Ce mois de février marque la sortie du nouvel album de Pink, Trustfall. Un neuvième opus qui confirme la place à part de la chanteuse américaine : engagée, lucide, et toujours ardente, l’interprète n’a rien perdu de sa hargne au fil des ans. Retour sur une carrière exemplaire en dix chansons.
There You Go (2000)
Ne pas faire comme les autres : tel semble avoir été le mot d’ordre de Pink (ou « P!nk ») dès ses débuts. Signée dans deux girl bands à la fin des années 1990, la jeune femme s’émancipe de la logique de groupe. Sur son premier album, Can’t Take Me Home, elle arrive à synthétiser les deux grands courants d’alors, le R&B de J.Lo et des Destiny’s Child et la pop adolescente de Britney Spears et de Christina Aguilera. Avec There You Go, son premier single en solo, elle confirme la pertinence de ses choix. À la fois rap et mélodieux, ce morceau inaugure une première partie de carrière qui la verra tutoyer rapidement le succès.
Get The Party Started (2001)
Au début des années 2000, Linda Perry, ancienne chanteuse des 4 Non Blondes, devient autrice-compositrice pour de jeunes interprètes. Pink choisit ainsi l’une de ses créations, Get The Party Started, comme single pour son deuxième album. Ce titre rock et festif devient rapidement un tube international. Missundaztood, dont il est extrait, réalise ainsi un énorme succès, et installe Pink comme l’une des artistes les plus en vue de sa génération.
Family Portrait (2001)
Accompagnée du claviériste de The Roots et producteur Scott Storch, Pink écrit un véritable hymne générationnel en 2001 avec Family Portrait, quatrième single de Missundaztood. La chanson évoque les difficultés d’un couple de parents à travers le regard de son enfant. Mélodie mélancolie, chœurs, paroles émouvantes… Tout concourt dans ce hit à émouvoir l’auditeur. Pour de nombreux adolescents de l’époque, notamment aux États-Unis, c’est une œuvre à laquelle se raccrocher durant une phase de divorce subie : Family Portrait installe ainsi Pink parmi les idoles de la pop réfléchie.
Trouble (2003)
Cigarette aux lèvres, bustier en cuir sur le torse, voilette au visage : telle est l’image que Pink se donne sur le premier single de son troisième album (Try This), Trouble. Résolument rock (la chanson est originellement une chute de studio du groupe punk Rancid), ce titre est transformé par la voix rauque à souhait de Pink, qui se livre là un bel exercice de style, après la pop de ses débuts.
Who Knew (2006)
Pour son quatrième album, I’m not Dead, Pink prend un petit break, le temps d’écrire des chansons et de convoler en juste noce avec son compagnon Carey Hart. Who Knew, deuxième single de l’album, est composé avec deux éminents faiseurs de tubes, Max Martin et Dr. Luke. Classique instantané dans le genre pop-rock, la chanson évoque l’amour de manière assez réfléchie dans ses paroles. Un contenu textuel devenu marque de fabrique chez l’artiste.
So What (2008)
Après avoir publié près de sept singles pour I’m not Dead, dont la diatribe anti-Bush Dear Mr. President, Pink se remet aussitôt à l’ouvrage pour produire Funhouse. Un album marqué par sa séparation (temporaire) avec Carey Hart, et dont elle explique les tenants et les aboutissants avec son tube So What. Avec son hook mélodique inoubliable, cette chanson appartient aux tubes préférés des fans de la chanteuse, par son ironie mordante et son efficacité pop-rock.
Just Give Me A Reason feat Nate Ruess (2012)
En 2011, après la naissance de son premier enfant, Pink revient à la grande pop à l’occasion de son duo Just Give Me A Reason, avec Nate Ruess. Chanson de la « maturité », le single symbolise bien l’album The Truth About Love, dont le thème principal – l’amour – est décliné à travers de nombreuses formes, et qui accueille des invités de marque comme Lily Allen ou Eminem.
What About Us (2017)
Pour Beautiful Trauma, Pink se mue en égérie politique : dès What About Us, elle aborde frontalement la situation de l’Amérique. Quelques mois après l’élection de Donald Trump, la chanson trouve un certain écho auprès des démocrates. Musicalement, le titre témoigne d’une évolution de toute la pop mondiale à l’époque : exit les guitares, place aux synthés. Comme bien d’autres alors, Pink s’adonne à l’électropop avec réussite.
Walk Me Home (2019)
Retrouvant Nate Ruess sept ans après Just Give Me A Reason, Pink livrait avec Walk Me Home un nouvel hymne. Mêlant l’influence du folk enveloppant façon Lumineers ou Mumford & Sons avec son aptitude vocale habituelle, l’artiste défendait là son album Hurts 2B Human, qui, dans la lignée des précédents, s’avérait un bel exemple de pop des années 2010, aux influences variées.
TRUSTFALL (2023)
L’année passée, Pink refaisait parler d’elle à l’occasion de la sortie d’Irrelevant, un titre engagé, dénonçant l’interdiction de l’avortement prononcée par la Cour Suprême américaine. Dans la foulée de ce titre, elle annonçait un album des plus personnels, Trustfall, marqué par la mort de son père et par les conséquences de la pandémie sur sa famille. Pour porter le tout, le single Trustfall, à propos de la confiance en soi, représente l’évolution stylistique de Pink, qui n’a jamais cherché à être à la mode tout au long de ses deux décennies de carrière.
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