toutefois pas en attendre trop au rayon des jeux vidéo, le Kirin 659 s’appuyant pour cela sur un GPU désormais vieillissant (Mali-T830 MP2). Son CPU n’est d’ailleurs pas des plus véloces, mais suffira au moins à assurer une bonne réactivité à Android, qu’Honor a en outre le mérite de livrer dans sa version Oreo. L’ensemble est en outre soutenu par une batterie de 3000 mAh qui confère au Honor 9 Lite une autonomie au-dessus de la moyenne, et prend place au sein d’un châssis à l’assemblage soigné bien que peu original. Il nous faut d’ailleurs reconnaître que ce nouveau modèle ne se démarque réellement dans aucun domaine. Il est donc difficile de le conseiller plus qu’un autre, ou même plus qu’un modèle plus ancien comme le Honor 6X, globalement aussi performant et logiquement moins onéreux.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)
Note technique
Les plus et les moins
- Qualité de fabrication
- Écran 18:9 avec définition Full HD+
- Autonomie dans la bonne moyenne
- Logiciel à jour (Android Oreo)
- Des progrès à faire en photo
- Pas d'USB-C
Notre test détaillé
Lancé en fin d’année 2017, le Honor 9 Lite se veut une alternative moins coûteuse au Honor 9, mais succède aussi à bien discret Honor 8 Lite tout en se rapprochant davantage d’un Honor 7X doté d’un second capteur à l’avant et dont on aurait réduit la taille. Autant dire que la marque secondaire de Huawei ne semble toujours pas décidée à simplifier la lecture de son catalogue, mais la seule réelle question qui nous importe est elle bien simple : s’agit-il là d’un bon smartphone ? Réponse dans notre test.
La principale nouveauté de ce Honor 9 Lite est donc à chercher du côté de son équipement photo. À l’avant comme à l’arrière, les capteurs se comptent par deux. La configuration semble d’ailleurs identique, puisque l’on retrouve à chaque fois un capteur 13 mégapixels accompagné d’un second de 2 mégapixels. Pour le reste, le dernier smartphone d’Honor intègre un écran IPS au ratio 18:9 de 5,65 pouces et à la définition Full HD+, un chipset Kirin 659 couplé à 3 Go de RAM et 32 Go de stockage, une batterie de 3000 mAh ainsi que le nécessaire pour se connecter en 4G, Bluetooth 4.2 et Wi-Fi b/g/n, alors qu’Android Oreo se retrouve aux commandes.
L’ergonomie et le design
L’adoption des écrans 18:9 a été très rapide, et c’est d’autant plus frappant à la vue de ce Honor 9 Lite puisqu’il en intègre un, contrairement au Honor 9 sorti quelques mois plus tôt. En résulte une surface bien mieux optimisée à l’avant. L’écran en occupe environ 75 %, contre environ 70 % pour celui du modèle pourtant plus premium dont il descend. Il est donc bon de constater qu’Honor ne s’est pas contenté de livrer un Honor 9 au rabais, d’autant que les finitions apparaissent plutôt soignées ici aussi. Pour autant, on aura bien du mal à trouver cette déclinaison Lite originale face aux autres smartphones sortis depuis la rentrée 2017, majoritairement avec des écrans 18:9 là aussi.
Il faut dire que la marge de manœuvre est de ce fait réduite à l’avant, même si les bordures d’écran restent relativement imposantes en haut et en bas. Huawei semble avoir apporté un peu plus d’attention aux tranches de son mobile. La partie centrale du cadre ressort légèrement pour en accentuer l’arrondi. À l’usage, cela ne change toutefois pas grand-chose et les arêtes peuvent paraître assez tranchantes en mains, malgré l’usage de vitres 2,5D, et donc légèrement arrondies à leurs extrémités elles aussi, sur les deux faces. La finesse du Honor 9 Lite n’est sans doute pas étrangère à cette impression, puisqu’il mesure 7,6 mm d’épaisseur sans tenir compte du module photo qui dépasse légèrement au dos.
Ce devrait toutefois n’être là rien de rédhibitoire et, bien que salissant, le smartphone se montre agréable à utiliser grâce à des commandes bien placées. Inutile de trop étirer le pouce pour l’allumer ou monter le volume. Le lecteur d’empreintes se montre lui aussi assez facile d’accès, même s’il sera bloqué lorsque le smartphone est posé. On apprécie en outre d’y retrouver une prise jack à l’heure où la tendance est plutôt de la supprimer, ainsi que l’impression de solidité que dégage ce Honor 9 Lite. Dommage en revanche que l’USB-C ne soit pas au menu et qu’il faille choisir entre une carte mémoire et une seconde SIM, même si c’est très fréquent. Un smartphone bien fini en somme, mais pas très original.
L’écran
En plus d’occuper une bonne partie de sa face avant, l’écran du Honor 9 Lite a également quelques arguments à faire valoir sur le plan technique. Le premier est évidemment la résolution. Alors que la plupart des fabricants se contente d’un équivalent de la HD pour leurs smartphones avec écran 18:9 à moins de 300 euros, Honor a pour sa part opté pour de la Full HD+, soit 2160 x 1080 pixels. Avec une taille de 5,65 pouces, le Honor 9 Lite affiche ainsi 429 pixels par pouce, des images bourrées de détails, et des caractères nets dans les textes.
Il faudra en revanche s’accommoder d’une colorimétrie perfectible, le delta U’V’ obtenu par comparaison avec le gamut sRGB montant à 0,055 à cause de dérives marquées principalement dans les rouges et les bleus, mais le contraste se montre également satisfaisant. Nous avons comme toujours mesuré deux taux, un premier de 1854:1 et un second de 327:5 qui place le Honor 9 Lite parmi les bons élèves en la matière. Il se montre en outre assez peu directif, avec une perte de luminosité en moyenne limitée à 22 % à 15°, et devrait ainsi permettre à vos voisins de suivre facilement ce que vous leur montrerez à l’écran.
L’interface utilisateur
Le Honor 9 Lite est directement livré avec Android Oreo, ce qui n’est pas rien pour un smartphone milieu de gamme lancé en décembre dernier. Nous apprécions par ailleurs la légèreté de l’interface logicielle de Huawei/Honor, EmotionUI. Livrée ici dans sa version 8.0, elle laisse le choix d’activer ou non le tiroir d’applications et permet ainsi de retrouver une interface proche de celle de Google tout en profitant de menus un peu plus colorés et attrayants. Il est en revanche dommage de voir le groupe chinois s’obstiner à ajouter des applications souvent inutiles, comme les six jeux pré-installés ici. Heureusement, il est aussi possible de les désinstaller.
Les performances
Comme la plupart des smartphones milieu de gamme lancés par la marque depuis 2016, le Honor 9 Lite intègre un chipset octa-core Kirin de la série 650. Il s’agit certes du modèle le plus récent, le Kirin 659, mais les améliorations apportées depuis le premier sont minces en ce qui concerne le CPU, celles-ci se résumant à une augmentation de la fréquence des cœurs les plus rapides. On y trouve ainsi quatre Cortex-A53 cadencés à 2,36 GHz, contre 2 GHz sur le Kirin 650, alors que les quatre autres coeurs, en Cortex-A53 également, restent limités à 1,7 GHz. Côté GPU, il n’y a même aucun changement. Le Mali-T830 MP2 reprend du service, et Honor accompagne le tout de 3 Go de RAM.
Lors de nos tests de performances, qui consistent pour rappel à exécuter des séquences JavaScript de plus en plus lourdes dans un navigateur web pour solliciter le CPU, le Honor 9 Lite s’est donc comporté de manière plus ou moins attendue. S’il fait un peu mieux qu’un Honor 6C sous Kirin 655 dans l’ensemble, les performances restent moyennes. Nos tests montrent une capacité à gérer des processus légers de manière acceptable, mais le Kirin 659 apparaît vite en difficulté. Le temps d’exécution passe de 74 ms (14 fps) à 169 ms (6 fps) sur la simulation de processus ordinaires, puis à 263 ms (4 fps) et 333 ms (3 fps) aux derniers niveaux.
Cela n’empêche pas le Honor 9 Lite de se montrer réactif. Il ne faudra simplement pas trop en attendre sur le volet des applications, comme sur celui des jeux. Comme la plupart des smartphones actuels, celui-ci se montre capable de faire tourner tous les titres ou presque du Play Store, mais il faudra souvent réduire les options graphiques au minimum pour éviter les ralentissements gênants.
La photo et la vidéo
Fonction la plus travaillée de ce Honor 9 Lite, la prise de vue s’appuie ici sur la combinaison de capteurs 13 et 2 mégapixels à l’avant comme à l’arrière. Une configuration désormais commune chez Huawei/Honor, du moins sur le milieu de gamme puisqu’elle diffère grandement de celle que l’on trouve sur leurs modèles phare. Le second capteur ne sert pas réellement ici à améliorer la qualité des clichés comme le N&B d’un Honor 9 ou View 10 par exemple, mais surtout à jouer sur la profondeur de champ. On y trouve ainsi un mode portrait permettant de créer un flou d’arrière-plan (bokeh) avec les caméras avant et arrière, ainsi qu’un mode grande ouverture réservé toutefois au module arrière et censée permettre de modifier la zone en focus après la prise.
Dans les deux cas, nous avons observé des résultats assez mitigés. Il arrive que le logiciel découpe mal les scènes et floute une partie des éléments à mettre en avant, qu’il s’agisse d’objets ou de personnes. Les cheveux et les oreilles, par exemple, posent régulièrement problème pour les portraits. Ces fonctions se montrent en outre peu efficaces en faible luminosité, les capteurs principaux peinant alors à délivrer des clichés nets et détaillés. La différence avec la zone floutée est logiquement moins flagrante, mais cela nous amène donc aussi au vrai problème du Honor 9 Lite : ses capteurs de 13 mégapixels.
Puisqu’ils sont finalement seuls responsables de la qualité des images capturées, il aurait été préférable qu’ils soient un peu plus performants. Celui de l’avant est un peu plus facile à pardonner dans la mesure où il ne devrait servir qu’à faire des selfies et les envoyer/poster sur les réseaux sociaux ou Snapchat – et la qualité est amplement suffisante pour cela -, mais c’est un peu plus délicat pour le capteur dorsal. Si vous espérez pouvoir immortaliser des moments plus importants pour les visionner sur grand écran aux prochaines réunions de famille, il est loin d’être à la hauteur.
Ce n’est pas catastrophique en plein jour, mais un léger grain apparaît déjà dans les zones sombres alors que le niveau de détails apparaît moins bon en périphérie qu’au centre. Les déformations visibles dans les coins, et principalement dans celui du bas à gauche, n’aident évidemment pas. C’est néanmoins surtout en basse luminosité que ce Honor 9 Lite déçoit. La mise au point peut alors devenir problématique, le bruit se fait plus présent, et les couleurs ressortent beaucoup plus sombres, voire totalement passées. Les réglages proposés, dans le mode Pro notamment, permettront d’atténuer les ravages du manque de lumière, mais le mieux reste peut-être encore d’essayer de les camoufler à l’aide des filtres également disponibles dans l’application photo d’Honor/Huawei, avec aussi le désormais célèbre mode Light Painting.
Ce ne sont donc pas les fonctions qui manquent, d’autant que s’ajoute encore à cela l’enregistrement de vidéos jusqu’en 1080p, mais les performances auraient pu être bien meilleures.
Le rendu audio
L’expérience audio offerte par le Honor 9 Lite se révèle relativement bonne en comparaison de ce que peuvent proposer d’autres smartphones. Si la plage de fréquences réellement audibles en sortie de haut-parleur tient entre 800 Hz et 5 kHz, avec l’habituel pic autour des 2 kHz pour la mise en avant des voix lors des appels en mains libres, la puissance est au rendez-vous (75 dB), alors que la sortie casque permet une restitution plus large et équilibrée. Distorsion et bruit risquent néanmoins de s’inviter durant l’écoute. Nous avons par ailleurs relevé, par simulation, un niveau acoustique moyen de 66,1 dBA ainsi qu’un niveau de sortie maximal de 99 mV.
Nous avons en outre constaté que les écouteurs fournis avec le smartphone sont d’assez bonne facture, ce qui mérite d’être souligné tant il est rare que ce soit le cas. L’isolation passive est certes déplorable, mais la bande passante se montre assez linéaire malgré quelques faiblesses, alors que la distorsion est bien maîtrisée.
La qualité de réception (performances radio)
Doté d’un modem lui ouvrant l’accès aux réseaux 4G, le Honor 9 Lite se révèle néanmoins assez moyen lorsqu’il s’agit d’en faire usage. Sur les bandes 3 (1800 MHz) et 7 (2600 MHz), la sensibilité laisse beaucoup à désirer et la directivité se montre assez marquée. Attention donc si vous vivez dans une zone mal couverte et si les seules antennes relais aux alentours n’utilisent que celles-ci. Les tests menés sur la bande 20 (800 MHz) donnent de meilleurs résultats dans ces deux domaines, ainsi que les meilleurs débits. Le Honor 9 Lite se montre en revanche excellent en 3G ainsi qu’en 2G, même si dans ce dernier cas également, la bande des 1800 MHz est (très) difficile à exploiter.
L’autonomie
Comme beaucoup de smartphones de ce format, l’Honor 9 Lite s’appuie sur un accumulateur de 3000 mAh. Il en résulte une autonomie satisfaisante selon notre test de navigation web en continu. Il nous aura fallu attendre 7h39 en moyenne avant de voir le smartphone s’éteindre. Un résultat satisfaisant donc, bien que loin des 11 heures qu’atteignent les meilleurs modèles en la matière. On notera en outre que la charge n’est pas des plus rapides. Pour retrouver une batterie pleine une fois son niveau à 0, il faudra prévoir environ 2h45.
Conclusion
En dehors de la prise de vue, qui profite de nombreuses options, mais souffre de composants trop limités, le Honor 9 Lite s’en tire plutôt bien dans tous les domaines. Son écran, au ratio 18:9 comme le veut la tendance actuelle, ne pèche réellement qu’au niveau de la colorimétrie et permettra, en combinaison avec un équipement audio plutôt performant lui aussi, de profiter d’une expérience multimédia somme toute complète. Il ne faudra toutefois pas en attendre trop au rayon des jeux vidéo, le Kirin 659 s’appuyant pour cela sur un GPU désormais vieillissant (Mali-T830 MP2). Son CPU n’est d’ailleurs pas des plus véloces, mais suffira au moins à assurer une bonne réactivité à Android, qu’Honor a en outre le mérite de livrer dans sa version Oreo. L’ensemble est en outre soutenu par une batterie de 3000 mAh qui confère au Honor 9 Lite une autonomie au-dessus de la moyenne, et prend place au sein d’un châssis à l’assemblage soigné bien que peu original. Il nous faut d’ailleurs reconnaître que ce nouveau modèle ne se démarque réellement dans aucun domaine. Il est donc difficile de le conseiller plus qu’un autre, ou même plus qu’un modèle plus ancien comme le Honor 6X, globalement aussi performant et logiquement moins onéreux.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)