Qui a dit que septembre était forcément synonyme de déprime post-vacances et de retour de la grisaille ? Avec notre sélection BD jeunesse et adultes, pas de place pour l’ennui. Nouveau tome d’Undertaker, suite des aventures de Princesse Sara, spin-off du Bureau des affaires occultes, nouveau Spirou et Fantasio : vive la rentrée qui se célèbre en lisant des BD !
La passeuse de mots – le roman graphique –Alric & Jennifer Twic, Carbone (auteurs) – Michela Cacciatore (illustratrice) (Hachette)
Alric et Jennifer Twice ne font qu’un, à la ville (ou plutôt à la campagne) comme en littérature. En 2021, La passeuse de mots est leur premier roman écrit à quatre mains. Une histoire fantastique dans laquelle les Mots ont le pouvoir, dans un royaume fascinant quoique parfois dangereux. C’est une histoire de quête, d’amitié et d’aventures qui va porter la petite troupe dans des contrées extraordinaires… Et c’est cette aventure qui est mise en dessin dans la version graphique de La passeuse de mots. Les planches sont superbement illustrées par Michela Cacciatore avec une dominante de noir et blanc mais des touches de couleur parfaitement dosées. Une très belle édition, à garder dans sa bibliothèque.
Undertaker – Tome 8 : Le monde selon Oz – Xavier Dorison (scénario), Ralph Meyer (dessin), Caroline Delabie (couleur) (Dargaud)
Le fossoyeur du grand ouest américain est de retour pour une nouvelle aventure. Jonas Crow, pour les novices, est croque-mort itinérant, à la fin du 19e siècle. Un croque-mort façon western, qui ne déplace qu’avec son vautour de compagnie et deux compagnes de route. C’est justement l’absence de l’une d’elles, Rose Prairie, qui va précipiter Crow et son Crew dans de sombres histoires. Le monde selon Oz est finalement un tome éminemment politique, entre fanatisme religieux et défense des libertés. Pour ce huitième volume, l’équipe créative est encore une fois parfaitement en maîtrise, qu’il s’agisse du scénario ou du dessin. Plaisir assuré pour les fans du genre.
Les aigles de Rome – Tome 8 – Enrico Marini (Dargaud)
Après un album de transition, le dénouement semble se rapprocher avec ce tome 8, ou du moins une confrontation capitale pour les frères ennemis, Marcus et Arminius. Le premier est toujours décidé à tuer le second, qui souhaite quant à lui détruire l’empire romain. Mais chacun doit faire face à une situation personnelle complexe : entre ambition personnelle et sens du devoir, difficile de prédire l’issue des affrontements à venir. Voilà près de 20 ans qu’Enrico Marini tient les manettes de la série Les aigles de Rome. Dans la saga comme dans la vie, les années ont passé ; malgré quelques inégalités dans la qualité des illustrations sur les derniers albums, l’auteur déploie des trésors d’imagination pour nous surprendre encore.
Les aventures de Spirou et Fantasio – Le trésor de San Inferno – Lewis Trondheim (auteur), Fabrice Tarrin (illustrateur) (Dupuis)
Il avait juré qu’on ne l’y prendrait plus… et pourtant : après Spirou chez les Soviets, Fabrice Tarrin rempile pour un nouvel album de Spirou et Fantasio. L’illustrateur fait cette fois équipe avec Trondheim. Lequel n’en est pas à son coup d’essai puisqu’on lui doit notamment le tome Panique en Atlantique. Alors pourquoi cette hésitation de la part de l’illustrateur ? Parce que faire simple est en réalité ce qu’il y a de plus compliqué… et reprendre la galerie de personnages représente à coup sûr un haut niveau de pression. Dans Le trésor de San Inferno, Trondheim et Tarrin innovent sans trahir, avec un Fantasio fantasque, une Secotine ambitieuse, un Marsupilami suivi par des petits oiseaux qui répètent tout ce qu’on leur dit. En bref, à presque 90 ans, Spirou et Fantasio n’ont pas pris une ride.
Champignac – Tome 4 : Les années noires – BéKa (auteur), David Etien (illustration) (Dupuis)
Restons dans la grande famille de Spirou et Fantasio : après le “classique”, voici l’un des spin-off, Champignac, dont le héros n’est autre que le comte de Champignac, vous l’aurez compris. Dans Les années noires, nous sommes toujours avant Spirou et Fantasio, et le savant belge Pacôme de Champignac est dépêché aux Etats-Unis dans le contexte d’une chasse aux sorcières anti-communiste. Mais Champignac va mettre le doigt sur une toute autre affaire : la fabrication d’une bombe capable de détruire une ville entière. Au scénario, le couple BéKa, Bertrand Escaich et Caroline Roque, toujours accompagnés de David Etien au crayon. Cette série parallèle creuse discrètement mais sûrement son sillon, dans un style historico-scientifique ludique et documenté.
La confrérie des Tempêtes – Tome 2 : Orvann – Sylvain Cordurié (auteur), Stéphane Créty (dessinateur), Nanjan (coloriste) (Oxymore Éditions)
La nouvelle série La confrérie des Tempêtes avait débarqué avec un premier tome tonitruant qui a mis les aficionados d’accord. Voici la suite des aventures avec Orvann, deuxième volet qui introduit de nouveaux personnages et tout un nouveau pan du monde d’Arathéon. On y suit la destinée brisée d’Orvann, gardien de phare alcoolique qui se retrouve à renouer avec un passé violent. Quelques changements au casting pour ce second numéro, puisque Stéphane Créty prend le crayon et Nanjan les couleurs. Un troisième tome est prévu pour cette fin d’année, avec encore une autre équipe côté illustration. Un rythme créatif soutenu qui ne manquera pas de ravir les fans !
Princesse Sara – Tome 15, La voie des arts – Audrey Alwett (autrice), Nora Moretti (illustratrice) (Soleil)
L’aventure de Princesse Sara en bande dessinée a commencé il y a plus de 15 ans, portée par une Audrey Alwett fan du roman d’origine (La Petite princesse), et Nora Moretti. Il faut dire que les deux jeunes femmes ont été biberonnées au dessin animé Princesse Sarah, véritable blockbuster des années 80. Dans ce 15e tome, La voie des arts, on retrouve une Sara adulte, prête comme toujours à se battre pour ce qui lui est cher : la paix et la justice. Mais d’autres personnages se battent, eux, pour conquérir son cœur. Un beau volume à l’esthétique Steam punk, tout public, qui nous entraîne dans le tourbillon d’une Europe à la dérive.
Collection Simenon, les romans durs – La maison du canal- José-Louis Bocquet (auteur), Edith (illustratrice) (Dargaud)
Simenon sans Maigret : nouvelle plongée dans les “romans durs” du prolifique Georges Simenon, ces romans qui ne sont pas des policiers et dans lesquels le personnage de Maigret n’apparaît pas. Des romans dans lesquels l’auteur lâche “la rampe”, cette structure qui régit et codifie le roman policier. De “romans durs”, Simenon en a écrit 117 ; initialement publié en 1933, La maison du canal est le quatrième à être adapté en bande dessinée, cette fois par José-Louis Bocquet et Edith. Une histoire extrêmement sombre sise en pays flamand, une histoire de mort, d’héritage et de pauvreté, de mépris et de convoitise.
Entre ses oreilles – Tome 1, L’écurie des chevaux bien nourris – Julia Bépoix (autrice), Diane Fayolle (illustratrice) (Link Digital)
Julia Bépoix et sa jument Goldie, c’est une grande histoire d’amour, que la jeune femme met en scène sur les réseaux sociaux. Son compte Instagram, #entresesoreilles, compte plus de 200 000 followers. Technique, soin, lien avec les chevaux : elle crée des pastilles vidéo décalées qui montrent son quotidien de cavalière avec humour. C’est bien ce ton que les fans de Julia et Goldie pourront retrouver dans la bande dessinée, logiquement intitulée Entre ses oreilles. Accompagnée de l’illustratrice Diane Fayolle, Julia Bépoix se met en scène, avec Goldie, dans une aventure rocambolesque au centre équestre. Une lecture tout public, pour les fans de la créatrice de contenus, les amoureux des chevaux… ou celles et ceux qui recherchent une BD sympa et divertissante !
Le bureau des affaires occultes – Bas les masques – Eric Fouassier (auteur), Thomas Mosdi (auteur), Olivier Brazao (dessinateur) (Albin Michel)
Paris, 1832. Valentin Verne, inspecteur unique en son genre, est… absent. Le personnage iconique du Bureau des affaires occultes, série de romans signée Eric Fouassier, cède la place à son adjointe, Aglaé Marceau, le temps d’une enquête trépidante. C’est bien un spin-off que nous proposent Thomas Mosdi et Olivier Brazao : Bas les masques est un pas de côté inspiré de l’univers d’Eric Fouassier, qui ravira les fans de la saga. Malfaiteurs, assassins, enquêteurs et occultisme : tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette bande dessinée une vraie réussite.
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