En résumé
Assurément, l’Olympus PEN E-PL8 est un joli boîtier. Souhaitant en faire un vrai accessoire de mode, la firme a encore fait évoluer le design de son produit, mais a fait preuve de beaucoup de timidité envers sa fiche technique. Et pour cause : les différences avec la version précédente sont infimes. Heureusement, le PL8 tient son rang et propose quelque chose d’assez homogène pour un hybride d’entrée de gamme. Seules la définition et la sensibilité sont légèrement en retrait, et on conseille l’utilisation d’une optique autre que celle proposée en kit pour obtenir des résultats plus convaincants.
Note technique
Les plus et les moins
- Un look vintage et travaillé
- Réactivité et autofocus
- Piqué faiblard (optique 14-42mm)
- Absence de viseur
Notre test détaillé
Après le PL7, Olympus propose un PEN E-PL8 qui n’a pas radicalement évolué, et dont les caractéristiques techniques sont très similaires à celles du précédent modèle. Mais fait-il bien ce qu’il savait déjà faire ?
L’Olympus Pen E-PL8 est le successeur du Pen E-PL7, et vise un segment de marché assez précis : le grand public grâce à un boîtier pas trop technique, et surtout un public féminin comme en témoigne la communication autour de cette gamme. Le PL8 intègre un Capteur Live MOS de type 4/3 » de 16,1 mégapixels et un processeur d’image TruePic VII. Le boîtier a une plage ISO allant de 200 à 25 600 et une vitesse d’obturation allant de 1/4000 à 60 secondes. Le PL8 s’équipe aussi d’un écran LCD orientable et tactile (mais que pour certaines utilisations), mais ne possède pas de viseur et il faut se contenter du LiveView. L’appareil est capable d’enregistrer des vidéos en Full HD, et sa batterie promet de résister à 350 clichés.
L’ergonomie et le design
Comment réussir à convaincre quand on vient se placer en entrée de gamme du monde hybride ? Et bien, Olympus mise sur le design. Et de ce point de vue là, le Pen E-PL8 est un joli succès avec son look vintage à souhait. Dans son coloris marron, le boîtier laisse une belle impression, et ses finitions en similicuir et métal sont réussies. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la marque s’adresse directement aux femmes sur son site, souhaitant faire de son petit boîtier un véritable accessoire de mode.
Malheureusement, au-delà du look, le PL8 n’est pas le plus pratique. D’abord, il va falloir accepter de faire de la photographie sans viseur et se contenter de l’écran LCD de 7,6 cm et 1,03 mégapixel. Ce qui fait office de mini-poignée est également peu pratique, mais heureusement l’appareil se montre léger et compact.
Comme sur le modèle précédent, l’écran est d’ailleurs orientable, et tactile, mais les possibilités sont très limitées (zoomer, sélectionner un mode créatif, ou prendre un cliché d’un tapotement, par exemple), et le boîtier ne comprend pas de flash. Enfin, il y en a un amovible, et fourni avec l’appareil, mais qui devient un peu gênant pour la mobilité de l’écran une fois fixé. Bon, le constructeur a pensé à un système poussoir permettant de le faire descendre un peu pour passer cette difficulté.
Côté connectique, le PL8 s’équipe d’un port micro HDMI et d’un autre microUSB, et c’est tout. On ne peut pas compter sur une sortie casque ou sur une prise micro. Enfin, l’appareil mesure 68,3 x 117,1 x 38,1 mm pour un poids 374 grammes.
L’optique
L’Olympus Pen E-LP8, associé à l’optique 14-42mm f/3,5-5,6, montre de jolies qualités optiques, à peu près du même ordre qu’un Panasonic GX80 et son zoom de kit.
On mesure donc une distorsion de 0,54 % en grand-angle et 0,06 % en téléobjectif, un vignettage de 0,28 et 0,35d sur ces mêmes focales, et des aberrations chromatiques très contenues.
La colorimétrie
On reconnaît bien souvent la signature d’un constructeur aux relevés colorimétriques. Ici, c’est aussi le cas, et le PL8 obtient des résultats assez similaires à ceux du M1, l’hybride haut de gamme de la marque. On relève donc un delta E de 4,97 pour notre petit hybride en lumière du jour, avec un écart par rapport à la valeur référence, surtout marqué en luminance et en teinte.
Le bilan est un peu plus flatteur sous lumière artificielle, du moins dans les températures froides. On note un delta E de 5,6 sous éclairage fluo, mais un delta E de 10,9 sous éclairage tungstène.
Par contre, et c’est tant mieux puisque cet hybride s’adresse à des « amateurs », la balance automatique des blancs n’est pas loin d’être irréprochable, avec seulement une légère difficulté sur la mire jaune clair.
La sensibilité
Comme pour la colorimétrie, c’est étonnant comme on reconnaît la signature des constructeurs rien qu’en observant des tableaux de mesures. Pour la sensibilité, cela vaut aussi puisque le PL8 n’est pas moins bon qu’un autre boîtier bien plus coté du constructeur : le M1 Mark II.
En effet, on mesure une sensibilité bruit qui tombe sous les 30 dB à partir de 3200 ISO (28,4 dB), quand le M1 fait même moins bien avec 27,7 dB. À 25600 ISO, le bruit est bien présent avec un rapport signal/bruit qui plonge à 21,5 dB, prouvant une fois de plus que la montée en ISO n’est pas la grande spécialité de la marque.
Concernant la préservation des textures, on relève des mesures assez étranges puisque l’appareil agit par paliers. On note une perte de 18% de la texture à 400 et 800 ISO, puis de 27% à 3200 et 6400 ISO, de 38% à 12800 ISO et de 50% à 25600.
L’autofocus
Pour son positionnement tarifaire, le PL8 se montre plutôt performant en autofocus puisqu’on mesure un temps de mise au point-déclenchement de 0,27 seconde, ce qui est plutôt dans la norme.
Le boîtier se montre également bon en sensibilité sur faible contraste puisqu’il parvient à faire la mise au point sur une ligne à 4% de gris. En utilisation quotidienne, on trouve également le système AF pertinent. Peu de clichés sont à jeter pour des mises au point hasardeuses.
La rapidité
Côté réactivité, le bilan est le même que pour l’autofocus. Le boîtier est donc en mesure de shooter en 0,27 seconde, et on mesure également un laps de temps de 0,31 seconde entre deux images, ce qui le situe dans une bonne moyenne chez les appareils d’entrée de gamme.
À l’allumage, l’Olympus PL8 a besoin de 1,35 seconde pour être apte à shooter, ce qui ne devrait pas se montrer problématique. Il est d’ailleurs suffisamment réactif pour être utilisé facilement tous les jours.
La résolution
En grand-angle, le PL8 se débrouille assez correctement en matière de résolution puisqu’on mesure 1509 LP/PH, ce qui est tout de même un peu en deçà de produits comme les Panasonic GX80 ou Canon 1300D.
C’est en téléobjectif que les choses se compliquent puisque le piqué est alors largement réduit. On mesure seulement 1217 LP/PH au 42mm (équivalent 84mm), ce qui vaut au produit une note moyenne en définition. Avec une focale fixe, par exemple, les rendus en termes de piqué sont nettement plus intéressants.
Conclusion
Assurément, l’Olympus PEN E-PL8 est un joli boîtier. Souhaitant en faire un vrai accessoire de mode, la firme a encore fait évoluer le design de son produit, mais a fait preuve de beaucoup de timidité envers sa fiche technique. Et pour cause : les différences avec la version précédente sont infimes. Heureusement, le PL8 tient son rang et propose quelque chose d’assez homogène pour un hybride d’entrée de gamme. Seules la définition et la sensibilité sont légèrement en retrait, et on conseille l’utilisation d’une optique autre que celle proposée en kit pour obtenir des résultats plus convaincants.