Sélection

5 films en plans séquence à (re)découvrir

19 mai 2022
Par Léon
5 films en plans séquence à (re)découvrir

Au cinéma, les prouesses techniques attirent les spectateurs : 3D, effets de caméra, post production … Autant de méthodes qui donnent à voir de nouvelles images à l’écran. Dans 1917, c’est le plan séquence qui est utilisé. On vous propose donc un petit focus sur quelques films qui mettent à l’honneur ce procédé.

Au cinéma, les prouesses techniques attirent les spectateurs : 3D, effets de caméra, post production … Autant de procédés qui donnent à voir de nouvelles images à l’écran. Dans 1917, c’est le plan séquence qui est utilisé. On vous propose donc un petit focus sur quelques films qui mettent à l’honneur ce procédé.

La Corde – Alfred Hitchcock

Le film le plus vieux de cette sélection, et par extension, le plus méritant, si on prend en considération les moyens techniques dont disposait Hitchcock à l’époque. La Corde, comme tous les films en plan séquence, est en fait un assemblage de plusieurs plans séquence.  Effectivement, en 1948, les caméras ne pouvaient pas filmer pendant plus de 10 minutes. Dans La Corde, qui relate le meurtre d’un étudiant par deux de ses camarades, on distingue déjà plusieurs coupes nettes. Les autres coupes sont dissimulées principalement grâce à d’habiles fondus au noirs.

Birdman – Alejandro González Iñárritu

Dans Birdman, on suit Riggan Thomson, un acteur déchu, connu auparavant pour ses interprétations d’un super-héros au cinéma. Reconverti au théâtre, Thomson est toujours habité par Birdman, et la frontière entre rêve et réalité s’amenuise au fur et à mesure de l’histoire. Là aussi, Alejandro González Iñárritu a filmé de longs plans séquences qu’il a assemblés. Le spectateur est donc déstabilisé, car l’intrigue semble se dérouler sur une temporalité beaucoup plus longue que la durée du film. On a donc affaire à un petit chef d’œuvre (multi récompensé de surcroit : Oscar du meilleur film, et César du meilleur film étranger), qui conjugue performances techniques éblouissantes et scénario kafkaïen.

Elephant – Gus Van Sant


Palme d’or du Festival de Cannes en 2003, Gus Van Sant frappe fort avec Elephant. On suit Alex, le souffre-douleur de sa classe, dans la préparation d’une fusillade dans son lycée. Le film est inspiré de la fusillade au lycée de Colombine, en 1999, qui avait ému l’Amérique, et même au-delà. Le (faux) plan séquence donne une impression de confinement, et accentue le terrible décompte qui mène à la tragédie. Elephant diffère néanmoins des autres films, car l’intrigue n’est pas contenue dans un seul et même plan séquence : il n’y a pas volonté de tricher. Gus Van Sant accole plusieurs plans séquence, et la coupe est faite à chaque changement de personnage (donc de point de vue).

Victoria – Sebastian Schipper

Seul vrai plan séquence de toute cette liste. On s’accroche à Victoria, une jeune espagnole qui décide de sortir un soir à Berlin. Dans la nuit, elle rencontre une bande d’Allemands un peu délinquants, qui la traineront malgré elle dans une affaire trouble : le braquage d’une banque. Mais évidemment, tout ne se passera pas comme prévu… Si l’intrigue de Victoria n’est pas des plus extraordinaires, sa réalisation, en revanche, l’est : un véritable plan séquence de 2h et 14 minutes, et plus de 22 lieux de tournage. 10 jours de répétition et trois tentatives auront été nécessaires pour arriver au résultat attendu par le réalisateur, Sebastian Schipper. Ce parti pris technique rend l’impression de temps réel encore plus palpable, et on se demande parfois où se trouve la frontière entre fiction et réalité (les acteurs et actrice boivent d’ailleurs du véritable alcool). Haletant.


1917 – Sam Mendes


Dans 1917, sorti le 15 janvier 2020 au cinéma, on est parachuté au cœur de la Première Guerre mondiale. Sam Mendes nous emmène sur le front Ouest, en pleine situation de crise : deux jeunes soldats britanniques sont chargés de transmettre un message clé, qui pourrait empêcher une attaque destructrice. C’est une vraie course contre la montre qui nous est montrée à l’écran. Ici, pas de vrai plan séquence, mais plusieurs longues séquences : le réalisateur les a travaillé comme des mini films, pour ensuite les lier ensemble. Mendes précise que ce fonctionnement leur a demandé une organisation au millimètre près : il s’agissait d’écrire la scène, puis de coordonner les mouvements de caméra. Il parle d’ailleurs de « danse entre la caméra, les personnages et les paysages, tous les trois bougeant perpétuellement. »

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Léon
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