Fidèle à lui même, le Blade 15 se veut toujours aussi soigné et encore plus performant grâce aux derniers composants mobiles premium d’Intel et Nvidia. Une débauche de puissance dont le prix nous fait une nouvelle fois lever les yeux au ciel.
En résumé
Excellent, mais desservi par un tarif prohibitif, le Blade 15 fait chavirer les cœurs sans vraiment gagner les esprits. Avec un prix de départ à plus de 3 000 euros, l’appareil s’adresse à une toute petite fraction d’utilisateurs. S’il est illusoire d’espérer une baisse des tarifs chez Razer, résolument ancré sur le très haut de gamme, nous estimons qu’à ce niveau de prix le constructeur devrait proposer encore un peu mieux, principalement en matière d’affichage et de gestion des températures. Et bigre ! Il serait bon que Razer se décide enfin à installer un rétroéclairage complet sur les touches de ses appareils.
Note technique
Les plus et les moins
- Les performances en jeu
- Design élégant et finitions rigoureuses
- Compact pour la configuration embarquée
- Touchpad réussi
- Bonne webcam et connectique généreuse
- Un écran sans folie
- Une tendance à la chauffe
- Clavier assez bruyant
- Rétroéclairage du clavier incomplet
Notre prise en main détaillée
Renouvelé chaque année, le Blade 15 revenait début 2022 sous une forme inchangée, mais avec de nouveaux composants. À bord, les derniers processeurs Intel « Alder Lake » mobiles (de 12ᵉ génération), mais aussi les cartes graphiques RTX 3000 « Ti », annoncées au CES 2022 sur PC portables.
Il n’en faut pas plus à ce fleuron de Razer pour développer des performances démoniaques, mais tout ce beau monde n’en viendrait-il pas à avoir trop chaud dans un châssis compact qui, lui, n’a pas bougé d’un iota ? Voici quelques éléments de réponse, en attendant un test complet du Labo.
Prise en main réalisée sur un Blade 15 « advanced » prêté par le constructeur, équipé d’un Core i7-12800H, de 16 Go de RAM, d’une GeForce RTX 3070 Ti et de 1 To de stockage SSD.
Design et ergonomie
Difficile de reprocher quoi que ce soit de sérieux à Razer en matière de design. Fidèle à ses habitudes, le constructeur singapourien nous livre une machine à la sobriété idyllique (à l’exception peut-être du logo rétroéclairé un peu kitsch sur le capot), profitant d’un niveau de finitions toujours aussi bluffant.
Avec son châssis en aluminium usiné, le Blade 15 prend presque des airs de MacBook Pro. Cette qualité d’assemblage sans faille et ce look hyper léché, qui allie finesse (16,99 mm seulement) et solidité, séduisent une nouvelle fois dès le déballage. L’impression d’avoir affaire à un produit très haut de gamme est d’ailleurs omniprésente… Ce qui paraît toutefois bien normal sur une machine aussi coûteuse : en fonction de la configuration choisie, son prix oscille en effet entre 3 100 et 4 500 euros.
Comme d’habitude, Razer veille à proposer une généreuse sélection de connectique. On retrouve ainsi un port USB-C Thunderbolt 4, une entrée USB-C 3.2 Gen 2 et trois ports USB-A 3.2 Gen 2. À ces connectiques de dernière génération s’ajoutent une prise casque Jack 3,5 mm, une sortie HDMI 2.1 et un lecteur de cartes SD (UHS-II) qui devraient faciliter la vie aux photographes et vidéastes. On regrette par contre la suppression assez regrettable du port Ethernet (RJ-45) que l’on trouvait l’an dernier encore sur certains modèles.
Bien centré au milieu du châssis, entre deux bandes réservées aux haut-parleurs, le clavier du Blade 15 est plutôt (très) bon. La course des touches est volontairement courte et le retour rapide, sans être trop ferme. Dommage par contre que la frappe ne soit pas plus silencieuse et que le rétroéclairage omette opiniâtrement la moitié des symboles et caractères gravés sur les touches. Carton jaune pour Razer sur ce point : taper du texte de nuit peut vite devenir pénible.
Le pavé tactile est pour sa part excellent. Outre une belle surface de glisse, il profite de clics appuyés très précis. On tutoie – presque – la qualité des trackpads proposés par Apple… et ce n’est pas rien. Razer fait aussi de beaux efforts sur la webcam. Compatible avec l’identification faciale avec Windows Hello, elle offre une bonne netteté grâce à sa définition Full HD et profite d’une ouverture grand-angle fort bienvenue. Parfait pour participer aux appels vidéo qui ponctuent de plus en plus notre quotidien professionnel.
L’écran
Sur le Blade 15, les options sont nombreuses pour ce qui est de l’écran, que ce soit en termes de définition, de fréquence de rafraîchissement ou même de technologie d’affichage (il est notamment possible d’opter pour de l’OLED). Notre modèle de prêt était pour sa part équipé d’une dalle LCD IPS 1080p, capable de monter à une fréquence de 360 Hz. Sur une diagonale de 15,6 pouces, la définition Full HD (1 920 par 1 080 pixels) offre une densité de pixels quand même un peu juste en 2022 selon nous, mais voyons si cet écran se rattrape sur le reste.
Nous laisserons bien sûr les sondes du Labo juger précisément la qualité de cette dalle, mais à première vue le constat est globalement positif, sans être dithyrambique. Le panneau LCD de notre unité de test paraît bien contrasté et profite de couleurs qui nous font bonne impression à l’œil nu. Rien de renversant toutefois, d’ailleurs Razer n’évoque sur ce modèle qu’une « simple » couverture de l’espace colorimétrique sRGB – et rien de plus. La luminosité de la dalle semble elle aussi honnête, suffisamment pour lui permettre de rester parfaitement lisible dans la plupart des situations. Sur ce point, elle doit néanmoins beaucoup à son revêtement antireflet.
En réalité, cet écran brille principalement par sa fréquence de rafraîchissement très élevée. Si les 360 Hz ne seront pas souvent exploités en jeu, cette caractéristique permet surtout à la dalle d’afficher un temps de réponse de 2 ms… et donc une réactivité accrue par rapport à la majorité des écrans de PC portables. Un bel atout en jeu ou pour certains usages avancés, même si la majorité des joueurs peuvent tout à fait se contenter d’un rafraîchissement 144 Hz.
Dans l’ensemble, disons simplement que si l’écran de notre Blade 15 est de qualité, il n’impressionne pas. Compte tenu du prix de l’appareil, nous étions en droit d’attendre mieux.
Performances et rapidité
Vous vous en doutez, avec ce qu’il a sous le capot, le Blade 15 n’a aucun mal à développer une puissance de calcul suffisante pour animer n’importe quel AAA en Full HD avec les réglages poussés à fond et un framerate solide.
Un a priori confirmé sur Cyberpunk 2077. Avec son processeur Intel Core i7-12800H (14 cœurs / 20 threads pouvant atteindre une fréquence de 4,80 GHz en pointe, 45 W de TDP), ses 16 Go de mémoire vive (DDR5 à 4800 MHz) et sa carte graphique Nvidia GeForce RTX 3070 Ti (8 Go de GDDR6, 110 W de TGP), l’engin ne tremble pas face à la gourmandise (et à l’optimisation encore discutable) du RPG futuriste signé CD Projekt RED.
Avec l’ensemble des réglages poussés en ultra, dont le ray tracing, pourtant très demandeur en ressources graphiques, le DLSS ajusté en mode « Auto » et le champ de vision par défaut, le titre était propulsé entre 50 et 65 FPS en fonction des environnements parcourus et des scènes plus ou moins remuantes auxquelles nous étions confrontés. Bien sûr, en rognant sur certains effets graphiques superflus et très gourmands, il est possible de se stabiliser à plus de 60 fps constants pour une fluidité accrue en jeu, mais nous avons préféré en prendre simplement plein les yeux.
Cette utilisation intensive nous a aussi permis de jauger la prestation du système de dissipation employé par notre Blade 15. En l’occurrence, le bilan est contrasté. Bien plus silencieux que son petit frère le Blade 14, l’appareil fait tourner plutôt lentement ses deux gros ventilateurs pour réduire la température des composants sans trop nous casser les oreilles. Un parti prix plutôt louable, même si, au toucher, le châssis est vite très chaud aux endroits stratégiques : la charnière, la surface plane au-dessus du clavier et le dessous de la coque. Heureusement, cette chaleur ne se ressent jamais vraiment au niveau du clavier à proprement parler. Nous verrons au Labo si cette impression de chaleur importante, mais localisée, se confirme.
Au quotidien, la puissance de feu du Blade 15 est quoi qu’il en soit plus qu’appréciable. Le lancement des applications est instantané et la réactivité globale du système tonitruante. Rien de bien surprenant sur une machine aussi bien pourvue, mais il est clair que ce surplus de puissance apporte confort et satisfaction.
Autonomie
Comme la plupart des PC portables gaming, le Blade 15 n’est pas vraiment un champion de l’autonomie. L’engin est pourtant équipé d’une batterie de 80 Wh (plutôt dans la moyenne par rapport à ses concurrents de même taille), mais cette dernière peine à assurer une endurance réellement importante. D’ailleurs, Razer se garde bien d’annoncer une quelconque estimation d’autonomie sur la page officielle de son produit.
Nous attendrons que notre Labo établisse des mesures plus précises et élaborées, mais en l’état nous n’avons pas pu travailler bien longtemps sur le Blade 15. En lecture vidéo sur YouTube, l’appareil réclame d’ailleurs son chargeur (230 W) au bout de 4 à 5 heures d’après nos observations.
À lire aussi
