En résumé
Même en investissant dans son clavier, la Galaxy Tab S3 ne remplacera pas un PC, mais cela ne l’empêche pas de faire une excellente tablette. S’il faudra attendre que l’offre de contenus HDR s’étende encore pour profiter pleinement de son écran, l’affichage est déjà très bon. Il convient néanmoins de noter que son ratio 4:3 le rend un peu moins adapté aux usages multimédia, sans que ce soit réellement gênant. Il sera en outre possible de profiter d’une expérience audio convaincante au casque, mais un peu moins sur haut-parleur malgré la stéréo, tandis que le Snapdragon 820 se montre capable de faire tourner la plupart des jeux applications. S’ajoutent encore à cela des appareils photo de 13 et 5 mégapixels plus performants que sur la plupart des tablettes, une autonomie moyenne plus que correcte de 7h36 selon nos tests et la possibilité de prendre des notes et dessiner à l’écran avec le stylet fourni, aussi agréable que précis (4096 niveaux de pression). Dommage en revanche que ce dernier ne puisse se loger dans la tablette pour le transport.
Note technique
Les plus et les moins
- Stylet fourni
- Contrastes excellents à l'affichage
- Design soigné
- HDR peu exploitable
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Second sur le marché des tablettes, derrière Apple et ses iPad, Samsung n’en démord pas et lance en 2017 sa troisième génération de Galaxy Tab S. Au programme : plus de puissance, mais aussi de quoi lui garantir une bonne longévité avec le support des dernières normes comme le HDR et l’USB-C tandis qu’un connecteur additionnel devrait ouvrir la voie à de nouveaux usages. Place à notre verdict.
Les Galaxy Tab S font depuis leur arrivée figure de référence sur le marché des tablettes Android, et Samsung entend bien faire en sorte qu’elles le restent avec la Galaxy Tab S3. Dotée de la dernière version du système d’exploitation de Google, à savoir la 7.0 Nougat, elle profite en outre d’un équipement résolument haut de gamme et dans l’ère du temps. L’écran, de type Super AMOLED, mesure 9,7 pouces et affiche des images de 1536 x 2048 pixels, mais il est surtout compatible HDR. Une première sur tablette, tandis que les téléviseurs et moniteurs sont de plus en plus nombreux à en profiter. Samsung suit donc les tendances, ce que l’on peut aussi observer au niveau des connectiques avec un USB-C (3.1) pour charger la batterie de 6000 mAh intégrée notamment et un connecteur propriétaire pour ajouter un clavier (optionnel) et renforcer l’aspect hybride qui plaît tant à l’heure où les ventes de tablettes ralentissent. Le stylet fourni sert évidemment la même cause.
Pour les indispensables, c’est un Snapdragon 820 que l’on retrouve en guise de chipset. Il est ici associé à 4 Go de RAM tandis que l’espace de stockage atteint 32 Go en interne, mais pourra être étendu à l’aide d’une carte microSD. Un appareil photo de 13 mégapixels avec optique ouvrant à f/1.9 est également présent, en plus d’une caméra de 5 mégapixels en façade. On notera enfin la présence de quatre haut-parleurs profitant de l’expertise d’AKG et celles du Bluetooth 4.2 et du Wi-Fi ac au rayon des connectivités.
Le design et l’ergonomie
Les amateurs de Galaxy Tab S ne seront pas dépaysés et les autres ne devraient pas être déçus. Cette nouvelle génération ne diffère que peu de la précédente, si ce n’est pour son dos. Samsung a finalement abandonné le plastique pour du verre, qui vient ainsi s’ajouter au métal des tranches pour accentuer encore le positionnement premium de la tablette tout en améliorant sa tenue en main au passage. On regrettera le côté salissant, mais force est de reconnaître que l’ensemble est très élégant, l’épaisseur de 6 mm du châssis ajoutant encore à cela. La Galaxy Tab S3 reste donc très fine. Et si vous vous demandez si cela ne la rend pas fragile, nous serions tentés de répondre qu’elle ne l’est pas plus qu’une autre. Il faudra donc éviter de la faire tomber, mais les pièces sont suffisamment bien assemblées pour éliminer les craintes à l’usage.
Côté ergonomie, puisque nous parlons d’usage, cette nouvelle Galaxy Tab se montre plutôt agréable à manipuler grâce à ses tranches légèrement arrondies, même si elle n’est pas exempte de tout reproche. Alors que la plupart de ses concurrents, sur Android, optent pour des touches de navigation virtuelles et de plus en plus souvent amovibles, Samsung a une nouvelle fois tenu à les garder autour de l’écran. Elles sont donc fixes et parfois difficiles d’accès. C’est principalement le cas lorsque la tablette est tenue à deux mains en position portrait, et c’est d’autant plus dommage que le lecteur d’empreintes est intégré à celle du centre. Pas de problème en revanche en position paysage. Lesdits boutons se trouvent alors sous l’un ou l’autre des pouces.
C’est également dans cette position qu’il sera possible d’y attacher un clavier, grâce au nouveau connecteur installé sur la tranche gauche, et de transformer ainsi la Galaxy Tab S3 en ordinateur d’appoint. Tout a évidemment été pensé pour qu’elle reste alors totalement fonctionnelle. Les haut-parleurs, au nombre de quatre, ont été intégrés sur les tranches les plus courtes, avec le port USB-C et la prise casque du côté des boutons de navigation. Aucun n’est ainsi obstrué par le clavier s’il est attaché. Enfin, notons qu’un stylet est livré avec la tablette. Plus grands que ceux des Galaxy Note, il reprend néanmoins le petit bouton physique et se rapproche davantage d’un stylo. La prise en main s’en trouve nettement améliorée. En revanche, il est impossible de le ranger dans la tablette. Il faudra donc faire attention de ne pas le perdre, pour ceux qui ne l’abandonneront pas simplement dans le coffret.
L’écran
Marchant dans les pas des Galaxy Tab S2, la nouvelle génération est elle aussi équipée d’un écran 4:3, comme les iPad également. L’intérêt serait de pouvoir, en comparaison du plus commun ratio 16:9, afficher plus de texte en naviguant sur le web ou en consultant des documents, mais c’est aussi moins pratique pour visionner des films. Dommage quand l’une des grandes nouveautés mises en avant par Samsung sur cette Galaxy Tab S3 est le support du HDR, qui devrait essentiellement permettre d’améliorer les contrastes en lecture vidéo justement. L’objectif n’est toutefois que partiellement atteint. L’offre de contenus compatibles reste encore limitée, et plus encore sur la tablette de Samsung qui ne figure pas dans la liste des terminaux HDR supportés par Netflix, à titre d’exemple. Il n’y a d’ailleurs qu’un seul service de streaming compatible à notre connaissance aujourd’hui, et c’est celui d’Amazon. La plupart des utilisateurs ne profiteront donc pas du HDR, ou très peu.
En dehors de ces petits cafouillages, il faut toutefois reconnaître que la dalle Super AMOLED de la Galaxy Tab S3 reste de très bonne facture. Sa diagonale atteint 9,7 pouces et sa définition 2048 x 1536 pixels, pour une résolution somme toute correcte, bien que non exceptionnelle, de 264 pixels par pouce. C’est de plus l’un des meilleurs écrans de tablette que nous avons testés en matière de contraste comme de directivité. Nous avons relevé, dans le premier cas, un taux de 572:5 et, dans le second, des pertes très faibles de luminosité : 6 % à peine en moyenne à 15°, 26 % à 30° et 57 % à 45°. Dommage en revanche que la colorimétrie soit un peu moins maîtrisée. En dehors des rouges, la précision est loin d’être au rendez-vous, même si l’on pourra retenir, dans les points positifs, que la Tab S3 affiche davantage de teintes que la moyenne dans les autres couleurs.
L’OS et l’interface
La Galaxy Tab S3 est livrée avec Android 7.0 Nougat, que Samsung accompagne de sa fameuse surcouche TouchWiz. Longtemps décriée, et pour de bonnes raisons, celle-ci s’est finalement vu débarrasser progressivement de ses fonctions les moins utiles pour n’être presque plus aujourd’hui qu’une version stock déguisée. Et c’est d’autant plus vrai à l’heure de Nougat. Le multifenêtrage, à titre d’exemple, ne peut plus être considéré comme un ajout désormais. On apprécie en revanche de retrouver le menu Air Command pour l’utilisation du stylet, comme sur la gamme Note, tandis que la prise de note sur l’écran éteint (à activer dans la section S-Pen des Paramètres) fait un petit ajout bienvenu.
Du côté des applications, plusieurs sont ajoutées à celles de Google, mais il faudra fouiller un peu pour en trouver de réellement intéressantes. Nous retiendrons surtout Notes et Flow, respectivement pour la prise de notes et la synchronisation des notifications façon Handoff chez Apple. Ceux qui comptent utiliser cette Galaxy Tab S3 apprécieront peut-être aussi d’y retrouver la suite Office de Microsoft dès le départ, même s’il convient de rappeler qu’il s’agit là d’une version mobile. Les fonctions sont donc un peu moins nombreuses que sur ordinateur. On peut d’ailleurs étendre cette dernière remarque à l’ensemble du système. Android reste encore trop limité pour pouvoir réellement remplacer Windows ou macOS, et l’ajout d’un clavier n’y peut rien.
Les performances
Équipée du chipset vedette de Qualcomm sur 2016, le Snapdragon 820, couplé à 4 Go de RAM, la Galaxy Tab S3 délivre une expérience globalement satisfaisante, mais apparaît un peu à la peine dès lors que des tâches un peu trop complexes lui sont demandées. Nous avons ainsi relevé des temps d’exécution acceptables de 104,4 et 237,6 ms pour les premières séquences JavaScript de notre benchmark maison, soit un affichage de 9,6 fps et 4,2 fps respectivement. Arrivés aux niveaux les plus ardus, les résultats sont en revanche bien moins glorieux. La tablette de Samsung a mis 366,4 ms à afficher nos 15 000 items, et 500 ms à en afficher 20 000.
C’est particulièrement décevant dans la mesure où d’autres appareils équipés du même chipset s’en sortent beaucoup mieux, même si cela n’aura finalement qu’un impact limité dans l’usage que la plupart des utilisateurs feront de cette Galaxy Tab S3. Côté graphique, nous avons pu observer de bons résultats, mais là encore, des signes de faiblesses apparaissent assez vite sur les titres les plus exigeants, notamment avec des petites chutes de framerate qui risquent de gâcher un peu l’expérience de jeu autrement satisfaisante.
L’audio
Avec quatre haut-parleurs stéréo et une collaboration avec AKG, on peut dire sans exagération que Samsung a sorti l’artillerie lourde afin de délivrer une expérience audio de qualité. Force est néanmoins de constater que le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur, pour ce qui est des haut-parleurs au moins. Seule l’image stéréo se montre réellement convaincante. Avec 62 dB mesurés pour le niveau acoustique maximal avec 10 % de distorsion, la puissance se révèle tout juste moyenne. Et il en va de même pour la linéarité. La bande passante dessine un creux allant jusqu’à – 20 dB avant 400 Hz et une bosse culminant à 10 dB entre 1 et 6,3 kHz. Les basses manquent donc à l’appel tandis que les médiums sont légèrement accentués.
La prise casque relève néanmoins le niveau, même s’il faudra toujours un casque de qualité pour en profiter. Quoi qu’il en soit, le signal audio y arrive sans déformation majeure. La distorsion et le bruit sont bien contrôlés, l’image stéréo est bien rendue et la bande passante file droit de bout en bout.
La photo et la vidéo
Si l’appareil photo arrive sans doute parmi les fonctions les moins utilisées des tablettes, Samsung a tout de même jugé utile d’améliorer ceux de la Galaxy Tab S2. Ce nouveau modèle en intègre un de 5 mégapixels à l’avant et un autre de 13 mégapixels à l’arrière, lesquels serviront aussi bien à prendre des photos qu’à filmer. Il est d’ailleurs à noter que le second monte jusqu’à 2160p, à 30 fps, en mode vidéo, ce qui est assez rare, même si nous avons plus longuement testé la fonction photo, laquelle se révèle plutôt correcte pour une tablette.
Ce sont essentiellement aux résultats obtenus à l’issue de notre test de résolution que la Galaxy Tab S3 doit cette bonne appréciation, puisque nous avons relevé une moyenne de 1350 paires de lignes par hauteur. Rares sont les tablettes à faire mieux sur ce point, et il y a fort à parier qu’elle aurait pu monter un peu plus haut encore avec une optique de meilleure qualité. Le vignettage se fait un peu trop présent, et la distorsion à peine moins. C’est toutefois en sensibilité et colorimétrie que la Tab S3 perd le plus de points.
Elle se montre en effet peu adaptée à l’obscurité, avec une perte sensible de piqué, et peine souvent à rendre des couleurs fidèles à cause d’une balance automatique des blancs peu efficace. Il faudra éviter les scènes à forte dominante jaune, puisqu’elles ont fait grimper le dE jusqu’à 30,8 lors de nos tests, ou passer en mode manuel. Sur une scène plus équilibrée et éclairée à la lumière du jour, en revanche, la Galaxy Tab S3 s’en sort relativement bien avec les couleurs. Nous avons relevé un dE de 5,6. Les résultats sont d’ailleurs bons aussi en éclairage fluo (dE à 6), mais moins en éclairage tungstène (dE à 10,6).
L’autonomie
La batterie de 6000 mAh de la Galaxy Tab S3 ne lui permet pas d’atteindre des sommets en matière d’autonomie, mais elle ne démérite pas pour autant. Notre test a révélé une moyenne de 7 heures et 36 minutes d’utilisation légère, mais continue. On notera par ailleurs que la recharger prend en moyenne 3 heures et 46 minutes.
Conclusion
Même en investissant dans son clavier, la Galaxy Tab S3 ne remplacera pas un PC, mais cela ne l’empêche pas de faire une excellente tablette. S’il faudra attendre que l’offre de contenus HDR s’étende encore pour profiter pleinement de son écran, l’affichage est déjà très bon. Il convient néanmoins de noter que son ratio 4:3 le rend un peu moins adapté aux usages multimédia, sans que ce soit réellement gênant. Il sera en outre possible de profiter d’une expérience audio convaincante au casque, mais un peu moins sur haut-parleur malgré la stéréo, tandis que le Snapdragon 820 se montre capable de faire tourner la plupart des jeux applications. S’ajoutent encore à cela des appareils photo de 13 et 5 mégapixels plus performants que sur la plupart des tablettes, une autonomie moyenne plus que correcte de 7h36 selon nos tests et la possibilité de prendre des notes et dessiner à l’écran avec le stylet fourni, aussi agréable que précis (4096 niveaux de pression). Dommage en revanche que ce dernier ne puisse se loger dans la tablette pour le transport.