En résumé
Le RX10 III n’est pas à mettre entre toutes les mains. Bien que contenu au regard de ses performances, son boîtier s’avère lourd, encombrant et propose des réglages nombreux, dédiés aux photographes aguerris et aux amateurs avertis. Il saura séduire sans peine ce public grâce à sa polyvalence. Il dispose en effet d’une optique de qualité, d’un système de stabilisation performant, sait se montrer rapide et suffisamment sensible pour assurer de très bonnes prises de vue dans la grande majorité des circonstances. Quant aux plus pressés, ils pourront s’appuyer en toute confiance sur ses réglages automatiques. Son zoom XXL est également un atout de poids pour cet excellent appareil. Le seul petit bémol est à aller chercher du côté de son écran, qui est dépourvu d’une dalle tactile. Un bien petit défaut que l’on pardonnera sans peine à ce bridge qui redonne ses lettres de noblesse à une catégorie délaissée.
Note technique
Les plus et les moins
- Très bonne optique
- Réglages automatiques performants
- Un téléobjectif digne de ce nom
- Écran non tactile
Notre test détaillé
Avec le RX10 III, Sony signe la troisième déclinaison de son bridge haut de gamme. Doté d’un capteur de type 1”, il vient une nouvelle fois bousculer ceux qui croyaient la catégorie des bridges morte et enterrée. Il se positionne dans la catégorie des appareils haut de gamme et vise un public d’experts et d’amateurs avertis. Mais est-il suffisamment performant pour les séduire ? Nous l’avons soumis à notre batterie de tests maison, dont voici les conclusions.
Dans la droite lignée de ses prédécesseurs, le RX10 III, présente des caractéristiques à faire pâlir d’envie les appareils du genre, souvent cantonnés à l’entrée, voire au milieu de gamme. Ce modèle, aux dimensions un peu plus conséquentes que celles du RX10 II, mesure tout de même 13,35 x 9,4 x 12,74 cm et pèse la bagatelle de 1,051 kg. Son boîtier abrite un capteur CMOS de type 1.0 délivrant des images au format 3:2 et de 21,1 mégapixels. Le RX10 II, lui, embarquait un capteur de même format (13,2 x 8,8 mm), mais d’une définition 20,2 millions de points.
Côté optique, l’évolution entre les deux générations est plus nette : si le boîtier du mark III est plus encombrant que son prédécesseur, c’est notamment parce qu’il dispose d’une optique toujours signée Zeiss ; un 24-600 mm ouvrant à f/2.4 et jusqu’à f/4.0 en téléobjectif. Il présente donc un zoom optique 25x (jusqu’à 50x en zoom numérique), contre 8,3x chez le mark II.
L’appareil est en outre équipé d’un écran 4:3 de 7,5 cm, non tactile, et inclinable à 107° vers le haut et à 42° vers le bas. Un viseur électronique OLED affichant 2,3 millions de pixels est lui aussi de la partie, avec une pleine couverture du champ de vision. Notez pour finir que le RX10 III autorise l’enregistrement en 4K à 30 images par seconde.
L’ergonomie et le design
Ne nous leurrons pas : le RX10 III est n’est pas à mettre entre toutes les mains. Il est imposant et nécessite d’être transporté dans une housse de grand format. Côté poids, son embonpoint par rapport au RX10 II ne passe pas inaperçu. Sony a lesté son produit de 300g d’une génération à l’autre, ce qui en fait un appareil de moins en moins facile à transporter. Mais, contrairement à la grande majorité des bridges du marché, il vise un public d’experts et d’amateurs avertis.
Si l’on excepte ce poids élevé – mais pas tant que cela, si on le compare à des reflex associés à un téléobjectif comme le sien -, le RX10 III séduit par son excellente ergonomie. Son grip se montre confortable, notamment grâce à ka texture à l’effet cuir qui tient bien en main dont il est recouvert. Ses boutons, eux, sont identiques à ceux du mark II, et restent peu nombreux, ce qui simplifie la navigation. Dommage néanmoins que son écran n’ait pas été davantage amélioré d’une génération à l’autre. Il est certes orientable, mais selon des angles limités. De plus, sa charnière relativement fine fait craindre les petits accidents de manipulation et, surtout, il n’est toujours pas tactile. C’est d’autant plus regrettable que Sony propose ce type d’options sur d’autres modèles, même bien moins onéreux.
Côté connectique, celle du RX10 III s’avère complète. On apprécie la présence d’une puce NFC, signalée par un petit pictogramme sur le flanc de l’appareil, destinée à faciliter l’appairage WiFi avec un smartphone ou une tablette. Il suffit d’installer l’application Play Memories pour s’en servir comme télécommande ou comme écran déporté sur le mobile.
Pour le reste, Sony propose son interface habituelle, dans laquelle il faudra naviguer en utilisant les touches physiques de l’appareil photo donc. Ce n’est pas la plus fouillis et on s’y retrouve assez facilement.
L’optique
Le RX10 III est affublé d’une optique fixe 24-600 mm, en tant que bridge. Elle est signée Zeiss, assure une ouverture de F/2.4-4, embarque huit lentilles en verre ED et reste malgré tout assez contenue. Et spoiler : elle est très efficace.
Sa principale qualité tient d’abord au très faible taux de distorsion qu’elle présente, aussi bien en courte qu’en longue focale. C’est bien simple, le RX10 III n’excède pas les 0,06 % de distorsion (en barillet), et en longue focale, 0,05 % (en coussinet). Une performance remarquable dans la mesure où ces chiffres sont meilleurs que ceux de la grande majorité des appareils, même chez des très haut de gamme.
Toujours au rayon des points forts de cette optique, un taux d’aberrations chromatiques, peu présentes, et même un peu moindres en téléobjectif qu’en courte focale. Le vignettage fait quant à lui baisser – légèrement – la note de l’optique de notre bridge. Et c’est tout à fait cohérent avec son positionnement, puisqu’on ne relève qu’un obscurcissement de 0,22d, ce qui classe l’appareil parmi les bons élèves, mais pas parmi les plus brillants. En téléobjectif, le vignettage monte jusqu’à 0,40d. La note de l’optique pâtit logiquement de cette petite faiblesse. Mais on ne peut que noter qu’un tel comportement n’a rien de surprenant sur un appareil au zoom aussi puissant.
La colorimétrie
Comme la plupart des points que nous avons évalués, la colorimétrie est l’un des points forts du RX10 III. Même s’il se destine, par son prix et les nombreux réglages qu’il propose, à une cible experte qui saura réaliser des réglages manuels tirant parti de son potentiel, le bridge a aussi le mérite de convaincre lorsqu’il est utilisé en mode automatique. Que le photographe soit expert, mais pressé, ou ne maîtrise pas encore ce type de réglages, il devrait s’en sortir sans problème.
À la lumière du jour, son deltaE global est parmi les plus bas de notre sélection, puisqu’il est en moyenne de 4. On relève une très légère tendance à la sous-exposition (delta de -0,2 en luminance), un penchant tout aussi faible à la sous-saturation (delta de 0,25) et un peu de dérive en teinte (delta de 2,3). Des défauts qui relèvent de l’anecdotique.
Le RX10 III se montre tout aussi performant à la lumière de type fluo (bleue), qui a tendance à poser problème aux compacts et bridges. Pour un deltaE moyen de 4,52 parmi les plus bas de notre sélection, il affiche là aussi une petite tendance à la sous-exposition (delta de -0,77), une petite sur-saturation (0,27) et une dérive de teinte très contenue (delta de 2,73). C’est là encore très négligeable dans la plupart des situations.
C’est finalement lorsque la lumière est jaune, de type tungstène, que le RX10 III aconcède de petites faiblesses, avec un deltaE qui passe à 6,85. Le delta monte à 2,3 dans la sur-saturation, et à 3,8 en dérive colorimétrique.
Si elle peut évidemment être parfaitement réglée en passant par des réglages manuels, on notera une balance des blancs automatique plus que satisfaisante de base. On se contente de faibles deltas entre la couleur de référence et la couleur restituée par l’appareil photo, les différentiels se situant autour de 2 (2 en environnement bleu, 2,2 en jaune foncé). Avec une dominante jaune foncé, le RX10 III s’avère moyen, avec un delta de 3,2 relativement élevé au regard de ses concurrents, mais il compense avec une bonne gestion du vert, notamment foncé, où son différentiel n’excède pas 1,4, quand la plupart des compacts montrent leurs limites dans cet exercice.
La sensibilité
La plage de sensibilité du RX10 III s’étend de 100 à 12800 ISO, mais peut être poussée jusqu’à 128 000 ISO dans certaines conditions. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’appareil se comporte particulièrement bien, dans la mesure où il conserve un niveau de bruit pratiquement similaire d’EV11 à EV7. À EV6, c’est-à-dire à la tombée de la nuit, il ne dégrade pratiquement pas ses résultats. Bon nombre de ses concurrents sont quant à eux à la peine dès EV8.
Les textures sont d’ailleurs très bien conservées à la montée en ISO. Elles s’avèrent pratiquement parfaites à 100 ISO, et ne se dégradent que légèrement à partir de 1600, restant alors au-dessus du seuil sous lequel le lissage devient perceptible (0,7 sur une échelle de 0 à 1). À 6400 ISO, on descend à 0,69 et à 12800 ISO, à 0,6 : un peu de lissage, néanmoins franchement contenu, sera perceptible à sensibilité maximale.
L’autofocus
Le RX10 III présente un autofocus performant aussi bien en termes de rapidité que par sa capacité à réaliser la mise au point lorsque le contraste est faible. Il fonctionne ainsi en 0,16 seconde, ce qui représente une très bonne performance (bien des appareils haut de gamme ne descendent pas sous la barre de 0,2 seconde). Mieux encore : il se montre en mesure de réaliser une mise au point dans des conditions difficiles : avec seulement 4 % de gris sur une zone blanche, il est ainsi capable de faire la mise au point, quand la moyenne se situe autour de 7 %. C’est une très belle performance qui assure de réaliser des clichés nets dans la plupart des circonstances.
La rapidité
Le RX10 III continue sur sa bonne lancée en termes de rapidité. Il présente, comme nous l’avons vu plus haut, un autofocus véloce (0,16 seconde), mais ne se contente pas de ce bon point. On pourra lui reprocher, en ergotant un peu, une tendance à mettre un peu de temps à l’allumage avant d’autoriser la première prise de vue, avec un laps mesuré à 2,13 secondes. En moyenne, ses concurrents demandent moins de 2 secondes pour être opérationnels. Mais une fois le bridge allumé, il convainc sans peine. L’appareil ne demande que 0,45 seconde de patience entre deux clichés, ce qui s’avère l’un des meilleurs temps de notre sélection. Un très bon point pour qui veut l’utiliser dans des situations qui demandent une grande réactivité, d’autant qu’en moyenne, la concurrence tourne autour de 0,7 seconde entre deux photos.
Le flash
Le flash est intégré au RX10 III, qui présente un petit bouton permettant de l’éjecter au-dessus du boîtier, près de son petit moniteur de réglages. Ce dernier récolte une note globale correcte, évaluée à partir de son uniformité et de sa précision.
Sur ce premier point, c’est en longue focale que le RX10 III s’en sort logiquement le mieux, surexposant à peine le centre des clichés (56 L pour un idéal de 50), et descendant à 47 L au plus faible, pour des clichés pris à un mètre de distance. En courte focale, c’est moins bien, puisque 65L sont observés au centre de l’image contre 28 L au plus faible. Le différentiel entre le centre et les bords de l’image est un peu plus faible que la moyenne des appareils haut de gamme, mais on sent ce flash un peu trop puissant pour être utilisé de très près sans surexposition.
Cela se confirme d’ailleurs lorsque l’on observe les résultats obtenus par le RX10 III en termes de précision. En grand-angle, il livre des résultats honorables jusqu’à 5 mètres de distance, avec une moyenne de 52 L à 5 mètres, ou de 56 L à 4 mètres. À 6 mètres, il faudra se contenter de 39 L de moyenne, ce qui commence à être un peu juste pour espérer éclairer correctement la scène – les plus intéressés pourront investir dans un flash supplémentaire, soit sans fil, soit à placer sur la griffe prévue à cet effet sur le boîtier. En moyenne, le flash du RX10 III affiche 54 L entre 1 et 6 mètres, ce qui reste passable. Utilisé en téléobjectif, les résultats sont légèrement meilleurs, mais tombent dans la surexposition lorsque l’on atteint 6 mètres de distance (72 L).
La résolution
Doté, pour rappel, d’un capteur de 20,1 mégapixels, le RX10 III ne joue pas particulièrement la surenchère. Il obtient pourtant une excellente note de définition, notamment grâce à son piqué en courte focale, où il affiche 1610 paires de lignes par hauteur, l’une des meilleures prestations de notre sélection. En longue focale, il descend toutefois à 1244 LP/PH. Un score garantissant un très bon piqué, mais pas le meilleur : un Lumix LX15, le compact expert de Panasonic au capteur de 20,1 mégapixels, parvient à conserver 1629 LP/PH. Mais on rappellera que le téléobjectif du RX10 III lui confère un grossissement optique de 25x, que ne se permettent pas les compacts, si haut de gamme soient-ils.
Conclusion
Le RX10 III n’est pas à mettre entre toutes les mains. Bien que contenu au regard de ses performances, son boîtier s’avère lourd, encombrant et propose des réglages nombreux, dédiés aux photographes aguerris et aux amateurs avertis. Il saura séduire sans peine ce public grâce à sa polyvalence. Il dispose en effet d’une optique de qualité, d’un système de stabilisation performant, sait se montrer rapide et suffisamment sensible pour assurer de très bonnes prises de vue dans la grande majorité des circonstances. Quant aux plus pressés, ils pourront s’appuyer en toute confiance sur ses réglages automatiques. Son zoom XXL est également un atout de poids pour cet excellent appareil. Le seul petit bémol est à aller chercher du côté de son écran, qui est dépourvu d’une dalle tactile. Un bien petit défaut que l’on pardonnera sans peine à ce bridge qui redonne ses lettres de noblesse à une catégorie délaissée.