Xiaomi dévoile en grande pompe sa nouvelle référence de smartphone, le Xiaomi 12T Pro. On l’a testé, on vous raconte tout.
En résumé
Plus cher que le modèle de l’an dernier, le Xiaomi 12T Pro a-t-il ce qu’il faut pour convaincre ? Pas si sûr. Ce nouveau modèle aligne, certes, les bons points et les gages de bonne foi (écran d’une meilleure définition, processeur plus rapide, appareil photo performant). Mais dans un monde où Xiaomi renouvelle son parc de smartphones tous les six mois, n’est-il pas plus pertinent d’attendre le début d’année afin de se positionner sur d’inévitables Xiaomi 13 ? Beaucoup de questions en suspens, concernant un produit au demeurant de très bonne composition. C’est vrai : le Xiaomi 12T Pro ne manque de rien et offre une prestation très séduisante. Si ce n’était pour des capteurs secondaires en retrait.
Note technique
Les plus et les moins
- La définition de l’écran
- Les photos au grand-angle
- La qualité sonore
- L'autonomie et la vitesse de charge
- Plus cher que le modèle de l’an dernier (+100€)
- Appareils photo secondaires juste passables
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Six mois après la sortie des Xiaomi 12 et Xiaomi 12 Pro, le constructeur chinois remet le couvert avec ses traditionnelles versions « T ». Des smartphones à la fiche technique modernisée, même s’ils n’adoptent pas bêtement toutes les caractéristiques de leurs prédécesseurs. Tour d’horizon de ce que le Xiaomi 12T Pro a à nous offrir.
Prise en main réalisée sur un smartphone prêté par le constructeur. Test Labo effectué sur un exemplaire commercial.
Design et ergonomie
Il fallait s’y attendre : le Xiaomi 12T Pro reprend peu ou prou le design de son illustre modèle. Mais, bien entendu, quelques différences de taille s’invitent çà et là. À commencer par sa face avant qui, contrairement au Xiaomi 12 Pro, n’est plus incurvée.
Certains préfèrent, d’autres détestent. On vous laissera seuls juges. Toujours est-il qu’en termes de prise en main, le smartphone de Xiaomi est très confortable à l’usage. Son poids de 205 grammes se trouve selon nous exactement à la frontière entre un smartphone léger et un modèle trop lourd, et ses dimensions sont somme toute assez classiques sur le marché d’aujourd’hui (163,1×75,9×8,6 mm).
L’autre différence de taille se trouve à l’arrière. Outre l’adoption de nouveaux capteurs photo sur lesquels nous reviendrons en détail dans le chapitre dédié, on remarque que l’îlot d’appareils photo met cette fois à l’honneur un module carré (il était rond sur le 12 Pro). Un choix que l’on juge de notre côté un peu malheureux pour l’esthétique globale, mais qui ne choque pas outre mesure. Notez cependant que le nouveau capteur photo, plus volumineux, provoque une protubérance plus prononcée à l’arrière du smartphone.
Comme chaque année depuis quelques itérations, le smartphone s’équipe de deux grilles de haut-parleurs qui portent la griffe Harman-Kardon.
Enfin, côté durabilité, Xiaomi rate maladroitement le sans-faute en optant pour un verre Gorilla Glass 5 (le 12 Pro lui préférait le modèle Victus, plus résistant) et une certification IP53, qui ne garantit qu’une protection contre les éclaboussures et la poussière. On attend toujours mieux de la part du troisième plus gros constructeur de smartphones au monde.
L’écran
C’est nouveau : le 12T Pro présente un écran AMOLED d’un nouveau genre, baptisé CrystalRes par Xiaomi. Sa particularité ? Une définition un peu baroque, de 2 712×1 220 pixels, ce qui se traduit au vu de la diagonale de 6,7” par une densité de pixels de 446 ppp. On est donc au-delà du simple Full HD, mais en dessous du QHD+ que peut atteindre le Xiaomi 12 Pro.
Du reste, ce nouveau modèle dispose d’une fréquence de rafraîchissement maximum de 120 Hz, et d’un taux d’échantillonnage de 480 Hz pour des interactions tactiles plus réactives. La dalle est compatible Dolby Vision et HDR 10+, et le constructeur avance une luminosité maximum de l’ordre de 900 cd/m². Nous n’avons jamais souffert pour lire correctement l’écran en extérieur, mais le Labo mesure un chiffre bien inférieur dans son protocole.
Toutefois, les experts soulignent et saluent la très bonne colorimétrie de la dalle.
Comme d’habitude, l’écran renferme un capteur d’empreinte digitale idéalement placé, et par ailleurs réactif dans le déverrouillage du smartphone.
Qualité audio
Le partenariat qui lie Xiaomi à Harman-Kardon lui permet d’être régulièrement félicité pour la qualité du son de ses smartphones. À l’oreille, le couple de haut-parleurs nous a donné entière satisfaction, notamment en n’oubliant pas de restituer amplement certaines fréquences basses.
Les mesures du Labo sont un peu plus tièdes, mais démontrent toutefois de l’aisance du smartphone dans les haut-médiums, notamment à 4 kHz.
Performances et interface
Comme la majorité des smartphones Android de cette fin d’année, le Xiaomi 12T Pro adopte la dernière puce en date de Qualcomm, la Snapdragon 8+ Gen 1. Gravée en 4 nm, celle-ci a l’avantage par rapport à sa prédécesseure d’une bien meilleure efficience énergétique, qui se traduit par une batterie qui fond moins rapidement et une chauffe plus modérée dans des scénarios éprouvants pour le processeur.
Les quelques heures passées en compagnie du Xiaomi 12T Pro nous ont déjà rassuré sur les capacités du smartphone à délivrer une bonne expérience de navigation et des performances de jeu très convaincantes. On a néanmoins remarqué une chauffe inévitable après de longues minutes sur un jeu éprouvant graphiquement, mais le mobile n’a certainement pas à rougir face à un Samsung Galaxy S22 Ultra sur ce point.
Le Labo Fnac semble également très satisfait des performances délivrées par le mobile, qui tutoie presque la note maximale du barême !
Côté interface, le smartphone est livré avec Android 12 et la surcouche maison MIUI 13, un brin différente de ce que l’on a l’habitude de voir sur Android, au sens où l’influence d’Apple paraît plus prégnante. Cela se traduit par des menus divisés entre notifications et raccourcis, et par une page d’accueil qui fait le choix d’accumuler les applications (par défaut) plutôt que de les ranger dans l’habituel tiroir.
On regrette néanmoins que ce nouveau smartphone haut de gamme arrive avec autant d’applications préinstallées. Des logiciels que l’on peut désinstaller à sa guise, mais qui occupent par défaut de l’espace disque, en plus de récupérer des données personnelles sur les utilisateurs non avertis.
Pour ce nouveau modèle, Xiaomi promet trois mises à jour majeures d’Android (jusqu’à Android 15, donc) et quatre années de correctifs de sécurité. Un bon point, même si le constructeur reste derrière Samsung et Google qui offrent respectivement quatre et cinq ans de mises à jour majeures.
Communications
Le Xiaomi 12T Pro est compatible avec la 5G sub-6 GHz et le wifi 6. Pas de wifi 6e au programme, mais on n’en tiendra pas trop rigueur au constructeur ; rares sont ceux à avoir franchi le pas.
Les sondes du Labo Fnac laissent observer un modem très performant, à l’aise sur presque toutes les bandes de la 4G et des réseaux antérieurs. Le smartphone est bien entendu compatible 5G, et ses performances Bluetooth / wifi ne sont pas en reste, assurent les experts.
Photo et vidéo
L’une des grandes nouveautés du Xiaomi 12T Pro, c’est son adoption du capteur photo Samsung ISOCELL HP1. La particularité de ce capteur est qu’il est l’un des tout premiers sur le marché à offrir 200 mégapixels (1/1,22” ; ƒ/1,69). Un chiffre impressionnant, qui trouve son intérêt dans la possibilité pour le smartphone de ne plus limiter le pixels binning à des groupes de quatre pixels, mais de passer à 16 pixels.
Ainsi, les photos capturées par défaut avec le Xiaomi 12T Pro restent en 12 mégapixels, mais profitent de photosites de 2,56 µm contre 0,64 µm si l’on tient absolument à capturer en 200 mégapixels. Néanmoins, aucune trace du récent partenariat signé avec Leica, qui anime notamment le très impressionnant Xiaomi 12S Ultra – qui n’est pas sorti hors de Chine.
En résultent des images bien mieux exposées, aux détails fourmillants, et dont le bruit dans les zones sombres est réduit à peau de chagrin. Par conséquent, le Xiaomi 12T Pro est particulièrement adapté à la pratique de la photo nocturne, notamment grâce au mode dédié qui vient allonger le temps de pose. Heureusement, le module est également stabilisé pour éviter un flou de bouger qui est forcément à craindre dans ce genre de scénarios.
Dommage que ce si beau capteur principal soit tiré vers le bas par ses petits camarades qui n’ont clairement pas bénéficié du même soin de la part de Xiaomi. C’est notamment ce qui grève la note du Labo Fnac, qui pondère les performances des différents capteurs.
C’est l’une des tares historiques de la gamme « T » de Xiaomi : l’emphase est mise sur le grand-angle, au détriment des modules secondaires. Ici, on retrouve en effet un ultra grand-angle de 8 mégapixels (1/4.0″ ; ƒ/2,2) qui offre des clichés d’une qualité tout à fait honnête en pleine journée, sans toutefois nous sidérer par ses performances. Même constat pour le capteur macro qui complète ce trio (2 mégapixels ; 1/5.0″ ; ƒ/2,4) et qui, comme l’écrasante majorité de ses contemporains, est tout à fait oubliable.
En réalité, on regrette surtout de ne pas retrouver de téléobjectif sur un smartphone vendu 800 €. Bien sûr, la très haute résolution du grand-angle permet au 12T Pro de proposer un « zoom » numérique en rognant l’image. Mais la qualité est loin d’être aussi impressionnante qu’avec un capteur dédié. Dommage.
Enfin, à l’avant, un dernier capteur de 20 mégapixels referme ce chapitre (1/3,47″ ; ƒ/2,24), et offre une prestation honnête mais, une nouvelle fois, sans vraiment nous subjuguer.
En vidéo, le Xiaomi 12T Pro est capable de filmer en 8K à 24 images par seconde (sans stabilisation) ou en 4K à 60 images par seconde. Dans ce dernier mode, les résultats sont assez agréables, avec une belle plage dynamique et des couleurs à l’avenant.
Autonomie
Le Xiaomi 12T Pro fait des progrès sur l’autonomie grâce à plusieurs paramètres. D’abord, nous l’avons dit, son processeur est plus économe en énergie. Ensuite, la capacité de sa batterie passe à 5 000 mAh par rapport aux 4 600 mAh du 12 Pro. Un couple qui offre au Xiaomi 12T Pro une autonomie a priori tout ce qu’il y a de plus honorable, estimée empiriquement à une grosse journée d’utilisation. Enthousiaste, le Labo dévoile que ce nouveau modèle peut tenir jusqu’à 14 heures sur son protocole. Impressionnant d’endurance !
Enfin, le mobile adopte la charge à 120 W inaugurée il y a presque un an sur le Xiaomi 11T Pro et qui, depuis, s’est invitée dans le Redmi Note 11 Pro+ 5G. Sur le papier, le constructeur promet le chiffre impressionnant de 19 minutes pour recharger pleinement son smartphone. Dans les faits, nous nous situons davantage autour des 25 minutes si le mobile est totalement déchargé et éteint.
Pour conclure, toujours aucune trace de charge sans fil sur cette gamme de smartphones.
Conclusion
Plus cher que le modèle de l’an dernier, le Xiaomi 12T Pro a-t-il ce qu’il faut pour convaincre ? Pas si sûr. Ce nouveau modèle aligne, certes, les bons points et les gages de bonne foi (écran d’une meilleure définition, processeur plus rapide, appareil photo performant). Mais dans un monde où Xiaomi renouvelle son parc de smartphones tous les six mois, n’est-il pas plus pertinent d’attendre le début d’année afin de se positionner sur d’inévitables Xiaomi 13 ? Beaucoup de questions en suspens, concernant un produit au demeurant de très bonne composition. C’est vrai : le Xiaomi 12T Pro ne manque de rien et offre une prestation très séduisante. Si ce n’était pour des capteurs secondaires en retrait.