Sélection

Musique des années 1990 : les meilleures (et les pires) chansons des nineties

21 mai 2025
Par Thomas Chouanière
Musique des années 1990 : les meilleures (et les pires) chansons des nineties

Aujourd’hui appréciées par les nostalgiques et les revivalistes, les années 1990 ont été une ère de transition pour la musique. La pop a vu s’amplifier le phénomène de starification des eighties, pendant que des genres comme le rap, l’electro ou le rock alternatif sont entrés dans les mœurs… De quoi nourrir dix ans de tubes, allant de « Vogue » et « Smells Like Teen Spirit » à « Baby One More Time ».

La pop des années 90 : des stars et encore des stars

Video Killed the Radio Star… En 1981, avec le lancement de MTV, la face des musiques populaires change à tout jamais : désormais, le vidéo-clip sera le principal vecteur pour assurer la promotion des artistes. Un phénomène qui se ressent dans l’incroyable succès rencontré par Michael Jackson, Madonna ou Prince, qui se confirme au début des nineties.

MJ, avec Dangerous (1991), provoque une nouvelle vague R&B que l’on retrouve aussi bien chez Whitney Houston, dont l’aura culmine en 1992 avec le film Bodyguard et l’inoubliable single I Will Always Love You, que chez Mariah Carey, dont le troisième album Music Box – avec ses singles Dreamlover et Hero – marque les esprits. 

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Si Prince continue, avec des albums comme Diamond and Pearls ou Love Symbol, à porter le groove au firmament, c’est Madonna qui donne le la pour toute la décennie. Inaugurant les années 1990 avec Vogue et les disques hédonistes I’m Breathless et Erotica, la diva quitte la new wave/electro-pop au fur et à mesure des années pour se rapprocher de producteurs avant-gardistes de la techno, tels William Orbit pour Ray of Light et Mirwais pour Music.

À l’instar de Céline Dion, dont le titre My Heart Will Go On couronne la chanson à voix des années 1990, Madonna se fait aussi diva vocale, le temps, là encore, d’une BO de film, avec le titre Don’t Cry for Me Argentina tiré d’Evita. À la fin de la décennie, elle adoubera deux nouvelles artistes comme ses dignes successeuses : Christina Aguilera (Genie in a Bottle) et surtout Britney Spears (Baby One More Time).

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Reprenant un concept né dans les années 1960 avec les girl groups de Phil Spector et les formations vocales signées par la Motown, les maisons de disques mettent en valeur de nouveaux girls et boys bands durant les nineties. Les garçons dominent d’abord, à la faveur du succès international des Backstreet Boys (I Want It That Way), puis de NSYNC (d’où émergera Justin Timberlake) ou de Take That (première formation de Robbie Williams), avant que les Spice Girls ne raflent la mise en 1996, avec Wannabe.

Égalitaire – c’est l’un des premiers girls bands sans leadeuse attitrée – et amorçant un certain empowerment féminin (qui sera plus visible dans les années 2000), la formation britannique sert de modèle à nombre d’autres formations, dont les Destiny’s Child côté R&B, All Saints ou Girls Aloud dans le versant pop.

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Le premier âge d’or du rap

Né à la fin des années 1970, le rap voit ses premiers grands noms (Public Enemy, Run DMC, Beastie Boys, N.W.A.) émerger dans la seconde moitié des années 1980. Mais c’est véritablement dans les nineties que le genre acquiert une crédibilité artistique et devient un phénomène commercial important.

Sur la côte Ouest, le producteur Dr. Dre lâche avec The Chronic une véritable bombe : il pousse à fond les curseurs du G-Funk, type d’instrumental groovy, poisseux et lascif, et fait de Snoop Dogg le MC majeur de la décennie. Il croisera également le chemin de Tupac Shakur, icône du gangsta rap, avant de révéler, à la fin de la décennie, un certain Eminem, white trash de Détroit.

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De l’autre côté des États-Unis, le rap se fait plus hardcore, avec des sons froids et horrifiques, typiques de l’ambiance sombre des quartiers populaires comme East New York. De véritables génies émergent : le duo Mobb Deep, les membres du Wu-Tang Clan (RZA, Method Man, GZA, Ol’ Dirty Bastard), puis Nas et Jay-Z.

Mais la grande star de New York est un martyr : The Notorious B.I.G.qui écrit son premier disque (Ready to Die) en prison, meurt assassiné au moment d’un clash entre côte Est et côte Ouest. Il aura contribué à la glorification des MC, poètes capables de défendre leurs textes à travers un flow reconnaissable.

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Sans se calquer sur les Américains, les rappeurs français des années 1990 ont eux aussi connu leur âge d’or. Mc Solaar valorise un rap virtuose et jazzy, où les calembours affluent (Caroline, Gangster moderne), tandis que Suprême NTM popularise le rap de Saint-Denis, ancré dans le réel et basé sur l’écriture profondément politique de Kool Shen (Qu’est-ce qu’on attend).

IAM, sextet marseillais influencé par les mythes égyptiens et l’Extrême-Orient, enquille les chefs-d’œuvre et culmine avec L’École du micro d’argent, sommet de l’écriture de Shurik’n et d’Akhenaton. La décennie verra aussi des formules originales triompher : Alliance Ethnik versant funky, Ministère A.M.E.R. et consorts (Doc Gynéco, Ärsenik, La Clinique) côté G-Funk et hardcore à la française, ou encore Manau, qui mêle samples de cornemuse/fiddle et hip-hop sur le disque Panique celtique, CD le plus vendu du rap français.

Des raves à la dance

L’invention de la techno et de la house dans les années 1980, puis le « Second Summer of Love » en 1988 et 1989 avec l’apparition des rave parties en Angleterre, oriente le début des années 1990 vers les sonorités électroniques. L’underground favorise les rencontres : Daft Punk, dont les premiers tubes Da Funk et Around the World seront des succès mondiaux, ou Cassius en France, constituent les duos de la décennie, aux côtés d’artistes solo pionniers comme Laurent Garnier. 

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Pour le grand public cependant, la musique électronique la plus accessible se nomme la dance. En 1995, on découvre en discothèque et sur M6 Beautiful Life d’Ace of Base, titre phare du mélange entre dance et pop, dont la décennie sera friande. Scatman, Cher sous autotune (Believe), Alice Deejay, Whigfield (surtout le samedi), les Vengaboys, Aqua et leur Barbie Girl, Eiffel 65, Kylie Minogue, Gigi d’Agostino, Corona, La Bouche…

Éphémères ou non, les artistes et projets qu’on a vite rangés sous le nom d’Eurodance (s’ils venaient d’Allemagne, de Scandinavie ou d’Italie) ont fait du boum-boum à refrain, entraînant une esthétique majeure des années précédant l’an 2000.

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Britpop, grunge, fusion et rock alternatif : les nineties déchaînées

Qu’on se trouve d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique, le rapport aux musiques à guitare varie durant les nineties. Aux États-Unis, la décennie est d’abord marquée par les groupes « fusion » (Red Hot Chili Peppers, Rage Against the Machine, Faith No More), qui mêlent groove et son heavy, avant que le rock alternatif sorte de l’underground où gravitaient Pixies et autres Sonic Youth.

Smells Like Teen Spirit, en 1991, fait connaître Nirvana (sur l’album Nevermind) et le désenchantement du grunge. Outre Kurt Cobain, de grands noms comme Billy Corgan (Smashing Pumpkins) ou Michael Stipe (R.E.M.) traduiront en musique toute la mélancolie de la génération X. Peu féminisé, le mouvement aura tout de même quelques égéries, dont la chanteuse folk canadienne Alanis Morissette, et Gwen Stefani, à l’époque chanteuse du groupe ska No Doubt.

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A contrario, la Grande-Bretagne et l’Irlande (à travers U2 qui continue son œuvre pop) vont retrouver leur superbe et valoriser des musiques à guitare hédoniste. Leur réponse au grunge ? La Britpop et les morceaux dansants et dandy de Blur (Girls & Boys, Parklife), les hymnes d’Oasis (Supersonic, Wonderwall) ou les perles ironiques de Pulp (Common People), génèrent un « patriotisme » musical chez nos voisins anglais salué par l’expression « Cool Britannia ».

Le mouvement s’essouffle à partir de 1997, avec l’album Urban Hymns de The Verve en chant du cygne, et le superbe disque Ok Computer de Radiohead en symbole d’une nouvelle ère. 

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Variété française : l’exception culturelle

Si Thierry Hazard inaugure les années 1990 avec un tube années 1980 que n’auraient renié ni Cookie Dingler ni Gérard Blanchard, Le Jerk, l’ère des vedettes éphémères des eighties se termine rapidement, en raison du succès de quelques stars sur le temps long. Avec Gainsbourg puis Lenny Kravitz, Vanessa Paradis se mue en artiste majeure, tandis que Patricia Kaas ou Mylène Farmer font preuve d’une longévité moins liée au diktat du top 50 qu’à leur profonde originalité.

Du côté des garçons, la Bruelmania s’empare de l’Hexagone dans le sillage de l’album Alors regarde sorti en 1989. Jean-Jacques Goldman s’associe de son côté à Carole Fredericks et Michael Jones, et fait rimer trio et succès : À nos actes manqués, premier succès d’une décennie durant laquelle il écrit aussi les tubesques Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion, Aïcha pour Khaled, et Si tu veux m’essayer de Florent Pagny…

Son seul « concurrent », Pascal Obispo, perce avec L’Île aux oiseaux en 1994, et compose Allumer le feu de Johnny Hallyday, Savoir aimer de Pagny et Zen de Zazie – cette dernière artiste étant l’un des emblèmes des années 1990. 

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Trente ans après, il est toujours étonnant de se rappeler qu’à cette époque, Indochine était dans une période de vache maigre, que De Palmas était quasiment considéré comme un one-hit-wonder (avec Sur la route. Que le funk de Sinclair (Si c’est bon comme ça) voisinait dans les charts avec les 2Be3 ou les G-Squad, qu’Ophélie Winter, Norma Ray ou Larusso ont importé le R&B « new jack swing » sur les radios FM hexagonales.

De Pow Wow à Matmatah en passant par Louise Attaque, Zebda ou Manu Chao (Clandestino est un best-seller de 1998), la scène francophone s’est nourrie de nombre d’influences durant cette décennie inventive et pour le moins éclectique.

Une époque qui fait aujourd’hui des émules chez les jeunes générations, notamment la Gen-Z, qui s’inspire largement du look et des musiques nineties. 

 

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Article rédigé par
Thomas Chouanière
Thomas Chouanière
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