Test

Test du DJI Avata : un drone FPV compact et accessible aux débutants

25 août 2022
Par Pierre Crochart
Le DJI Avata en plein vol.
Le DJI Avata en plein vol. ©Pierre Crochart/L'Éclaireur

Le leader du marché des drones revient avec un second modèle FPV, bien décidé à démocratiser cette pratique ludique et accessible.

En résumé

Deuxième casque FPV développé par DJI, l’Avata est une franche réussite. Beaucoup plus compact et léger que le DJI FPV, il propose une expérience de vol sensationnelle, instantanée et très adaptée aux néophytes. Dommage qu’il manque à l’appel quelques fonctionnalités (photos en RAW, HDR) et que l’accès au mode de vol manuel soit réservé aux possesseurs d’une radiocommande en option. Du reste, l’Avata nous apparaît comme une formidable introduction à l’univers du drone en général, et du vol à la première personne en particulier.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Très facile à prendre en main
  • Pilotage ludique et instantané
  • Réglage de la dioptrie sur le casque
  • Des images sublimes
  • Des fonctions d'assistance et de sécurité nombreuses
  • Retour vidéo de bonne facture
  • 20 Go de stockage intégré dans le drone
Les moins
  • Impossible de prendre des photos en RAW
  • Prix assez élevé pour le kit complet
  • Mode manuel accessible uniquement avec le FPV Controller V2, optionnel
  • Drone assez bruyant en vol

Un peu plus d’un an après le lancement du DJI FPV, le fabricant chinois revient conquérant sur un marché qu’il a largement dynamisé : celui des drones pilotables à la première personne. La différence par rapport à un aéronef traditionnel ? Le DJI Avata se manœuvre avec un casque vissé sur la tête – à la manière d’un jeu vidéo en réalité virtuelle.

Beaucoup plus léger et, d’une certaine façon, plus abordable que le DJI FPV, l’Avata se présente comme un produit abouti, aussi adapté aux néophytes (tel que votre serviteur) qu’aux créateurs et créatrices de contenus exigeants.

Test réalisé sur un produit prêté par le constructeur. Images tournées lors d’un voyage de presse en Corse.

Notre test

Un drone adapté aux débutants

Avant toute chose, il nous faut préciser qu’en sus des diverses règlementations entourant l’utilisation d’un drone (que nous ne détaillerons pas ici, mais qui sont toutes disponibles sur le site du gouvernement), un modèle FPV nécessite forcément d’être accompagné. En effet, la législation impose au pilote d’avoir en permanence l’œil sur son engin. Or, le DJI Avata se pilotant avec un casque sur la tête, cela est impossible.

Une fois que l’on est en bonne compagnie et que les batteries sont pleines, il ne faut en revanche pas bien longtemps pour faire décoller le nouveau drone de DJI. Le constructeur nous a envoyé le bundle le plus complet, facturé 1 429 €, et qui comprend :

  • un drone DJI Avata
  • un casque DJI Goggles 2
  • un contrôleur de mouvements DJI
  • un kit de deux batteries additionnelles (facturé 249 €).
DJI Avata test
Tout ce beau monde rentre facilement dans un sac et pèse à peine un kilo.©Pierre Crochart/L'Éclaireur

Contrairement aux autres appareils de la marque, l’utilisation de l’application dédiée DJI Fly est accessoire. Tout est conçu pour fonctionner de concert, sans recourir à son smartphone. Il suffit d’allumer le drone, de connecter le casque à sa batterie dédiée et de mettre sous tension le joystick qui sert de contrôleur pour entamer un vol. Normalement, tout est déjà appairé en usine. Mais, en cas de problème, l’application citée plus haut permet de résoudre d’éventuels impairs.

Dans sa volonté d’être le plus instantané et le plus accessible possible, DJI dote l’Avata de protection pour ses quatre hélices. Eh oui, contrairement au modèle FPV de l’an dernier, celles-ci sont protégées par un tambour en plastique qui réduit grandement le risque de casse en cas de collision. Dans tous les cas, l’appareil est livré avec des pales de rechange, et davantage peuvent être acquises sur la boutique officielle.

DJI Avata test
Le DJI Avata est très compact.©Pierre Crochart/L'Éclaireur

Pour le reste, le DJI Avata est de conception plutôt sobre et paraît robuste. Léger (410 grammes seulement avec la batterie), il est surtout très compact (180x180x80 mm). Plus encore que le Mavic Mini 3 Pro, pourtant une référence en la matière. Des caractéristiques qui encouragent d’ailleurs les vols en intérieur pour les plus créatifs – mais attention à sécuriser les lieux en amont !

Qualité d’image au rendez-vous

Le DJI Avata fonctionne grâce à une batterie de 2 420 mAh qui lui octroie une autonomie maximum de 18 minutes. À titre de comparaison, le DJI FPV annonce 20 minutes, quand le Mini 3 Pro plafonne à 34 minutes. Pour la recharge, comptez un peu moins d’une heure pour récupérer 100 % d’autonomie.

La partie imagerie du Avata repose sur un capteur photo CMOS de 1/1.7” offrant 48 mégapixels. Il est surmonté d’une optique ultra grand-angle de 155° (équivalent 12,5 mm) ouvrant à ƒ/2.8. Une configuration récente, capable de filmer en 4K à 60 images par seconde, ou en 2,7K jusqu’à 120 images par seconde. Le débit est par ailleurs généreux, avec 150 Mb/s au maximum.

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L’appareil photo du DJI Avata.©Pierre Crochart/L'Éclaireur

En des termes plus clairs : les vidéos sont de toute beauté ! Même si la focale est fixe, la mise au point est absolument parfaite et le piqué exceptionnel sur toute la surface de l’image. On regrettera néanmoins l’absence de HDR, tout comme la stabilisation de l’objectif sur un seul axe. De vives bourrasques, ou a minima un vent important aura ainsi tendance à faire s’incliner la nacelle.

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Par grand vent, difficile de maintenir la nacelle droite.©Pierre Crochart/L'Éclaireur

L’Avata offre aux têtes brûlées l’occasion de se faire peur et de s’en souvenir. Avec une distance minimale de vol de 25 centimètres (maximum 5 km), il permet de capturer des images assez inédites pour ce genre d’appareil. Il y a aussi matière à voyager, puisque la distance maximum annoncée est de 11 kilomètres. Attention : on rappelle que nous sommes censés toujours pouvoir garder le drone à l’œil.

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L’Avata offre des images de toute beauté.©Pierre Crochart/L'Éclaireur

Par contre, carton rouge pour les photographes : le DJI Avata ne peut proposer que des images en JPG (4 000×3 000 pixels). Impossible de choisir une sortie en RAW. Une limite qui grevait déjà le DJI FPV, et que l’on retrouve de façon assez inexplicable sur ce modèle.

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Quel dommage de ne pas pouvoir shooter en RAW…©Pierre Crochart/L'Éclaireur

Comme nous l’expliquions en préambule, le DJI Avata transmet ses images directement au casque Goggles V2 grâce à une transmission radio brevetée (DJI O3+). Fort d’une latence faible et d’une image de haute qualité (du moins quand le débit se maintient à 50 Mb/s – distance maximum de 10 km), il permet de vivre une expérience de vol inoubliable. Très léger (290 grammes), le casque permet aussi de régler l’écart pupillaire ainsi que la dioptrie. Une énorme nouveauté par rapport au casque du DJI FPV ! Cela signifie que même les porteurs et porteuses de lunettes peuvent obtenir une image nette, sans avoir à conserver leur monture. L’image est par ailleurs en 1 920×1 080 pixels sur une fréquence de 100 Hz.

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Attention : le champ de vision très étendu de l’objectif fait apparaître les trains d’atterrissage lors des plans en plongée !©Pierre Crochart/L'Éclaireur

Comment se déroule un vol avec le DJI Avata ?

Une fois que le terrain est dégagé, que le casque est chaussé et que la télécommande est appairée, il suffit de faire décoller l’aéronef en laissant appuyé le bouton « Lock ». Ce faisant, l’Avata s’élève d’environ 1,2 mètre et se positionne en vol stationnaire. Un cercle blanc apparaît alors au centre de l’écran du casque et indique la direction. Ne reste plus qu’à presser la détente pour faire avancer la machine et profiter du vol.

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Ce que l’on voit depuis le casque Goggles V2.©Pierre Crochart/L'Éclaireur

Le pilotage du DJI Avata est enfantin. Quiconque a déjà joué à un jeu vidéo dans sa vie saura s’y prendre en quelques minutes. À la manière d’une manette de Wii, il suffit d’incliner son poignet pour faire partir le drone dans la direction souhaitée. Relâcher la gâchette fait immédiatement ralentir la machine, et un gros bouton « Brake » situé idéalement sous le pouce permet d’activer un freinage d’urgence. Ce même bouton permet par ailleurs de forcer le mode RTH (Return to Home, retour à la maison) qui va enclencher un pilotage automatique du drone vers son point de départ. Notez que le RTH s’active également tout seul en cas de batterie faible ou de transmission défaillante du retour vidéo. En d’autres termes : (presque) impossible de perdre son drone dans la brousse en se montrant trop aventureux.

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On n’a pas l’air bien malin, mais on prend beaucoup de plaisir !©Pierre Crochart/L'Éclaireur

Plusieurs modes de pilotage sont accessibles depuis la télécommande. N, pour normal, offre un pilotage standard, avec une vitesse limitée à 8 m/s (environ 27 km/h) et des déplacements souples. Sport est logiquement plus nerveux et débride la vitesse à 14 m/s (50 km/h), tout en offrant une plus grande réactivité aux mouvements de l’utilisateur. Un dernier mode, Manuel, est aussi disponible, mais nécessite l’utilisation du DJI FPV Controller 2 (149 €). Ce dernier débloque l’accès à l’intégralité des fonctionnalités du drone, et notamment à sa vitesse de pointe de 27 m/s (97 km/h).

Le contrôleur de mouvement DJI dispose aussi d’un interrupteur permettant d’incliner la nacelle de l’appareil photo pour varier les angles de vue (-80° à +65°) et d’un autre qui déclenche la prise de vue. En restant appuyé sur ce bouton, on passe du mode photo au mode vidéo. Les réglages d’exposition, l’activation ou la désactivation de la stabilisation (RockSteady et HorizonSteady) s’effectuent en revanche depuis le casque, grâce au panneau tactile situé à droite.

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Le pilotage est enfantin avec le contrôleur de mouvement DJI.©Pierre Crochart/L'Éclaireur

Une fois que la promenade est terminée, il suffit de suivre l’indicateur « H » (pour Home) qui est inscrit en permanence en surimpression sur les lentilles afin de retrouver son chemin. Pour se poser, on préférera soulever son casque une fois le drone suffisamment proche afin d’éviter d’être perturbé par le champ de vision extrêmement large. De plus, il est important de vérifier que le drone dispose d’une surface d’atterrissage suffisamment grande pour l’accueillir. Toutefois, la machine dispose de nombreux capteurs qui l’informent en temps réel sur les conditions du « tarmac ».

Les fonctionnalités de sécurité

Le DJI Avata est un drone conçu en partie pour les néophytes. À ce titre, il embarque quantité de technologies qui préviennent les dommages et évitent de se poser trop de questions avant de s’aventurer dans des lieux inconnus.

D’abord, nous l’avons dit, les hélices du drone sont protégées. Ensuite, divers capteurs lui permettent de détecter les obstacles, qu’ils soient sous lui lors de l’atterrissage ou face à lui. La manette dispose d’un bouton de frein d’urgence très réactif, ainsi qu’une fonction de retour au point de départ qui se déclenche automatiquement en cas de perte de signal ou de batterie faible.

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L’Avata peut retourner seul à son point de départ en cas de problème grâce au mode RTH.©Pierre Crochart/L'Éclaireur

Autre ajout notable : le DJI Avata dispose d’un mode « tortue » qui lui permet de se retourner automatiquement s’il se retrouve malencontreusement sur le dos.

Autant de mesures rassurantes pour les personnes peu habituées et qui contribuent à renforcer une expérience de vol voulue comme instantanée et sans prise de tête.

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Conclusion

Deuxième casque FPV développé par DJI, l’Avata est une franche réussite. Beaucoup plus compact et léger que le DJI FPV, il propose une expérience de vol sensationnelle, instantanée et très adaptée aux néophytes. Dommage qu’il manque à l’appel quelques fonctionnalités (photos en RAW, HDR) et que l’accès au mode de vol manuel soit réservé aux possesseurs d’une radiocommande en option. Du reste, l’Avata nous apparaît comme une formidable introduction à l’univers du drone en général, et du vol à la première personne en particulier.

Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste
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