Les cinq blasts de Radio Metal de mai : 5 albums à écouter

Rammsteins – Zeit

Voici sans doute l’album inattendu le plus attendu de l’année… Pris de cours par la pandémie après la sortie de son album sans titre de 2019 alors qu’il prévoyait de parcourir les stades en Europe, les mastodontes de Rammstein ont dû abandonner la perspective de leurs spectaculaires lives dans l’immédiat. Alors les Allemands sont de retour plus tôt que prévu en studio pour fournir ce nouvel album : Zeit. Beaucoup de fans redoutent que ce huitième opus se repose sur les chutes du précédent, comme cela avait été le cas pour (l’excellent) Rosenrot, qui n’est pas forcément le favori du public. Il n’en est rien car Zeit est bien une véritable œuvre nouvelle, fraiche et particulièrement émotionnelle. Le temps passe et Rammstein le sait, c’est d’ailleurs le noyau thématique et musical de ce nouvel opus. Naviguant vers les terres lointaines du passé avec les sonorités ambiantes d’un Depeche Mode au regard curieux vers le futur avec l’utilisation maline et ponctuelle de l’auto-tune, le groupe n’hésite pas à faire aussi des clins d’œil évidents à certains gimmicks de son propre répertoire. L’album de la maturité diront certains ? Rassurez-vous, Rammstein reste Rammstein, il est aussi question de poitrines opulentes dans cet album… A leur âge, on ne se refait pas !

Chroniqué par Jeff

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Darkher – The Burried Storm

L’exaltation de la tristesse et de la langueur mélancolique possède de nombreuses incarnations dans le monde de la musique et des arts. Pourtant, ce que propose ici Darkher va bien au-delà d’une simple évocation artistique : en effet, les bouleversements et les tensions de la musique cherchent bien davantage à reconnecter tous les aspects de la vie, de ses extases solaires à ses obscurs silences solitaires, un clair-obscur de l’existence où le léger vague à l’âme répond aux émotions les plus terribles. The Burried Storm dévoile ainsi une musique sombre à la nostalgie évanescente qui renouvelle avec sa créativité les codes parfois très stricts du doom metal en les fracturant d’échos de dark wave ou de trip hop. Une dualité que l’on retrouve évidemment aussi représentée par les instrumentations, toujours plus riches, où les complaintes des violons et violoncelles se confrontent aux scansions orageuses des guitares et des basses dans des vagues de brumes aussi réconfortantes que envoûtantes.

Chroniqué par Eric

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Carpenter Brut – Leather Terror

Si certains esprits chagrins bondiront très certainement de colère et de tristesse à la vision de Carpenter Brut dans les recommandations « metal », c’est parce que Carpenter Brut n’en est pas. Et pourtant, c’est bien par une masse informe de chevelus que le projet d’electro-synthwave est majoritairement suivi. Cela s’explique en partie parce qu’en vérité, il en vient, du metal, et que même s’il n’évolue plus dans cette scène en tant qu’ingénieur du son, ses affinités ne sont jamais bien loin… Après la monumentale gifle qu’était Leather Teeth, chose promise et chose due avec la suite, Leather Terror ! Mais attention messieurs dames, si la bande originale de Leather Teeth vous avait provoqué des frissons, Leather Terror va vous enrager ! L’album qui se voulait bien plus agressif tient amplement ses promesses, et plus d’une fois, renouant très explicitement avec les amours métalliques de la tendre jeunesse de son compositeur (comme le hit Imaginary Fire avec Greg Puciato de The Dillinger Escape Plan). Incisif et addictif, cet album furieux et hybride ne demande qu’à être rejoué sur la platine et à faire taper des pieds les voisins du dessus pour baisser le son !

Chroniqué par Jeff

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Meshuggah – Immutable

Comme une épaisse fumée industrielle qui cache le lourd martèlement des machines, Meshuggah entend ici évoquer le caractère immuable de l’histoire et de la condition humaine. Un défi à la hauteur d’un groupe caractérisé par son approche musicale unique et inflexible. Grâce à une musique qui donne à entendre toujours plus d’ampleur instrumentale, le groupe parvient à renouveler des dimensions musicales tout en restant dans le cadre d’une stylistique forgée au fil d’une trentaine d’années. Le déluge de polyrythmie viscéral suinte ici une certaine émotion latente alors même qu’il continue de cultiver une inévitable structure chirurgicale. Immutable perpétue de fait une froideur mécanique, ponctuée par des scansions aussi sinistres que virulentes, mais animée par des rythmiques et un groove aussi expressif qu’imparable. On se laisse une nouvelle fois volontiers entraîner dans les rouages complexes d’une musique exigeante mais toujours gratifiante !

Chroniqué par Eric

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Watain – The Agony & Ecstasy of Watain

Watain et son frémissent black metal a su créer son culte et faire parler de lui. Entre polémiques, rumeurs sciemment alimentés, satanisme anti-cosmique, fanfaronnades douteuses sur TF1, c’est évidemment aussi musicalement que le projet fait causer avec l’emblématique Lawless Darkness, le contesté et très mélodique The Wild Hunt et la radicalité violente de Trident Wolf Eclipse… Personne n’est dans la tête des membres de Watain. Mieux, personne ne veut être dans la tête des membres de Watain ! Cependant, celui qui pensait que le groupe n’avait plus rien à dire après deux décennies et toutes ces différentes épopées s’est bien trompé. Pour le dire simplement, The Agony & Ecastasy of Watain pourrait être l’album best-of avec des tubes du groupe qui n’ont jamais exister. Dans un même disque, les Suédois parviennent à être aussi bestiaux que ses œuvres les plus agressives, tout en atteignant des sommets avec ses lignes mélodiques (prétendant même pouvoir surpasser celles de Dissection, inspiration première du groupe) et en rajoutant une couche d’inédit et d’expérimentation, avec notamment Farida Lemouchi sur We Remain… Watain a construit son propre mythe, The Agony & Ecstasy of Watain en est certainement son apogée !

Chroniqué par Jeff

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