En résumé
Dans la lignée du 70D, le Canon EOS 80D ne bouscule pas les lignes, mais fait évoluer en douceur un des modèles de référence de la marque nippone. La qualité optique et la définition se perfectionnent, mais c’est au détriment d’une sensibilité un peu moins marquée et d’une fidélité des couleurs qui reste, une fois de plus, largement perfectible, en particulier au niveau de la balance des blancs. Dans tous les cas, il s’agit là d’un produit de qualité, et le kit avec le EF-S 18-135mm f/3.5-5.6 permet de couvrir un champ de possibilités assez large pour le photographe amateur. Néanmoins, les utilisateurs chevronnés préféreront certainement s’en remettre à un zoom de meilleure qualité.
Note technique
Les plus et les moins
- Des améliorations optiques
- Réactivité
- Autofocus performant
- Manque de sensibilité
- Fidélité des couleurs perfectible
Notre test détaillé
Le Canon EOS 80D est l’évolution naturelle du 70D, modèle très apprécié de la communauté de fans de la marque. Une évolution légère, comme le révèlent les tests effectués par le Labo Fnac. Suffisant pour convaincre ?
Se voulant reflex expert, mais abordable, le produit propose donc quelques évolutions par rapport au modèle précédent. On a donc ici affaire à un capteur CMOS APS-C (22,3 x 14,2 mm) de 24,2 mégapixels au lieu de 20,2 pour le 70D, à un processeur d’image DIGIC 6 qui remplace le DIGIC 5+, ainsi qu’à un système autofocus à 45 collimateurs. Un viseur électronique 100 % prend aussi place dans la carlingue, tout comme un écran orientable de 7,7 cm et 1 040 000 points.
Ergonomie et design
En photographie, on a souvent tendance à prendre les mêmes et à recommencer inlassablement, surtout en matière de design et d’ergonomie. Et à ce titre, il faut y regarder de près pour déceler la moindre petite variation entre le 70D et son successeur.
Il n’y a qu’à voir les dimensions des deux boîtiers pour en attester : 139 x 105,2 x 78,5 mm pour le 80D et 139 x 104,3 x 78,5 mm pour le 70D. Même constat pour le poids, mesuré à 730 grammes sur le 80D quand le 70D en pèse seulement 25 de plus. Pour faire un rapide tour du propriétaire, l’appareil se dote d’un écran orientable sur charnière de 7,7 cm, qui a en plus la bonne idée d’être tactile et de permettre de zoomer à 100 % dans les clichés consultés. Un écran qu’il est possible de faire pivoter à 180 degrés, afin de le protéger contre la carlingue quand l’appareil photo n’est pas utilisé.
Côté connectique, Canon a choisi d’intégrer une prise USB 2.0, une prise HDMI, une entrée télécommande, et surtout une prise microphone qui faisait cruellement défaut au modèle précédent. On apprécie le passage à un viseur 100 % – très agréable à utiliser d’ailleurs – à peu près autant que l’on regrette que le boîtier ne soit pas tropicalisé. Bref, les changements sont donc minimes, et le produit reste toujours aussi pratique à utiliser.
L’optique
Comme la plupart des produits du constructeur japonais, il n’y a pas grand-chose à redire sur la qualité optique de ce Canon EOS 80D, qui continue sur la lignée du très apprécié 70D. Testé avec l’objectif fourni, le Canon EF-S 18-135mm f/3.5-5.6, l’appareil affiche une légère distorsion en grand-angle (1,13 %) et en téléobjectif (-0,48 %). Elle ne devrait cependant pas se montrer trop problématique, et être aisément corrigée via un logiciel d’édition.
Le vignettage est pratiquement inexistant en grand-angle, et à peine plus prononcé en téléobjectif avec 0,07d et 0,15d. Pour se donner une idée, la perte de 1 diaphragme correspond à deux fois moins de lumière, et il s’agit donc ici de la perte d’environ un sixième de luminosité (en téléobjectif), ce qui reste très acceptable et se corrige aisément en post-production. Le constat est le même pour les aberrations chromatiques, minimes, qui ne coûtent finalement qu’un point au produit.
L’appareil propose donc une belle qualité optique, et on est sur une montée en gamme par rapport au 70D, qui présente un peu plus de vignettage et d’aberrations chromatiques.
La colorimétrie
La balance des blancs, en mode automatique du moins, n’est pas non plus le fort du 80D, qui peine à afficher un gris correct, notamment sur nos mires jaunes et vertes. Ainsi, dans une situation concrète, les couleurs pourront être altérées sur des fonds de verdure et de sable, par exemple.
Dans les faits, on constate également ce manquement dans des conditions de prise de vue intérieure, chose confirmée par les mesures de Delta E (7,2 en fluo et 12,4 en tungstène). Par chance, et puisque le produit s’adresse déjà à des photographes expérimentés, les utilisateurs seront en mesure d’effectuer un réglage manuel de cette balance des blancs ainsi que d’enregistrer différents profils en accédant au menu en mode manuel.
Dans l’ensemble, le 80D a tendance à surexposer un peu, et son delta E en lumière du jour est mesuré à 4,1707. Il y a pire, mais il y a aussi bien mieux. Nul doute que sa note globale de fidélité colorimétrique se serait mieux portée si la balance automatique des blancs s’était montrée plus fiable.
La sensibilité
Malheureusement pour lui, le Canon 80D pèche en sensibilité. S’il s’en sort plutôt bien sur la sensibilité bruit, se montrant idéal jusqu’à 1600 ISO environ (avec 30 dB), la qualité à tendance à se détériorer sur les plus hautes sensibilités, jusqu’à devenir très moyenne à partir de 6400 ISO (24,2 dB). Mais c’est dans l’ensemble assez raisonnable pour ce type de produit.
C’est sur la sensibilité des textures que le résultat est plus problématique, puisque le 80D a tendance à lisser les images dès 100 ISO. Et autant dire que la montée en ISO n’arrange pas les choses. À 12800 ISO, la bouillie de pixels s’observe bien. Dans ce domaine, le 70D s’est montré bien plus convaincant, ne présentant aucun lissage gênant jusqu’à 6400 ISO.
L’autofocus
Pour continuer sur le thème de la comparaison, rappelons que le 80D embarque un système autofocus à 45 collimateurs de type croisé, lorsque le 70D doit se contenter de 19 collimateurs. Attention tout de même puisque ces collimateurs sont susceptibles de n’être plus fonctionnels, ou du moins pas tous, avec certains objectifs.
Comme la plupart des appareils, le 80D parvient sans difficulté à franchir le cap des 7 % de sensibilité en faible contraste, qui consiste à afficher une ligne à 7 % de gris sur fond blanc. On regrette toutefois qu’il n’atteigne pas les 4 % avec son positionnement tarifaire, et n’apporte pas non plus d’amélioration par rapport à son prédécesseur.
Stabilisation
Malheureusement, le Canon 80D n’intègre pas de système de stabilisation au niveau du capteur. Il faut donc faire confiance à un objectif stabilisé pour atténuer les flous de bouger. C’est le cas de l’objectif testé ici, qui atténue de moitié les flous dès 1/30s et de plus de 80 % à 1/2s. Pour la petite histoire, notre labo mesure cette stabilisation grâce à un appareil qui simule les mouvements effectués par un échantillon de 500 personnes lors de la prise de vue.
Flash
Le flash intégré à cet appareil se montre dans l’ensemble performant. En matière d’uniformité de l’éclairage de la scène, il exprime une petite faiblesse en grand-angle avec 52L au centre, mais seulement 18 et 35L sur le coin inférieur gauche, et 33 et 21L sur le coin supérieur droit de l’image. En téléobjectif, le tout est plus équilibré avec 48L au centre, 45 et 47L dans le coin inférieur gauche, et 44 et 40L sur le coin supérieur droit.
Au niveau de la portée, le flash de ce 80D obtient de très bons résultats en grand-angle ou téléobjectif, avec presque 50L au centre, que ce soit à 1 ou 6 mètres.
La rapidité
Côté rapidité, on mesure l’allumage de ce modèle à 0,45 seconde et un temps de déclenchement de 0,32 seconde. Là où il excelle, c’est sur le délai entre deux clichés avec seulement 0,19 seconde. Le 80D se montre en tout cas réactif, et la technologie Dual AF de Canon, couplée au processeur d’image DIGIC 6, fait du bon travail. On relève même que la durée entre deux prises de vues a été divisée par deux par rapport au 70D.
La résolution
Le 80D, et ses 24 mégapixels, se montre plutôt bon en matière de résolution, surtout en grand-angle où l’on mesure 1601 LP/PH (lignes par hauteur), même si l’on trouve évidemment mieux sur le marché. Avec le zoom qui y est rattaché, et qui permet de parcourir les plages allant de 18 à 135 mm, on relève toutefois une perte de définition sur cette plus grande focale (1435 LP/PH).
Ce qui est encourageant, c’est que cette résolution a évolué depuis le 70D – même si cela est en partie dû au passage d’un capteur de 20,2 à 24,2 mégapixels. Avec le même objectif, notre labo relève « seulement » 1499 et 1296 LP/PH pour le Canon EOS 70D.
Conclusion
Dans la lignée du 70D, le Canon EOS 80D ne bouscule pas les lignes, mais fait évoluer en douceur un des modèles de référence de la marque nippone. La qualité optique et la définition se perfectionnent, mais c’est au détriment d’une sensibilité un peu moins marquée et d’une fidélité des couleurs qui reste, une fois de plus, largement perfectible, en particulier au niveau de la balance des blancs. Dans tous les cas, il s’agit là d’un produit de qualité, et le kit avec le EF-S 18-135mm f/3.5-5.6 permet de couvrir un champ de possibilités assez large pour le photographe amateur. Néanmoins, les utilisateurs chevronnés préféreront certainement s’en remettre à un zoom de meilleure qualité.