En résumé
Canon a le mérite, sur un marché qui délaisse ce type d’appareils, de continuer à proposer des appareils photo compacts. Son Ixus 180 ne démérite pas entièrement, puisqu’il allie un format très maniable, un piqué correct en grand-angle et une capacité à se connecter sans fil à un mobile grâce à son module WiFi. Son optique tout juste correcte, ses difficultés à assurer une balance des blancs adaptée et sa sensibilité peineront à convaincre les photographes chevronnés. Un appareil à réserver à des usages d’appoint, pour quelques photos de vacances au soleil.
Note technique
Les plus et les moins
- Transfert des photos en WiFi
- Piqué satisfaisant en courte focale
- Manque de sensibilité
- Balance des blancs perfectible
Notre test détaillé
De moins en moins nombreux sur un marché férocement concurrencé par les smartphones, les appareils photo compacts font de la résistance, notamment chez des marques telles que Canon. Le Japonais a ainsi choisi le CES 2016, en janvier, pour présenter trois nouveaux modèles, dont l’Ixus 180 qui nous intéresse ici. Que vaut cet appareil à bas prix, livré avec sa housse et sa carte mémoire de 8 Go ? La réponse dans ce test, après évaluation du Labo Fnac.
Le Canon Ixus 180 est un modèle compact, dont les dimensions n’excèdent pas 95,3 x 56,8 x 23,6 mm pour 138 grammes, batterie et carte mémoire incluses. Il embarque un capteur CCD de 1/2,3 pouce dont la définition monte jusqu’à 20,5 mégapixels. Celui-ci est associé à un objectif équivalent à un 24 mm et offrant un zoom 10x, secondé par un zoom numérique 4x. Sa sensibilité s’étale entre 100 et 1600 ISO, il est stabilisé et dispose d’un autofocus ainsi que d’un flash. Cet appareil, qui filme en HD 720p au mieux, s’appuie sur un processeur Digic 4+ pour traiter les images.
L’Ixus 180, comme tous les compacts d’entrée de gamme, est dépourvu de viseur. En revanche, il présente un écran LCD de 2,7 pouces pour 230 000 points. À son côté, un bouton dédié à l’enregistrement vidéo, mais aussi une touche d’activation du WiFi destinée à faciliter le transfert d’images vers un smartphone ou une tablette. Un pas de vis standard est centré sur la tranche inférieure du compact, et une prise mini-USB est placée sous un cache en caoutchouc sur son flanc droit.
L’ergonomie et le design
Léger sur la balance, l’Ixus 180 de Canon peine à donner une véritable impression de solidité. Ce poids plume, pratique à glisser dans une poche, est en effet habillé d’une coque entièrement composée de plastique, à la finition glossy et irisée pour notre version. Pensez à utiliser la dragonne fournie avec l’appareil, une chute risquant de lui faire du mal…
L’avantage de l’appareil tient à sa simplicité. Il se contente du strict minimum en termes de boutons, avec un on/off au-dessus, à côté du déclencheur entouré d’une bague permettant de zoomer. La butée située sur cette bague est toutefois un peu petite, ce qui rend son usage peu pratique.
La connectique est quant à elle réduite au minimum. On se contente d’une prise mini-USB située sous un cache en caoutchouc, sur la tranche droite, pour la connexion à un écran (câble non fourni en pack). En revanche, niveau sans fil, l’Ixus 180 s’en sort bien, puisqu’il embarque un module WiFi. Une fois l’application Canon Camera Connect installée sur un smartphone ou une tablette, il suffit d’appuyer sur le bouton dédié au WiFi, puis de suivre les étapes indiquées pour connecter les deux appareils. La procédure est simple, même si l’application est peu esthétique, et permet non seulement de récupérer les photographies sur le mobile, mais aussi de se servir du téléphone comme écran de contrôle et déclencheur à distance (pensez notamment aux photos de groupes, cela permet d’éviter de passer par un retardateur). Pour géotaguer vos clichés, c’est également sur cette application que tout se passe, puisque l’appareil photo est dépourvu de GPS.
Pour le reste, on note la présence d’un bouton dédié à l’enregistrement vidéo. Par défaut, l’Ixus 180 filme en HD 720p, mais il est possible de changer la définition des vidéos… en VGA seulement.
Comment modifier la qualité vidéo, me direz-vous ? Inutile de cliquer sur le bouton Menu, ce dernier est réservé aux réglages de type date/heure, activation de la stabilisation, etc. Pour obtenir quelques réglages manuels, il faudra cliquer sur le bouton “Auto” situé sur la roue de réglages, en vert. En cliquant dessus, vous passerez en mode “Program”, lequel donne accès à quelques réglages supplémentaires. Vous pourrez y choisir entre quelques modes Scènes, régler la balance des blancs, l’exposition, les ISO ou encore de sélectionner le mode macro. Tout cela en cliquant sur le bouton central “Func. Set”, après avoir choisi le mode Program. Dommage que ces réglages soient si peu évidents à trouver, d’autant qu’un modèle tel que l’Ixus 180 vise un public de néophytes logiquement peu habitués à ce type d’interfaces.
L’optique
L’Ixus 180 de Canon est équipé d’une optique à la longueur focale 4.3-43 mm, soit l’équivalent d’un 24-240 mm. Il présente donc un zoom 10x. Son ouverture s’étale entre f/3.0 et f/6.9, et il bénéficie d’un système de stabilisation. Dans les faits, que vaut cette optique ?
Le petit prix de l’appareil laissait craindre que l’Ixus 180 ne souffre d’un point faible précis. Il n’est pas à chercher bien loin, puisque son optique se contente de flirter avec la moyenne. Cette note s’explique par une distorsion un peu marquée, notamment en courte focale (0,67 %) et un peu moins en longue focale (- 0,24 %). Même combat au rayon du vignettage, bien trop présent en grand-angle, puisque la différence entre la partie la plus lumineuse et les bords de l’image, plus sombres, s’établit à 0,33 diaphragme. Il est toutefois nettement moins visible lors de l’usage du téléobjectif, puisqu’il tombe à 0,13 diaphragme. Il se situe ici dans la moyenne des appareils photo compacts.
Médiocre sur ces derniers points, l’optique de l’Ixus 180 plonge en matière d’aberrations chromatiques. Si elles sont présentes en nombre assez important avec de courtes focales, elles envahissent l’image lorsque le zoom est utilisé (1,30/1000), puisqu’elles sont trois à quatre fois plus nombreuses que chez des compacts classiques. Ce dernier élément fait d’ailleurs chuter la note optique de l’appareil, qui pâtit du score minimal récolté ici.
La colorimétrie
L’Ixus 180 de Canon parvient à limiter la casse en respectant à peu près correctement les couleurs, ce qui lui permet d’obtenir une petite moyenne au test du Labo. On relève un deltaE de 5,6 lors des tests à la lumière du jour. Celui-ci, un peu élevé, s’explique en ce que les teintes des clichés ont tendance à s’écarter des couleurs de référence, mais aussi par un penchant pour la surexposition. Les choses se corsent lorsque la lumière, de type tungstène, est plus jaune, puisque le deltaE s’envole alors à 7,38, là encore essentiellement à cause de teintes mal restituées. C’est finalement en lumière fluo que le compact se débrouille le mieux, avec un deltaE de 5,54, quand sa catégorie a tendance à trébucher un peu plus lorsque la lumière est bleutée.
La balance des blancs n’est pas davantage le point fort de l’Ixus 180, qui rencontre des difficultés à conserver une balance correcte lorsque la scène présente des couleurs à dominante vert foncé : le blanc a alors tendance à basculer vers le magenta. Le vert clair cause d’ailleurs lui aussi quelques soucis à l’appareil.
La sensibilité
La sensibilité de l’Ixus 180 s’étale entre 100 et 1600 ISO, en passant par 200, 400 et 800 ISO, soit un peu moins que la moyenne des compacts, qui montent généralement jusqu’à 3200 ISO.
En mode automatique, et en ajustant les ISO en fonction des scènes capturées, l’Ixus 180 a tendance à générer un peu plus de bruit que de raison. En mode automatique, il obtient des résultats convenables puisqu’il combine correctement la gestion du bruit (en dB) et de sa vitesse d’obturation. En revanche, en basse luminosité, il se montre un peu moins à l’aise. S’il conserve des résultats corrects, c’est au prix d’un lissage qui se manifeste de manière visible à partir de 800 ISO (0,60) et s’accentue à 1600 ISO (0,52), le tout étant mesuré à l’aune d’une référence établie à 1, et au-delà de laquelle le lissage laisse la place à une accentuation des textures.
L’autofocus
En faible contraste, l’Ixus 180 montre rapidement ses limites, malgré sa bonne réactivité lorsqu’il est à l’aise avec les conditions de prise de vue (0,25 seconde). Alors que la plupart des appareils parviennent à distinguer un élément à 7 % de gris affiché sur fond blanc, l’appareil de Canon ne fait plus la mise au point à partir de 12 % de gris. Son autofocus a donc besoin de scènes bien contrastées pour fonctionner correctement. Notez qu’en cas de faible luminosité, il dispose d’un illuminateur lui permettant de réaliser malgré tout la mise au point, du moins si le contraste observé est suffisant.
La rapidité
L’Ixus 180 se montre globalement réactif. Il a le mérite de s’allumer en 1,4 seconde, ce qui est une très bonne performance au regard de sa catégorie de produits. Entre deux images, il limite le délai à 1,67 seconde, ce qui convainc un peu moins, des appareils plus performants parvenant à tomber sous la barre de la seconde. Son autofocus, opérationnel en 0,25 seconde, se tient dans la moyenne des appareils photo compacts, rarement réellement décevants en la matière.
Le flash
Pas de surprise chez l’Ixus 180, qui est équipé d’un flash, comme le sont désormais tous les appareils de sa catégorie. Celui-ci manque d’uniformité lorsqu’il est utilisé avec une courte focale, puisqu’à un mètre de distance, le centre de l’image est un peu surexposé tandis que les bords de l’image sont assombris et la luminosité mesurée en différents points de l’image manque de linéarité. En téléobjectif, l’éclairage gagne en uniformité.
Si le flash se comporte mieux en téléobjectif qu’en grand-angle en termes d’uniformité, il souffre toutefois d’un manque de précision. Il n’est pas suffisamment puissant pour assurer un luminance suffisante, ce qui conduit à des images certes homogènes, mais peu éclairées lorsque le sujet se situe à plus de trois mètres. Ses concurrents parviennent généralement à maintenir un niveau de puissance suffisant pour un usage du flash à quatre, voire à cinq mètres de distance.
La résolution
En termes de piqué, l’Ixus 180 se comporte franchement bien lorsqu’il est utilisé en grand-angle, c’est-à-dire avec une courte focale. S’il obtient un score de 10/10 en la matière, c’est parce qu’il est capable d’afficher 1503 lignes/H, un bon score au regard de son capteur de 20 mégapixels. Dommage toutefois qu’il tombe à 873 L/H en téléobjectif, puisqu’il se contente d’un zoom 10x. D’autres appareils photo compacts capables de zoomer davantage (30x par exemple) sont en effet capables de fournir un piqué similaire malgré le grossissement imposé à l’image.
Conclusion
Canon a le mérite, sur un marché qui délaisse ce type d’appareils, de continuer à proposer des appareils photo compacts. Son Ixus 180 ne démérite pas entièrement, puisqu’il allie un format très maniable, un piqué correct en grand-angle et une capacité à se connecter sans fil à un mobile grâce à son module WiFi. Son optique tout juste correcte, ses difficultés à assurer une balance des blancs adaptée et sa sensibilité peineront à convaincre les photographes chevronnés. Un appareil à réserver à des usages d’appoint, pour quelques photos de vacances au soleil.