Chaque mois, l’équipe de Radio Metal partage pour la Fnac ses cinq coups de cœur dans le cadre d’une sélection aux petits oignons sidérurgiques ! Au menu de ce mois d’août : la grandiloquence de Powerwolf, le sursaut créatif d’At The Gates, la narration cinématographique de Year Of No Light, la justesse de Lantlos et le pari réussi de Dee Snider.
Powerwolf – Call Of The Wild
Au loin, les hurlements de la Bête raisonnent de plus en plus fort… Il est désormais impossible de passer à côté du phénomène power metal, le grandiloquent Powerwolf ! Se hissant petit à petit à côté des têtes d’affiches des festivals, le combo prouve avec Call Of The Wild qu’au sein de la scène, il est en tête du cortège de la relève, et qu’il est bien loin de s’essouffler… Les Allemands reprennent avec ce nouvel opus toutes les bases de leur son caractéristique et épique, et poussent même le tout encore un peu plus loin : plus d’orgues, plus d’orchestrations et plus de chœurs (et de cœur) ! Tout en s’attelant à leur recette à succès, la formation n’hésite pas à diversifier ses inspirations avec la scène folk irlandaise sur un Blood For Blood (Faoladh) et illustre ainsi que Powerwolf a pour unique vocation d’être fédérateur comme jamais, quitte à assumer d’embrasser le kitsch afin de vous faire au minimum sourire s’il ne vous fait pas chanter… Alors ne résistez plus, et joignez-vous à la meute !
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At The Gates – The Nightmare Of Being
At The Gates fait partie de ces groupes qui inspirent un profond respect. Les Suédois n’avaient plus rien à prouver après avoir figuré parmi les pionniers du death metal mélodique, grâce à leur empreinte sonore atypique et évidemment l’album Slaughter Of The Soul de 1995 qui est une référence pour tous les musiciens évoluant dans ce registre. Et pourtant… Après une longue période de sommeil, le combo a su être constant depuis 2010, mais son véritable réveil pourrait bien se trouver dans The Nightmare Of Being ! Symbole d’un renouveau et preuve d’un sursaut créatif artistique, At The Gates déclare son amour pour le rock progressif et jazzy dans cette œuvre surprenante qui fait même écho aux géants de King Crimson. Pour autant rassurez-vous, The Nightmare Of Being reste tranchant et digne de leur réputation avec un sens du riffing toujours assassin ! Le groupe ose, pour un résultat des plus réussis. De quoi inscrire son nom au panthéon des légendes du metal extrême, si ce n’était pas déjà le cas…
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Year Of No Light – Consolamentum
Après huit ans d’absence, la formation bordelaise Year Of No Light ressurgit des ombres avec Consolamentum – ainsi nommé en référence à l’ancienne pratique rituelle cathare, assimilé à un baptême spirituel – afin de perpétuer l’héritage conceptuel et stylistique qu’elle travaille depuis une vingtaine d’années. Si l’album s’inscrit parfaitement dans la lignée de Ausserwelt et de Tocsin, dont on perçoit les motifs mélodiques et rythmiques qui caractérisent si bien le son du groupe, il sait se montrer plus ondoyant et panaché en offrant un véritable parcours narratif. De longues plages de noirceurs mises en musique par un sludge suffocant répondent ainsi à une frénésie anxieuse empreinte de post-metal sillonnée de clartés éthérées. Sans doute inspiré par ses accompagnements filmiques – à l’instar du Vampyr de Dreyer – Year Of No Light développe sa narration cinématographique grâce à ses péripéties sonores et son jeu de tensions dramatiques qui donnent à l’album son parcours hétérogène mais pourtant d’une fluidité totale et justifie pleinement son qualificatif “d’épiphanie de la Chute” !
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Lantlôs – Wildhund
Véritable pilier du blackgaze, Lantlôs a toujours été un projet en perpétuel mouvement. Un élan musical qui avait permis la création de l’une des expressions les plus abouties du post-black polymorphe avec le dernier opus paru en 2014. Melting Sun concentrait toute la force émotionnelle d’une musique constamment sur le fil, entre espoir lumineux et amertume mélancolique. Une posture dont les nouveaux titres s’éloignent en grande partie… Plus dynamique et plus direct, Wildhund abandonne en effet les longues structures atmosphériques et oniriques et favorise, grâce à ses compositions davantage succinctes et dissociées, un groove aussi remarquable que persistant ! Un virage qui permet à Lantlôs d’embrasser un horizon toujours plus important d’influences, depuis le rock alternatif jusqu’au post-metal théâtral, tout en proposant une musique juste et maîtrisée. Le sacrifice de la recherche du saisissement au profit d’une instantanéité ondoyante prouve en tout cas que le renouvellement est toujours aussi central que concret…
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Dee Snider – Leave A Scar
Dee Snider est un vieux lascar du heavy metal ! La fin de Twisted Sister ne marquait pas l’âge de la retraite pour le musicien qui a vu évoluer la scène depuis ses débuts. Comme pour son prédécesseur For The Love Of Metal, l’artiste démontre avec Leave A Scar que faire partie des aînés du hard rock ne signifie pas pour autant rester coincé dans le passé et rejeter en bloc ce que la jeune génération propose. De nouveau associé à Jamey Jasta de Hatebreed pour la production, Dee Snider livre ici un bien bel hommage au metal contemporain avec toutes ses couleurs, osant même proposer un featuring avec Corpsegrinder de Cannibal Corpse sur le titre Time To Choose ! Pour autant, on ne se défait pas de ses racines si facilement, l’Américain injectant sur ce nouvel opus une bonne dose de heavy traditionnel digne des plus grandes œuvres de son ancien groupe… Lier le metal d’hier à celui du présent, sans paraître dépassé ou ridicule, était un pari ambitieux pour maître Snider ! Il l’a relevé haut la main proposant sans doute un immanquable du heavy metal pour l’année 2021…
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