La plupart des attractions des parcs Disneyland sont des adaptations de films estampillés par la firme aux oreilles de Mickey. Mais il y a quelques exceptions : celles qui, à l’inverse, donnent à Hollywood des idées de longs-métrages. À l’image du Manoir hanté, sur nos écrans le 26 juillet et toujours visible à Disneyland Paris.
Les pirates ouvrent la voie
Hollywood n’est jamais à court d’idées. Même si parfois les studios en viennent à puiser dans ce qui pourrait sembler improbable : des attractions Disney. Après tout, si le géant de l’entertainment américain a réussi à faire des manèges impressionnants à partir de ses plus grands dessins animés et de quelques autres films (de Star Wars à Chérie, j’ai rétréci les gosses, en passant par Indiana Jones), le contraire peut aussi être de mise. D’autant plus que Disney met en général les petits plats dans les grands en termes de narration, de décors et d’effets spéciaux, conférant à ses attractions une dimension cinématographique.
C’est Pirates des Caraïbes qui a ouvert le bal en 2003, s’inspirant de l’attraction du même nom installée pour la première fois au parc Disneyland d’Anaheim en Californie, en 1967. Entre chutes d’eau et personnages en animatronique, le parcours aquatique est rythmé au son de la chanson Yo Ho (A Pirate’s Life For Me) de George Bruns et rappelle le film L’Île au trésor de Byron Haskin. De cette attraction phare, une histoire voit le jour dans les années 1990, celle du pirate maudit Jack Sparrow, sans foi ni loi, excentrique et alcoolique, en proie au surnaturel. Gore Verbinski est choisi pour la réalisation et le casting est composé d’un Johnny Depp surinvesti, parvenant à imposer ses choix pour son personnage, ainsi que d’Orlando Bloom, devenu une star depuis Le Seigneur des anneaux, Keira Knightley et Geoffrey Rush, en grand méchant. Avec le succès que l’on sait : Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl bat des records au box-office et devient une franchise.
Un succès qui en appelle d’autres ?
En cinq films, de 2003 à 2017, Pirates des Caraïbes a engrangé plus de 4,5 milliards de dollars à travers le monde. Et d’autres films ont été commandés depuis. Le succès fut tel que cela a donné à Disney, l’envie d’adapter d’autres de ses attractions. Même si cela ne s’est pas toujours montré gage de réussite. En 2003, Le Manoir hanté et les 999 fantômes, issu de la fameuse Haunted Mansion des parcs Disney (un croisement entre la maison de la Famille Addams et celle de Norman Bates), porté par Eddie Murphy, se révèle un échec cuisant. Plus près de nous, Jungle Cruise, sorti en 2021, parvient à s’en sortir davantage. Si son attraction est inconnue au bataillon en France, elle reste populaire aux États-Unis. Elle propose de se promener sur les rives des plus grandes rivières du monde, du Nil au Mékong. Pour le film de Jaume Collet-Serra, elle devient le théâtre d’une aventure à la Indiana Jones. À son bord, Dwayne Johnson et Emily Blunt, pour une croisière pendant la Première Guerre mondiale, loin d’être un long fleuve tranquille. Le film dépasse les 115 millions de dollars de recettes au box-office américain et rouvre le champ des possibles pour d’autres attractions Disney ne demandant qu’à être adaptées.
Le Manoir hanté, avec notamment Danny DeVito, Owen Wilson, Jared Leto et Jamie Lee Curtis, s’apprête à faire frissonner les salles de cinéma cet été. On parle aussi d’une version ciné d’It’s a small world (le monde des poupées chantantes au refrain entêtant) et d’un retour de La Tour de la Terreur (après un téléfilm peu glorieux) par Taïka Waititi avec Scarlett Johansson, prévu pour 2025. D’ici là, les Pirates des Caraïbes auront peut-être déjà repris du service…