Chaque mois, l’équipe de Radio Metal partage pour la Fnac ses cinq coups de cœur dans le cadre d’une sélection aux petits oignons sidérurgiques ! Au menu de ce mois de mai : la grandiosité de SepticFlesh, la singularité de Wo Fat, le voyage de Cave In, l’héritage d’Ibaraki et la finesse de Gronibard…
Cave In – Heavy Pendulum
Voici le véritable pavé métallique du printemps : Cave In et son nouvel album Heavy Pendulum ! Après trente ans à brouiller les pistes entre space rock, metalcore et post-metal, le groupe du Massachusetts n’est résolument pas décidé à rendre sa musique plus claire. Du haut de ses soixante-dix minutes, Heavy Pendulum est à la fois tout et rien de cela… Même s’il est difficile à cerner malgré de nombreuses écoutes, le fil rouge qui semble tracé sur cet opus tend à ressembler à celui d’un vaste voyage desert rock où les effets variés et les psychotropes paraissent se mélanger dans un disque kaléidoscopique comme jamais ! Heavy Pendulum doit se dévorer l’estomac déjà bien chargé, car l’épaisseur et la lourdeur sont de mises, le rôle de bassiste de Nate Seven Newton de Converge, Doomriders et Old Man Gloom, remplaçant le défunt Caleb Scofield, y étant fatalement pour quelque chose… Alors que les fans de Stephen Brodsky viennent à peine de se remettre de Bloodmoon: I, collaboration entre Converge & Chelsea Wolfe, le musicien en remet une couche avec un road trip qui, encore une fois, ne laissera personne indemne…
Chroniqué par Jeff
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SepticFlesh – Modern Primitive
En termes de grandiloquence symphonique dans le metal extrême, Septicflesh tient assurément le haut du panier. Et leur nouvelle offrande, qui vient couronner plus de trente années d’activité, entend bien le rappeler ! D’un contact plus accessible que ses prédécesseurs, Modern Primitive vient apporter encore davantage de variété et d’intensité à des compositions et des orchestrations toujours plus grandioses. Car tout ce qui faisait la force de Codex Omega se retrouve ici sublimé ! Modern Primitive bénéficie en effet d’une écriture bien plus homogène tout en se montrant allègrement plus lourd : derrière la technique indiscutable brille la capacité d’aller directement et simplement à l’essentiel. Inévitablement, l’album apparaît au fil des écoutes comme l’un des albums les plus aboutis des Grecs, et démontre leur capacité à offrir une expérience musicale magistralement divertissante tout en restant toujours opulents, agressifs, majestueux, dramatiques et intenses !
Chroniqué par Eric
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Wo Fat – The Singularity
Repéré par quelques programmateurs de festivals de bon goût il y a quelques années, le groupe Wo Fat a commencé à raisonner dans les bouches des amateurs de musiques lourdes et psychédélique dans l’Hexagone, se faisant même une place de choix sous la Valley du prestigieux Hellfest. Alors pourquoi The Singularity est un bon album ? Et bien car Wo Fat y fait tout simplement du très bon stoner ! Le nouvel album est pourtant porté sur les menaces existentielles et la destinée sombre qui nous guette à cause des désastres environnementaux successifs… Alors comme un besoin indispensable de s’évader en musique pour fuir cette sinistre fatalité, Wo Fat choisit de nous faire planer à travers sept chansons dressées comme des obélisques pour nous alerter. Bien que l’album serve avant tout de lutte pour la vérité et la réalité face à la désinformation, aux faits fabriqués et à la pensée sectaire, selon les propos du groupe, il est surtout un disque qui confirme que la scène stoner est toujours aussi talentueuse et qu’elle regorge de pépites à dénicher…
Chroniqué par Jeff
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Gronibard – Regarde Les Hommes Sucer
La Fnac étant avant tout une institution de Culture, permettez-nous de vous présenter et recommander la nouvelle œuvre de la formation française Gronibard, Regarde Les Hommes Sucer. Evidemment, de premier abord nous pourrions penser qu’il s’agit là d’une œuvre complètement immature et stupide à base d’humour pipi-caca et de « tire-sur-mon-doigt »… C’est en réalité bien pire que cela. Il faut aussi se dire qu’un public a attendu ce nouvel album pendant près de quatorze ans, et que pour répondre à cela, le groupe a décidé de sortir un album… de qualité ! Ne nous voilons pas la face, à ses débuts, Gronibard, ça ne volait pas forcément très haut musicalement (ni intellectuellement, bien entendu)… Or, ce troisième album révèle une véritable intention de rendre hommage aux grandes heures du death metal avec des groupes comme Necrophagia, par des compositions massives et travaillées et une production moderne. En cela, l’approche extrême s’associe savoureusement avec un sens du groove rendant le disque particulièrement entraînant. De quoi rendre fou par ailleurs l’auditeur qui aura le refrain de Mon Siamois Maléfique pendant des heures en tête… Puisque oui, l’état d’esprit n’a lui pas franchement changé. Ainsi, si vous avez un meilleur humour qu’eux, vous allez détester, mais si par le passé, plus ou moins honteusement, vous avez quand même un peu rigolé… alors vous allez adorer !
Chroniqué par Jeff
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Ibaraki – Rashomon
Derrière le projet Ibaraki se cache Matt Heafy, chanteur et guitariste de Trivium, qui entend ici offrir un voyage musical au cœur de son héritage japonais et de ses inspirations black metal. Si l’empreinte de ce dernier reste vagabonde, Rashomon est une œuvre qui interpelle par ses contours aussi étranges que fascinants ! On se retrouve face à un creuset d’expériences et d’expérimentations musicales de la part d’un artiste qui a donné libre cours à toute sa fantaisie. On est ainsi particulièrement hypnotisé par les multiples variations vocales qui peuplent l’album et qui confrontent le chant de Heafy à celui de Nergal (Behemoth) et de Gerard Way (My Chemical Romance) dans un cocktail détonnant ! Il faut dire que pour faire aboutir ce projet, Matt Heafy a su s’entourer puisqu’il a collaboré avec l’emblématique Ihsahn dont l’empreinte plane sur certaines compositions. Audacieux et progressif, Rashomon est une œuvre habile, une chimère intrigante, pleine de contrastes et de nuances, souvent difficile à cerner, mais o combien grisante !
Chroniqué par Eric
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