En résumé
Sur le marché, ce ne sont pas les boîtiers sous Android TV, ou même Android « tout court » qui manquent. Sans parler des téléviseurs qui embarquent d’emblée le système de Google. Alors pourquoi se tourner vers la Shield TV que nous testons ici, et qui est plus onéreuse ? Tout simplement parce qu’elle est capable de remplacer avantageusement votre box opérateur, tout en se transformant au besoin en console surpuissante. En effet, si vous aimez les jeux vidéo, il n’y a aucune question à se poser. Le boîtier de Nvidia est ce qui se fait de mieux dans le genre aujourd’hui. Non seulement pour profiter des jeux Android habituels dans les meilleures conditions, mais aussi et surtout pour l’offre de jeux en streaming GeForce Now. Cette dernière est assez unique en son genre et offre à la fois une puissance monstre et une grande facilité d’utilisation. Au-delà de cette performance en jeux vidéo, la Shield TV fait aussi un excellent compagnon pour le téléviseur au quotidien grâce à ses capacités multimédias parfaites et ses nombreuses applications telles que MyCanal, Netflix ou encore Molotov TV.
Note technique
Les plus et les moins
- La fluidité du système
- Les applications pour regarder la TV
- L'offre GeForce Now
- Le rendu technique des jeux en streaming
- La nécessité d'une très bonne connexion Internet
- Pas de sortie optique audio
Notre test détaillé
Après un premier boîtier Shield TV sorti en 2015, Nvidia remet le couvert cette année. La nouvelle déclinaison de l’appareil ne change pas (vraiment) de nom, et tourne évidemment toujours sous Android TV. Dans l’ensemble, ce modèle évolue assez peu, mais apporte tout de même des modifications bienvenues. Suffisamment pour justifier un achat ? Voyons cela ensemble.
Après avoir tâtonné avec ses deux premiers modèles de la gamme Shield (une console portable, puis une tablette), Nvidia a trouvé le cap à suivre avec la Shield Android TV, sortie en 2015. Il s’agissait d’un petit boîtier TV, tournant sous Android TV donc. Presque deux ans plus tard, le fabricant remet le couvert avec le Shield TV (2017).
Les caractéristiques techniques n’évoluent pas outre mesure, mais ce n’est pas pour autant que ce modèle ne propose pas de nouveautés. Notamment du côté de son encombrement, réduit chez cette nouvelle génération. Pour le reste, on retrouve le chipset Nvidia Tegra X1, composé de quatre cœurs Cortex-A57 et quatre autres cœurs A53. Il est épaulé par 3 Go de mémoire vive et d’une puce graphique Maxwell. Une configuration qui a déjà fait ses preuves sur la première Shield Android TV, et qui permet de profiter d’une image UHD-4K HDR, ainsi que du jeu en streaming. Nous reviendrons sur ce dernier point un peu plus loin.
La volonté de Nvidia avec ce boîtier semble clairement de venir concurrencer à la fois les box des opérateurs et les interfaces des Smart TV. Le tout avec une promesse de gaming de haut vol. Une ambition qui peut apparaître démesurée, mais que la Shield TV porte clairement dans ses entrailles. Néanmoins, entre la théorie et la pratique, il y a parfois un gouffre dans lequel sombrent les illusions des constructeurs trop confiants. Toutefois, la première Shield Android TV ayant convaincu son monde, on se doute d’emblée que ce modèle qui en reprend l’architecture et les grandes lignes proposera au minimum des prestations et une performance décentes. Avant d’attaquer le test à proprement parler, notez que cette Shield TV est livrée d’emblée avec une manette et une télécommande.
L’ergonomie du boîtier
La première chose qui frappe lorsque l’on découvre le nouveau boîtier, c’est évidemment sa taille. Le constructeur affirme que la Shield TV est 40 % plus compacte que sa devancière. À l’usage, la box apparaît effectivement comme sensiblement plus petite. La première version n’était déjà pas un monstre d’encombrement, mais Nvidia parvient à miniaturiser encore l’ensemble, de sorte que l’appareil n’est pas plus gros qu’un disque dur externe portable de 2,5″. Cela permet du coup de lui trouver une place encore plus facilement autour de l’écran.
Son design est assez discret, toujours avec une coque noire rehaussée d’une bande lumineuse verte lorsque l’appareil est en marche. Le poids fond aussi comme neige au soleil, passant d’un peu plus de 650 g à 250 g. Néanmoins, la miniaturisation n’a pas que du bon. Pour parvenir à ses fins, Nvidia a dû faire des concessions, qui se traduisent essentiellement par la disparition du port microSD. Il reste heureusement toujours possible d’étendre sa mémoire interne assez faiblarde de 16 Go par le biais de l’un des deux ports USB 3.0 au dos de l’appareil. Plus anecdotique : le port microUSB a lui aussi été sacrifié. Pour le reste, les ports Ethernet Gigabit et HDMI sont toujours de la partie. Pour ce dernier, il s’agit même d’un port HDMI 2.0b avec support HDCP 2.2 et CEC, indispensable pour profiter des contenus en 4K et en HDR sans dégradation. Bien sûr, il faut que le téléviseur soit lui aussi compatible. En revanche, on ne trouve toujours pas de sortie optique audio. Côté connectivité sans fil, cela n’évolue pas, avec du Wi-Fi 802.11a/b/g/n/ac et du Bluetooth 4.1 (Low Energy).
L’appareil est fourni à la fois avec une manette et une télécommande. Cette dernière était en option sur le précédent modèle. Ce qui était vraiment dommage dans la mesure où elle s’avère assez indispensable au quotidien pour profiter de toutes les fonctions qui n’ont pas trait au jeu vidéo. En revanche, elle n’est plus rechargeable et il faut maintenant composer avec des piles. Elle perd également le connecteur mini-jack. Elle s’avère assez simple dans sa conception, permettant essentiellement de naviguer dans les menus, de lancer une commande vocale et de gérer le volume depuis une zone tactile. On ne lui en demande pas plus.
La manette évolue aussi. Plus légère que celle que l’on trouvait précédemment, elle s’allège d’une bonne cinquantaine de grammes et se montre un peu plus fine. Une bonne nouvelle, dans la mesure où la manette de la Shield Android TV était particulièrement pataude et lourde. Pour le reste, la configuration des touches est identique et la préhension s’avère au final excellente.
Android TV
Nous n’allons pas nous étendre outre mesure sur le système d’exploitation Android TV dans la mesure où il n’a guère évolué depuis son lancement. Pour les Béotiens, sachez qu’il s’agit d’une version adaptée aux téléviseurs – et donc à une usage non tactile – de l’OS de Google. Il se compose de plusieurs rangées d’icônes superposées, dans lesquelles il est possible de naviguer latéralement. Il se révèle assez simple à prendre en main et offre une ergonomie assez correcte. Même si l’ensemble se montre tout de même assez austère et sans imagination. Autre reproche : nous aurions aimé disposer d’un peu plus de personnalisation et une ergonomie un peu plus évidente.
Néanmoins, signalons tout de même qu’au fil des mises à jour, Android TV est devenu beaucoup plus stable. Au quotidien, le système s’avère donc fiable et agréable à pratiquer. Il ne croule toujours pas sous les applications comparé à Android sur smartphones et tablettes, mais le tableau reste nettement plus enchanteur que ce proposent les interfaces de Smart TV en la matière. Google Play abrite en effet toutes les applications majeures de streaming vidéo, avec notamment Netflix, MyCanal, BeIn Sport, Google Play Films, SFR Sport et SFR Play, ADN, Wakanime, etc. Mieux, grâce à la présence de l’appli Molotov TV, Android TV est même en mesure de remplacer la box TV des opérateurs puisqu’il est possible de regarder en direct la télévision, de profiter des contenus en rattrapage, et même de lancer des enregistrements. La qualité de diffusion de Molotov n’a rien d’ébouriffant dans la mesure où il faut se contenter d’une définition Full HD « seulement » – ce qui suffit tout de même pour la grande majorité des programmes. Mais on apprécie de pouvoir profiter de 4K et de HDR pour les applis compatibles, telles que Netflix et Google Play Films.
Dans tous les cas, à l’heure actuelle, aucune box ne fait mieux et la Shield TV reste la meilleure dans son genre. D’autant qu’elle est également compatible avec Plex, pour ceux qui veulent profiter de leur collection de vidéos stockée sur un NAS ou un ordinateur.
Les différents modes de jeu
Mais ce qui différencie fondamentalement la Shield des autres boîtiers ou téléviseurs sous Android TV, c’est sa capacité à se muer en véritable console de jeu. D’abord grâce à la bibliothèque de titres de Google Play. Ils sont en effet assez nombreux à être compatibles avec la manette. Cela reste toutefois les mêmes jeux que sur smartphones et tablettes, avec une jouabilité adaptée. Du coup, ils en mettent rarement plein la vue, même si beaucoup ne manquent pas d’intérêt et se prêtent parfaitement à une pratique sur le canapé. Dans le lot, on trouve tout de même des titres de « qualité console », tels que Odddworld, Space Marshals, GTA Vice City, Final Fantasy IX, etc. Signalons aussi que sur le store propre à Nvidia figurent aussi des jeux exclusifs aux plateformes du fondeur, et qui sont des portages directs de jeux PC ou consoles. On pense notamment aux deux Half Life, à Resident Evil 5, ou encore à Bordelands 2, Metal Gear Rising, Portal, Doom 3, Never Alone, Trine 2, etc. Rien qu’avec ces titres-là, la Shield TV se pose comme la meilleure box Android TV possible pour ceux qui aiment jouer. Mais dans l’absolu, ces portages ne sont pas très nombreux, et ne peuvent justifier à eux seuls l’achat de la dernière-née de Nvidia.
Heureusement, c’est loin d’être le seul atout qu’elle cache dans sa manche pour séduire les gamers. Le vrai point fort de la machine est en effet à chercher du côté de GeForce Now. Pour faire simple, il s’agit d’un service de jeux en streaming. Cela signifie donc que vous ne téléchargez pas les titres localement. Ils sont lancés depuis de puissants serveurs et tournent à distance. L’avantage est que cela permet de jouer à des jeux bien plus aboutis sur le plan technique que ce que la configuration technique de la Shield TV pourrait proposer seule. Car même si la machine ne démérite pas, GeForce Now permet de jouer à des titres aussi exigeants que The Witcher 3 ou Tomb Raider… en Full HD à 60 i/s ! Avant de poursuivre, précisons que le service nécessite logiquement une très bonne connexion Internet. Nvidia recommande en effet des débits à 40 Mbs au minimum pour en profiter dans des conditions idéales.
L’offre se divise en deux parties. Vous pouvez soit payer une petite dizaine d’euros par mois et profiter d’un catalogue complet, dont la centaine de jeux changent au fil du temps. Avec par exemple des titres comme le reboot de Tomb Raider, Sleeping Dogs, Ultra Street Fighter 4, Batman Arkham Asylium et sa suite Arkham City, Borderlands, F.E.A.R 3, Paragon, Deus EX: Human Revolution, Just Cause 2, Hitman Absolution, Thief, Jotun, Sonic CD et beaucoup d’autres . Et même un rayon « enfant » assez fourni, avec un peu moins d’une dizaine de titres Lego. D’autres jeux ne sont accessibles qu’à l’achat. C’est notamment le cas de The Witcher 3, Aragami, No Man’s Sky, Virginia, Deadlight, Dead or Alive 5, etc. Pour être bien clair : il s’agit de jeux en streaming dans les deux cas de figure et vous n’avez pas à rapatrier les données en local. Pour la version avec abonnement mensuel, on peut complètement comparer cela à ce que pratiquent les acteurs de la vidéo en streaming, à l’image de Netflix.
Enfin, la dernière manière de jouer sur la Shield TV se nomme Nvidia GameStream, et s’adresse tout particulièrement aux joueurs PC. Si ces derniers disposent dans leur configuration d’une carte graphique GeForce compatible, ils pourront streamer leurs jeux directement sur leur téléviseur. Idéal donc pour ceux qui ont installé leur PC dans une autre pièce et qui veulent de temps à autre profiter d’un écran plus grand. Cela fonctionne non seulement chez soi, mais aussi à l’extérieur. Là encore, il faudra une connexion conséquente. D’autant plus que GameStream diffusera les jeux même en 4K HDR s’ils sont compatibles.
À l’usage, la solution de Nvidia s’avère donc aussi complète qu’impressionnante. Pour peu que vous ayez une bonne connexion Internet (donc), vous aurez vraiment l’impression de jouer comme si une console surpuissante ou un PC était connecté à votre écran.
Les performances
Rappelons que la nouvelle Shield TV ne progresse pas sur le plan technique. Ses entrailles cachent en effet strictement la même configuration que le modèle de 2015. Comme évoqué en préambule, on retrouve donc le chipset octocœur Nvidia Tegra X1, composé de quatre cœurs Cortex-A57 et quatre autres cœurs A53. 3 Go de mémoire vive et d’une puce graphique Maxwell complètent le tableau.
Bien qu’elle ne soit plus toute jeune, cette configuration est encore largement d’actualité. Elle suffit encore amplement à faire tourner à la perfection tous les jeux Android et toutes les applications que l’on trouve sur Google Play. Même les vidéos en 4K HDR ne posent aucun problème. Ce qui ne faisait guère de doute.
Nous étions en revanche plus curieux de savoir comment elle s’en tirerait avec la solution GeForce Now. Car même s’il s’agit de jeux en streaming, et donc animés à distance par une machine beaucoup plus puissante – Nvidia promet une qualité digne d’une carte graphique GTX 1080 -, il faut tout de même pouvoir encaisser le tout sans broncher et le retranscrire de manière fluide à l’écran. D’autant que c’est désormais l’architecture Pascal qui est utilisée. De ce point de vue, la Shield TV s’en tire avec les mêmes honneurs que son aînée. Le hardware est le même et les performances s’avèrent du coup identiques. Tous les jeux évoqués dans la partie précédente tournent donc comme des charmes. Il n’y a vraiment que les plus gourmands d’entre eux qui peuvent de temps à autre occasionner quelques chutes de framerates ou des ralentissements. Mais cela n’est pas gênant en pratique. D’autant que la plupart du temps, on ne sait pas trop si c’est la machine ou la connexion Internet qui toussote. L’un des tests les plus probants qu’à pu passer la Shield TV est bien celui de Ultra Street Fighter 4. Il est en effet possible d’y jouer via l’offre avec abonnement, de même qu’à Street Fighter vs Tekken. Comme tout bon jeu de combat qui se respecte, ces deux-là demandent une réactivité parfaite. Et nous devons bien avouer que nous avons été assez bluffés de les pratiquer sur le petit appareil de Nvidia sans aucune latence à déplorer. Notez également que même s’il vaut mieux disposer d’une connexion fibre en Ethernet pour profiter au mieux du service, une bonne ligne ADSL peut aussi faire l’affaire. GeForce Now abaissera certes un peu la qualité graphique, mais les contenus resteront parfaitement jouables.
Conclusion
Sur le marché, ce ne sont pas les boîtiers sous Android TV, ou même Android « tout court » qui manquent. Sans parler des téléviseurs qui embarquent d’emblée le système de Google. Alors pourquoi se tourner vers la Shield TV que nous testons ici, et qui est plus onéreuse ? Tout simplement parce qu’elle est capable de remplacer avantageusement votre box opérateur, tout en se transformant au besoin en console surpuissante. En effet, si vous aimez les jeux vidéo, il n’y a aucune question à se poser. Le boîtier de Nvidia est ce qui se fait de mieux dans le genre aujourd’hui. Non seulement pour profiter des jeux Android habituels dans les meilleures conditions, mais aussi et surtout pour l’offre de jeux en streaming GeForce Now. Cette dernière est assez unique en son genre et offre à la fois une puissance monstre et une grande facilité d’utilisation. Au-delà de cette performance en jeux vidéo, la Shield TV fait aussi un excellent compagnon pour le téléviseur au quotidien grâce à ses capacités multimédias parfaites et ses nombreuses applications telles que MyCanal, Netflix ou encore Molotov TV.