Le 18 août est sorti sur nos écrans le film choral Les Fantasmes de David et Stéphane Foenkinos, avec une prestigieuse distribution. Il y est question, comme son nom l’indique, de fantasmes sexuels débridés, dont certains risquent bien de vous surprendre. Tout comme ceux de ces films qui ont déjà étudié la question. Vous reprendrez bien un peu de fantaisie ?
Belle de jour
Une jeune femme de bonne famille, mariée, mais frustrée sexuellement, nourrit des fantasmes masochistes. Au point de se prostituer les après-midis dans une maison close de luxe pour y subir séances de boundage, humiliations et autres mauvais traitements jouissifs la comblant d’extase. Tel est le point de départ de Belle de jour de Luis Buñuel, Lion d’or à Venise en 1967, d’après le roman sulfureux de Joseph Kessel. Catherine Deneuve y trouve un des rôles les plus marquants de sa carrière, dans tous les sens du terme, aux côtés de Michel Piccoli en client retors et cynique.
Le Genou de Claire
Cinquième volet de ses Six contes moraux, Le Genou de Claire d’Éric Rohmer, est une nouvelle variation du sentiment amoureux donnant envie de partir en vacances. On se retrouve ici au lac d’Annecy par beau temps, en compagnie de jeunes gens qui se tournent autour tout en devisant sentiments et littérature. Parmi eux, Jérôme, interprété par Jean-Claude Brialy, ému par la jeune Claire, 18 ans, dont le genou appelle fortement à la caresse interdite et fantasmée. Bardé de prix lors de sa sortie, le film a surtout permis de révéler Fabrice Luchini dont c’est l’un de ses premiers rôles.
Cet obscur objet du désir
Buñuel à nouveau avec Cet obscur objet du désir, dans lequel Carole Bouquet et Angelina Molina interprètent le même rôle de Conchita, danseuse de flamenco sensuelle. Cette dernière excite le désir de son amant Mathieu, en faisant tout pour ne jamais se donner à lui : corsets impossibles à délacer, coïts factices, rapports sadomasochistes, tout y passe. Le sexe est ici une pulsion de mort permanente, jamais assouvie et toujours recherchée, quitte à se perdre en chemin sans retour en arrière possible.
Sexe, mensonges et vidéo
La carrière débutante de Steven Soderbergh a été bouleversée par Sexe, mensonges et vidéo, Palme d’or à Cannes en 1989. Ici, place au voyeurisme avec un homme collectionnant des interviews de femmes en vidéo racontant leur vie sexuelle. Entre comédie, drame amoureux et thriller érotique, le film confronte James Spader et Andie McDowell en une relation trouble et troublante.
La Leçon de piano
La musique réveille les mœurs. Surtout en plein bush néo-zélandais du XIXe siècle, où la moindre mélodie peut provoquer un émoi. D’autant plus quand c’est Holly Hunter, muette mais point sourde, qui joue du piano. Son instrument étant mis en dépôt chez le fermier du coin, interprété par Harvey Keitel, elle ne pourra le récupérer que si elle accepte de livrer une prestation plus sexuelle que musicale, touche par touche. Le piano devient un objet de fantasmes pour l’un et de convoitise pour l’autre. La Leçon de piano de Jane Campion a décroché la Palme d’or à Cannes en 1993 et trois Oscars. Musique, maestro !
Crash
Quand accidents de la route et sexe s’entremêlent, cela donne Crash, film choc de David Cronenberg. Adaptation froide et percutante du roman homonyme de J.G. Ballard, Crash a obtenu le Prix spécial du jury lors du Festival de Cannes 1996 et en a dérangé plus d’un lors de sa sortie. Ici, le fantasme automobile est porté à son comble. On commémore sexuellement les lieux où se sont tués James Dean et Jayne Mansfield, on s’émeut de la moindre cicatrice et on recherche l’adrénaline provoquée par le frisson d’un levier de vitesse enclenché. James Spader, Rosanna Arquette et Holly Hunter s’en donnent à corps perdu.
Monique : toujours contente
Les femmes en chair et en os ? Pas son truc. Après des histoires d’amour infructueuses, Alex, incarné par Albert Dupontel, opte pour la silicone, avec la poupée Monique qui va prendre une place de plus en plus importante dans sa vie, au grand dam de son entourage. Monique : toujours contente de Valérie Guignabodet est une comédie grinçante dans lequel l’amour charnel est un fantasme oublié, au profit de plaisirs en plastique.
Cinquante nuances de Grey
Si la trilogie Cinquante nuances de Grey de l’autrice E.L. James a émoustillé des millions de lectrices, son adaptation ciné a comblé de plaisir autant de spectatrices. Ici, les masques ne servent pas à se protéger du coronavirus, mais à participer à des jeux sexuels sadomasochistes. Chez Christian Grey, le fantasme est roi et bien plus important qu’un simple coït. Dakota Johnson et Jamie Dornan deviennent des adeptes des menottes et du fouet et font de leurs nuits d’amour, des zones de fantasmes à haute tension.
Les Fantasmes
Les frères David et Stéphane Foenkinos proposent avec le bien nommé Les Fantasmes, un panel de toutes les fantaisies sexuelles les plus originales. Pour parler de jeux de rôle, d’abstinence forcée ou d’exhibition, ils ont convoqué un aréopage de comédiens d’exception : Monica Bellucci, Carole Bouquet, Karin Viard, Nicolas Bedos, Jean-Paul Rouve ou encore Denis Podalydès. La fin de l’été sera chaude !
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