Ces autofictions adaptées au cinéma

Des faits historiques entre réalité et fiction

Les autofictions reprennent des éléments biographiques ou autobiographiques, auxquels on change ou ajoute certaines choses : des prénoms de personnages, des lieux, des événements fictifs… Ces livres sont alors considérés comme des romans, même si la véracité des faits est indiscutable (ou presque). Certains auteurs retracent ainsi leur propre histoire, qui se mélange avec la grande, comme récemment Gaël Faye dans Petit Pays, adapté par Éric Barbier avec Jean-Paul Rouve, qu’on pourra retrouver en salle cet été. Ce n’est pas la seule œuvre autofictionnelle à avoir été retranscrite en images, loin s’en faut.

La Seconde Guerre mondiale plébiscitée

C’est l’une des périodes où sont situées de nombreuses autofictions, parmi elles Un sac de billes de Joseph Joffo, où deux frères juifs parcourent la France occupée entre 1941 et 1944. Un roman adapté deux fois au cinéma, la première par Jacques Doillon en 1975 et la seconde en 2017, par Christian Duguay, avec Patrick Bruel et Elsa Zylberstein. Bruel également à l’affiche d’une histoire similaire, Un secret de Claude Miller, tiré du livre de Philippe Grimbert, dans lequel un petit garçon découvre qu’il a eu un demi-frère juif, décédé dans les camps de concentration. Enfin, entre 1944 et 1951, l’explorateur et écrivain autrichien Heinrich Harrer raconte son expédition au Tibet dans Sept ans d’aventures au Tibet, devenu le film Sept ans au Tibet en 1997, sous la direction de Jean-Jacques Annaud, avec Brad Pitt dans le rôle d’Harrer.

Les sentiments mis en mots et en images

L’un des premiers romans autobiographiques est sans doute La Confession d’un enfant du siècle d’Alfred de Musset, publié en 1836 dans lequel l’écrivain relate sa passion pour George Sand. C’est Sylvie Verheyde qui a décidé d’en faire un film, en 2012, Confession d’un enfant du siècle, avec une distribution internationale, Charlotte Gainsbourg et Pete Doherty en tête. Les émois littéraires sont une manne pour le cinéma, avec des romances vécues (mais parfois détournées) qui ne demandent qu’à s’exprimer également via une caméra. C’est le cas notamment de Bonjour tristesse, premier roman de Françoise Sagan sur sa jeunesse désœuvrée et paru en 1954, vite devenu un film quatre ans plus tard, grâce au réalisateur Otto Preminger avec Jean Seberg.

Amours filiales ou de jeunesse

Dans La Promesse de l’aube, Romain Gary se dévoile et retrace son histoire fusionnelle avec sa mère, histoire devenue un film d’Éric Barbier en 2017, avec Charlotte Gainsbourg et Pierre Niney. Quant à L’Amant de Marguerite Duras, paru en 1984 où l’écrivain dépeint une histoire d’amour vécue en Indochine à l’âge de 15 ans et demi, Jean-Jacques Annaud en a fait avec L’Amant, une œuvre moite et sensuelle en 1992 qui dépassa les trois millions d’entrées.

Dans Les Nuits fauves, Cyril Collard ne se cite pas, mais laisse entendre qu’il s’agit de lui dans cette histoire d’amour entre un jeune homme séropositif et une femme qu’il risque de contaminer. Une histoire tragique que l’écrivain a mise lui-même en image trois ans plus tard, en 1992, dans un film homonyme qui remporta quatre Césars à titre posthume.

Deux autrices contemporaines mises en avant

Autre roman adapté, Stupeur et Tremblements d’Amélie Nothomb, dans lequel elle retrace sa première expérience professionnelle au Japon et son émotion intime pour sa supérieure. Sylvie Testud incarne l’écrivaine en 2003 dans le film d’Alain Corneau et obtient au passage le César de la Meilleure actrice.

Mais il ne faut pas oublier celle qui a fait de l’autofiction sa marque de fabrique, Christine Angot, qui n’hésite jamais à raconter ses romances et ses ruptures, tel Un amour impossible, roman paru en 2015 et adapté au cinéma en 2018 par Catherine Corsini, avec Virginie Efira et Niels Schneider, couple à la ville comme à la scène. Ou comment boucler la boucle de la plus belle des manières…