Nous connaissons tous le manga japonais, mais connaissez-vous le manhwa coréen ? La bande dessinée coréenne se distingue par le réalisme de ses histoires et la douceur de son graphisme. Cette sélection propose de découvrir les œuvres caractéristiques du genre, entre récits personnels et historiques.
L’Idiot nous balade dans les souvenirs de Ji-rho, une jeune femme qui revient à Séoul dans le quartier qui l’a vue grandir après des années d’exil aux États-Unis. Elle y retrouve l’atmosphère de son enfance et Seung-lyong, un jeune handicapé qu’elle a connu à l’école. Full Kang délivre une chronique sociale contemplative et délicate, un bel hymne sur l’amitié.
Le Parfum des hommes : poison du siècle
C’est avec un manhwa engagé, Le Parfum des hommes, que Kim Su-Bak nous touche au cœur. L’histoire de ce père éploré qui tente de comprendre pourquoi sa jeune fille de 18 ans, Yumi, décède brutalement d’une leucémie, se lit comme un brûlot politique. Cette virulente critique d’une société moderne toujours plus consumériste et sans scrupule donne matière à réflexion.
Femmes de réconfort : le temps des barbares
Femmes de réconfort, esclaves sexuelles de l’armée japonaise, s’empare d’un pan dramatique de l’histoire coréenne où des dizaines de milliers de femmes furent kidnappées et données en pâture aux soldats ennemis. Jung Kyung-a rend hommage à toutes les victimes de l’occupation nippone à travers un pamphlet bouleversant. Comme quoi, les dessins valent autant que de longs discours.
Massacre au pont de No Gun Ri : une œuvre mémorielle
Massacre au pont de No Gun Ri revient sur les heures sombres de la guerre de Corée et plus particulièrement le carnage perpétré par l’armée américaine sous le pont de No Gun Ri. L’auteur du saisissant Mémoires d’un frêne, Park Kun-woong, dresse ici le portrait sans concession de l’envahisseur responsable de la mort de centaines de civils innocents. Ce roman graphique sidérant témoigne de la folie de la guerre.
Histoire d’un couple : tranche de vie
Hong Yeon-sik nous attendrit instantanément quand, avec tant d’humour et de lucidité, il dépeint son brusque retour à la campagne en compagnie de sa femme. Ce nouveau quotidien fait de grands bonheurs et de petites difficultés s’apprécie comme un bonbon acidulé, une friandise qui remonte le moral. Histoire d’un couple est une bouffée d’air frais salutaire !
Adulteland : l’amour à tout prix
Dans un parc d’attractions pour adultes, un homme croise une inconnue qui lui rappelle sa défunte épouse. Adulteland s’interroge sur toutes les solutions de résilience envisageables après un deuil terrible. Dans ce manhwa d’anticipation, Yeong-Jin Oh aborde avec intelligence l’épineuse question de l’éthique.
Bicycle 3000 : chronique d’un fait divers
Ce polar graphique ultra-stylé est une passionnante enquête sur le massacre d’une famille et la disparition d’une adolescente. Bicycle 3000 s’inspire d’une histoire vraie qui a défrayé la chronique en son temps et provoque un sentiment de malaise. Le coup de crayon d’O Se-hyung rend à merveille l’horreur des situations. Effrayant et fascinant.
Brève cohabitation : histoire kafkaïenne
Brève cohabitation est une formidable allégorie sur l’estime de soi et les préjugés qui pourrissent nos relations sociales. Cette étrange cohabitation entre un homme et un cafard vaut le détour tant elle s’avère pertinente dans sa critique de la nature humaine. Jang Kyung-sup livre un manhwa aussi drôle qu’acide.
Kitchen, qui rassemble les souvenirs et tout l’amour qu’éprouve son auteur Jo Joo-Hee pour la cuisine de son pays, nous convainc que c’est toujours autour d’une bonne table que naissent les sentiments les plus charmants ! Ce manhwa subtil et délicat met les papilles à rude épreuve. Voilà un vrai concentré de bonheur.
L’Étincelle : un peu d’espérance
1963 en Corée. La dictature militaire sévit. L’Étincelle dépeint cette époque terrible sous le prisme de la famille Jeon. On y observe la dure réalité des petites gens qui, coûte que coûte, tentent de survivre malgré la répression. Choi Ho-cheol saisit les épreuves, les malheurs et l’espoir des protagonistes dans une contrée accablée de douleur.
À vos papilles : les petits plats dans les grands
S’il vous tente de tout savoir sur la cuisine coréenne alors Everyday foodies : À vos papilles, voyage culinaire en Corée est fait pour vous. Des petites tranches de vie illustrent tour à tour les recettes les plus typiques du pays. Le scénario de Kim Young-Bin et les dessins de Hong Dong-Kee nourrissent autant l’esprit que les yeux.
Cours, Bong-gu ! : virée au pays des vivants
Bong-gu, un jeune garçon, et sa maman débarquent à Séoul à la recherche d’un père disparu. En plein hiver, la ville semble menaçante mais les rencontres plus étonnantes les unes que les autres réchauffent vite leur cœur. Avec Cours, Bong-gu !, Byun Byung-Jun nous offre un voyage nostalgique et mélancolique qui rappelle à bien des égards les œuvres réalistes de Jiro Taniguchi.
La Bicyclette Rouge : jour de fête !
C’est des histoires simples que naissent les bonheurs simples. La Bicyclette Rouge nous entraîne sur la tournée d’un facteur de campagne. Au gré des rencontres et des discussions nous découvrons les petits rituels entre le postier et les habitants. Dong Hwa invite à goûter à l’amitié et à la douceur de la Corée. Tout simplement !
Le Chant de mon père : le temps des secrets
Quand une mère rend visite à sa fille installée depuis des années en France, les souvenirs ressurgissent. La Corée d’antan, les histoires de famille et les non-dits… Fille et mère se redécouvrent. Avec Le Chant de mon père, l’écrivaine Keum Suk Gendry-kim nous parle d’amour. Le graphisme délicat ajoute un supplément d’âme à ces merveilleuses retrouvailles.
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