L’écologiste aux mille vies Cyril Dion revient sur grand écran ce 1er décembre avec le documentaire choc Animal. À cette occasion, il nous a livré ses coups de cœur littéraires, cinématographiques et musicaux en lien avec Mère Nature. Petite sélection de grandes œuvres pour un Noël responsable.
Des livres qui célèbrent la nature
L’Arbre-monde et Sidérations de Richard Powers
Pour commencer cette sélection littéraire, Cyril Dion nous invite à nous plonger dans deux romans de Richard Powers : L’Arbre-monde, récompensé du prix Pulitzer, et sa suite Sidérations. Ce diptyque appelle le lecteur à repenser ses relations avec Mère Nature par le biais d’un scénario haletant. Une éco-fiction divertissante et enrichissante.
Ce qu’en dit Cyril : « Richard Powers est un génie capable d’entrecroiser l’histoire du vivant humain et non-humain avec une sensibilité, un sens du récit et une érudition étourdissante. »
Manières d’être vivant de Baptiste Morizot
Baptiste Morizot se lance, avec Manières d’être vivant, dans une enquête qui nous propose de changer notre manière de vivre avec les autres êtres vivants, en particulier nos amies les bêtes, et ainsi réfléchir à comment faire en sorte que la Terre soit vivable pour tous.
Ce qu’en dit Cyril : « Sans doute le choc intellectuel et sensible le plus fort de mes trois dernières années. Et la proposition écologique la plus profonde actuellement. »
Dans la forêt de Jean Hegland
Dans la forêt de Jean Hegland est un roman qui nous conte l’histoire de deux sœurs vivant dans la forêt et qui perdent subitement leurs deux parents. Elles sont désormais contraintes de vivre en autarcie avec les moyens du bord, sans électricité. Une réflexion passionnante sur une société de consommation de plus en plus dévastatrice.
Ce qu’en dit Cyril : « Comment raconter l’effondrement écologique et la renaissance à travers un huis clos dans la forêt. Brillant et absolument bouleversant. »
Des films pour éveiller la conscience
Dark Waters de Todd Haynes
On passe à la sélection cinématographique du réalisateur engagé. Tiré de l’histoire vraie d’un avocat enquêtant sur les méfaits de l’entreprise chimique DuPont, Dark Waters, réalisé par Todd Haynes, est un réquisitoire édifiant sur les industries polluantes. Au fil du film, on se rend compte de l’impact qu’a DuPont sur toute la population locale. Avec Mark Ruffalo en tête d’affiche, ce long-métrage est salué par la critique.
Ce qu’en dit Cyril : « Un film enquête comme je les adore sur la façon dont l’industrie chimique a, pendant des années, influencé les politiques pour continuer à polluer en paix. Implacable avec un Mark Ruffalo parfait. »
Captain Fantastic de Matt Ross
Dans Captain Fantastic de Matt Ross, nous partons à la rencontre d’une famille vivant à l’écart de la société, recluse dans les bois. Les parents choisissent de donner à leurs enfants une éducation anticonformiste où le maître mot est l’autosuffisance. Si les rejetons semblent épanouis, tout sera remis en cause lorsqu’il faudra regagner la ville après l’hospitalisation de la mère.
Ce qu’en dit Cyril : « J’adore tout dans Captain Fantastic : les acteurs, la musique, la narration. Matt Ross interroge nos structures sociales, éducatives, politiques, à travers l’histoire d’une famille (sa famille…) qui vit dans la forêt et va devoir en sortir et se confronter au monde. On rit, on pleure, on aime, on réfléchit. Que demander de plus ? »
Woman at War de Benedikt Erlingsson
Direction l’Islande avec Woman at War de Benedikt Erlingsson. Une grosse multinationale a pour projet de s’implanter sur la Terre de glace, ce qui n’est pas du tout du goût d’Halla, qui, tel David contre Goliath, se lance dans des opérations de sabotage… jusqu’au jour où sa demande d’adoption d’une petite Ukrainienne est acceptée.
Ce qu’en dit Cyril : « Un formidable film islandais sur une femme qui décide de se rebeller contre l’industrialisation forcée de son pays, la destruction des paysages en recourant au sabotage. Très actuel… »
De la musique pour adoucir les moeurs
Shapes of the Fall de Piers Faccini
Pour le plus grand bien de nos oreilles, Cyril Dion nous conseille d’écouter le très versatile Piers Faccini et son dernier bébé Shapes of the Fall. Véritable melting-pot, cet album offre une folk envoûtante teintée de sonorités méditerranéennes. Faccini se paie même le luxe d’inviter Ben Harper pour le titre All Aboard, en compagnie d’Abdelkebir Merchane.
Ce qu’en dit Cyril : « Piers Faccini associe l’image de la chute et celle de l’automne pour raconter ce qu’il voit, perçoit de ce monde en cours d’effondrement. Terriblement beau, ciselé, subtil… »
Palais d’argile de Feu! Chatterton
Cyril Dion nous propose ensuite de (ré)écouter le deuxième opus de l’un des groupes les plus fougueux de sa génération : Feu! Chatterton. Produit par Arnaud Rebotini, Palais d’argile est un disque engagé aux instrumentations sophistiquées, sublimées par la plume saillante d’Arthur Teboul. Déjà un incontournable du nouveau rock français.
Ce qu’en dit Cyril : « Le gang Feu Chatterton revient avec un album qui radiographie notre époque avec une poésie, une fougue et une invention que je n’avais pas entendues depuis Bashung. Un grand album. »
Eiskeller de Rover
On poursuit la sélection musicale avec Timothée Régnier, dit Rover, et son dernier opus Eiskeller. Avec une voix chaleureuse au service de mélodies à en donner des frissons, le chanteur réussit avec brio son troisième exercice. Tout au fil du disque se développe une douce mélancolie teintée d’espoir, un clair-obscur saisissant et séduisant.
Ce qu’en dit Cyril : « Un nouveau bijou de Rover avec qui je partage un amour immodéré des Beatles. C’est tout ce dont vous avez besoin pour passer l’hiver. »
Animal la BO de Xavier Polycarpe et Sébastien Hoog (Tôt ou tard)
Cyril Dion ne pouvait pas finir son passage en revue de ses coups de cœur sans évoquer la BO de son documentaire à paraître, Animal. Choisis par le réalisateur, Xavier Polycarpe et Sébastien Hoog ont eu la lourde tâche de s’occuper de la toile de fond sonore du long-métrage et le résultat est plus que convaincant. Entre titres rock n’roll bien relevés et ballades lumineuses, Dion ne pouvait pas rêver mieux comme bande-son pour son dernier bébé.
Ce qu’en dit Cyril : « Ce disque n’est pas seulement la musique d’Animal, c’est un album à part entière, composée par deux de mes musiciens et êtres humains préférés. Et ça déménage. »
Et Animal, ça raconte quoi ?
À travers la caméra de Cyril Dion, nous partons à la rencontre de deux adolescents, Bella et Vipulan, très inquiets quant à l’avenir d’une humanité qui semble scier la branche sur laquelle elle est assise. Si elle est responsable de l’extinction de milliers d’espèces, elle pourrait très bien être la prochaine sur la liste. Au fil de ce long-métrage, les deux enfants réalisent l’ampleur de la tâche à accomplir, tout en se rendant compte que de véritables solutions existent. Alarmiste sans être fataliste, Animal est un voyage de cent minutes qui nous invite à réfléchir sur le devenir des animaux que nous sommes.
En salles mercredi 1er décembre 2021