Design raffiné, conception premium et excellence sonore. Ce triptyque, Bang & Olufsen l’érige en crédo depuis maintenant de nombreuses années dans le domaine de l’audio. Est-ce que les écouteurs B&O Beoplay EX auront les épaules assez larges pour y être fidèle ?
En résumé
Qui dit haut de gamme, dit forcément produit qui se paie rubis sur l’ongle. Ainsi, affichés à presque 400€, les Beoplay EX de chez Bang & Olufsen sont de petits bijoux à destination des audiophiles. D’abord, ils brillent par leur excellente réduction de bruit active, qui classe ces références parmi les toutes meilleures passées entre les mains du Labo Fnac. Ensuite, la signature sonore satisfait aux modes d’aujourd’hui. À savoir une emphase conséquente sur les basses au détriment de la clarté des aigus. Les différents changements de niveau se font néanmoins dans la douceur (sauf entre 800 Hz et 2 kHz). On s’étonne en revanche que les Beoplay EX ne soient pas davantage prémunis des distorsion. En l’occurrence, le Labo en relève quelques-unes à 80 Hz.
Note technique
Les plus et les moins
- Un son d'exception
- Une impeccable réduction de bruit active
- Distorsion mesurée…
- … mais distorsion quand même
- Couverture des aigus peut-être un peu lacunaire
- Très chers
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Bien que le constructeur danois ne nous déçoit que rarement en matière de son, il possède un positionnement des plus haut de gamme en matière de produits grand public. Certains diront même élitiste. Avec un prix de lancement de 399 euros, les B&O Beoplay EX ne dérogent évidemment pas à la règle. Ces écouteurs se payent même le luxe d’être plus chers que les têtes de gondoles d’Apple, de Sony ou encore de Bose.
En même temps, la marque danoise ne nous prend pas de cours. Sorti en 2021, ses écouteurs Beoplay EQ se facturaient déjà à ce tarif, tandis que les différentes itérations des Beoplay E8 ont toujours affiché un prix conséquent depuis 2017, entre 299 et 350 euros. Avec un tel positionnement, inutile de préciser que la fausse note sera difficilement pardonnable.
Prise en main réalisée sur un exemplaire prêté par le constructeur. Tests Labo réalisés sur un modèle commercial.
Design et ergonomie
Au déballage, difficile d’en percevoir le bruit pour le moment. Fidèle à son ADN, Bang & Olufsen nous livre un produit raffiné et remarquablement bien fini. D’apparence classique, le format des écouteurs est en vérité diablement bien étudié. Chaque coque ovale se pare d’un embout légèrement décalé, tandis qu’une fine tige au bout carré termine le produit. Ici, il n’est point question de vulgaire plastique, mais de matériaux bien plus nobles.
Ultra-réactive, la surface tactile au dos des écouteurs se pare d’un verre entouré par un élégant disque en aluminium. De son côté, l’ensemble de la structure est en polymère et les embouts en silicone. À ce propos, en plus du M qui habille les écouteurs, on trouve dans la boîte quatre tailles supplémentaires, du XS, du S, du L et une paire d’embouts à mémoire de forme de taille M, elle aussi. De quoi trouver chaussure à son pied.
Plutôt légers, 6 grammes chacun, les écouteurs se positionnent plutôt facilement dans nos esgourdes et le maintien s’avère excellent. La mise en place se fait facilement en effectuant un petit geste de rotation. D’excellente qualité et bien proportionnée, la tige grandement facilite l’installation et la manipulation des écouteurs.
Après quelques essais, nous avons jeté notre dévolu sur les embouts à mémoire de forme de taille M, le résultat fut bluffant. On a beau secouer la tête comme un rockeur en plein solo de guitare, rien ne bouge.
En aluminium brossé, le boîtier est discret, 53 grammes, et charmant avec sa forme rectangulaire aux bords arrondis. Au toucher, la sensation est agréable, tandis que dans la poche d’un jean, la discrétion est de mise. Malgré sa texture soyeuse, le boîtier ne prend pas les traces de doigts, ce qui est plutôt rare et donc doublement appréciable. Sur l’avant une discrète LED se charge de nous renseigner sur l’état de charge des écouteurs et sur l’arrière on trouve le port USB-C. Notons, également, que cet étui est compatible avec une charge sans-fil par induction.
Avec ses lignes élégantes et sa conception premium, difficile de reprocher quoique ce soit ici aux Beoplay EX. Pour chipoter, nous dirons que cette version de test, tout de noir vêtu, est un poil tristounet.
Rassurez-vous, les écouteurs sont disponibles également en Anthracite Oxygen (noir et bleu), Gold Tone (or) et Lunar Red (pourpre). Mention spéciale pour les deux derniers qui semblent apporter du peps et de l’éclat à un design quasiment parfait.
Général
Expérience d’écoute
En matière de fonctionnalité, les Beoplay EX sont plutôt complets, ils disposent d’une connexion Bluetooth 5.2 multipoint, d’une comptabilité Google Fast Pair et supportent les codecs SBC, AAC, aptX et l’aptX Adaptative. De plus, le constructeur danois a apporté un soin particulier aux appels vocaux. Les micros fonctionnent vraiment bien, notre voix est clairement intelligible même dans la rue et le vent est bien absorbé par la réduction de bruit. On peut les utiliser sans problèmes pour de longs appels, en intérieur comme en extérieur.
Réactives, les zones tactiles permettent de réaliser les actions les plus utiles : gérer le volume, la lecture, les appels et la réduction de bruit. Dommage que ces gestes ne soient pas personnalisables depuis l’application dédiée. C’est bien la seule chose qui manque à cette dernière d’ailleurs. Ergonomique et épuré, l’appli Bang & Olufsen donne accès à de nombreux réglages, dont un égaliseur et des profils d’écoute vraiment bien pensés. En fonction de nos préférences d’écoute, nous avons à notre disposition une totale, et appréciable, latitude.
Connectivité & poids
Réponse en fréquences
Au cœur des Beoplay EX se nichent des transducteurs dynamiques de 9,2 mm. Sans surprise donc, les écouteurs proposent une sonorité d’ensemble portée vers les basses. Comme on peut le voir sur les tests du Labo Fnac, ce registre est bien présent, avec notamment un pic à 125 Hz, soit en plein dans le registre des médium graves.
Ensuite, on aperçoit une atténuation linéaire. Bien que présentes les basses ne dégoulinent à aucun moment. L’assise est délicate et ne fait jamais de zèle. Si bien que la transition vers les médiums se fait de manière équilibrée et naturelle. Le début de cette zone propose même un agréable pic à 630 Hz, ce qui a comme conséquence de magnifier les voix rocailleuses. La suite de cette partie du spectre est plus variable, à partir de 800 Hz les transitions sont plus secs. Résultat, les voix plus nasillardes perdent de leurs impacts par rapport aux lignes d’instruments.
Ce parti pris symphonique n’est pas désagréable à l’écoute, mais autant être prévenu. Logiquement, les aigus sont plus étouffés avec une telle signature. Les bruits de cymbales proposent du détail, mais peuvent parfois être sifflés. Dommage, surtout pour ce prix.
Distorsion
À haut niveau, la distorsion est maîtrisée ici d’une main de maître. Pour le reste des niveaux, les résultats sont corrects, mais un poil décevant pour ce positionnement tarifaire, surtout à 80 Hz. Certes, la distorsion est globalement bonne, les morceaux exigeants s’apprécieront sans signaux parasites. Pour autant, les plus audiophiles pourraient chipoter sur certains passages de guitares.
Sensibilité
La note suprême vient récompenser ici les derniers écouteurs de Bang & Olufsen. Nul besoin de s’assourdir pour profiter pleinement de l’ensemble de ses playlists. Avec à peine 50% de volume, la scène sonore des Beoplay EX est audible et appréciable dans sa totalité.
Isolation
En matière de réduction de bruit active, les écouteurs proposent trois niveaux d’intensité, ainsi qu’un mode adaptatif qui ajuste automatiquement la réduction selon l’environnement. Ce dernier est plutôt efficace et possède un autre avantage non négligeable, il préserve l’autonomie des écouteurs. De manière passive, les Beoplay EX sont déjà bien isolants, en ajoutant la RBA, ils arrivent à étouffer complètement les bruits sourds dans les transports en commun.
En matière de voix, ils sont également performants. Dans un open-space, on peut les utiliser pour s’isoler des conversations ambiantes. Par contre, pour les bruits plus stridents, ils seront plus à la peine. Vous l’aurez compris, en la matière, les écouteurs du constructeur danois ne sont pas les meilleurs, mais ils offrent une expérience qualitative. D’autant, que le traitement de la réduction de bruit est naturel, on ne ressent ni souffle, ni interférence.
Perturbation
D’après les mesures du Labo, ces écouteurs haut de gamme sont la plupart du temps discrets, mais aiment se faire remarquer par à coup. C’est notamment le cas à 1,25 kHz, 4 kHz et 10 kHz, soit de légères fuites dans les médiums et les aigus. Rien de très grave, le bruit perçu par les personnes autour de vous lors de l’écoute est des plus acceptables, sauf entre 1,25 et 2 kHz, où là ils aiment dépasser légèrement les 40 dB.
Autonomie
Sur le papier, le constructeur danois se montre plutôt . Selon lui, les Beoplay EX seraient capables de vous accompagner environ 6 heures avec la réduction de bruit activé et jusqu’à 8 heures sans RBA avec environ 30% de volume. C’est précis. Dans les faits, nous avons mesuré environ 5h15, avec un volume à 50% et une réduction de bruit en mode adaptative. Soit, le mode censé être le plus économe. La fois suivante, sans utiliser de RBA, les écouteurs ont pu tenir la distance pendant un peu plus de 6 heures, ce qui est plus que satisfaisant.
Pour la charge, il nous a fallu un peu moins d’une heure et demie pour passer de 4 à 90% de batterie sur le contrôleur de batterie dans l’application. Dans l’ensemble, les Beoplay EX se classent dans cette matière dans le peloton de tête de classe du premium.
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Conclusion
Qui dit haut de gamme, dit forcément produit qui se paie rubis sur l’ongle. Ainsi, affichés à presque 400€, les Beoplay EX de chez Bang & Olufsen sont de petits bijoux à destination des audiophiles. D’abord, ils brillent par leur excellente réduction de bruit active, qui classe ces références parmi les toutes meilleures passées entre les mains du Labo Fnac. Ensuite, la signature sonore satisfait aux modes d’aujourd’hui. À savoir une emphase conséquente sur les basses au détriment de la clarté des aigus. Les différents changements de niveau se font néanmoins dans la douceur (sauf entre 800 Hz et 2 kHz). On s’étonne en revanche que les Beoplay EX ne soient pas davantage prémunis des distorsion. En l’occurrence, le Labo en relève quelques-unes à 80 Hz.