Présentée il y a quelques mois et finalement lancée à l’occasion du CES 2023, la manette professionnelle Wolverine V2 Pro de Razer s’est enfin laissée prendre en main. Verdict.
En résumé
La Razer Wolverine V2 Pro est, comme nous l’écrivons en titre, un produit vraiment spécialisé. Répondant aux besoins très spécifiques des joueurs et joueuses compétitifs, il ne donnera sans doute aucune satisfaction à celles et ceux qui veulent simplement une manette premium pour jouer au dernier blockbuster en date sur leur PS5. Dépourvu de vibrations et de gâchettes adaptatives, la Wolverine V2 Pro mise sur le confort et sur les possibilités de personnalisation pour séduire. Difficile à prendre en défaut sur cet aspect, elle nous laisse toutefois sur notre faim. Pourquoi la manette est-elle vendue si cher ? Qu’obtenons-nous vraiment pour 299 € ici ? Des boutons additionnels et un joli éclairage RGB ? Certains fabricants en font autant et pour beaucoup moins cher… Reste évidemment l’excellente réputation du constructeur singapourien qui, du moins sur un aspect technique, ne risque pas d’être écornée ici.
Note technique
Les plus et les moins
- Une manette très confortable
- Retour tactile des touches agréable
- Six boutons additionnels pour tous les besoins
- Autonomie très supérieure à la DualSense
- Application mobile pratique
- On dit adieu aux fonctionnalité de la PS5 (vibrations, gâchettes adaptatives)
- Les palettes arrières difficile d'accès
- Finitions de la manette décevante
- Tarif excessif
Notre test complet
Le marché des manettes professionnelles pour PlayStation 5 commence à s’organiser. Alors que l’on attend de pied ferme la DualSense Edge, conçue par Sony et prévue à la fin du mois, c’est bien Razer qui dégaine le premier avec la Wolverine V2 Pro, sous licence officielle PS5. Successeure évidente de la Razer Wolverine V2 (déjà disponible pour PC et consoles Xbox), ce modèle Pro apporte notamment une connectivité sans fil… et un tarif pour le moins salé.
La Razer Wolverine V2 Pro sera officiellement disponible en noir et en blanc le 20 janvier pour 299 €. Ce test a été réalisé sur un modèle prêté par le constructeur.
Design et ergonomie
Un préambule s’impose. Il faut garder en tête que la Wolverine V2 Pro est une manette réellement conçue pour les joueuses et les joueurs compétitifs. Il est primordial de comprendre qu’elle n’a pas vocation à offrir la meilleure expérience de jeu possible pour tout le monde. Elle vise à contenter celles et ceux qui recherchent la légèreté, la précision et surtout la personnalisation afin d’améliorer leurs performances. À la différence d’une manette Xbox Elite Series 2, par exemple, qui peut également convenir au quidam qui veut se faire plaisir avec un contrôleur premium, cette Wolverine V2 Pro demande paradoxalement de faire certaines (cruelles) concessions, sur lesquelles nous reviendrons plus bas.
Ce qui nous amène au premier point : la Razer Wolverine V2 Pro affiche des finitions pour le moins… modestes. À peine plus légère (279 g) que la DualSense originale de la PS5 (280 g), la manette professionnelle de Razer est conçue dans un plastique assez bas de gamme qui peine à convaincre. Sincèrement, difficile d’imaginer que ce pad que nous tenons dans la main coûte le prix d’une Xbox Series S !
Mais ne nous formalisons pas sur cet aspect qui sera finalement accessoire pour la cible de Razer. Car, en termes de prise en main, la Wolverine V2 Pro régale. Plus grosse que la DualSense, la manette trouve naturellement sa place dans nos mains grâce à ses grips très réussis, qui épousent la forme de notre paume.
Autre atout de taille à mettre à son crédit : les sticks sont asymétriques. Eh oui, contrairement à Sony qui s’évertue à proposer des sticks analogiques symétriques, Razer s’inspire davantage de Microsoft et vise à rendre l’utilisation de son pad plus confortable pour les longues sessions de jeu. Agréable.
Des sticks qui, par ailleurs, peuvent être remplacés très simplement. Dans la boîte, on trouvera en effet deux capuchons additionnels : le premier est plus haut que la moyenne et doit améliorer la précision quand le second, en forme de dôme, favorise la rapidité d’action.
Le D-Pad de la Wolverine V2 Pro compte aussi huit directions grâce à sa forme circulaire qui devrait séduire les amateurs et amatrices de jeux de bagarre. À l’arrière de la manette, on compte également pas moins de six boutons additionnels qui peuvent tous être reconfigurés grâce à l’application que nous décrirons plus bas.
Notons que le placement de ces boutons dorsaux est un peu différent de ce à quoi nous ont habitués d’autres marques (Scuff, Nacon). En lieu et place des fameuses « palettes », Razer a choisi d’intégrer quatre boutons pressoir au centre du châssis. Un placement qui, selon nous, n’est pas idéal tant il oblige à repositionner ses mains pour les atteindre. On préfère largement les boutons en forme d’ailettes qui dépassent sur les branches de la manette et qui tombent naturellement sous les doigts.
Les deux derniers boutons additionnels, en revanche, sont très agréables – et pratiques – à utiliser. Baptisés M1 et M2, ils trouvent leur place entre les gâchettes L1/L2 et R1/R2, et peuvent être atteints simplement par une extension de l’index.
Pour conclure cet épais chapitre, précisons que tous les boutons de la manette utilisent les switch méca-tactiles de Razer qui offrent une actuation bien plus rapide que les boutons des manettes conventionnelles. Elles offrent également un retour sonore plutôt satisfaisant, qui n’est pas sans évoquer le clic d’une souris. Par ailleurs, les gâchettes R2 et L2 peuvent voir leur profondeur de course réduite grâce à un interrupteur au dos. L’idée étant d’activer plus rapidement l’action et donc d’améliorer ses performances en jeu.
Des concessions importantes à garder en tête
On l’écrivait plus haut : la Razer Wolverine V2 Pro est une manette à destination des gamers compétitifs. À ce titre, elle est délestée d’un certain nombre de fonctionnalités que l’on prend habituellement pour acquises. Sur le pad haut de gamme de Razer, pas de vibration par exemple. Aucune ! Alors même que la DualSense est justement portée aux nues pour la qualité de ses retours haptiques.
Sur son site, Razer justifie cette absence : « La vibration (grondement) est une fonctionnalité qui n’est généralement pas utilisée dans les contextes de compétition, car elle peut avoir un effet négatif sur la précision lors de jeux qui nécessitent une entrée directionnelle plus précise. » On comprend l’idée. Néanmoins, tous les jeux concernés permettent de désactiver les vibrations depuis les menus, alors pourquoi ne pas laisser les joueuses et les joueurs qui aiment ça seuls maîtres de cette décision ?
Dans le même ordre d’idées, on dit également adieu aux gâchettes adaptatives (à retour de force) de la manette officielle PS5. Une nouvelle fois, Razer estime que rien ne doit se mettre en travers du chemin des gamers qui recherchent avant tout la performance et attendent d’une manette non pas la meilleure immersion possible, mais une interface réactive qui leur offre les meilleurs résultats.
On se passe également du micro intégré dans la DualSense. Chose qui, de toute façon, ne devrait guère émouvoir la cible de Razer, probablement équipée de micro-casques spécialisés.
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Expérience de jeu et prise en main
Maintenant que toutes les précautions d’usage ont été prises, l’heure est venue de nous intéresser, enfin, au vif du sujet. La Wolverine V2 Pro permet-elle d’être un meilleur joueur ?
La réponse n’étonnera personne : de la même manière qu’il ne suffit pas de chausser des baskets à la mode pour courir vite, c’est avant tout la personne qui tient la manette qui fait le gros du travail. Il faut toutefois concéder à la Wolverine V2 Pro certaines qualités techniques.
La première est évidente et déjà partiellement évoquée plus haut : la prise en main est excellente. Du moins, si vous avez des mains de taille « normale » ou plutôt grandes. Les six boutons additionnels sont également de précieux alliés pour gagner du temps dans une partie endiablée. En ce qui me concerne, j’apprécie de pouvoir sprinter dans un FPS grâce à la palette supérieure gauche. J’ai donc mappé la touche L3, normalement actionnable par une pression sur le stick analogique gauche, sur ce bouton. Pour gagner en efficacité, j’ai aussi choisi de me servir du bouton additionnel logé entre les deux gâchettes supérieures gauches pour recharger mon arme.
Tout cela peut d’ailleurs s’effectuer à la volée depuis l’application Razer Controler qui, c’est toujours agréable, ne nécessite pas de créer un compte chez le fabricant.
Grâce à elle, on règle non seulement l’attribution des touches, mais également jusqu’à quatre profils qui gardent en mémoire ladite attribution, un schéma de lumières Razer Chroma et la sensibilité des sticks. Bref, un attirail des plus complets pour permettre aux connaisseuses et connaisseurs de façonner leur expérience comme elles et ils l’entendent.
Il faut aussi dire un mot de l’autonomie fabuleuse de la manette de Razer. Si une DualSense classique doit être rechargée toutes les cinq heures en moyenne, la solution du serpent affiche une endurance record, atteignant sans mal les 20 ou 25 heures d’utilisation sur batterie – en désactivant l’éclairage RGB. Très agréable, même si les pros ne jurent de toute façon que par une liaison filaire, garantissant une latence plancher (un câble – trop court – de 1,40 m est fourni).
Conclusion
La Razer Wolverine V2 Pro est, comme nous l’écrivons en titre, un produit vraiment spécialisé. Répondant aux besoins très spécifiques des joueurs et joueuses compétitifs, il ne donnera sans doute aucune satisfaction à celles et ceux qui veulent simplement une manette premium pour jouer au dernier blockbuster en date sur leur PS5. Dépourvu de vibrations et de gâchettes adaptatives, la Wolverine V2 Pro mise sur le confort et sur les possibilités de personnalisation pour séduire. Difficile à prendre en défaut sur cet aspect, elle nous laisse toutefois sur notre faim. Pourquoi la manette est-elle vendue si cher ? Qu’obtenons-nous vraiment pour 299 € ici ? Des boutons additionnels et un joli éclairage RGB ? Certains fabricants en font autant et pour beaucoup moins cher… Reste évidemment l’excellente réputation du constructeur singapourien qui, du moins sur un aspect technique, ne risque pas d’être écornée ici.