D’abord sacré roi de la comédie, Jean Dujardin alterne désormais avec des drames puissants, à l’instar de Novembre de Cédric Jimenez, actuellement au cinéma. Seul acteur français à avoir remporté un Oscar, Jean Dujardin est devenu la figure de proue d’un septième art à l’hexagonale, entre humour et glamour.
Le Convoyeur (2004)
Au risque de désarçonner le public alors que sa carrière cinématographique est encore jeune et dopée à la gaudriole, Jean Dujardin accepte l’un des rôles principaux du polar Le Convoyeur. Un film de braquage bourré de testostérone, avec également Albert Dupontel et François Berléand, qui parvient à rivaliser avec ses homologues américains par son énergie du désespoir et sa violence esthétique. Guy Ritchie en fera un remake en 2019 avec Jason Statham, Un homme en colère. Une autre ambiance.
Brice de Nice (2005)
C’était un des personnages de sketch créés par Jean Dujardin et présentés lors de Graines de stars où il fut révélé. Brice, jeune surfeur rentier ne sachant pas surfer, vivant de fêtes et de visionnages de Point Break, passe son temps à casser les autres et à attendre la vague du siècle. Jusqu’à ce que sa petite vie tranquille soit totalement chamboulée… Brice de Nice, comédie totalement déjantée qui permet de voir la vie en jaune, a bénéficié d’une suite en 2016 qui farte un peu moins, Brice 3.
Trilogie OSS 117 (2006-2021)
Jean Dujardin misanthrope, misogyne, homosexuel refoulé et raciste ? Cela fait beaucoup pour une seule et même personne. Heureusement, c’est pour de rire. En incarnant l’espion so frenchy Hubert Bonisseur de La Bath, alias l’agent OSS 117, il amuse à ses dépens et reprend les codes des années 1950 et 1960 chez Michel Hazanavicius, puis des années 1980 dans le troisième volet signé Nicolas Bedos. Des parodies de films d’espionnage devenues cultes, qui brillent de mille feux après un bon coup de polish.
Le Bruit des glaçons (2010)
Il n’est pas toujours aisé de se glisser dans l’univers et le langage de Bertrand Blier. Mais Dujardin et Dupontel y parviennent avec une certaine aisance dans Le Bruit des glaçons. Une comédie noire et cynique dans laquelle un écrivain alcoolique et dépressif, apprend qu’il est atteint d’un cancer. Ce dernier va se matérialiser sous la forme d’un humain qui ne le lâche pas d’une semelle. Le film est un succès critique et public et donne à voir un Dujardin plus sombre et mature.
The Artist (2011)
Le film de la consécration internationale. The Artist de Michel Hazanavicius avait pourtant tout de la vraie fausse bonne idée : tourner un film en noir et blanc et en muet, pour témoigner de la chute d’une star des années 1920 au moment de l’apparition du cinéma parlant. Dujardin y livre une performance éblouissante et remportera le Prix d’interprétation masculine à Cannes et l’Oscar du meilleur acteur. Un doublé inédit à ce jour pour un comédien français. Jean Dujardin n’a pas pour autant décidé de mener une carrière internationale, en dépit de quelques apparitions chez Scorsese et George Clooney.
Möbius (2013)
Jean Dujardin affectionne de délaisser régulièrement la comédie qui l’a fait connaître, pour s’essayer avec succès, à des genres différents. Dans Möbius d’Éric Rochant, il incarne un officier des services secrets russes envoyé à Monaco pour une nouvelle mission. Qui va évidemment mal tourner. Dujardin y donne la réplique à Cécile de France et Tim Roth et s’est inspiré de l’impassibilité de Ryan Gosling dans Drive, afin de travailler son rôle.
Un homme à la hauteur (2016)
Quand Jean Dujardin se lance dans une comédie romantique, il ne fait rien comme personne, puisqu’il s’impose un défi de taille : celui de jouer un homme ne mesurant qu’1m36 et s’éprenant de Virginie Efira. L’amour pourra-t-il être plus fort que les différences ? Un homme à la hauteur est le remake d’un film argentin dont le scénario a tellement plu à Dujardin qu’il a accepté, moins de 24 heures après l’avoir lu, d’interpréter ce personnage avec tous les défis techniques que cela engendre.
J’accuse (2019)
Si J’accuse a fait polémique lors de sa sortie, ce n’est nullement à cause de son sujet (l’Affaire Dreyfus et le combat mené pour la libération du capitaine Alfred Dreyfus) ni de son casting (Jean Dujardin est au paroxysme de son sérieux en commandant Picquart en quête de vérité), mais à cause de son réalisateur, Roman Polanski. En demeure toutefois un film nécessaire et une nouvelle preuve de l’innocence d’un homme à la vie sacrifiée à cause de sa religion.
Présidents (2021)
Nicolas et François, deux ex-présidents de la République à la retraite, s’associent pour se présenter ensemble à nouveau. Toute ressemblance avec des présidents de la République existant réellement n’est presque pas fortuite. Dans Présidents, Anne Fontaine dirige avec joie Jean Dujardin en simili Sarkozy bourré de tics et Grégory Gadebois en Hollande faussement placide. Une farce politique vacharde qui reste, pour le moment, à l’état de fiction.
Novembre (2022)
Après La French, Jean Dujardin retrouve le cinéma nerveux et documenté de Cédric Jimenez pour Novembre. Une plongée au sein de la brigade anti-terrorisme, après les attentats du 13 novembre 2015. Une virée en enfer réaliste et musclée, dans laquelle Sandrine Kiberlain, Anaïs Demoustier et Jérémie Renier ont également répondu présents. Dujardin y livre une prestation particulièrement habitée..
