Dévoilé à Londres à la surprise générale, l’Alpha 9 a d’autant plus marqué les esprits qu’il est un Alpha 7 boosté aux stéroïdes, proposant quelques extravagances comme une rafale électronique à 20 ips, un AF à 693 collimateurs, des réglages manuels précis ou de la vidéo 4K sans cropping.
En résumé
À peine l’Alpha 9 présenté, on se doutait qu’il serait un concurrent de poids pour les appareils reflex. Dans un gabarit contenu, Sony propose tout son savoir-faire de réactivité grâce à l’association d’un nouveau processeur, et d’un capteur d’image auquel a été soudé de la RAM. Il en résulte un produit parfaitement taillé pour la photographie de sport, notamment grâce à sa rafale à 20 images par seconde, mais capable aussi de fournir une grande qualité d’image même dans les hautes sensibilités. Les améliorations ergonomiques le rendent pratique au quotidien, et les vidéastes occasionnels y trouveront même leur compte grâce à la vidéo 4K sans recadrage. Bref, un modèle de conception.
Note technique
Les plus et les moins
- Qualité des images (même de nuit)
- Vidéo 4K sans cropping
- Une rafale à 20 ips et silencieuse !
- Un impressionnant suivi AF
- Deux ports SD
- Détecteur oculaire trop sensible
- Des menus améliorés, mais encore trop complexes
- Une autonomie à peine proche de celle des reflex
Notre test détaillé
Ergonomie et design
D’aspect général, le Sony Alpha 9 ne surprendra guère ceux qui s’intéressent aux hybrides de chez Sony et particulièrement aux appareils de série A7. Le design est globalement similaire et très reconnaissable, mais l’A9 apporte son lot de nouveautés très appréciables, prouvant son positionnement plus professionnel que celui des A7.
D’abord, certains choix ergonomiques sont bien pensés. À commencer par la molette de sélection du mode de prise de vue, située à gauche du boîtier, et qui intègre également une couronne de sélection du mode de mise au point (MF, DMF, AF-C, AF-S). Des boutons physiques, l’Alpha 9 n’en manque d’ailleurs pas, et nous rappelle un peu les boîtiers hybrides de Fujifilm, eux aussi mêlants conception moderne et idées vintage.
On trouve donc aussi une molette destinée au choix du programme photo, une autre dédiée à la compensation d’exposition, une sur le devant de l’appareil permettant de régler l’ouverture du diaphragme, et une tombant sous le pouce droit et consacrée à la vitesse d’obturation.
La conception professionnelle se traduit aussi par l’intégration de deux emplacements pour cartes SD, dont un est compatible UHS-II. Ces emplacements sont protégés des maladresses grâce à un bouton poussoir à actionner afin d’y accéder. On relève également l’apparition d’un joystick de navigation hérité des appareils reflex, et qui ravira ceux qui aiment changer de collimateur pendant qu’ils regardent dans le viseur. À ce propos, le viseur affiche désormais 3,69 millions de points et sa fréquence est à 120 Hz. Il est un véritable plaisir d’utilisation, d’autant qu’il couvre 100 % du champ.
Pas de grande folie concernant l’écran LCD du boîtier, qui affiche une diagonale de 7,5 cm et ne se rend tactile que pour la mise au point Live View. Quant à sa définition, elle est de 1 440 000 points, et son installation sur charnière lui confère un angle d’utilisation de plus ou moins 130 degrés. Notez que la luminosité de l’écran est ajustable, et c’est aussi le cas de celle du viseur.
Pour la connectique, l’Alpha 9 mise sur une prise micro HDMI (type D), un port micro USB, une prise microphone, une prise casque, un port réseau local, une prise sync pour le flash, et le boîtier intègre NFC, Wi-Fi et Bluetooth. Bref, un attirail complet pour parer à toutes les situations.
La conception hybride n’est pas contre généralement pas flatteuse pour l’autonomie des produits. Sony fournit une batterie rechargeable NP-FZ100, qui offre environ 480 prises de vue avec viseur et environ 650 prises de vue avec écran LCD. On est évidemment loin des cadors du monde des reflex.
Qualité d’image
Dans la série Alpha, chacun sa spécialité. Celle de l’A9, c’est la rapidité, mais nous y reviendrons plus tard. Commençons d’abord par parler un peu de qualité d’image, et remarquons que le produit utilise un capteur rétroéclairé, comme celui du A7R II. Ce capteur CMOS Exmor RS, plein format (35,6 x 23,8 mm), affiche environ 24,2 mégapixels. Pour notre test, nous avons associé l’A9 à un G Master 24-70 mm F2.8.
Si l’on se trouve moins charmé que par la chaleur des clichés du Nikon D850, l’Alpha 9 offre tout de même une qualité d’image excellente, avec un niveau de détail impressionnant. C’est d’autant plus enthousiasmant qu’on est rarement déçu par les clichés produits sur des scènes en mouvement tant la vélocité du produit est remarquable.
De nuit, l’Alpha 9 ne se fait pas aussi spécialiste que l’A7R II, par exemple, mais offre tout de même de belles prédispositions. Les images sont parfaitement exploitables, même à 6400, et il faudra aller chercher de plus hautes sensibilités pour amorcer une baisse de qualité qui n’est de toute manière pas surprenante.
Réactivité et autofocus
Sony ne s’est pas moqué de nous concernant la réactivité du boîtier, et le chemin parcouru depuis l’Alpha 7 est immense. Comme il sait le faire désormais, le Nippon propose une structure empilée pour son capteur, directement associé à de la mémoire RAM afin d’en booster la vitesse. Additionnez cela à un nouveau processeur BionZ X, et vous obtenez un hybride à la vivacité détonante. Seul l’allumage reste un poil capricieux.
Les photographes de sport seront ravis de la cadence rafale, qui monte à 20 images par seconde en RAW + JPEG, à condition d’opter pour l’obturation électronique – qui est d’ailleurs absolument silencieuse et permet de se faire discret. Le revers de la médaille, c’est que plus la rafale est performante, plus le temps d’enregistrement des fichiers s’allonge et la mémoire se remplit. Attention donc à ne pas saturer la carte mémoire trop rapidement. Notez que Sony a ajouté une option permettant de « régler le son » de cet obturateur électronique, pour ceux qui n’aimeraient pas ce silence total.
Quid de l’autofocus ? Avec ses 693 points en corrélation de phase, le A9 n’est pas là pour rigoler et est d’une précision redoutable. Le suivi AF est assez impressionnant, encore une fois, et particulièrement adapté à la photographie de sport. Avec la touche AF-ON au bout d’un doigt, et l’obturateur électronique de sortie, les moindres actions seront décortiquées sur votre carte mémoire.
La vidéo
Un positionnement aussi haut de gamme ne pouvait se traduire que par une belle prestation en vidéo. L’Alpha 9 ne s’y trompe pas et propose de la 4K à 25p sur toute la taille du capteur. Pas de recadrage abusif, donc, et l’occasion de shooter au grand angle. Comme Sony mise sur la vivacité dans tous les domaines, il n’est pas surprenant de le voir proposer un bouton S&Q, directement disponible sur la molette principale, et offrant une prise de vue à 100 images par seconde pour des vidéos ralenties automatiquement.
Conclusion
À peine l’Alpha 9 présenté, on se doutait qu’il serait un concurrent de poids pour les appareils reflex. Dans un gabarit contenu, Sony propose tout son savoir-faire de réactivité grâce à l’association d’un nouveau processeur, et d’un capteur d’image auquel a été soudé de la RAM. Il en résulte un produit parfaitement taillé pour la photographie de sport, notamment grâce à sa rafale à 20 images par seconde, mais capable aussi de fournir une grande qualité d’image même dans les hautes sensibilités. Les améliorations ergonomiques le rendent pratique au quotidien, et les vidéastes occasionnels y trouveront même leur compte grâce à la vidéo 4K sans recadrage. Bref, un modèle de conception.