Plus de quatre ans après le 6D, Canon lui offre un successeur avec un EOS 6D Mark II. Un produit qui apporte un nouveau capteur (plein format) de 26 mégapixels, la très appréciée technologie Dual Pixel AF, un processeur Digic 7, et des évolutions ergonomiques comme un écran orientable à 179 degrés et tactile. Suffisant pour donner un nouveau souffle à la gamme ?
En résumé
Le Canon EOS 6D Mark II est un bon boîtier pour qui souhaite débuter dans le plein format chez Canon. Le produit propose des performances homogènes, se montrant plutôt convaincant dans la plupart des domaines. Néanmoins, l’évolution depuis le 6D premier du nom n’est que peu marquée, avec l’ajout de quelques éléments ergonomiques comme l’écran sur rotule, ou de composants techniques modernes, comme le processeur Digic 7. On s’étonne toutefois de voir un capteur à la dynamique un peu capricieuse sur ce type de produit, d’autant que la qualité globale des images produites est convaincante.
Note technique
Les plus et les moins
- Apparition d'un écran sur rotule et tactile
- Clichés bénéficiant d'un beau piqué
- Montée en sensibilité efficace
- Menus clairs et réglages tactiles
- Bonne réactivité
- Dynamique perfectible du capteur
- Un seul support mémoire
- Viseur à 98%
- Pas de vidéo 4K
Notre test détaillé
Design et ergonomie
Pour qui a déjà tenu un Canon EOS 6D entre ses mains, le 6D Mark II ne devrait pas surprendre. Canon reste fidèle au design de cette gamme, avec un boîtier aux lignes très douces, même un peu plus que celles du précédent modèle. Bon, globalement, ce 6D adopte les courbes classiques des appareils de la marque.
Par rapport à son aîné, le 6D II prend un peu en profondeur avec ses dimensions de 144 × 110,5 × 74,8 mm contre 144,5 × 110,5 × 71,2 mm précédemment. Mais les changements ne sont pas légion. Le plus intéressant, c’est que l’écran (1 040 000 points) devient maintenant orientable à 360 degrés puisqu’il est installé sur rotule. On doit avouer que notre préférence va aux charnières, quitte à perdre un peu en angle. Mais la rotule trouvera ses aficionados, ceux qui veulent s’essayer aux selfies ou photos avec retardateur et l’écran orienté vers l’avant pour cadrer au mieux. Notez que cet écran est tactile et multitouch.
Au-delà de ces éléments, les changements ergonomiques ne sont pas nombreux. Au contraire, on en vient même à remarquer ce qui n’a pas évolué. Comme le joystick qu’on trouve en général sur les reflex haut de gamme et qui est ici absent, alors qu’il est pourtant bien pratique pour faire la mise au point, par exemple. Même chose pour le port SD, qui reste simple quand on aurait le voir doublé.
Pour le placement des touches, il est assez classique chez Canon. Sur la gauche, le constructeur place une roue crantée qui permet de sélectionner le mode de prise de vue, et comporte le bouton on/off juste en dessous. Il surplombe les boutons Menu et Info. Sur la partie droite, on retrouve une molette de réglage de la vitesse d’obturation, et le déclencheur juste devant. Un panneau de contrôle numérique est accompagné d’une tripotée de petits boutons : AF, Drive, ISO, sélection du mode de mesure et éclairage du panneau. À droite de l’écran, le bouton de réglage est cerclé d’une couronne permettant de régler l’ouverture.
Qualité d’images
Le capteur plein format de 26,2 mégapixels fournit des clichés de grande qualité, avec un joli piqué. Mais bien malin serait celui qui saurait identifier les clichés produits par un 6D et ceux produits par un 6D II, hormis peut-être une gestion colorimétrique un peu plus vive. L’évolution est minime.
On doit bien admettre que la dynamique du capteur est également à parfaire. En JPEG, pour obtenir un ciel bien exposé, il faudra parfois faire avec une sous-exposition du premier plan, et à l’inverse, une bonne exposition du premier plan risque de rendre un ciel trop blanc. La chose est rattrapable avec les fichiers RAW, mais on pourrait s’attendre à mieux de la part de ce capteur plein format. Notez qu’il existe un mode HDR qui vous permettra de sauver certaines scènes en débouchant les ombres, et on ne peut que conseiller de créer un menu personnalisé avec le mode HDR, afin de l’activer plus rapidement. Pensez également à jouer avec le mode d’exposition.
Là où le boîtier s’améliore, c’est en sensibilité. En effet, le Canon EOS 6D monte désormais à 40 000 ISO natifs contre 25 600 auparavant, avec toujours 102 400 ISO étendus. Jusqu’à 3200 ISO, les clichés sont tout à fait acceptables, mais un lissage débute ensuite, et la perte des détails est inévitable. Toutefois, les clichés à 12 800 ou 25 600 ISO restent dans la norme pour ce type de boîtier. Au-delà, c’est injouable.
Rapidité et autofocus
Équipé d’un processeur Digic 7, on pourrait attendre une réactivité excellente de la part de ce modèle proposé à un tarif classique « reflex expert ». Le boîtier n’est pas en difficulté, mais on l’aurait espéré plus rapide. Il s’améliore néanmoins en comparaison de son aîné.
L’autofocus s’est également perfectionné, passant notamment de 11 à 45 collimateurs croisés, mais le suivi AF est parfois capricieux quand les conditions de luminosité ne sont pas optimales. Le reste du temps, l’arrivée de la technologie Dual Pixel AF est bénéfique. Ce qui est aussi frustrant, c’est qu’il n’y a pas de joystick pour nous aider à choisir le collimateur concerné.
Vidéo
Le 6D ne joue pas la carte de l’originalité du côté de la vidéo, avec un enregistrement en Full HD jusqu’à 60 images par seconde. Pas de 4K donc, quand les concurrents l’intègrent de plus en plus régulièrement sur des produits de gamme équivalente, même si elle comporte des défauts (peu d’options vidéo, cropping abusif, temps limité…). À ce niveau-là, Canon la joue un peu petit bras.
D’ailleurs, l’absence de prise casque semble prouver à elle seule que ce boîtier n’a pas été conçu selon une problématique vidéo. C’est dommage.
Conclusion
Le Canon EOS 6D Mark II est un bon boîtier pour qui souhaite débuter dans le plein format chez Canon. Le produit propose des performances homogènes, se montrant plutôt convaincant dans la plupart des domaines. Néanmoins, l’évolution depuis le 6D premier du nom n’est que peu marquée, avec l’ajout de quelques éléments ergonomiques comme l’écran sur rotule, ou de composants techniques modernes, comme le processeur Digic 7. On s’étonne toutefois de voir un capteur à la dynamique un peu capricieuse sur ce type de produit, d’autant que la qualité globale des images produites est convaincante.