En résumé
Smartphone ambassadeur de la nouvelle gamme Xperia de Sony, le Xperia XZ joue l’équilibre. Performant sans être être un foudre de guerre, doté d’un écran Full HD quand ses concurrents misent souvent sur le QHD, bon en photo, il convainc dans la plupart des domaines, mais n’excelle véritablement dans aucun. C’est donc un produit à considérer pour qui ne cherche pas un smartphone dédié à un usage précis, mais plutôt polyvalent, d’autant que celui-ci est agréable à utiliser. Bon point pour finir : Sony, qui le propose sous Android Marshmallow, promet le déploiement rapide de Nougat sur son smartphone.
Note technique
Les plus et les moins
- Bonnes performances
- Photos haute résolution
- Certification IP68
- Écran perfectible
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Alors même que la concurrence sur le segment du haut de gamme propose des écrans 2K, des performances solides et des résultats photo parfois supérieurs à des appareils photo compacts, que vaut ce Xperia XZ ? Il est passé entre nos mains : voici donc nos conclusions.
Présenté lors de l’IFA 2016, le Sony Xperia XZ s’inscrit dans une série de smartphones renouvelée. Le Nippon a tiré un trait sur sa gamme Xperia Z au profit d’une série X où figurent des Xperia X, XA ou encore X Compact. Parmi eux, le Xperia XZ fait figure de “flagship”. Il vient prendre la place du pourtant très récent Xperia X Performance, sorti l’été dernier seulement. Les caractéristiques du nouveau venu se situent logiquement dans l’univers du haut de gamme, puisque l’on retrouve à la fois un SoC Snapdragon 820, 3 Go de RAM et 32 Go de stockage (+ microSD), sous un écran Full HD de 5,2 pouces, sans oublier un appareil photo de 23 mégapixels et une batterie de 2900 mAh.
L’ergonomie et le design
Assez semblable, à première vue, aux Xperia Z dont la gamme a été abandonnée, le Sony Xperia XZ s’en démarque par quelques éléments de design notable. Un peu plus lourd (161 grammes, contre 154 grammes pour un Xperia Z5), il n’est pas particulièrement fin, avec ses 8,1 mm d’épaisseur. Le smartphone présente des côtés un peu arrondis, un dos en métal très lisse et des tranches supérieure et inférieure plates. La première abritant une prise jack et la seconde, une prise USB Type-C, la première du genre sur un smartphone Sony. L’ensemble est esthétiquement réussi, bien que l’on note une sérieuse tendance du smartphone à glisser dans la main, ce qui risque de conduire les plus maladroits à le faire chuter. Après tests, on peut toutefois confirmer qu’il résiste vaillamment aux chocs !
Si la prise en main est confortable, bien qu’un peu risquée, elle présente quelques défauts d’ergonomie. On ne reviendra pas sur le placement sur la tranche droite du bouton Power, qui abrite un lecteur d’empreintes digitales efficace. En revanche, du même côté, celui des touches de réglage du volume est contestable. Situées en bas de cette tranche droite, elles tombent sous la paume lorsque l’on tient le mobile de la main droite, ce qui conduit à des appuis inopinés. Quant au bouton déclencheur photo, sa présence est un vrai plus pour ceux qui ont l’habitude de s’en servir. Dommage que l’appui sur ce bouton a tendance à accroître les flous de bougé.
L’écran
Le Sony Xperia XZ dispose d’un écran IPS de 5,2 pouces occupant 70 % de sa face avant. Un chiffre en dessous de la moyenne, et qui témoigne de bordures assez épaisses autour de cet afficheur. Il est recouvert d’une vitre dite « 2,5D » et affiche une définition Full HD 1080p, quand les autres smartphones premium du marché préfèrent désormais le QHD. Un choix qui n’empêche pas l’appareil de récolter un très bon résultat en définition. Il affiche en effet 426 ppp, ce qui permet d’obtenir une image très précise. Son contraste le situe parmi les bons élèves, puisqu’il obtient un score de 1247:1. Avec 5 % de blanc, il assure un contraste très satisfaisant de 378:1. Les angles de vision assurés par le smartphone sont eux aussi des plus corrects Si l’on incline le XZ à 15 °, il passe ainsi de 249,4 cd/m2 de face à 161,3 cd/m2. À 30° d’inclinaison, il tombe toutefois à 79 cd/m2 et devient difficilement lisible à 45°, on l’on ne perçoit que 28,4 cd/m2.
Comme souvent sur les smartphones, le gamma, c’est-à-dire la capacité de cet écran à restituer les différentes nuances de gris, est tout juste moyen, et il ne faut pas s’attendre à des miracles de précision de ce côté.
Plutôt convaincant jusqu’ici, l’écran du Xperia XZ est plombé par une colorimétrie décevante, du moins pour qui n’en modifie pas les réglages. Par défaut, le mode X-Reality for mobile est activé. Le gamut du smartphone montre clairement une dérive vers le rouge, ce qui peut être désagréable à l’affichage de tons chair, mais aussi une dérive prononcée du vert, quand le bleu est à peine respecté. Le delta U’V’ moyen de cet écran est de 0,034, tiré vers le haut par celui du rouge (dE de 0,0455) et celui du vert (dE de 0,0464).
L’interface utilisateur
Sony commercialise son Xperia XZ sous Android 6.0.1 Marshmallow, bien que l’on puisse espérer une mise à jour vers Nougat d’ici le début de l’année prochaine. En attendant, c’est une interface très classique que l’on retrouve ici. Elle présente un tiroir d’applications, des boutons de navigation (Retour, Home et Multitâche) intégrés à l’écran et des icônes arrondies.
Sans excessivement multiplier les applications préinstallées – les fameux bloatwares – Sony a une fâcheuse tendance à laisser proliférer les applications maison ou de partenaires. Entre les outils dédiés aux actualités, les promotions Xperia, le clavier SwifKey, la boutique Amazon ou encore les réseaux sociaux, la mémoire interne du smartphone est déjà encombrée au premier démarrage. Il est fort heureusement possible de les désinstaller. L’une des rares spécificités de cette interface Sony tient également à la présence, sur le panneau gauche du tiroir d’applications, d’un système de suggestions d’apps.
Les performances
Sony a opté pour un SoC qui a fait ses preuves cette année, en plaçant un Snapdragon 820 (deux cœurs Kryo à 2,15 GHz et deux à 1,6 GHz) dans son XZ, ici associé à 3 Go de mémoire vive. Un choix raisonnable, mais qui ne permet pas d’atteindre des sommets de puissance, notamment en raison d’une RAM un peu moins généreuse que celle des terminaux concurrents, souvent dotés de 4 Go.
Nos tests montrent un bon comportement lorsque son CPU est très peu sollicité, avec l’affichage de 12 fps (temps d’exécution des tâches de 82,8 ms), score qui chute à 5 fps à l’exécution de processus ordinaires (191 ms), à 3 fps pour des tâches complexes (299,8 ms) et à 2 fps pour les processus les plus gourmands en ressources (419 ms). Pour comparaison, un LG G5, doté lui aussi d’un Snapdragon 820, mais avec 4 Go de RAM, parvient à conserver un temps d’exécution de 283,2 ms lorsqu’il est particulièrement sollicité.
En somme, le Xperia ZX fait tourner sans problème la plupart des applications, mais se montre légèrement moins véloce que ses concurrents directs lorsqu’il doit s’attaquer à de gros jeux ou à des applications de type montage vidéo ou retouche photo, ce que l’usage quotidien confirme.
Pour compléter ces résultats, nous avons également soumis le Xperia XZ à différents benchmarks graphiques. Sur un total de 114 118 points sur AnTuTu, le smartphone en récolte 48 850 à son test 3D. Sur 3DMark, il récolte 2464 avec le test Sling Shot ES 3.1, 3169 avec la version Sling Shot ES 3.0, ou encore 28 927 avec Ice Storm Unlimited. Quant au test Ice Storm Extreme, il n’a pu livrer de résultat. Le smartphone obtient 33 894 points avec Basemark 1.1 en haute qualité, 42 699 points en qualité moyenne, et atteint 59,6 fps avec Epic Citadel en version high quality. Notez également une légère tendance du téléphone à chauffer lorsque son SoC est très sollicité, notamment par des jeux gourmands en ressources.
La photo et la vidéo
Comme le Xperia X Compact, le Xperia XZ est équipé d’un capteur photo de 1/2,3 pouce Exmor RS de 23 mégapixels, avec une optique G Lens 24mm et un autofocus hybride. Le smartphone se présente ainsi comme un véritable photophone, capable de remplacer avantageusement un appareil photo compact. En termes de piqué, c’est sans surprise que le smartphone récolte une excellente note, en raison de ses 2015 LP/PH obtenus aussi bien en mode automatique supérieur qu’en mode manuel. Dommage que cette excellente définition de base soit difficile à obtenir sur les clichés au quotidien. Il faut en effet jouer du réglage et se trouver dans des conditions assez parfaites pour en tirer vraiment partie.
L’appareil se débrouille également correctement en termes de respect des couleurs, notamment à la lumière du jour, où son deltaE de 4,4 reste parmi les plus faibles. En lumière fluo (bleutée), quelques imperfections apparaissent (dE de 6,5) et en lumière de type tungstène (jaune), il monte à 8. Bref, si le Xperia XZ s’en sort très bien à la lumière du jour, il se montre moins convaincant à la lumière artificielle.
Côté balance des blancs, le smartphone fournit de bons résultats en mode automatique, que les plus expérimentés pourront d’ailleurs parfaire via les réglages manuels fournis dans l’application. Le XZ obtient un faible deltaE lorsque la couleur dominante est bleue (dE : 2,2), se comporte particulièrement bien lorsqu’elle est verte (dE : 1) et fournit de bons résultats avec les autres couleurs de notre test.
L’appareil photo de notre smartphone se montre un peu moins convaincant au rayon de la sensibilité (jusqu’à 12 800 ISO), la faute à un niveau de bruit un peu élevé (32,4 dB en moyenne) et à un bruit un peu coloré, à EV10 notamment. Son optique crée quant à elle quelques petits défauts, notamment avec un peu de distorsion et d’aberrations chromatiques. À l’usage, on remarque également, malgré un processeur d’image BIONZ adapté au mobile, un temps de traitement des images un peu long. En basse luminosité, on pourra toutefois compter sur un flash performant, avec une uniformité correcte, malgré une surexposition au centre des clichés à un mètre (68 en L), puisque l’on conserve 35 en L sur les côtés. Ce flash reste précis lorsque l’on s’éloigne, et parvient au très bon score de 50 en L à 6 mètres.
Un mot sur la vidéo, surprenante chez un Xperia XZ pourtant haut de gamme. Pour les utilisateurs qui se contentent des menus de base, le smartphone semble ne filmer qu’en Full HD, jusqu’à 60 fps toutefois, quand ses concurrents parviennent à tourner en 4K. Il reste heureusement possible d’effectivement filmer en UHD-4K. Pas en changeant la résolution dans les paramètres, mais en passant par un mode dédié. Toutefois, pour le trouver, il faut aller fouiner au fin fond des menus. On a connu plus intuitif comme procédé.
Le rendu audio
Plutôt bon en photographie, le Xperia XZ se débrouille très honorablement en termes de son. Le smartphone est compatible notamment avec les fichiers haute résolution (type FLAC), et se veut, entre autres, une alternative aux lecteurs musicaux portables. Ses haut-parleurs, capables de délivrer jusqu’à 74 dB, sont d’ailleurs puissants, mais on regrette une réponse en fréquences moyenne. Les basses sont absentes avant 500 Hz et les médiums manquent d’équilibre, tandis que les aigus décroissent au-delà de 4 KHz.
Côté sortie casque, la diaphonie et la linéarité sont excellentes, et la distorsion très bonne. Le XZ pèche toutefois au rayon du rapport signal/bruit, franchement médiocre. Retenons pour finir un niveau de sortie maximal de 101 mV qui permettra de l’utiliser avec n’importe quel type de casque, et un niveau acoustique moyen de 90,2 dB.
La qualité de réception (performances radio)
Le Sony Xperia XZ est compatible, Snapdragon 820 oblige, avec la 4G de catégorie 9. Nos tests montrent néanmoins que le smartphone ne brille pas côté directivité, c’est-à-dire que le signal risque de faiblir si l’appareil n’est pas correctement orienté. En revanche, il compense par une bonne sensibilité, ce qui lui permet de capter le réseau même dans des zones peu densément couvertes.
L’autonomie
Le Sony Xperia XZ est doté d’une batterie de 2900 mAh. Une capacité standard pour un smartphone qui ne fait pas d’extravagances en matière de définition d’écran, et qui laisse entrevoir une bonne prestation. Celle-ci se confirme lors des tests labo, puisque nous avons mesuré, avec notre protocole maison (luminosité à 200 cd/m2, Wi-FI activé, réseau mobile coupé et CPU faiblement sollicité), une autonomie de 7h12. Une bonne performance qui, dans les faits se traduit par une autonomie d’une bonne journée d’usage mixte, mais pas beaucoup plus. Notez que nous enrichirons prochainement ce protocole de test de nouveaux scénarios d’usages.
Conclusion
Smartphone ambassadeur de la nouvelle gamme Xperia de Sony, le Xperia XZ joue l’équilibre. Performant sans être être un foudre de guerre, doté d’un écran Full HD quand ses concurrents misent souvent sur le QHD, bon en photo, il convainc dans la plupart des domaines, mais n’excelle véritablement dans aucun. C’est donc un produit à considérer pour qui ne cherche pas un smartphone dédié à un usage précis, mais plutôt polyvalent, d’autant que celui-ci est agréable à utiliser. Bon point pour finir : Sony, qui le propose sous Android Marshmallow, promet le déploiement rapide de Nougat sur son smartphone.