En résumé
Le Fujifilm X-T2, évolution d’un X-T1 déjà convaincant, s’annonçait comme une réussite. L’appareil ne déçoit pas, puisqu’il améliore les performances de son prédécesseur en de nombreux points. Doté d’un design tout aussi soigné et légèrement plus ergonomique, il s’offre un très bon capteur et présente un autofocus très rapide. Avec son excellente optique 18-55 mm, il séduit sans peine, même s’il présente quelques défauts de colorimétrie et de balance des blancs que les plus experts corrigeront par le biais de réglages manuels. Bref, un très bon boîtier, à placer en priorité entre les mains de photographes avancés.
Note technique
Les plus et les moins
- Excellente optique
- Autofocus très rapide
- Balance des blancs automatique insuffisante
- Sensibilité moyenne
Notre test détaillé
Disponible depuis l’été 2016, le Fujifilm X-T2 prend la relève du X-T1 âgé d’un peu plus de deux ans. Un appareil photo hybride aux allures délibérément vintage, multipliant les contrôles physiques et associé, lors de notre test, à une optique XF18-55 mm. Le boîtier promet de nombreuses améliorations, au premier rang duquel on note l’apparition d’un capteur mieux défini. De quoi motiver l’investissement dans cette nouvelle génération de produits ? Le Labo Fnac a pesé le pour et le contre.
Le Fujifilm X-T2 conserve le format hybride du X-T1. Il présente un boîtier relativement compact, mais dont le poids excède les 500 grammes, à l’allure résolument rétro. Il embarque désormais un capteur CMOS X-TRANS III (X-TRANS II chez les X-T1) de 24,3 mégapixels au format APS-C, contre 16,7 millions de pixels chez son prédécesseur. L’appareil présente également un écran LCD non tactile, mais orientable, de 3 pouces et affichant 1,6 million de points, ainsi que diverses molettes crantées permettant de réaliser des réglages sans entrer dans le menu. Un viseur électronique large (0,77x) est également présent, et l’appareil est capable de filmer en 4K.
Le X-T2, dans la version testée ici, est associé à un objectif 18-55 mm stabilisé et dont l’ouverture est de f/2.8-4.
L’ergonomie et le design
Pas la peine de vous tourner vers un X-T2 si vous débutez en photographie : son positionnement expert se traduit par une quantité de molettes impressionnante pour les néophytes, mais qui ravira les habitués de Fujifilm. Dès le déballage, on retrouve avec plaisir le style de la gamme, vintage à souhait avec son effet cuir à l’avant et sur le grip, suffisamment prononcé pour bien tenir en main. Il se montre relativement compact avec des dimensions raisonnables de 13,25 x 9,18 x 4,92 cm. Le tout pour un poids supérieur de quelques grammes à la moyenne des hybrides, mais aussi au X-T1, qui affichait 440 grammes sur la balance contre 507 grammes pour notre X-T2, carte mémoire et batterie incluses.
Si le X-T2 est un peu plus lourd que les autres hybrides, c’est notamment parce qu’il fait la part belle aux éléments de réglages physiques. Il dispose de molettes physiques qui permettent d’effectuer des réglages rapides (compensation d’exposition, vitesse d’obturation, ISO). Deux d’entre elles sont doubles, avec notamment une petite molette permettant de régler la mesure d’exposition, un peu fine peut-être et risquant de poser problème aux grosses mains. On note également la présence bienvenue de deux boutons poussoir permettant de verrouiller les réglages. L’avantage d’une telle prolifération de molettes est simple : les petits boutons situés au-dessus ou à côté de l’écran sont rares, ce qui évitera de presser des touches par erreur ou de passer par le menu sur l’écran. Cela tombe bien, celui-ci est relativement fouillis – mais on apprécie la navigation via un petit joystick situé au-dessus de la croix directionnelle.
Le X-T2 de Fujifilm est équipé d’un viseur électronique OLED de 2,36 millions de points et offrant jusqu’à 100 images par seconde. Celui-ci est secondé par un écran non tactile, ce qui est désormais assez rare pour être noté. Celui-ci peut être incliné verticalement (un petit poussoir permet de le déverrouiller) ou horizontalement, vers le haut ou vers le bas. Les finitions, comme celles des molettes, sont solides et laissent espérer une bonne durée de vie. Cet écran, notons-le, conserve le format 3 pouces et le ratio 3:2 du X-T1, toujours pour une définition de 1,04 million de points. C’est largement suffisant.
Un mot, pour finir, sur la connectique. Pratique pour les longues virées photo (et vidéo), le X-T2 est capable d’accueillir deux cartes SD, dans un port situé sur sa tranche droite. On retrouve, sous le boîtier, un connecteur pour un second grip assurant une meilleure préhension de l’appareil. À gauche, un port micro-USB, un connecteur HDMI et une prise jack sont protégés par une trappe. La batterie est accessible sous l’appareil. Notez que le tout n’est pas étanche.
L’optique
On n’en doutait pas vraiment, et l’optique testée avec notre X-T2 se comporte vraiment bien. Cet objectif XF18-55 mm présente très peu de distorsion en grand-angle (0,35 %) et divise ce score par deux en téléobjectif (0,17 %). Rappelons qu’en-deçà de 2 %, la distorsion est négligeable et, surtout, que le duo X-T2/18-55 fait partie des plus fidèles aux lignes droites.
Mieux encore, l’optique fait l’impasse sur les aberrations chromatiques. Rien de surprenant toutefois, puisqu’il est bien rares d’en observer sur du matériel aussi haut de gamme.
Difficile d’être parfait en tout point. Ici, l’optique pèche légèrement au rayon du vignettage, qui se montre de manière très légère (0,22d) aussi bien en courte qu’en longue focale. Si ce résultat est négligeable, il reste légèrement supérieur aux autres appareils hybrides au positionnement haut de gamme. Ce vignettage peut être observé dans les angles de l’image lorsque le fond est uni, par exemple sur un fond de ciel clair. A ce niveau, il ne sera que très peu perceptible.
La colorimétrie
Plus que la sensibilité, la fidélité des couleurs n’est pas le point fort du X-T2, du moins comparé à la moyenne des appareils photo hybrides haut de gamme. Un peu meilleur que le X-T1, il reste tout de même en retard sur ce point par rapport aux meilleurs. Cela s’explique essentiellement par un deltaE élevé en lumière du jour (dE de 5,17), pénalisé au rayon de la luminance. Toutes proportions gardées, on constate une tendance de l’appareil à la surexposition en plein jour. En lumière fluo, le deltaE de 6,53, qui pèche au rayon des teintes, reste davantage dans la moyenne des autres appareils. Lorsque la lumière est jaune, de type tungstène, le Labo relève un deltaE de 8,47, tout juste au-dessus de la moyenne, et plombé par des dérives de teintes et de saturation.
Ces impressions se traduisent du côté de la balance des blancs, correcte sans briller chez le X-T2 lorsqu’il est utilisé en mode automatique. L’appareil, testé avec des fonds de couleurs différentes, se comporte correctement avec des dominantes jaune clair, jaune foncé et bleu, et s’en sort à peu près correctement avec le vert foncé. En revanche, lorsque le vert clair est très présent, le blanc risque de virer vers le magenta : une donnée à prendre en compte lors de portraits réalisés dans un jardin, par exemple.
Ce petit défaut n’apparaît bien sûr qu’en balance automatique des blancs. Les photographes les plus exigeants, qui sont la cible d’un tel appareil, effectueront une balance des blancs manuelle.
La sensibilité
Petite surprise pour le X-T2, qui obtient une moins bonne note que le X-T1 au rayon de la sensibilité, et qui surtout reste moyen. Contrairement à bon nombre d’appareils haut de gamme, il ne démarre qu’à 200 ISO, quand ses concurrents commencent à 100 ISO, et monte jusqu’à 12 800 ISO. Chez la concurrence, nombreux sont les modèles à monter jusqu’à 25 600 ISO. Cette sensibilité moins étendue est associé à un bruit dans la norme jusqu’à 800 ISO (30,9 dB). La qualité a tendance à se dégrader de manière plus visible au-delà, mais à 12 800 ISO, le X-T2 se comporte correctement au regard de ses concurrents (23,4 dB).
À la montée en ISO, on constate une tendance au lissage qui apparaît de manière un peu marquée à partir de 3200 ISO. Dommage pour ce X-T2, d’autant qu’il fait moins bien que son prédécesseur, lequel reste sous la barre acceptable de 0,7 jusqu’à sa sensibilité maximale, soit 6400 ISO.
Texture obtenue à 6400 ISO
L’autofocus
Comme nous le mentionnions plus haut, le Fujifilm X-T2 bénéficie d’un autofocus rapide, puisqu’il parvient à faire la mise au point en 0,12 seconde. Fonctionne-t-il correctement selon les circonstances ? La réponse est globalement oui, d’autant que l’on perçoit là aussi une amélioration notable depuis la génération X-T1. Oublions sa sensibilité en faible lumière, puisqu’il parvient alors à faire la mise au point grâce à son illuminateur, comme tous les appareils du genre. En revanche, on apprécie sa capacité à faire la mise au point en faible contraste, puisque l’autofocus du X-T2 reste efficace lorsque l’on affiche un gris à 4 % sur un fond blanc, quand la moyenne se situe autour de 7 %.
La stabilisation
Le X-T2 dispose d’un système de stabilisation optique… du moins dans notre pack, puisque l’OIS se trouve dans son optique, le capteur n’étant pas stabilisé. Dans cette configuration, l’apport est notable, puisqu’à une vitesse de déclenchement de ½ seconde, il divise par quatre les flous de bougé.
Le flash
Contrairement aux appareils photo compacts, chez qui il est un désormais un standard, le flash n’est pas systématiquement présent chez les hybrides. Le X-T2 est quant à lui livré avec un flash amovible EF-X8 qui assure une bonne prestation. Ce dernier obtient une très bonne note, légèrement meilleure que celle du X-T1, grâce notamment à une bonne uniformité en courte focale. À un mètre de distance, ce flash a tendance à surexposer le centre de l’image, avec 68 en L, mais ne descend pas sous les 44 en L sur les côtés, 50 restant l’idéal. En téléobjectif, l’ensemble des clichés sera surexposé, avec 68 en L au centre, et plus de 62 dans les angles.
Si la surexposition est toujours de mise, le X-T2 a le mérite de conserver pratiquement la même puissance que le cliché soit capturé à 1 mètre de distance ou à 6 mètres, avec respectivement 68 et 69 en L en courte focale et 69 et 62 en L en longue focale.
La rapidité
Le X-T2 se montre vraiment beaucoup rapide que son prédécesseur, le X-T1. Il s’est nettement amélioré depuis la première génération d’hybrides de Fujifilm, qui pâtissait d’un autofocus à la traîne et d’un délai entre deux déclenchements un peu long.
L’autofocus de notre appareil réclame 0,12 seconde pour fonctionner au lieu de 0,47 seconde pour son prédécesseur, ce qui lui vaut la note maximale. S’il fait partie des meilleurs sur ce point, il n’est pas en reste côté rapidité entre deux déclenchements. Nous avons mesuré un délai inter-images de 0,2 seconde, quand le X-T1 montait à 0,84 seconde. Excellent sur ces deux points, le X-T2 est également très bon en termes de temps de démarrage. Avec 0,88 seconde, là aussi en amélioration par rapport à son prédécesseur, il se situe dans la moyenne haute.
La résolution
Le X-T2 de Fujifilm, associé à son objectif 18-55, fournit des clichés dont le piqué est excellent, notamment en courte focale. Il dépasse de loin les performances de son prédécesseur, puisque l’on relève 1839 LP/PH quand le X-T1 se contentait de 1554 LP/PH. Il se maintenait toutefois en téléobjectif, avec une optique similaire, tandis que le X-T2 se montre moins équilibré, à 1576 LP/PH. Bon nombre d’hybrides haut de gamme se montrent plus précis sur ce point. Cela reste toutefois plus que bien, et surtout, l’on constate une véritable évolution depuis la génération X-T1.
Résolution du Fujifilm X-T2 en grand-angle
Résolution en téléobjectif du Fujifilm X-T2
Conclusion
Le Fujifilm X-T2, évolution d’un X-T1 déjà convaincant, s’annonçait comme une réussite. L’appareil ne déçoit pas, puisqu’il améliore les performances de son prédécesseur en de nombreux points. Doté d’un design tout aussi soigné et légèrement plus ergonomique, il s’offre un très bon capteur et présente un autofocus très rapide. Avec son excellente optique 18-55 mm, il séduit sans peine, même s’il présente quelques défauts de colorimétrie et de balance des blancs que les plus experts corrigeront par le biais de réglages manuels. Bref, un très bon boîtier, à placer en priorité entre les mains de photographes avancés.