En résumé
Le Sony Alpha 7 II est un redoutable appareil hybride plein format. Après un A7 réussi et impressionnant, le constructeur poursuit la déclinaison de sa série et améliore petit à petit son boîtier, intégrant ici la stabilisation sur 5 axes et proposant un autofocus à 117 points. Malgré tout, le A7 II se montre moins performant que son prédécesseur en sensibilité et en rapidité. À l’inverse, il montre des performances excellentes en piqué et en respect des couleurs, avec un boîtier mieux travaillé ergonomiquement.
Note technique
Les plus et les moins
- Stabilisation du capteur sur 5 axes
- Excellent piqué
- Bonne fidélité colorimétrique
- Lissage un peu fort au-delà de 6400 ISO
- Réactivité perfectible
Notre test détaillé
Le Sony Alpha 7 II, qui vient succéder au Alpha 7 premier du nom, a la lourde tâche de faire aussi bien, voire mieux, que son prédécesseur qui s’était montré très homogène sur les tests du Labo Fnac. Voyons donc ce qu’il en est de cette deuxième version.
Après une première fournée réussie (A7, A7S, A7R), Sony revient avec un A7 II qui fait un peu évoluer la gamme. La principale nouveauté, c’est que le capteur 24×36 de 24 mégapixels intégré au boîtier est désormais stabilisé mécaniquement sur 5 axes et promet une réduction des flous de bougé. Le A7 II possède une plage de sensibilité qui s’étend de 100 à 25600 ISO, un temps d’exposition allant de 1/8000 à 30 secondes, et un autofocus hybride à 117 points. Le produit intègre un viseur électronique 100 % de 2 359 296 points, un écran LCD de 1 228 800 points, et des puces Wi-Fi et NFC. En théorie (et en pratique aussi), la batterie du A7 II déçoit puisqu’elle ne permet qu’environ 350 clichés. Les dimensions du produit sont de 126,9 x 95,7 x 59,7 mm pour un poids de 599 grammes avec batterie.
L’ergonomie et le design
Dès le départ, Sony a trouvé une formule convaincante pour son hybride expert. Le Nippon propose ainsi un boîtier au format contenu, qui se prend facilement en mains, et au look légèrement rétro puisqu’il n’est pas sans rappeler certains appareils photo argentiques – le Canon AE1 par exemple – lorsqu’on le regarde de face. Ce look vintage n’est toutefois pas aussi poussé que chez Fujifilm, qui le cultive sur ses hybrides, mais le A7 II possède un charme incontestable.
En plus d’être esthétiquement convaincant, le A7 II bénéficie de finitions impeccables. Le boîtier en alliage de magnésium offre un vrai sentiment de solidité, et la poignée creusée permet une prise en main assez agréable et sûre.
Les évolutions sont infimes depuis le A7 premier du nom, et seul un nouveau bouton de réglage C2 intègre la carlingue (le bouton d’agrandissement devient donc C3), et la poignée évoquée précédemment a gagné en largeur et intègre désormais le déclencheur, plus agréable à utiliser. De petits réglages ergonomiques pertinents et bienvenus ont ainsi été apportés à ce modèle.
En plus de cela, le A7 II possède de vrais arguments, et notamment un viseur électronique ultra-confortable. Malgré tout, le boîtier n’est pas parfait. L’écran déçoit un peu, puisqu’il n’est inclinable qu’à 90 degrés vers le haut et le bas, et n’est toujours pas tactile.
L’optique
Il faut savoir que tous les modèles A7 ont été testés par le Labo Fnac avec le même objectif : un FE 28-70mm f:3,5/5,6 OSS. Ainsi, la comparaison entre les différents boîtiers se veut encore plus pertinente, notamment sur les qualités de l’optique, et donc aux légères différences qui proviennent du boîtier.
On mesure une distorsion de seulement 0,07 % en grand-angle et de 0,07 % en téléobjectif, ce qui classe le A7 II au même niveau que ses camarades puisque les différences sont infimes. C’est exactement la même chose pour le vignettage, que l’on mesure à 0,41 et 0,40d sur la courte comme la longue focale, ce qui se trouve même un peu mieux que pour le premier A7. Enfin, les aberrations chromatiques sont infimes, mais pas inexistantes sur le grand-angle.
La colorimétrie
Le Alpha 7 II n’est pas le plus doué de la gamme lorsqu’il s’agit de traiter avec la fidélité des couleurs en lumière du jour. Étonnamment, il se classe même comme le moins bon parmi les A7, A7S et A7R de première ou deuxième génération. On lui mesure un dE (Delta E) à 4,3, alors que le meilleur des A7 a un dE de 3,8. L’écart n’est pas très important, mais suffisant pour qu’on l’estime moins doué que certains membres de sa propre famille.
On retrouve cette petite défaillance – qui n’handicape pas la note du produit – sur les lumières de type fluo, où l’on mesure un Delta E de 5,98, alors qu’un A7S II obtient un dE de 4,67. Sous lumière tungstène, le boîtier se débrouille un peu mieux et se classe parmi les meilleurs de la série avec un dE de 6,49.
Quant à la balance automatique des blancs, elle se montre plutôt correcte dans l’ensemble, mais encore une fois, il s’agit de la moins efficace de la série. À ce petit jeu, c’est le tout premier A7 qui se montre le plus fidèle sur nos mires de couleurs simulant des scènes courantes.
Dans l’ensemble, le Sony A7 II se montre tout de même bon en matière de fidélité des couleurs, et il faut chercher ailleurs pour lui trouver des défauts gênants.
La sensibilité
Nos mesures de sensibilité ne sont pas toujours flatteuses pour le A7 II, qui s’en sort globalement moins bien que son prédécesseur lorsqu’il s’agit de monter en ISO. Sur nos tests de sensibilité bruit, on mesure par exemple une chute à 29,7 dB à 800 ISO alors qu’on pourrait s’attendre à obtenir encore 34 dB à ce niveau. Cela remonte ensuite, avant de connaître une nouvelle forte baisse à 12800 ISO avec 24,1 dB, alors que le A7 obtient encore 30,1 dB ici. Un comportement un peu étrange, mais qui est tout de même loin de poser problème. Rassurez-vous, on est ici sur des niveaux très très corrects.
En sensibilité texture, nos mesures sont plus linéaires, mais montrent que le A7II préserve moins bien les textures que le A7 lorsqu’on monte en sensibilité. La différence n’est pas immense, mais c’est tout de même un peu dommage pour un boîtier qui se veut plus moderne. À 25600 ISO, soit le niveau maximal, on observe une perte de 40 % des textures.
L’autofocus
L’autofocus semble par contre avoir gagné en vélocité. Pour preuve, le A7 II parvient à faire la mise au point sur une ligne de gris de 4 %, tandis que le A7 parvenait seulement à shooter à 7 %. Ce qui est assez étonnant, c’est que tous les autres modèles de la série A7 sont capables de faire la mise au point à 2 % de contraste, ce qui est aussi bien que les reflex haut de gamme du marché. Pourquoi le A7 II n’y parvient-il pas ? Bonne question.
La rapidité
Chercher du côté de la réactivité, peut-être ? Globalement, le A7 II ne fait pas partie des moins bon de la série dans ce domaine, mais il se montre tout de même moins performant que le A7 premier du nom. Le seul point positif pour le A7 II, c’est que le temps d’allumage passe de 2,05 à 1,64 seconde. Mais cela ne change pas la face du monde.
Ce qui est plus dommageable, c’est que le temps inter-image (entre la prise de deux photos) passe de 0,3 à 0,7 seconde. C’est plus du double. Quant à la rapidité de déclenchement, nous la mesurons à 0,49 seconde alors que le A7 parvenait à shooter en 0,34 seconde.
La résolution
Si on trouvait le Alpha 7 déjà convaincant en ce qui concerne le piqué, le A7 II se montre tout aussi plaisant, voire un peu meilleur. Testé avec le zoom 24-70 mm, il obtient un résultat de 1796 paires de lignes par la hauteur de l’image (LP/PH) au grand-angle, et 1632 LP/PH au téléobjectif.
Pour comparaison, le premier modèle obtient 1768 et 1635 LP/PH sur les mêmes exercices, quand le A7R II obtient le score démentiel de 2389 LP/PH avec l’objectif FE 55mm f:2,8 ZA.
Conclusion
Le Sony Alpha 7 II est un redoutable appareil hybride plein format. Après un A7 réussi et impressionnant, le constructeur poursuit la déclinaison de sa série et améliore petit à petit son boîtier, intégrant ici la stabilisation sur 5 axes et proposant un autofocus à 117 points. Malgré tout, le A7 II se montre moins performant que son prédécesseur en sensibilité et en rapidité. À l’inverse, il montre des performances excellentes en piqué et en respect des couleurs, avec un boîtier mieux travaillé ergonomiquement.