Psychédélique, planante, dure, froide, lumineuse, politique… Les adjectifs ne manquent pas pour définir la musique de Pink Floyd. En quatre décennies d’existence, et en plus de leurs concerts pharaoniques, les quatre musiciens ont livré quelques-uns des meilleurs albums de l’Histoire de la musique pop.
The Piper at the Gates of Dawn
Date de sortie : 1967
Quatre étudiants en école d’art et d’architecture créent Pink Floyd en 1965. Syd Barrett assure le chant et la guitare, Roger Waters tient la basse, Rick Wright se trouve derrière les claviers et Nick Mason s’occupe de la batterie. C’est Syd Barrett qui assure la composition de leur premier album. Mélodiste hors pair, il fusionne le son « beat » des groupes de l’époque avec un univers empreint de psychédélisme et de surréalisme.
Le résultat impressionne : avec des morceaux « spatiaux » comme Astronomy Domine ou Interstellar Overdive et des titres étonnants tels The Gnome et son univers de conte pour enfant, The Piper at the Gates of Dawn fait entrer le rock dans une nouvelle dimension, grâce à un auteur plus proche de Lewis Caroll que d’Elvis Presley.
Ummagumma
Date de sortie : 1969
En 1968, Syd Barrett, souffrant de problèmes mentaux, est remercié par les trois autres membres, et remplacé par le guitariste David Gilmour. Le chant du groupe est assuré par ce nouvel arrivant, ainsi que par Rick Wright et Roger Waters. Le son de Pink Floyd s’infléchit, sous leur influence, vers le rock planant : leurs morceaux s’étirent, ce qui se ressent dans leurs lives, où ils improvisent de longues jams sous la lumière d’un light-show très inventif pour l’époque.
Le premier disque du double album Ummagumma contient quatre exemples de ce son live, enregistrés sur scène. Les versions de Set the Controls for the Heart of the Sun et Careful with That Axe, Eugene passent ainsi les 8 minutes. L’autre disque est consacré à des exercices de style en solo : Roger Waters écrit sa première ballade acoustique, Grantchester Meadows, tandis que Richard Wright compose un vrai rock progressif, quasi symphonique, Sysyphus, assez emblématique de son style au clavier.
Atom Heart Mother
Date de sortie : 1970
Groupe arty par excellence à ses débuts, Pink Floyd s’intéresse à la musique savante et le prouve sur Atom Heart Mother. En dehors des ballades If et Summer of 68, l’album est largement occupé par la suite Atom Heart Mother, enregistrée avec une formation orchestrale et des chœurs. Le groupe y démontre la variété de ses influences et son talent pour les arrangements somptueux.
Meddle
Date de sortie : 1971
Pink Floyd débute son âge d’or, artistique et commercial, avec Meddle. La face A, consacrée aux chansons « classiques », fait émerger One of These Days et sa basse répétitive, ou l’élégant Fearless. Mais c’est bien la face B qui constitue le sommet de ce disque : Echoes, morceau de 23 minutes, mèle rock planant, chants aériens, guitare reverbérée à l’infini et plages franchement expérimentales. Ce mix inimitable devient la marque de fabrique du groupe, qui jouera longtemps ce morceau de bravoure en live !
The Dark Side of the Moon
Date de sortie : 1973
Album de tous les records (il est resté 18 ans dans les 200 meilleures ventes aux États-Unis), The Dark Side of the Moon condense tout l’art de Pink Floyd. Outre sa pochette mythique, signée du studio Hipgnosis, ce disque a changé la face du rock.
L’argent (Money), le temps (Time), la folie (Brain Damage), la société (Us and Them) : Roger Waters, parolier exclusif du groupe, fait une sorte de bilan introspectif de la vie d’un adulte. Musicalement, Pink Floyd est à son meilleur sur ce disque, avec un juste mélange de rock, de jazz moderne et d’expérimentation, en particulier au synthétiseur (On the Run, Any Colour you Like). Tous les ingrédients étaient donc réunis pour faire de l’opus « avec le prisme sur la pochette » la bande-son du choc pétrolier et des années 1970 !
Wish You Were Here
Date de sortie : 1975
Souvent cité par les fans comme leur disque préféré de Pink Floyd, Wish You Were Here reprend le principe de Meddle, avec une longue piste planante, Shine on You Crazy Diamond. Autour du thème de l’absence, en particulier celle de Syd Barrett, ce concept album parle aussi du rapport du groupe au show-business (Have a cigar) et invite à la nostalgie le temps de la ballade acoustique Wish You Were Here, l’un des fleurons de ce disque magistral.
Animals
Date de sortie : 1977
L’écriture de Roger Waters devint plus incisive et politique au fil des années. Sur Animals, le bassiste adapte le roman La Ferme des Animaux de George Orwell, métaphore des divisions de la société anglaise. Le groupe infléchit alors sa musique : les sonorités froides et dures de ce disque de rock contestataire n’ont rien à envier, en termes d’impact, au nihilisme du punk qui éclot la même année.
The Wall
Date de sortie : 1979
Le bouillonnement intime de Roger Waters et sa difficile relation aux autres, notamment à ses collègues de Pink Floyd, est le sujet The Wall, double album opératique autour de la vie d’une rockstar tourmentée. Un chef d’oeuvre devenu chant du cygne : malgré des morceaux virtuoses (Comfortably Numb), une tentative disco (Run Like Hell) et bien sûr l’hymne Another Brick in the Wall, qui servit de chant de révolte en Afrique du Sud à l’époque, l’opus signe la fin de l’âge d’or. Après la réalisation du film (par Alan Parker), adapté des chansons, Roger Waters quittait Pink Floyd.
The Division Bell
Date de sortie : 1994
Après diverses batailles juridiques, Pink Floyd se reforme à trois dans les années 1980. The Division Bell, composé par David Gilmour, reste le dernier album enregistré par ce line-up. Dense, mélodieux et relaxant, cet opus contient quelques perles, dont le bluesy What Do You Want From Me, Take it Back et une merveille de titre final, High Hopes, qui retrouve l’esprit de l’époque Wish You Were Here et permet à Gilmour de signer un ultime solo flamboyant.
Live at Knebworth
Date du live : 1990
Devant 120.000 personnes, Pink Floyd a donné un concert exceptionnel, capté sur le disque Live at Knebworth 1990. Cet album est une excellente occasion de découvrir le côté monumental du groupe sur scène lors de ses dernières tournées !