Chaque mois, l’équipe de Radio Metal partage pour la Fnac ses cinq coups de cœur dans le cadre d’une sélection aux petits oignons sidérurgiques ! Au menu de ce mois de février : la rage colorée de Celeste, la pilule vitaminée de Kissin’ Dynamite, l’agressivité de Wiegedood, la flûte de Jethro Tull et la conclusion noise de Boris.
Boris – W
Boris n’est pas du genre à faire de la musique pour « faire de la musique », il explore véritablement les sonorités. Le groupe japonais est difficile à cerner tant son avant-gardisme et ses attraits pour les expérimentations incarnent leurs mélodies. W est la suite directe du précédent album auto-produit No paru en 2020, les deux albums unifiés formant ainsi le mot « Now ». Répondant aux sons extrêmes du premier volet, W est bien plus ambient et noise, en se montrant toujours aussi planant, bien que le bad trip ne soit jamais loin… Même si les guitares metalliques et saturées sont toujours ponctuellement présentes comme sur The Fallen ou encore Old Projector, difficile de définir cet album comme strictement du metal. W est davantage à comprendre comme une croisée des chemins entre Sunn o)), Mono et Massive Attack… Finalement qu’importe son style, le metalleux curieux ou simplement l’amateur de musique hors du commun pourra se retrouver dans W s’il accepte d’être bouleversé par les Japonais qui décidément ne font jamais rien comme les autres…
Chroniqué par Jeff
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Celeste – Assassine(s)
Depuis 2005, les lumières frontales rouges et le son écrasant des Lyonnais de Celeste déversent leur misanthropie crue et froide sur les scènes hexagonales et internationales. Avec une identité et une esthétique travaillée autour de la figure féminine guidée par des paroles hurlées en français, le groupe a su se faire connaître et reconnaître tout en prenant soin d’effacer leurs identités au profit de la musique, bien avant que cela devienne une tendance dans le metal extrême… Assassine(s) reprend les codes établis de ses prédécesseurs mais apporte une nuance loin d’être anecdotique, il se montre plus ouvert, pour ne pas dire plus progressif, mêlant d’avantage les sentiments négatifs et mélancoliques dans une danse colérique et cathartique qui sort du cocon densément noir qu’il s’était créé. Celeste ne décolère pas mais a apporté une palette de couleurs plus large et plus aboutie avec Assassine(s), un album qui a su se rendre déjà incontournable pour ce début d’année…
Chroniqué par Jeff
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Kissin’ Dynamite – Not The End Of The Road
Que celui qui a dit que le glam metal était mort soit montré du doigt ! S’il n’est pas totalement faux de dire que les icônes du genre que sont les Mötley Crüe ou la bande d’Axl Rose ont pris un petit coup de pelle avec le temps, ce cousin fou du heavy metal est loin d’avoir dit son dernier mot puisque la relève est bien là ! Si tous les yeux étaient portés vers les Américains de Steel Panther ces dernières années pour la scène revival, en Allemagne ce sont les chevelus de Kissin’ Dynamite qui font parler d’eux depuis quinze ans maintenant. Dans sa très bonne lancée, le groupe a sorti son septième album Not The End Of The Road qui porte résolument bien son nom et qui du haut de ses douze titres se montre plus vitaminé que jamais ! Les amateurs y retrouveront tout ce qu’ils aiment : des hits et des tubes pour pouvoir chanter, des balades pour se galocher, mais aussi et surtout une musique très bien dosée qui ne baisse jamais en intensité. Si le début de l’année vous semble bien terne, alors votre remède est cet album digne des plus grands classiques du heavy où tous les riffs y sont exquis !
Chroniqué par Jeff
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Wiegedood – There’s Always Blood At The End Of The Road
Pour leur quatrième album, la formation belge Wiegedood a décidé de mettre les petits plats dans les grands pour porter son concept un cran plus loin. Plusieurs crans, en fait ! Car leur nouvel opus, très justement baptisé There’s Always Blood…, s’éloigne assurément des premières œuvres du groupe pour proposer un fanal de rage et de désespoir totalement halluciné. A l’instar du titre d’ouverture FN SCAR 16, le groupe nous emmène dans une spirale de violence et de décadence ravageuse. Volontairement excessive, la musique de Wiegedood cultive ici une agressive étrangeté pour dépeindre des fresques musicales angoissées et angoissantes. There’s Always Blood… propose ainsi une descente infernale, viscérale et obsédante. Une série de vagues sonores qu’on aborde avec un plaisir perturbant avant de se laisser emporter par ses avalanches de riffs et de percussions à la profondeur sidérante et à la misanthropie sidérale : une expérience de musique extrême pour les plus téméraires !
Chroniqué par Eric
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Jethro Tull – The Zealot Gene
Après plus de 18 ans, Jethro Tull refait surface pour délivrer un opus gorgé d’une légèreté acide où surnage toujours d’insaisissables mélodies de flûte. Sans se préoccuper de coller à une quelconque attente, Ian Anderson joue avec les motifs éthérés sur un fond conceptuel des plus dissonants. Chaque morceau s’articule en effet autour de versets bibliques mis en perspective avec l’actualité contemporaine. Et si Anderson a assurément perdu de son amplitude vocale au fil des ans, et que le manque de riffs saisissant se fait sentir, sa tessiture caractéristique et son sens musical imposent un lyrisme évident. A l’instar de nombreux albums de Jethro Tull, The Zealot Gene exigera de son auditeur une application et une patience conséquentes pour livrer sa substantifique moelle tant les délicats arrangements et construction instrumentales sont parfois cryptiques. Pour autant, l’opus n’est pas un sinistre, et il jongle avec une clarté, une luminosité et une poétique caractéristique de Jethro Tull.
Chroniqué par Eric
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