Un Mississippi hanté par le blues, un polar électrique guadeloupéen, l’adaptation d’un jeu-monde tout en cubes, le combat d’une journaliste japonaise ou un thriller d’espionnage… En août 2025, le cinéma se révèle sous haute tension. Voici notre sélection des meilleures sorties DVD et Blu-ray du mois.
Ce mois d’août, le cinéma organise une fascinante collision des mondes. Le film de genre se réinvente, le drame social frappe au cœur et le grand spectacle assume sa part de jeu. Du western crépusculaire porté par Peter Dinklage au combat politique de Shiori Ito, de la Louisiane gothique de Ryan Coogler à l’âpre drame familial signé Mike Leigh, préparez-vous à du grand spectacle.
Minecraft, le film, Jared Hess
Adapter au cinéma le célèbre jeu-monde sans histoire, la mission semblait impossible. C’est pourtant le défi relevé par Jared Hess dans Minecraft, le film. Le réalisateur y propulse quatre ados dans une quête fantastique au cœur d’un incroyable monde cubique.
L’intrigue, volontairement simple, laisse alors place au véritable spectacle : celui de voir deux « tronches » de cinéma, Jason Momoa et un Jack Black en roue libre, s’éclater dans cet univers. Le résultat est une pure comédie d’aventure, une attraction visuelle à l’énergie folle, portée par un indéniable capital sympathie.
Piégé, David Yarovesky
Quand Bill Skarsgård, en voleur arrogant, pense s’emparer d’une simple voiture de luxe, il pénètre en réalité dans la prison « personnelle » d’un Anthony Hopkins diabolique. C’est le point de départ de Piégé, un huis clos mécanique et pervers orchestré par David Yarovesky.
En maître de cérémonie invisible, le propriétaire s’amuse à transformer ce symbole de luxe en chambre de torture high-tech. Le film se mue alors en un jeu du chat et de la souris sadique, où la technologie devient l’arme d’une vengeance totale. Un thriller haletant qui repose entièrement sur la confrontation au sommet de ses deux immenses acteurs.
Zion, Nelson Foix
Avec Zion, le réalisateur Nelson Foix fait le pari d’un polar électrique ancré dans les réalités de la Guadeloupe. On y suit la course-poursuite de Chris, dont le quotidien, fait de deals et de rodéos, bascule lorsqu’il découvre un bébé abandonné devant sa porte. Le même jour, il doit honorer une livraison à haut risque.
Plus qu’un simple thriller, Foix signe le portrait vibrant d’une jeunesse sur le fil et filme avec une énergie brute le moment où un destin est forcé de choisir sa voie.
The Amateur, James Hawes
Le deuil comme moteur de la vengeance ? Un classique. C’est le point de départ de The Amateur, thriller d’espionnage signé James Hawes (réalisateur de l’excellente série Slow Horses). Le film propulse Rami Malek dans la peau d’un cryptographe qui, après la mort de sa femme dans un attentat, décide de traquer lui-même les coupables.
L’œuvre renoue avec la grande tradition du genre et vaut surtout pour le plaisir de voir son casting cinq étoiles se plier à ses codes. Aux côtés de Malek, on retrouve Laurence Fishburne et Rachel Brosnahan. Un pur film d’acteurs qui offre à Rami Malek un formidable terrain de jeu.
Black Box Diaries, Shiori Ito
Dans Black Box Diaries, la journaliste Shiori Ito documente sa propre enquête suite à l’agression sexuelle qu’elle a subie de la part d’un homme puissant. Caméra au poing, elle transforme son journal intime en un acte d’accusation, exposant les failles du système judiciaire et médiatique japonais.
Son film, loin d’être un simple témoignage, deviendra l’onde de choc qui allait déclencher le mouvement #MeToo au Japon. Un geste cinématographique essentiel sur la bataille d’une femme pour briser le silence et reprendre le contrôle de son propre récit.
Je le jure, Samuel Theis
Un homme à la dérive est brusquement sorti de sa torpeur par une convocation pour être juré d’assises. Dans Je le jure, le réalisateur Samuel Theis se saisit de ce postulat pour mieux détourner les codes du film de procès. Car ici, le véritable accusé n’est pas le jeune pyromane dans le box, mais bien le juré lui-même. Confronté aux figures d’un procès incarnées par un casting prestigieux (Marina Foïs, Louise Bourgoin, Micha Lescot), cet homme sans repères est obligé de se forger une conviction, et peut-être, une conscience.
Un drame intime subtil et poignant, habilement déguisé en film de prétoire.
Deux sœurs, Mike Leigh
Avec Deux sœurs, Mike Leigh nous plonge dans le quotidien d’une famille au bord de l’implosion, centré sur la figure de Pansy (stupéfiante Marianne Jean-Baptiste). Rongée par la douleur, cette écorchée vive ne communique que par la colère, sous le regard impuissant des siens.
Fidèle à sa méthode, le cinéaste scrute les failles de l’âme et la complexité des liens familiaux avec une justesse bouleversante. Un drame d’une intensité rare, exigeant, mais qui trouve sa lumière dans l’amour sororal, seul refuge face au chaos.
Vers un pays inconnu, Mahdi Fleifel
L’exil comme impasse… À Athènes, deux cousins palestiniens, Chatila et Reda, rêvent d’Allemagne et multiplient les combines pour se payer de faux passeports.
Dans Vers un pays inconnu, le réalisateur Mahdi Fleifel filme cette quête du sésame avec les codes du thriller, et y injecte une bonne dose d’humour noir et de drame social. En montrant ce que ses personnages sont prêts à perdre pour un avenir incertain, le cinéaste signe une œuvre puissante et poignante sur la dépossession et la quête d’identité.
Sinners, Ryan Coogler
Mississippi, 1932. Dans la moiteur poisseuse du Delta, à l’heure de la Grande Dépression et de la ségrégation, deux frères jumeaux (Michael B. Jordan, à double emploi) montent un juke joint avec de l’alcool de contrebande.
Ryan Coogler ancre Sinners dans cette Amérique des cicatrices et des sermons enflammés pour y faire surgir des prédateurs ancestraux. En tandem avec son acteur fétiche de Creed et Black Panther, le réalisateur s’attaque ici au mythe du vampire, mais en se servant avant tout de la figure du prédateur nocturne pour sonder le mal bien réel de l’Amérique, ses péchés et son héritage. Un film noir, politique et sensoriel, hanté par le blues.
Until Dawn : la mort sans fin, David F. Sandberg
Avec Until Dawn : la mort sans fin, adaptation du célèbre jeu vidéo, le réalisateur David F. Sandberg (Dans le noir, Annabelle 2) s’empare du slasher pour le dynamiter de l’intérieur en s’appuyant sur un pernicieux concept de boucle temporelle. L’histoire ? Un groupe d’amis, traqués par un tueur, est forcé de revivre sa nuit de cauchemar jusqu’à trouver une issue.
Embrassant joyeusement les codes du genre, le film se transforme en un jeu de massacre aussi ludique que brutal où chaque boucle réinvente les règles de la survie. Un pur plaisir de série B, inventif et décomplexé.
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