Test Labo

Test Labo du Microsoft Surface Book (Core i7, 16 Go, 512 Go SSD) : un 2-en-1 presque parfait

07 mars 2016
Par Mathieu Freitas, Lionel Costa
Test Labo du Microsoft Surface Book (Core i7, 16 Go, 512 Go SSD) : un 2-en-1 presque parfait

En résumé

Note LABOFNAC

Grâce à une distribution judicieuse des composants (double batterie, GPU dans le clavier), la Surface Book de Microsoft parvient à combiner tablette et PC avec élégance et finesse, sans pour autant compromettre les performances, l’autonomie et le confort d’utilisation. Le stylet fourni ouvre même la voie à un troisième emploi : celui de tablette graphique. Le Surface Book mériterait toutefois quelques retouches pour prétendre au statut de laptop ultime. L’écran, bien que séduisant par son rendu, pénalise certains usages par son format 3:2. Il gagnerait en outre à s’appuyer sur un système de fixation moins contraignant ainsi qu’à intégrer un port USB pour le mode tablette, dans lequel la Surface Pro reste plus confortable grâce sa béquille intégrée.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Design épuré et élégant
  • Aussi bon PC que tablette, ou presque
  • Bonne autonomie
Les moins
  • Connectiques limitées, surtout pour la tablette
  • Écran 3:2 pas idéal pour le multimédia

Détail des sous notes

Écran
Cette note reflète la qualité globale de l'écran.
Performances informatiques
Cette note reflète la vitesse globale de l'ordinateur dans l'execution des applications
Autonomie
Plus la note est elevée et plus l'ordinateur restera allumé sans avoir à être rechargé.
Qualité audio
Cette note reflète de la qualité globale du système audio de l'ordinateur

Notre test détaillé

Surfant sur le succès des Surface, Microsoft a décidé d’étoffer sa gamme avec une nouvelle référence. C’est ainsi qu’est né le Surface Book en 2015. Le concept du 2 en 1 est repris, mais avec une approche différente. Plutôt qu’une tablette transformable en PC, c’est un PC avec tablette détachable. L’outil de travail idéal ?

Ne devient pas fabricant qui veut, mais Microsoft a tenté le pari. Et il a bien fait. La Xbox s’est rapidement fait une place sur le marché des consoles et la Surface a fini par rencontrer le succès à force de propositions toujours plus haut de gamme. La firme poursuit donc sur sa lancée. Le Surface Book place la barre plus haut encore, avec une première configuration à base de Core i5, 8 Go de RAM et 128 Go de stockage vendue 1649 euros. Les autres incluent des Core i7, un GPU Nvidia 940M, jusqu’à 16 Go de RAM et jusqu’à 512 Go de stockage pour des prix montant à 2919 euros. L’heure est venue de découvrir ce que vaut la version la mieux équipée.

Le design et l’ergonomie

Le Surface Book est bien équipé, mais Microsoft a également veillé à soigner l’emballage. Fait de magnésium, le châssis suit des lignes droites et élégantes qui ne sont certainement pas sans rappeler celles du MacBook Pro d’Apple, même si l’influence des Surface se remarque également au niveau du bloc-écran. Comme sur les derniers modèles, les deux haut-parleurs sont discrètement intégrés de chaque côté de la dalle et des grilles d’aération courent sur tout le tour extérieur. Ces dernières serviront à dissiper la chaleur émise par le processeur, qui prend donc place derrière l’écran, avec les autres composants vitaux, afin de permettre le passage au mode tablette. Il faudra malheureusement pour cela que le Surface Book soit sous tension, le système de fixation étant motorisé et à activer via une touche dédiée du clavier. Pas très pratique, même si cela garantit en contrepartie un bon maintien.

Microsoft Surface Book

On se retrouve alors avec une tablette étonnamment légère qui tiendra sans peine sur un bras pour prendre des notes au stylet. Fourni, celui-ci se révèle précis, avec 1024 niveaux de pression reconnus, autant qu’ergonomique avec sa forme de stylo, sa gomme et son bouton “clic droit” sous l’index. Un point chaud se révèle à l’usage dans la partie inférieure de la tablette, mais la température n’est pas assez élevée pour perturber réellement le confort. L’ensemble avec clavier, qui inclut en outre une seconde batterie et, selon les modèles, un GPU, pèse naturellement plus, mais reste relativement léger pour un laptop, avec un peu moins de 1,6 kg sur la balance. Un second point chaud, mais un peu moins encore que le premier, est ressenti juste sous l’intrigante charnière de type escargot.

Tout le monde n’appréciera pas forcément ladite charnière, principalement parce qu’elle laisse un espace vide en position fermée, mais force est de reconnaître qu’elle est souple et apporte finalement une pointe d’originalité au Surface Book. Le format “magazine” améliorera en outre le confort pour l’utilisation du stylet sur l’écran rabattu et retourné. En position PC, l’appareil paraît anormalement profond compte tenu du format 3:2 hérité de l’écran, mais offre tout le confort attendu. Le clavier est complet et composé de touches bien espacées pour taper à toute vitesse. Un pavé tactile est présent en dessous. La glisse s’y fait sans accroc et le clic est bien calibré pour éviter les fausses manipulations sans pour autant demander trop de force à l’usage. Il conviendra en outre aux droitiers comme aux gauchers avec sa position centrale.

Pour finir, soulignons que le Surface Book inclut diverses connectiques, que nous aurions toutefois préférées plus nombreuses. Il faudra ainsi se contenter de deux ports USB 3.0 et d’un lecteur de cartes mémoire à gauche alors que la tranche droite accueille un mini DisplayPort en plus de la prise d’alimentation, réversible. Pas de prise casque ? Bien sûr que si, mais Microsoft a eu la présence d’esprit de la placer, comme les boutons de mise sous tension et du volume d’ailleurs, sur le bloc écran. Elle reste ainsi utilisable en mode tablette. Pas de port USB supplémentaire sur cette dernière en revanche, mais un port pour la charge tout de même. La Surface Pro reste donc mieux pourvue en connectiques face à la tablette du Surface Book, qui perd en plus la béquille. Le clavier pourra la remplacer, à condition de l’avoir sur soi évidemment.

L’écran

L’écran PixelSense du Surface Book fait partie des meilleurs sur le marché des laptops. La définition y est évidemment pour beaucoup : 3000 x 2000 pixels. Sur une dalle IPS de 13,5 pouces, le résultat est une densité de 268 pixels par pouce quand la moyenne est plutôt de 217. Cela conviendra à tous les usages, même s’il faut aussi rappeler que le ratio 3:2 se prêtera moins au multimédia. Dommage, d’autant que les bons points ne s’arrêtent pas là. Microsoft frappe également juste en colorimétrie. Le Surface Book est calibré sur l’espace couleur du Rec. 709 et affiche à ce titre un gamut presque parfait, avec un dU’V’ d’à peine 0,011 qu’il doit principalement à la dérive un peu plus marquée du bleu que pour les autres couleurs qui sont généralement bien restituées.

Le taux de contraste est également bon dans l’absolu. Relevé à 1837:1, c’est même l’un des meilleurs pour un laptop. Le gamma fait malheureusement chuter la note. La luminosité croît trop rapidement dans les noirs. Résultat : le taux de contraste chute à 178:5 avec du noir à 5 % de luminosité, que nous utilisons comme référence afin de faciliter la comparaison avec les dalles OLED, tout simplement éteintes pour afficher du noir. Vous pouvez donc vous rassurer, le rendu est loin d’être catastrophique, et les problèmes de directivité seront sans doute plus gênants au quotidien. La perte de luminosité, mesurée à 238,8 cd/m² face à l’écran, est rapide au-delà des 15° d’incidence. Il n’en reste déjà plus que 39 % à 30°, et 18 % à 45°.

Fidelité des couleurs
8.2
Contraste & Progressivité
5.3
Directivité
5
Densité de l’écran (en PPP)
268 ppp

Les performances

Comme indiqué plus tôt, le Surface Book est disponible en plusieurs configurations. Notre Labo a eu la chance de tester la mieux pourvue : Core i7, 16 Go de RAM et GPU Nvidia 940M avec 1 Go de GDDR5 dédié. Rappelons au passage que ledit GPU est intégré au clavier. Il ne sera donc possible d’en profiter qu’en position PC. C’est évidemment celle qui a été choisie pour les tests, et les résultats s’en ressentent. Non seulement le Surface Book est venu à bout des scripts OpenOffice, Word, Excel et Photoshop en un éclair, mais il a aussi obtenu d’excellents résultats aux tests graphiques réalisés sur Call of Duty 4 : Modern Warfare.

Les connaisseurs pointeront du doigt l’âge avancé du titre, et ils n’auront pas tort. Les derniers gros jeux demandent plus de ressources, que le Surface Book n’a pas forcément. D’un autre côté, ce n’est pas un PC de gamer à l’image des ROG d’Asus ou des Predator d’Acer. Il reste donc bon de constater qu’il saura au moins faire tourner quelques titres, même âgés. Les plus récents ne sont pas nécessairement tous à proscrire, mais il ne faudra pas être trop exigeant quant à la finesse des détails et des textures. Dans l’ensemble, en tout cas une machine très polyvalente.

Bureautique
9.7
Traitement d’image
10
Jeux vidéo « simple » (Call Of Duty)
10

L’audio

Avec ses haut-parleurs en bordure d’écran, le Surface Book semblait assez mal parti pour délivrer un son de qualité. Et pourtant. Le résultat est loin d’être ridicule. Avec un niveau sonore maximal relevé à 69 dB, la puissance reste correcte et permettra de suivre un film sans avoir à trop tendre l’oreille ou d’écouter de la musique à proximité. La réponse en fréquences est en outre assez linéaire, en dehors des graves du moins.

La sortie casque, pour rappel située sur le bloc-écran, produit elle aussi de bons résultats bien qu’elle altère l’image stéréo. Ce sera principalement gênant pour visionner des films. Ce pourrait donc être pire, puisque les problèmes plus sensibles sont bien traités. La distorsion est limitée, le rapport signal/bruit est excellent et la linéarité n’en est pas loin.

Audio
7.6

La photo

Le Surface Book pouvant faire office de tablettes, il est comme elles équipé d’un appareil photo au dos. Son capteur 8 mégapixels offre une résolution satisfaisante avec 1153 paires de lignes par hauteur relevées à l’issue du test Labo quand la moyenne n’est que de 296. Il aurait toutefois gagné à être associé à une meilleure optique. Celle qu’a choisie Microsoft laisse apparaître un peu trop de vignettage et ce n’est pas un exemple non plus concernant la distorsion et les aberrations chromatiques, même si ces deux derniers phénomènes restent un peu mieux contrôlés.

La reproduction des couleurs s’est par ailleurs révélée perfectible, particulièrement à la lumière du jour. Nous avons relevé un dE de 7,3, qui passe à 6,9 et 7,2 sous éclairage fluo (type néon) et tungstène (incandescent) respectivement. S’ajoute à cela une balance automatique des blancs loin d’être parfaite. Les scènes à dominante bleu ou vert foncé risquent de ressortir transformées, et les résultats sont à peine meilleurs avec le jaune et le vert clair.

Dans tous les cas, c’est donc moyen, mais il est au moins bon de noter qu’il ne sera pas utile de sortir pour tirer le meilleur du Surface Book en prise de vue puisque son format transportable plus que portable en fait davantage un appareil d’intérieur. Encore faut-il que l’éclairage s’y prête puisque les tests de sensibilité révèlent un usage excessif du bruit en basse luminosité. Aucun flash n’est présent pour compenser.

L’autonomie

L’autonomie est un autre domaine dans lequel le Surface Book s’en tire avec les honneurs, même dans sa configuration la plus gourmande. Et pour cause, il inclut deux batteries. La première est intégrée à l’écran pour le mode tablette alors qu’une seconde est cachée dans le clavier et prend le relais en mode PC, puisqu’elle est prioritaire. Tant que l’écran est sur le dock, c’est d’abord le clavier qui fournit l’énergie pour préserver la tablette. Malin.

Les deux batteries combinées du Surface Book lui ont permis de tenir 9h30 lors du test du labo, réalisé avec l’écran réglé sur 200 cd/m² et des vidéos jouées en boucle. C’est un très bon temps. En comparaison, le MacBook Pro Retina 13” s’est éteint au bout de 8 heures.

Autonomie
9
Durée de l’autonomie
09:30:00

L’OS et l’interface

Microsoft oblige, le Surface Book tourne sous Windows. La version livrée est la 10, sans ajouts notables. L’interface est donc basique, mais néanmoins appréciable avec une approche bien différente de celles de la version 8. Microsoft a notamment redonné sa place centrale au bureau et enfermé ses fameuses tuiles dans le menu Démarrer, ramené à la vie pour l’occasion. La navigation s’en trouve facilitée et les réflexes laissés par les versions plus anciennes (et populaires) de Windows reviennent rapidement.

Microsoft Surface Book : bureau

Conclusion

Note LABOFNAC

Grâce à une distribution judicieuse des composants (double batterie, GPU dans le clavier), la Surface Book de Microsoft parvient à combiner tablette et PC avec élégance et finesse, sans pour autant compromettre les performances, l’autonomie et le confort d’utilisation. Le stylet fourni ouvre même la voie à un troisième emploi : celui de tablette graphique. Le Surface Book mériterait toutefois quelques retouches pour prétendre au statut de laptop ultime. L’écran, bien que séduisant par son rendu, pénalise certains usages par son format 3:2. Il gagnerait en outre à s’appuyer sur un système de fixation moins contraignant ainsi qu’à intégrer un port USB pour le mode tablette, dans lequel la Surface Pro reste plus confortable grâce sa béquille intégrée.

Note technique

Détail des sous notes

Écran
Performances informatiques
Autonomie
Qualité audio

L’avis des clients Fnac

Voir tous les avis
La note des clients Fnac 4.5 (11 avis)
Article rédigé par
Mathieu Freitas
Mathieu Freitas
Journaliste
Lionel Costa
Lionel Costa
Responsable du Labofnac