Allez hop ! Comme chaque année en septembre, c’est inévitablement la rentrée. Fini le « farniente », c’est l’inévitable retour aux affaires. Sous l’étiquette paresseuse de « rock », on vous propose un cocktail d’albums qui flirte avec le blues, la pop, la soul, le folk… Parus discrètement cet été ou annoncés pour les jours qui arrivent, il est temps de se refaire une santé et de repartir du bon pied.
La rentrée est là. On remise les valises, on soigne nos coups de soleil et notre spleen, on développe nos photos et on se remet au boulot. Le tourbillon de la rentrée va une fois encore nous happer, donc autant s’y préparer avec une bande-son bien nourrie et bien fournie en nouveautés. Sous l’étiquette raccourcie de « rock », on vous propose un cocktail d’albums qui flirte avec le blues, la soul, le folk, le funk… Laissez derrière vous les tubes de l’été, la rentrée c’est le bon moment pour se refaire une santé musicale et repartir du bon pied.
Paru discrètement pendant l’été ou annoncé avec plus ou moins de relais médiatique pour les jours qui arrivent, voici un petit panier de saison non exhaustif mais toujours goutu. Valeurs sûres que vous risquez d’entendre un peu partout ou sorties plus modestes mais pas moins intéressantes, mesdames, messieurs, faites vos jeux !
Liam Gallagher/Knebworth 22
Superbe captation que ce live enregistré devant presque 200 000 personnes ! Si l’Oasis est à sec, le frangin Gallagher qui est désormais solo depuis presque 15 ans reste toujours bien accompagné. Pour cet enregistrement intense capturé pendant l’édition 2022 du célèbre festival anglais, Liam Gallagher déroule un programme que les fans de brit’pop connaissent par cœur. Artillerie lourde de circonstance (plus d’une quinzaine de musiciens sur scène), des tubes de la grande époque (Wonderwall, Cigarettes & Alcohol, Roll It Over, Rock’n’Roll Star…) et des compositions de l’ère post-Oasis.
Durry/Suburban Legend
Avec leurs looks mi-geek, mi-skateur, mi-ado tardif, ce duo frère/sœur originaire du Minnesota reflète typiquement l’esprit de ces combo indie-rock/college band qui pullulaient dans les années 90. Des lignes mélodiques taillées sur des guitares brillantes ou bruyantes selon. Des textes sarcastiques et moqueurs sur leurs pairs de la middle-class américaine et le vide culturel de ces banlieues périurbaines. Une rythmique simple et efficace entre pop et punk et des vidéos bien emballés qui semblent sortir d’une VHS “Best Of MTV”. Du type de celles que vous auriez pu retrouver au fond du placard de l’ancienne chambre de votre grand frère qui ne jurait que par Weezer et The Presidents Of The United States of America. On laisse défiler l’album et sans que l’on s’en aperçoive, c’est la contagion. Durry vient de sortir son 1er album, Suburban Legend et c’est à ne pas louper.
The Hives/The Death Or Randy Fitzimmons
Et pour une rentrée pleine de vibrations rock’n’roll tendance punky, c’est avec le célèbre combo suédois qu’il faudra reprendre son bâton de pèlerin et se jeter dans l’arène… Ou dans le pogo général. A la recherche du riff parfait, d’un break impeccable et d’un refrain à chanter en cœur en sautant dans tous les sens, The Hives maitrise tout ça à la perfection depuis le milieu des années 90. Une époque où une certaine relecture du rock garage des glorieuses sixties (The Sonics en tête) ont permis de se reconnecter avec le souffle simple et direct du rock’n’roll. Si ces drôles d’énergumènes en costards nous ont fait attendre 11 ans depuis leur dernier album, on se pose des questions sur le titre de ce dernier opus comme ce single ci-dessous à écouter fort, très fort. Serait-ce leur ultimo ? Mystère.
Bombino/Sahel
Rock touareg ? Blues du désert ? Sahel grooves ? Peu importe le nom pourvu qu’il y ait l’esprit. Omara « Bombino » Moktar publie un 6ème album qui loin de s’ensabler dans un genre musical parfois folklorisé, vise encore une fois dans le mille. Tournoyantes guitares saturées capable de mettre en transe n’importe quel fan d’Hendrix ou de Jimmy Page. Une rythmique basse/batterie métronomique donnant une irrésistible envie de taper du pied et des main. Son nouvel album sobrement intitulé Sahel confirme encore une fois les capacités fédératrices et entrainantes de ce rockeur enturbanné originaire d’un coin du monde (le Niger) ou l’excellence de sa musique devrait pourtant apaiser les hommes. Sans pour autant mettre sous le tapis certaines réalités sociales et géopolitiques, troquons-donc les fusils contre les vinyles de Bombino.
Robert Finley/Black Bayou
Je vous en causais récemment à l’occasion de la sortie d’un album autour du blues produit par Dan”Black Keys” Auerbach (Tell Everybody…), voici donc de quoi passer non seulement la rentrée, mais l’automne et l’hiver au chaud avec Black Bayou, le nouvel album de Robert Finley. Ce jeune chanteur de 69 ans natif de Louisiane a été découvert il y a seulement quelques années par la trop méconnue Music maker – Relief foundation qui œuvre depuis 25 ans pour la reconnaissance de musiciens que le système a laissés sur le bas-côté du succes. Hier cantonné à des petits clubs locaux, payé au chapeau, le charismatique Robert Finley tourne aujourd’hui dans le monde entier et s’entoure de musiciens de session des plus talentueux. Il n’est donc jamais trop tard pour finir en haut de l’affiche et en couverture des magazines. Une incomparable voix soul sur un accompagnement solide et groovy qui oscille entre folk, rock, blues et swamp rock. Papy fait de la résistance et ça lui va bien.
Lalalar/En Kötü Iyi Olur
Alors que la vague neo-retro-psyche-turque n’en finit pas de grossir et de convertir des troupes qui hier n’avaient que peu d’enthousiasme pour le rock anatolien des années 70 et son lot de chanteurs aux extravagantes moustaches. Altın Gün se fait inviter à Rock En Scène, les vinyles d’Erkin Koray qui se revendent à prix d’or et voici que débarquent les stambouliotes de Lalalar avec un deuxième album, En Kötü Iyi Olur. Un groupe qui pourraient bien suivre le même chemin tant leur musique possèdent les éléments pour remporter un franc succès auprès d’un public rock. Chant en turc, guitares acides sur fond de post-punk & d’electro-rock calibré pour mettre les dancefloors en feu. C’est d’ailleurs sur l’excellent petit label suisse Bongo Joe records (responsable des 1er singles d’Altin Gun justement) que Lalalar publie ses albums. Plus qu’un signe, un gage.
Deeper/Careful
Second disque d’un groupe originaire de Chicago, Deeper creuse profond dans ces influences early eighties qui font mouche ces derniers temps dans les productions actuelles. Le quartet peaufine depuis maintenant une grosse poignée d’année un son exigeant qui semble arriver doucement mais surement à maturité. Power pop, new wave, post punk, rock avant-gardiste (on pense évidemment à Talking Heads, Television, Gang Of Four mais aussi à Bowie ou Devo), on rattache instantanément leurs compositions à ces genres et sous-genre musicaux. Fraichement signé par la maison de disque Sub-Pop (qui fit les beaux jours de la scene grunge en son temps) Careful est un album qui vaut le détour et Deeper un groupe qui devrait logiquement trouver son public de ce côté-ci de l’atlantique.
Night Beats/Rajan
Obscure formation menée d’une main de maitre par Danny Lee Blackwell, un texan basé à Los Angeles, ce side project foisonnant de reflets psychédéliques (Night Beats) devrait faire mouche chez tous les fans de rock seventies aux effets tournoyants (fuzz, écho, delay, reverb, wah wah, overdrive…). Dans ce grand puzzle psyché-pop, la maitrise du mixage et ce qui semble être une solide culture de l’écriture pop de l’auteur-compositeur-interprète vous embarque dans un univers bien trippant. Un pied dans les B.O de western spaghetti. Un autre chez les chevelus sous substances plus ou moins légales de la côte ouest pour un Rajan qui se déguste au calme mais en mettant quand même le volume bien fort (sans gêner les voisins).
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