Il a explosé les codes du cinéma d’action, a fait chanter et danser des manchots, a décapé la vision des sorcières et djinns… L’australien George Miller est sans doute l’un des réalisateurs les plus versatiles d’aujourd’hui, doté d’un sens visuel sans égal. A l’occasion de la sortie de Trois mille ans à t’attendre, retour sur les meilleurs films de George Miller.
Mad Max 2
Après avoir secoué les festivals par ses courts métrages empreints d’une violence inédite et passé le baptême du feu avec Mad Max, son premier film devenu depuis franchise : George Miller gagne ses galons de maître du cinéma d’action. Il le doit au sequel Mad Max 2 : le défi où il retrouve Mel Gibson. Sur une trame classique très western (le mutique Max aide des colons harcelés par de violents bandits), George Miller développe des séquences d’action hallucinantes, popularise le post-apo punk et célèbre les antihéros à l’humanité cachée. Film culte, suite surpassant l’original, Mad Max 2 est un avatar en or massif de son genre.
La Quatrième Dimension, le film
Steven Spielberg, Joe Dante, John Landis, George Miller sont parmi les plus grands cinéastes 80’s et fans absolus de la série La Quatrième Dimension, anthologie de 1959 qui a changé à jamais l’écriture sérielle. Les quatre font équipe pour La Quatrième Dimension, le film, métrage à sketches rebootant 4 histoires de ce pilier de la culture audiovisuelle américaine. Le segment réalisé par Miller, « Cauchemar à 20000 pieds », est de loin le plus abouti. Dans cette histoire où un homme peut-être fou tente de prévenir les voyageurs d’un avion qu’un monstre a pris place à bord, George Miller distille un suspense et une terreur pure par la seule force d’une mise en scène toute en suggestion. Une masterclass de cinéma.
Pour en savoir plus : La Quatrième Dimension : le premier chef-d’œuvre des séries SF
Les Sorcières d’Eastwick
Adaptant un roman satirique de John Updike, le scénariste Michael Cristofer se livre avec Les Sorcières d’Eastwick à une mutine déconstruction de la figure de la sorcière. Lorsqu’un homme aussi suave que mystérieux fait réaliser à 3 femmes qu’elles sont des sorcières, ces dernières vont devoir gérer ce cadeau empoisonné. Jouant du contraste entre une esthétique enténébrée et une comédie incisive, George Miller retourne le film fantastique par une vision ironique et parfois très cartoon, à laquelle il est difficile de résister.
Babe, le cochon dans la ville
Le premier volet co-écrit et produit par George Miller a été un tabac, Hollywood rempile donc avec Babe, le cochon dans la ville, sequel cette fois réalisé par Miller. La ferme Hoggett périclite et la maîtresse de maison doit se lancer dans un nouveau concours de cochons dans l’espoir que Babe, son cochon berger, remporte l’argent de la récompense. Cette suite de poids reprend la recette originale de comédie familiale bon enfant, à la mise en scène enjouée et vive. Fraîchement reçu à sa sortie, il a depuis été réhabilité.
Happy Feet
Comment trouver une nana quand on est le seul manchot qui ne sait pas chanter ? On séduit avec des claquettes pardi ! De ce pitch absurde, George Miller tire Happy Feet, comédie musicale juke-box qui épice son voyage du héros classique par une rafraîchissante bonne humeur et des chansons iconiques. Une farandole de gaieté qui montre au passage l’aisance du cinéaste dans l’animation.
Mad Max Fury Road
Max et Furiosa, deux individus à la marge, font équipe pour détruire une dictature contrôlant l’eau, ressource rare dans le monde post-apo de la franchise. Impitoyable mise à l’amende des blockbusters classiques, Mad Max Fury Road demeure un des plus grands chefs-d’oeuvre du cinéma d’action. Ce quatrième volet des aventures de Mad Max pousse tous les leviers de l’octane pure, avec un carnaval punk-métal enflammé de bagarres, de poursuites, de caméra virtuose. Un triomphe de réalisation, de montage et de chorégraphie chapeauté par un George Miller au zénith de son talent. Mais Mad Max Fury Road marque aussi la naissance de Furiosa, l’un des plus iconiques personnages féminins de ce siècle, incarnée avec panache par Charlize Theron. Peut-être le sommet de l’art de Miller.
Notre portrait de Furiosa : La femme d’action icône féministe
Trois mille ans à t’attendre
Une intellectuelle libère par accident un Djinn qui lui propose 3 vœux. Ce qui aurait pu être un conte fantastique vire très vite à l’échange philosophique illustré par d’étonnantes histoires. Trois mille ans à t’attendre voit le retour de George Miller au fantastique. Ce film d’auteur généreusement budgété tire le meilleur parti du duo de choc Tilda Swinton–Idris Elba, tout en se montrant gourmand en prouesses visuelles dont Miller a le secret.
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