Toutes les bonnes choses ont une fin. John McClane remise au placard son marcel blanc et le boxeur Butch Coolidge raccroche les gants. Atteint d’aphasie, un trouble du langage, Bruce Willis, 67 ans, met un terme à sa carrière. Et quelle carrière ! Voici les dix films les plus « Yippee Ki Yay » d’un acteur pour lequel le mot « cool » semble avoir été inventé.
Piège de cristal
Révélé au grand public en enquêteur de charme dans la série Clair de lune, Bruce Willis est désormais réclamé sur les plateaux de cinéma. Après la comédie romantique Boires et Déboires, il enchaîne avec Piège de cristal en 1988. Le premier volet de la série Die Hard le rend célèbre dans le monde entier en John McClane dégommant des terroristes alors qu’il souhaitait simplement se réconcilier avec sa femme. Pieds nus et en marcel, jamais à court de bons mots et de flingues, Willis crée un nouveau type de héros, tendre et viril à la fois.
La Mort vous va si bien
Entre deux films estampillés Die Hard, Bruce Willis n’hésite pas à casser son image. Dans La Mort vous va si bien, comédie macabre de Robert Zemeckis, il incarne un chirurgien esthétique bedonnant, alcoolique et flasque, dont l’épouse et l’ex-maîtresse deviennent des femmes fatales immortelles. Meryl Streep et Goldie Hawn s’en donnent à cœur joie pour le tourmenter et l’obliger à les rafistoler en permanence. Culte.
Pulp Fiction
Lauréat de la Palme d’or en 1994, Pulp Fiction ne met pas seulement au grand jour le talent de réalisateur de Quentin Tarantino. Le film montre également une autre facette de Bruce Willis, plus sombre, fragile et tourmentée, en boxeur en fin de course prêt à tout arrêter pour partir avec sa belle, quitte à contrarier un patron de la pègre. Butch Coolidge est l’un des personnages les plus forts de Willis, notamment pour une inoubliable scène culte sadomasochiste. Zed is dead, mais pas la légende Coolidge, inarrêtable au guidon de son chopper volé.
L’Armée des douze singes
Devenu acteur de composition recherché, Bruce Willis est engagé par Terry Gilliam pour interpréter le rôle principal de L’Armée des douze singes, long-métrage de science-fiction post-apocalyptique et hommage à La Jetée de Chris Marker. Bruce y incarne un prisonnier renvoyé dans le passé, afin de découvrir les origines d’un futur virus mortel. Il y est d’une remarquable sobriété, contrastant avec la folie fiévreuse de Brad Pitt, nommé aux Oscars pour la peine.
Le Cinquième Élément
En 1997, Bruce Willis croise la route d’un Luc Besson à qui tout réussit. Pour Le Cinquième Élément, le réalisateur fait de la star un chauffeur de taxi volant, rencontrant la mystérieuse Leeloo, poursuivie par les forces du Mal. Blond péroxydé en marcel orange cette fois, Willis se fond sans peine dans l’univers baroque de Besson, peuplé de créatures de tout crin. Il y est à nouveau l’incarnation du cool, avec petit sourire en coin et badass attitude.
Armageddon
Chez Michael Bay, il rejoue les sauveurs de l’humanité. En expert du forage pétrolier engagé pour pulvériser un astéroïde avant qu’il ne détruise notre planète, Bruce Willis est le héros sacrificiel de l’impossible, de l’improbable, de l’incroyable. Il emmène dans cette mission suicide Ben Affleck, Billy Bob Thornton et Steve Buscemi, tandis que résonnent les rifles de guitares électriques du groupe Aerosmith. Armageddon ne fait pas dans la dentelle, mais rafle le box-office avec plus de 550 millions de dollars de recettes.
Sixième sens
Après le bruit et la fureur d’Armageddon, Bruce Willis tourne dans le premier film d’envergure de M. Night Shyamalan, Sixième sens. Un succès surprise pour cette histoire de fantômes parlant à l’oreille d’un jeune garçon dont Willis devient le psychologue. Il tournera à nouveau sous la direction de M. Night Shyamalan pour Incassable et sa suite Glass, en super-héros du quotidien à la force surhumaine, incapable de connaître la souffrance physique.
Sin City
Pour Robert Rodriguez et Frank Miller, l’acteur participe au film choral et graphique Sin City, adaptation du comic éponyme de Miller. Il y joue un policier intègre dans une ville où seul le crime fait loi. Le casting dantesque (Mickey Rourke, Clive Owen, Elijah Wood, Jessica Alba…) et le propos, violent et pessimiste, en font une œuvre totalement à part, à ne pas mettre devant tous les yeux. Mais Bruce Willis y trouve un nouveau contre-emploi magnifique en flic brisé au cœur d’or. Il le retrouvera huit ans plus tard dans sa suite, Sin City : J’ai tué pour elle.
Moonrise Kingdom
Certes, il s’agit d’un second couteau parmi une pléiade de vedettes, mais quel second rôle ! Dans Moonrise Kingdom de Wes Anderson, on retrouve un Bruce Willis à lunettes, coincé dans l’uniforme immaculé du capitaine Sharp, en charge de la recherche de deux adolescents fugueurs. La star se fond sans problème dans l’imagerie rétro et colorée d’Anderson, entre deux scènes poétiques et absurdes. Un bijou de fantaisie et de nostalgie.
Brooklyn Affairs
Voici sans doute l’un des derniers grands films de Bruce Willis, même s’il n’y a qu’un rôle secondaire. Brooklyn Affairs, de et avec Edward Norton, est un polar situé dans le New York des années 1950 régi par la mafia. Willis est le mentor chauve et chapeauté de Norton, dont l’assassinat sera le point de départ d’une vaste enquête. Depuis, l’acteur a tourné plusieurs films oubliables, mais lui ne le sera jamais. À la revoyure, mister McClane !
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