Cet automne, Original Karma de Silmarils est réédité et No One is Innocent sort un huitième album, Ennemis. Deux manières de (re)découvrir les chefs de fil de la scène fusion/néo métal française. Un genre très populaire dans les années 1990-2000, et qui a donné quelques albums majeurs. En voici 10 pour découvrir ce mélange entre rock, métal, electro, rap et funk.
No One is Innocent – No One is innocent (1994)
Inspiré des rois de la fusion Rage Against the Machine, No One is Innocent invente son équivalent français lors de la sortie de leur premier album, le légendaire No One is Innocent. Un disque (réédité en décembre 2021) qui permet à Kemar et sa bande de cartonner sur les ondes, à travers une chanson engagée, La Peau, appel à la tolérance à une époque de montée des extrêmes dans l’Hexagone. Toujours active, la formation parisienne a peu à peu intégré des éléments plus electro, sans renier sa hargne. Ennemis, leur huitième album paru en 2021, a ainsi été promu avec Forces du désordre, un brûlot contre les violences policières.
Lofofora – Lofofora (1995)
Holiday in France, No Facho, L’œuf… En quelques pistes, le premier album de Lofofora, Lofofora, laisse apparaître un vrai engagement, en particulier pour la cause antiraciste et antifasciste. Mêlant flow hip-hop et riffs hardcores bien saignants, la bande s’inspire de RATM et de Suicidal Tendancies, mais aussi du reggae, pour créer l’un des monuments de la fusion française, toujours actif après 32 ans d’existence !
FFF – FFF (1996)
Réunissant Marco Prince, Yarol Poupaud et Niktus Baby, le noyau originel de FFF (pour « Fédération Française de Fonck ») s’est démarqué de la scène rock française des années 1990 par son caractère ultrafestif et musicalement irréprochable. Sur leur troisième album, F.F.F., ces virtuoses du groove ont fait entrer le son du rock fusion, façon Red Hot Chili Peppers, sur les ondes FM. Les singles Barbès, Le Pire et le meilleur ou Morphée, notamment, constituent les moments les plus pêchus d’un opus joué de toute façon à 100 à l’heure !
Silmarils – Original Karma (1997)
Si Va y avoir du sport a apporté une célébrité sans pareil à Silmarils en 2000, la formation de l’Essonne a accompli une jolie fusion rock/hip-hop qui peut tout aussi bien évoquer Beck que Kid Rock. Karma, L’homme providentiel, Tant que parle l’économie ou encore Disco montre l’ouverture du groupe à plusieurs horizons, à découvrir sur Original Karma, leur deuxième album réédité cet automne.
Oneyed Jack – Arise (1998)
Avec Arise d’Oneyed Jack, le son du métal français s’approche du nü-metal, alors en pleine explosion aux États-Unis avec des groupes comme Korn et Limp Bizkit. Alternant breaks groovy et riffs heavy, assortis de basses lourdes et de sons de scratchs, la formation réussit à mêler textes existentialistes et noirs avec cette musique lourde, pour des titres emblématiques comme Real ou Shameless (dont les paroles sont en français) à découvrir sur ce disque culte s’il en est !
Mass Hysteria – Le Bien-être et la paix (1999)
Si la fusion à la française a d’abord agrémenté le métal de touches hip-hop, Mass Hysteria s’est davantage tourné vers les beats de la techno indus. Un mouvement qu’accomplissait alors Prodigy en Angleterre ou Nine Inch Nails aux États-Unis. Mais la formation parisienne a créé un son disctintif, à l’exemple du Bien-être et la paix, l’un de leurs meilleurs albums, où se trouvent les bangers Donnez-vous la peine, Knowledge is Power ou Respect to the Dancefloor.
Pleymo – Keçkispasse (1999)
:format(jpeg):mode_rgb():quality(90)/discogs-images/R-8836569-1479429970-5413.jpeg.jpg)
A la fin du siècle, toute une génération de petits groupes franciliens tente leur chance du côté du nü-metal. Pleymo, membre du collectif « Team Nowhere » (où se trouvent également les ténors Aqme, Wünjo, Enhancer Watcha et Noisy Fate) en dégaine l’une des premières perles avec Keçkispasse. Hardcore comme il se doit, ce premier album alterne chants hurlés et flow, le temps d’hymnes de festivals metal, comme Blöhm, K-Ra, Nawak ou Frakasse Smala.
Watcha – Veliki Cirkus (2000)
Représentant une sorte de pont entre Lofofora et Pleymo, Watcha figure parmi les têtes d’affiche de la vague nü-metal française des années 1990-2000. Leur deuxième album, Veliki Cirkus, signe l’apogée de la scène fusion, avec une énergie pure et un groove sans pareil, à apprécier sur des titres comme Sam 2, Hard Core 100% Fluor ou Cupide.
Shaka Ponk – The Geeks and the Jerkin’ Socks (2011)
Au milieu des années 2000, un peu aussi vite qu’elle est arrivée, la scène nü-metal française s’efface. D’autres propositions de fusion émergent, cependant, en France, à travers des groupes comme Skip the Use ou Shaka Ponk. Utilisant préférablement l’anglais, ces derniers se caractérisent par leurs efforts visuels et leur mélange rock/electro/funk. Leur troisième album, The Geeks and the Jerkin’ Socks est marqué par l’apparition de Sam, la chanteuse, qui a beaucoup apporté à l’ensemble, et se distingue sur le titre Let’s Bang, l’un des singles de l’opus, aux côtés d’I’m Picky, My Name is Stain et Palabra Mi Amor.
Pogo Car Crash Control – Tête blême (2020)
L’Ego dans les chiottes, L’Odeur de la mort, Seul à tomber… A la lecture des titres de l’album de Tête blême de Pogo Car Crash Control, on peut rapidement constater une tendance à la violence verbale et à la mélancolie. Issue de la scène punk/hardcore contemporaine, la formation est celle qui s’apparente le plus, aujourd’hui, au rock fusion, par ses incursions vers les textes scandés.
A lire : Rock Fusion de Jean-Charles Desgroux
