En juin, le cosy crime occupe le terrain. Pour assurer une ambiance légère et feutrée où les cadavres se ramassent mais avec le sourire, on peut donc compter sur feu M. C. Beaton, Faith Martin, Rhys Bowen et L. B. Hataway. Dans le même registre mais sur un air d’histoire de France, Frédéric Lenormand remet en selle les valets de Marie-Antoinette. Plus documentaire ou plus psy, le youtubeur McSkyz passe au true crime japonais alors que Lynda La Plante et Alafair Burke jouent avec nos nerfs.
Le Nid du coucou – Camilla Lackberg (Actes sud)
Après une parenthèse musclée de plusieurs romans rageurs contre les mâles toxiques et d’une courte série de polars écrits à quatre mains avec un mentaliste vedette, Camilla Lackberg retrouve son couple fétiche de détectives et sa bourgade natale de Fjällbacka. Pour Le Nid du coucou, reprise d’activité d’Erica Falck et de son époux Patrik Hedström, la reine du thriller suédois retrouve le mode opératoire de l’enquête bipolaire à la double temporalité. Côté province, Patrick, le policier, enquête sur le meurtre brutal d’un photographe dont l’ami, prix Nobel de littérature, vient d’être la cible d’un déferlement de violence. Dans le même temps, Erica, la romancière, mène des recherches sur l’assassinat d’un transsexuel durant les années 80 à Stockholm. Entre vie de famille et tracas du quotidien, le couple de limiers scandinaves va peu à peu découvrir que toutes ces histoires atroces ne sont en réalité qu’une seule et même affaire aux relents nauséabonds.
Tremblez ! Crimes au Japon – McSkyz (Dark side)
Influenceur, youtubeur, star du true crime et des récits d’horreur, McSkyz s’échappe en juin de son monde numérique pour coucher sur papier une troisième et nouvelle salve de vraies histoires criminelles. Narrateur hors pair capable de tenir en haleine le plus blasé des internautes, ce digne descendant de Pierre Bellemare a été cette fois chercher l’inspiration, et une dose d’exotisme, au Pays du soleil levant pour offrir de nouvelles sensations à ses nombreux fans. Une famille meurtrière contre son gré, une amitié qui tourne au drame, un repas empoisonné ou encore l’atroce agonie d’une barmaid… Composé de huit affaires toutes plus sombres et angoissantes les unes que les autres, Tremblez ! Crimes au Japon traduit à la perfection le style d’un conteur d’exception réputé pour sa précision sur les procédures et les profils psychologiques des protagonistes.
Agatha Raisin, Tome 35 : L’Heure du crime – M.C. Beaton (Albin Michel)
Adieu et merci pour tout ou bye bye et à bientôt ? Trente-cinquième et dernier volume connu de la série, L’Heure du crime marque pourtant bien la fin officielle des investigations officieuses d’Agatha Raisin. La messe semble donc dite à moins que Marion Chesney aka M.C. Beaton ait eu la bonne idée de laissé traîner quelques inédits dans ses tiroirs avant de passer l’arme à gauche il y a cinq ans à 83 ans. Pour cette der des ders tant redoutée par les amateurs du cosy crime, la pétulante et pugnace détective prend la tangente à Majorque pour échapper à des inconnus qui la menacent. Revigorée et gonflée à bloc par son séjour au soleil et son flirt avec un policier reconverti en danseur de croisière, Agatha rentre en Angleterre pour résoudre avec la vigueur d’une tornade tous les problèmes criminels et personnels qui l’empêchent de couler des jours tranquilles à Carsely.
Son espionne royale, Tome 13 : Amour et mort parmi les léopards – Rhys Bowen (Robert Laffont)
De l’histoire et du mystère, de l’amour et de l’humour, voilà de quel bois se chauffe Rhys Bowen, autrice britannique qui a depuis longtemps filé à l’anglaise du côté de la Californie pour échapper à la grisaille de son île natale. Référence du cosy crime en costumes, elle s’est d’abord fait un nom avec une détective irlandaise partie vivre son rêve américain à New-York durant les années folles avant d’amorcer un retour aux sources avec Son espionne royale. Une série menée par une cousine du roi George V, franc-tireuse de la monarchie anglaise, secrètement employée comme enquêtrice par la reine mère. Dans Amour et mort parmi les léopards, Lady Georgiana vit une lune de miel enchanteresse avec son Darcy chéri quand la mort étrangement accidentelle d’un Lord endeuille la communauté britannique installée dans la résidence de haut standing où séjourne les jeunes mariés.
Une Enquête de Cotton Malone, Tome 18 : Le Secret Atlas – Steve Berry (Le Cherche-Midi)
Pointure américaine du thriller historique, Steve Berry a construit son succès international sur un savant mélange d’intrigue policière, d’énigme ésotérique et de mystère de l’histoire. Capable de passer d’un complot à l’époque des templiers à une enquête chez les Romanov, de dresser un parallèle occulte entre le IIIe Reich et le règne de Charlemagne, il démontre depuis plus de vingt ans une science du suspense à la hauteur de sa rigueur documentaire. Série d’espionnage érudite sur fond d’ésotérisme, la série des Enquête de Cotton Malone se distingue du tout-venant par la singularité de son héros, expert en livres anciens, baroudeur sur les bords et agent secret officieux des USA. Dix-huitième et dernière de ses aventures, Le Secret Atlas s’oriente cette fois sur le thème brûlant des crypto-monnaies. Plongé au cœur d’une sombre affaire financière impliquant un trésor japonais sur lequel les américains ont secrètement fait main basse après la guerre, Cotton Malone va naviguer entre les paradis fiscaux européens et les montagnes de l’Atlas pour enrayer une crise économique qui s’annonce dévastatrice.
Au Service secret de Marie-Antoinette, Tome 10 : Coiffeur pour drames – Frédéric Lenormand (La Martinière)
Passionné par l’Histoire en général et la Révolution française en particulier, Frédéric Lenormand a fait de grandes figures du passé les héros de ses romans d’aujourd’hui. Pour mener ses polars historiques, il a donné vie à un juge de la Chine impériale, au philosophe Voltaire, à une agente du doge de Venise, à un Arsène Lupin reconverti en commissaire et à l’épouse de Louis XVI dans la série Au Service secret de Marie-Antoinette. Une savoureuse comédie policière prérévolutionnaire où la reine peut compter sur le flair de son habilleuse personnelle et la fidélité de son coiffeur attitré pour la sortir des situations les plus contrariantes. Dans Coiffeur pour drames, dernier tome de la saga, coiffure et divination sont au programme d’une série à suspense qui ne manque jamais d’humour ni de charme.
Une Enquête de Loveday & Rider, Tome 8 : Dernière danse à Oxford – Faith Martin (L’Observatoire)
Britannique jusqu’au bout de la plume, Faith Martin manie en experte le polar cosy crime depuis plus de trente ans. Très suivie en Angleterre, elle n’a été publiée que très récemment en France avec la série sixties Loveday & Rider, soit un duo intergénérationnel d’enquêteurs composé, par ordre de citation, de Trudy, jeune détective de la police d’Oxford spécialiste de l’infiltration et de l’expérimenté Clement, médecin légiste qui n’a pas toujours besoin d’ouvrir le crâne d’un tueur pour savoir ce qu’il y a dedans. Dans Dernière danse à Oxford, une embrouille fatale entre les membres d’un groupe de rock lors d’un concert met les deux limiers à l’épreuve. Pour trouver les bonnes réponses à ce faux accident et vrai homicide, Loveday infiltre le milieu de la nuit alors que Rider enquête en cachant les effets de la maladie qui le ronge à petit feu.
Complicités – Alafair Burke (Presse de la cité)
Fille de l’immense James Lee Burke (Dans la brume électrique, La pluie de néon), Alafair Burke apporte une nuance à son atavisme littéraire en préférant l’anxiété du thriller psychologique à la noirceur sociale des polars paternels. Ancienne procureure adjointe spécialisée dans les affaires de violence conjugale, elle met à profit son expérience du réel en charpentant ses intrigues sur la justesse des profils de ses personnages. Après avoir partagé une dernière fois la couverture avec Mary Higgins Clark, dont elle fut la co-autrice attitrée juste avant sa mort, elle est de retour en juin avec Complicités, une histoire de sœurs (très) fâchées depuis quinze ans qui se retrouvent après que le fils de l’ainée ait été accusé du meurtre de son propre père. Entre rancœurs mal digérées et non-dits bien gardés, des cadavres vont sortir du placard pour le meilleur et forcément pour le pire.
En guise d’appât – Lynda La Plante (L’Archipel)
Comédienne, scénariste, productrice et romancière anglaise Lynda La Plante a toujours placé les femmes en position de force dans ses polars. Créatrice de nombreuses séries TV, dont Suspect n°1 avec Helen Mirren, elle partage son temps entre sa maison de production et l’écriture de romans policiers menés par des enquêtrices aux lignes de vie chaotiques. Pour sa nouvelle série, elle passe au masculin avec un inspecteur borderline de la brigade criminelle de Londres aux méthodes à la limite de la légalité. Seconde enquête de Jack Warr, En guise d’appât débute par une vague de home-jackings violents dans les demeures huppées d’une région de l’ouest de l’Angleterre. Inquiétante, l’affaire devient tragique quand un cadavre mutilé est retrouvé dans un des manoirs cambriolés. En charge de l’enquête, Jack va prendre un risque fou en persuadant une femme connue des criminels de jouer les appâts.
Les Enquêtes de Posie Parker, Tome 3 : Meurtre au manoir de Maypole – L. B. Hataway (Eyrolles)
Spécialiste de la dynastie des Tudor et fan inconditionnelle d’Agatha Christie, L. B. Hataway écrit des polars historiques qui réunissent ses passions pour l’histoire de l’Angleterre et les romans à énigmes. Avec Les Enquêtes de Posie Parker, elle signe une série cosy crime glamour qui plonge dans les nuits londoniennes durant les années folles aux côtés d’une enquêtrice privée pleine de courage, d’intelligence et qui ne manque pas de répondant face aux mâles dominants. Acte trois de ses aventures criminelles, Meurtre au manoir de Maypole débute lors d’une fête du nouvel an donnée dans un somptueux manoir au sommet d’une falaise. Parmi les douze convives, dont font partie Posie et son ami l’inspecteur Lovelace, se cache un meurtrier méthodique qui va faire de chaque invité une cible potentielle. Ambiance gothique, suspense diabolique et portraits ciselés, voilà un whodunit inspiré que ne renierait pas la mère d’Hercule Poirot.
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