Cette année fut un très grand cru en matière d’animation, prodigieuse pourrait-on dire puisque nous avons été témoins de beaucoup de raretés. Le premier film d’animation Super Mario Bros, le retour du maître Hayao Miyazaki après 10 ans d’absence et la nouvelle réalisation du nouveau maître Makoto Shinkai, le tout dans la même année ! Sans oublier les longs-métrages originaux. Une année belle et bien exceptionnelle comme le montre cette sélection.
Super Mario Bros
Second plus grand succès au box office de l’année, Super Mario Bros a fait le grand saut vers le grand écran. Un projet audacieux, car adapter le plus célèbre des plombiers n’est pas une tâche facile compte tenu de la notoriété mondiale du personnage. Le film nous plonge entièrement dans l’univers emblématique des jeux vidéo, avec ses champignons, ses balles canons, ses fleurs, ses tuyaux et toute une galerie de champignons Toad. Mario, accompagné de Luigi et de la célèbre princesse Peach, explore le monde du jeu tel que nous le connaissons et affronte le redoutable Bowser, tentant de s’emparer des autres Royaumes. Une intrigue des plus classiques, mais qui sert en réalité de support pour un voyage au cœur de l’univers de Mario. À l’image des jeux, le film est coloré, audacieux, avec des décors qui évoquent des souvenirs nostalgiques, y compris dans la bande son. Sur le plan technique, il est réalisé avec brio par le studio Illumination (Moi, moche et méchant , Les Minions). Il s’agit d’un film familial pour tous les publics, joueurs et non-joueurs, sans prendre de gros risques, mais parfois il est tout aussi bien de ne pas trop s’éloigner du cadre.
Spider-man Across The Spider-Verse
Suite du déjà culte Spider-Man Into the Spiderverse, ce nouveau long-métrage d’animation made in Sony repousse encore davantage les limites de l’animation. Alors qu’il vient de retrouver Gwen Stacy, Miles est propulsé dans le multivers où il rencontre une nouvelle équipe de Spider-Héros chargée de protéger l’existence du multivers face à une nouvelle menace. Outre l’animation absolument splendide du long-métrage, l’écriture des personnages est l’une des grandes qualités. Malgré l’abondance de nouveaux héros, l’ensemble reste digeste et compréhensible. Sans omettre le développement des différents protagonistes faisant de Spider-Man Across the Spider-Verse l’un des meilleurs films de super-héros de tous les temps.
Élémentaire
Nouvelle création des studios Pixar, Élémentaire se déroule à Elemental City, une métropole où coexistent les différents éléments de la terre : aquatiques, aériens, terrestres et flamboyants. Nous suivons l’histoire de Flam, une jeune fille qui cherche sa place au sein de cette société. Sa vie prend un tournant le jour où elle fait la rencontre de Flack, un être aquatique, avec qui elle vivra diverses aventures dans cette ville singulière. Bien que parfois comparé à une version Pixar de Zootopie, le film demeure néanmoins divertissant, émouvant et très plaisant à suivre, bénéficiant de l’animation impeccable caractéristique des films Pixar. Une histoire touchante qui saura séduire un large public.
Le Garçon et le Héron
Le maître Hayao Miyazaki fait un retour triomphal après plus de 11 ans d’absence depuis sa dernière réalisation avec Le Vent se lève. Mahito, un jeune garçon, perd sa mère dans un incendie lors du bombardement de Tokyo. L’année suivante, il déménage avec son père dans le manoir familial, où un héron particulièrement malicieux ne cesse de provoquer le jeune garçon. Déterminé à répondre à ses provocations, Mahito décide de le suivre, ce qui le conduit involontairement dans le royaume des morts. L’intrigue, dense et symboliquement riche, explore des thèmes chers à Miyazaki tels que le deuil, les traumatismes de guerre, le voyage initiatique, entourés d’onirisme, d’écologie et de folklore. Le film, habilement condensé en deux heures, n’est pas nécessairement accessible dès le premier visionnage, mais il pourrait bien être le dernier legs du cinéaste à la postérité. Avec les thèmes dominants de la mort et de l’héritage, Le Garçon et le Héron semble être une synthèse du travail de Miyazaki, exprimant une volonté manifeste d’encourager la création et la progression malgré l’absence de nos prédécesseurs. Dans l’ensemble, le film se classe déjà parmi les meilleures œuvres cinématographiques de l’année. Animé avec maestria dans les moindres détails, il laissera assurément un souvenir impérissable à de nombreux fans d’animation.
Suzume
Riche en animation japonaise, 2023 a vu le retour sur grand écran des deux maîtres nippons, Shinkai et Miyasaki. Sortie en début d’année, la nouvelle création de Makoto Shinkai intitulée Suzume semble incarner l’aboutissement d’une maîtrise acquise à travers ses deux précédent films, Your Name et Les Enfants du Temps. L’intrigue se concentre sur Suzume, une adolescente de 17 ans vivant dans une paisible ville de la région de Kyushu. Un jour, elle croise le chemin d’un jeune homme à la recherche d’une « porte ». Intriguée, elle décide de le suivre et découvre ainsi cette fameuse porte qui mène à un autre monde. Cependant, en l’ouvrant, elle libère des catastrophes sur Terre. Le film offre un magnifique voyage à travers le Japon, mettant en avant les thèmes de la maturité et de l’émancipation. Avec plus de 500 000 entrées en France et un succès encore plus marqué à l’international, Suzume s’élève aisément au niveau des deux précédents chefs-d’œuvre de Makoto Shinkai, et confirme encore davantage le statut qu’on lui attribue en tant qu’héritier de Miyazaki.
Ninja Turtle : Teenage Years
La licence emblématique des années 90, Les Tortues Ninja, fait un retour marquant dans un film d’animation des plus réussis avec Ninja Turtles Teenage Years. Le long-métrage nous plonge une fois de plus dans l’univers bien connu des célèbres tortues de New York. Après plusieurs années éloignées du monde des humains, les frères tortues reviennent dans la ville qui ne dort jamais, cherchant à y être acceptés grâce à leurs actes héroïques. Leur mission les conduit à s’attaquer à un important syndicat du crime. Avec un style graphique qui émule les dessins d’origine, le film s’impose probablement comme la meilleure adaptation cinématographique des Tortues Ninja. Une bande son réussie, une intrigue originale et une réalisation soignée… Tous les éléments sont réunis pour insuffler un nouvel élan à la franchise dans les années à venir.
Mars Express
Alors qu’il ne semblait être qu’un premier long de SF expérimental, Jérémie Perrin nous offre une véritable pépite de créativité et d’animation. Derrière ses allures de voyage Cyberpunk non dissimulées, se cache un récit nerveux et efficace. En l’an 2200, Aline Ruby, une détective privée, et Carlos Rivera, réplique androïde de son partenaire mort depuis cinq ans, sont envoyés sur Terre afin de capturer une redoutable hackeuse. Mais, arrivés sur Mars, celle-ci est remise en liberté, le mandat d’arrêt ayant disparu. Leur mission sera donc de la retrouver aussi vite que possible. Utopie marsienne, enquête, détectives et androïds… Tous les ingrédients sont réunis pour faire de Mars Express l’une des grandes références du cinéma d’animation français. Accompagné d’un casting vocal fournis, notamment avec Léa Drucker, Mathieu Amalric et Daniel Njo Lobé, ce film d’animation se hisse d’ores et déjà dans le haut du panier en matière d’animation.
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Le Grand Magasin
Adaptation du manga La concierge du grand magasin de Tsuchika Nishimura, Le Grand Magasin est un film réalisé par Yoshimi itazu et reprend la trame principale. Akino est l’apprentie concierge d’un grand magasin bien particulier : les clients y sont tous des animaux. Qu’ils soient petits ou grands, à poils ou à plumes, Akino travaille dur pour satisfaire toutes leurs demandes. Le Grand Magasin est un long-métrage empli d’humour et de tendresse qui saura plaire à tous les fan d’animation, japonaise ou non. Après Suzume de Shinkai et le retour de Miyazaki, le film de Itazu a le mérite de proposer un récit simple et accessible à tous, loin de l’énigmatique ou du symbolique. La fin de l’année se dote ainsi d’une ravissante proposition qui séduira un large public.
Miraculous
Nouvelle production franco-canadienne, Miraculous, le film, réalisé et co-écrit par Jérémy Zag, est une adaptation de Miraculous, la série télévisée du même nom diffusée depuis 2015. À Paris, les jeunes Marinette et Adrien endossent les costumes des super-héros Ladybug et Chat Noir. En plus des défis quotidiens de leur vie normale, ils s’efforcent de devenir de véritables défenseurs. Ils doivent faire face au Papillon, déterminé à semer le chaos pour détruire le monde entier en s’emparant des Miraculous de Ladybug et Chat Noir. Avec un budget conséquent de 80 millions d’euros, faisant de lui le second film français le plus cher de l’histoire, Miraculous offre une animation plus que satisfaisante, mettant en avant un Paris plus resplendissant que jamais. Espérons que le public, qu’il soit fan de la série ou non, réponde présent afin d’assurer le succès attendu de ce long-métrage.
Marcel le coquillage (avec ses chaussures)
Un adorable petit coquillage du nom de Marcel vit en compagnie de sa grand-mère Connie, isolés du reste de leur communauté depuis leur séparation. Leur vie tranquille prend un tournant lorsqu’un réalisateur de documentaire les découvre. Une vidéo de Marcel et Connie est alors partagée en ligne, suscitant un engouement viral qui offre à Marcel une chance de retrouver sa famille. Avec son curieux récit et sa fusion entre animation et prise de vue réelle, Marcel le coquillage (avec ses chaussures) présente de nombreuses qualités qui touchent en plein cœur. À la fois amusant et émouvant, le long-métrage oscille habilement entre le comique et le mélancolique, suscitant une empathie difficile à ignorer face à son histoire.
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