True crimes, faits divers, justice… Les meilleurs documentaires criminels

O.J. : Made in America

Quand le fait divers rejoint la vie d’un des chouchous de l’Amérique, cela donne naissance à l’affaire O.J. Simpson, ou l’histoire d’une star du football américain accusée du meurtre de son ex-épouse et d’un ami de celle-ci. O.J. : Made in America, abordant à la fois le crime imputé et la procédure hors-norme qui en a découlé, déroule sur cinq épisodes la folie collective qui a entouré l’assassinat et le procès. Sorti également en version cinéma, le film a reçu l’Oscar du meilleur documentaire à sa sortie, en 2016, et reste comme l’un des plus intéressants pionniers du genre « true crime ».

Soupçons, la dernière chance

Avant d’être le réalisateur de Sambre, la série fictionnelle évoquant un violeur en série du nord de la France, Jean-Xavier de Lestrade s’est fait connaître par ses documentaires, des « polars du réel », revenant sur des affaires dans lesquelles la culpabilité des accusés était remise en cause. Soupçons, la dernière chance, figure dans la filmographie du cinéaste à ce titre : deuxième partie de son œuvre consacrée à l’affaire Peterson, ce copieux documentaire aborde le rebondissement qui a changé le destin d’un écrivain de polar accusé de l’assassinat de sa femme.

Corleone : le Parrain des parrains

Si le nom de Corleone évoque bien entendu la fameuse famille (fictive) de criminels décrite dans Le Parrain, il s’agit aussi de l’appellation d’une localité sicilienne où ont prospéré des mafieux bien réels, les Coleonesi. L’un d’entre eux, Salvatore Riina, fut longtemps l’homme le plus dangereux d’Europe, à la tête de la plus influente bande organisée d’Italie. C’est son histoire, son âge d’or et sa chute, qui nous est racontée dans Corleone : le Parrain des parrains, documentaire en deux parties qui montre les affranchis et parrains sous leur jour le plus sombre.

JFK l’enquête

Les faits divers médiatisés sont autant de supports à l’enquête individuelle. C’est sans doute avec l’assassinat du président Kennedy, dont les images ont fait le tour du monde, que ce phénomène a été le plus observé : malgré la version officielle, de nombreuses théories sur le mobile et l’hypothétique deuxième tireur ont circulé, parfois sur la foi seule de la conviction d’un quidam. Face à ce dossier complexe, Oliver Stone avait déjà réalisé une fiction, JFK. Il s’est replongé dans les nombreux documents déclassifiés pour donner de nouveaux éclaircissements sous forme de documentaire, avec JFK L’Enquête, vertigineuse plongée dans les nombreuses thèses qui nourrissent encore et toujours l’un des mystères du XXe siècle.

L’Affaire collective

Parmi les nombreuses variations autour de l’homicide, sa variante « involontaire » engendre bien souvent des enquêtes complexes. Dans L’Affaire Collective, la mort de 27 personnes lors de l’incendie d’une salle de concert en Roumanie entraîne une véritable plongée dans les affres du système de santé local. Le documentaire suit en effet la recherche de vérité menée par des journalistes, qui révèlent peu à peu les manquements politiques qui ont conduit certaines victimes à ne pas être soignées à temps. Quand le tueur est une administration, le « true crime » qui en narre les méfaits n’en est plus que saisissant.

Oradour-sur-Glane

Une tragédie historique n’est parfois rien d’autre qu’un sordide crime de masse. La tuerie d’Oradour-sur-Glane, en 1944, figure parmi les pages les plus sombres de l’histoire récente. Le documentaire Oradour revient sur cette journée apocalyptique où des soldats nazis tuèrent 642 civils innocents (dont 350 femmes et enfants) et incendièrent leur village. Ce drame d’une sauvagerie extrême est ici abordé du point de vue des survivants et revient sur la difficile transmission de la mémoire d’un des nombreux crimes contre l’Humanité perpétrés par les SS durant la Seconde guerre mondiale.

Ni juge ni soumise

Aux true crimes sont venus s’ajouter de truculents témoignages sur la vie de celles et ceux qui maintiennent l’institution judiciaire et se placent en rempart contre la délinquance et la criminalité. Ni juge ni soumise, portrait d’une magistrate belge haut en couleur, reste un joli moment du documentaire de création de ces dernières années, en montrant un personnage représentant la loi dans l’exercice de ses (parfois difficiles) fonctions.

Poulet Frites

Épisode de la série de documentaires Strip-tease (et « prequel » de Ni juge ni soumise), Poulet Frites relate un fait divers affreux en suivant l’enquête à partir d’une de ses preuves matérielles. En effet, sur une scène de crime relative à un assassinat, la police belge retrouve une frite, qui pourrait bien indiquer, par sa provenance, l’identité du tueur, ou innocenter le principal accusé. S’en suit une enquête, concrète et haletante, qui vient contredire les conclusions initiales, et renouvelle le polar documentaire d’une façon surprenante.

Toute la beauté et le sang versé

100 000 morts. C’est le triste bilan de la crise des opioïdes qui sévit aux États-Unis depuis deux décennies. Pour Nan Goldin, photographe et activiste féministe, les coupables sont identifiés, et doivent être combattus : sa lutte et ses actions sont au cœur du documentaire biographique Toute la beauté et le sang versé, qui revient sur des années de création et d’engagement au service du Beau et du Bien. Un film inspirant et terrifiant à la fois, lauréat du Lion d’or à la Mostra de Venise en 2022.

Faits divers

Il demeure l’un des plus grands documentaristes actuels (avec Wiseman et Wang Bing) et a très tôt voulu filmer, en employant les méthodes du cinéma direct, les institutions : Raymond Depardon a fort justement intitulé son film consacré à « Police-Secours » Faits divers, immersion dans une estafette de gardiens de la paix au début des années 1980. Derrière la fascination pour les rubriques des chiens écrasés, le photographe-documentariste remettait de l’humain dans la vision des petits délits (vols à la tire, menus trafics) et de la misère humaine, habituellement traités froidement par la presse.