Sélection

Les grandes figures du sport se livrent : 10 (auto)biographies incontournables

02 juin 2022
Par Valentin
Les grandes figures du sport se livrent : 10 (auto)biographies incontournables

C’est maintenant officiel : Martin Fourcade est le sportif français le plus médaillé de l’histoire des Jeux. Le biathlète dévoile son « rêve d’or et de neige » dans son autobiographie, un parcours impressionnant qui l’a mené au sommet de la gloire. Comme lui, d’autres légendes du sport collectif ou individuel se sont livrées pour le plus grand plaisir de leurs fans. Revue d’effectif.

Football

Cavani, el matador de Romain Molina

Cavani-El-matadorTout le monde connaît Edinson Cavani le parisien, ce joueur devenu il y a peu meilleur buteur de l’histoire du PSG. Mais combien connaissent « Edi » le palermitain et coéquipier de l’argentin « El Flaco » Pastore ? Le napolitain aux côtés de « El Pocho » Lavezzi ? Certainement pas assez. Et pourtant, si le buteur parisien a aujourd’hui une renommée mondiale, il la doit en grande partie à son passé de sicilien méconnu et de joueur du Napoli sur la pente ascendante.

Romain Molina, auteur de nombreuses biographies sportives, retrace le parcours d’un jeune uruguayen ayant dû se battre toute sa vie, et pour qui la famille représente tout. De son premier club sud-américain (Danubio) aux bancs du Camp des Loges, la carrière du « Matador » est revisitée avec l’aide de nombreux témoignages qui aident à comprendre l’ascension d’un buteur devenu star. Ces nombreuses interviews permettent également de voir une facette peu connue mais pourtant bien réelle du football : celle des hommes de l’ombre, des tractations suspectes et autres arrangements entre amis.

Mais Cavani, el matador ne serait pas aussi passionnant sans cette large part consacrée à Cavani le joueur du PSG. De sa relation bien moins tumultueuse qu’on le pense avec Zlatan à ses ressentiments après la remontada de Barcelone contre son équipe, on apprend énormément sur l’attaquant mais aussi sur l’homme, quelqu’un de simple dans une sphère qui ne l’est plus depuis longtemps.

Mémoires de Johan Cruyff

Memoires Johan CruyffL’histoire ne se répète jamais, elle bégaie. Si George Best l’avait voulu, il aurait pu régner sportivement sur les seventies, mais trop de distractions laissèrent un autre génie du jeu occuper le trône implicite de meilleur joueur du monde : le néerlandais Johan Cruyff et son équipe de l’Ajax Amsterdam qui emporta l’Europe entière à l’époque et inventa le fameux « football total ».

Dénuée des soubresauts extra-sportifs de Best, la carrière du numéro 14 le plus connu au monde n’en est pas moins intéressante, de son Amsterdam natale aux lumières nocturnes de la Rambla de Barcelone en passant par Washington DC.

Le récit, à la première personne, est un vrai recueil, à la fois de la carrière du génie en orange mais également de ses pensées. On apprend d’ailleurs ce qui fit de lui un coach à succès, entre réflexions tactiques perpétuelles et recentrage sur l’humain plutôt que le joueur. N’est-ce d’ailleurs pas lui qui a forgé les concepts du nouveau maître du coaching, le catalan Pep Guardiola qu’il coacha à Barcelone ?

Lire Mémoires c’est, pour les plus jeunes, se rendre compte du phénomène qu’était Cruyff, ce joueur qui entraînait depuis le terrain, cet entraîneur qui jouait depuis le banc. Pour les plus vieux ayant connu Cruyff, c’est se plonger, une dernière fois, dans la vie de l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du jeu.

Un grand quotidien français titra d’ailleurs le lendemain de sa mort en 2016 : « Il était le jeu ». Tout simplement.

Immortel George Best de Duncan Hamilton

Immortel-George-BestTour à tour footballeur de génie, fantasme féminin et fêtard invétéré, la vie de l’icône nord-irlandaise George Best n’a jamais été un long fleuve tranquille.

Le footballeur était un diamant, un Ballon d’Or France Football (1968), l’un de ces joueurs dont on se rappelle toute notre vie. Son talent balle au pied et sa propension à provoquer l’adversaire ont marqué des générations entières. C’est simple, il était une légende dans un club de légende, Manchester United. Un club qui, à son arrivée, venait de connaître l’une des pires catastrophes aériennes de l’histoire du sport, ce crash des « Busby Babes » en 1958 qui décima une équipe de rêve et dont toute une institution, Best au premier rang, se servit comme motivation pour conquérir l’Europe.

L’homme était un torturé maladif qui a connu la gloire tôt, beaucoup trop tôt, et les bars de près, de trop près. Le sujet de la notoriété publique et du malaise qu’elle peut provoquer est traité de manière saisissante, surtout quand on connaît l’appétit des tabloïds anglais pour les personnalités phares. Et Best était indéniablement de celles-là.

De récits de matches en anecdotes croustillantes (George Best avait notamment l’habitude d’arriver plusieurs heures en retard à chaque rendez-vous… s’il se réveillait de sa soirée de la veille), Duncan Hamilton nous peint dans cette biographie le portrait d’une véritable star des années 70 dont le surnom était « le cinquième Beatles », cela vous classe en effet un homme.

Décédé en 2005, Best reste à jamais la première vraie star européenne du football, le premier à avoir vu sa vie passer de celle de sportif à celle de « people ». Une expression en forme de jeu de mots résume d’ailleurs bien l’impact de l’ancien mancunien sur le football : « Maradonna good, Pelé better, George Best ». Immortel.

 Basket

Tony Parker, une vie de basketteur d’Armel Le Bescon

Tony-Parker-une-vie-de-basketteurParmi les journalistes sportifs, qui connaît mieux Tony Parker qu’Armel Le Bescon ? L’ayant suivi pendant de longues années d’une carrière toute aussi longue, l’auteur sait de quoi il parle et cela s’observe dès les premières pages.

Mais quel est vraiment le fluide qui définit TP depuis toujours ? Certainement cette volonté de prouver au monde entier qu’un petit frenchy peut triompher de l’autre côté de l’Atlantique, qu’un joueur pris tardivement à la draft peut devenir un joueur majeur d’un championnat NBA. Tony Parker, une vie de basketteur, c’est une plongée dans l’univers du basket américain et de celui, toujours très particulier, de la maison Spurs et de son coach mythique, Gregg Popovich.

De ses débuts en 2001 à ses plus belles heures bleues, c’est aussi l’occasion de découvrir le destin d’un champion pas comme les autres, exempt de toute notion de doute et dont le palmarès dessine une réussite sans précédent dans l’histoire du basket français : champion d’Europe, 4 titres NBA, 1 titre de MVP des Finales NBA…

Quand un monstre sacré du sport français se trouve dans l’une des formations (tout sport confondu) les plus dominantes du 21e siècle, forcément, ça marque. En prime, ce livre nous décrit en profondeur les relations qui unissaient le trio le plus magique de la NBA pendant 10 ans : Manu Ginobili, Tim Duncan et Tony Parker.

Allen Iverson, NOT A GAME de Kent Babb

Allen-Iverson-Not-a-gameCombien de joueurs dans l’histoire de la NBA provoquèrent autant d’admiration, de passion et aussi de crispation qu’Allen Iverson ? Meneur de petite taille à la vitesse incroyable, « The Answer » n’avait peur de rien et défiait les grands de ce jeu avec aplomb.

Il faut dire que l’enfance de la légende de la fac de Georgetown fut en tout point calamiteuse avec un père absent, une mère droguée et une scolarité médiocre. Mais voilà, Iverson était un talent si singulier qu’il était au lycée annoncé par les médias comme le plus grand espoir US en basket mais aussi en football américain. Le sport comme échappatoire.

Kent Babb a fait cette biographie sans l’accord d’Iverson et cela ne la rend que plus intéressante car aucune censure n’est exercée. Le meneur de Philadelphie était un alcoolique, un paresseux, un colérique et plus que tout, une personne en mal d’affection dont l’auteur relève parfaitement les contradictions entre génie pur sur le terrain et décadence en dehors.

Le titre de l’ouvrage NOT A GAME est tiré d’un jeu de mots d’une des conférences de presse les plus mythiques de l’histoire du sport américain, celle où Iverson, visiblement éméché, s’énerve contre un reporter et lui demande d’arrêter de parler d’entraînement, ce fardeau insupportable à ses yeux qui n’est définitivement pas un jeu (« Not a game »).

Rugby

Fier de Gareth Thomas

Fier Gareth ThomasPlus qu’un livre sportif, Fier de l’ancien rugbyman Gareth Thomas est en fait une leçon de vie. Trois-quart centre émérite passé dans sa carrière par les plus grands clubs d’Europe et notamment par le Stade Toulousain, Gareth Thomas était aussi le capitaine de tout un pays, celui de Galles. Sa carrière de joueur fut un succès dont on mesure l’importance à la lecture de ce livre. 100 sélections, 40 essais, une carrière de plus de 20 ans…

Oui mais voilà, Thomas le joueur fut un déguisement toute sa vie à Thomas l’homme, homosexuel dans une sphère rugbystique à l’époque macho et, il faut le dire, homophobe. Premier sportif de l’histoire à révéler son homosexualité pendant sa carrière professionnelle (à la toute fin), l’ancien joueur du XV du poireau parle ouvertement du malaise lié à cette vérité trop longtemps inavouée.

De ses tentatives de suicide à sa rupture avec sa femme de toujours, Gareth Thomas se livre sur sa vie comme rarement un sportif ne l’avait fait auparavant. Il nous éclaire sur les problèmes d’acceptation de l’homosexualité dans le milieu du sport en général et celui du rugby en particulier, un monde « effrayant pour un gay ».

De la fierté, l’ancien rugbyman peut en être rempli, tant son introspection est sincère. Cette autobiographie nous pousse à réfléchir sur un phénomène ô combien tabou et entrouvre une porte que d’autres sportifs pourraient emprunter.

Dan Carter par Dan Carter

Dan-CarterÉlu à trois reprises meilleur joueur du monde (2005, 2012, 2015), l’ouvreur néo-zélandais Dan Carter est un géant du jeu, un double champion du monde qui a régné sur le rugby pendant une décennie en compagnie de l’anglais Jonny Wilkinson.

Mais le 10 kiwi n’a pas toujours été un ton au-dessus, surtout dans un pays où le rugby est une religion. Trop frêle et trop petit à ses débuts à l’âge de six ans, Carter doit lutter, travailler et encore travailler pour compenser un désavantage physique l’ayant accompagné une bonne partie de sa jeunesse.

Passé professionnel, l’ancien perpignanais (2008-2009) va vivre des expériences toutes plus uniques les unes que les autres, que cela soit son premier match en pro ou ses 19 points en finale de la Coupe du monde 2015. Il n’oublie pas non plus le légendaire quart de finale perdu par le pays du long nuage blanc contre la France. Un morceau d’histoire pour le sport français encore bien présent dans son esprit et dans son autobiographie.

En apprendre plus sur une légende du rugby et même du sport est toujours un moment à part mais cela est d’autant plus vrai quand on constate la volonté à toute épreuve d’un homme derrière l’athlète. Pas étonnant que Dan Carter ait reçu le Prix du Livre lors des Sportel Awards en 2016, cérémonie qui récompense les meilleurs ouvrages sportifs.

Natation

Entre les lignes de Laure Manaudou

Laure Manaudou - Entre les lignesQui n’a jamais vibré devant une course de Laure Manaudou ? La France entière se rappelle avec émotion de ses derniers secondes sur le 400 mètres nage libre en 2004 à Athènes et de la naissance de l’une des plus grandes championnes du sport français.

Les légendes naissent dans l’adversité et sa rivalité effrénée avec l’italienne Federica Pellegrini a participé au mtyhe Manaudou. Une rivalité qui ira même sur le terrain sentimental, les deux athlètes se disputant pendant un temps le nageur italien Luca Marin. Dans Entre les lignes, Laure Manaudou n’omet pas cette facette extra-sportive de sa vie et se penche avec sincérité sur une période qui, si elle fut auréolée de médailles, n’était en aucun cas de tout repos.

La championne se livre également sur sa collaboration avec son entraîneur de presque toujours Philippe Lucas, un coach exigeant, parfois à outrance. La performance comme leitmotiv, ce dernier lui inculqua dès son plus jeune âge la culture de la gagne, de l’effort et du sacrifice, jusqu’au dégout. Manaudou l’admet, elle n’a jamais aimé nager, juste gagner, gagner, et encore gagner. Un témoignage poignant sous forme d’aveu et qui interroge sur la place que doit prendre le sport dans la vie d’une jeune athlète de haut niveau car si la sportive rayonne, la femme en tant que personne peut se fissurer d’année en année. 

Biathlon 

Mon rêve d’or et de neige par Martin Fourcade

Martin-FourcadeÀ quel rang se trouve Martin Fourcade au panthéon du sport français ? De nombreuses personnes omettent le biathlète français et pourtant il est un champion d’exception, un lauréat olympique, une référence. Mais oui, Martin Fourcade évolue dans un sport peu médiatisé et reste donc méconnu du grand public. Et pourtant, son histoire mérite d’être contée.

Issu d’une famille de sportifs, il a d’abord souvent été éclipsé par son grand frère Simon, biathlète lui aussi, avant de prendre les rênes de son destin en main et de travailler comme un forcené pour atteindre les sommets olympiques. Si Martin Fourcade est aujourd’hui recordman en matière de titres aux Jeux d’hiver avec 7 sésames, le hasard n’y est pour rien.

Si on ne devait retenir qu’une chose en lisant Mon rêve d’or et de neige, c’est bien qu’un champion ne s’improvise pas et n’en devient jamais un sans abattre une quantité hors norme d’entraînements. Le talent sans le travail ne vaut rien et cette affirmation est d’autant plus vraie dans un sport aussi physique que le biathlon.

Sports de combat

Pourquoi je me bats de Ronda Rousey 

Ronda Rousey Pourquoi je me batsÉlue athlète féminine de l’année en 2014 par le très influent média américain EPSN, la californienne est une figure emblématique des sports de combat en général et du Mixed Martial Arts (MMA) en particulier. Jusqu’à fin 2015, elle n’avait jamais connu la défaite, remportant ses 12 combats dont 9 par soumission par clé de bras, sa grande spécialité. Il se murmurait même à l’époque que Rousey aurait pu affronter des athlètes maculins dans l’octogone tant sa domination était outrageuse.

Mais il serait réducteur de résumer la carrière de Ronda Rousey à cette période MMA. Rousey fut en effet une judokate de renom, remportant même la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Pékin en 2008 dans la catégorie des moins de 70kg.

Une vie de combat, donc, dont on trouve la genèse dans une enfance douloureuse dont certains ne se seraient pas relevés. Elle s’est battue, pour vivre et vaincre. Du suicide de son père alors qu’elle n’était qu’une jeune fille à son incapacité à parler jusqu’à ses 4 ans, Rousey nous émeut et « s’humanise » de page en page dans Pourquoi je me bats, la carcasse de la championne se comprenant au fil du récit. Le combat a été son exutoire, son exutoire une victoire, à la fois olympique et mondiale.

>> Et vous, quelles biographies ou autobiographies vous ont marqué ?

Article rédigé par
Valentin
Valentin
rédacteur Sport et Loisirs sur Fnac.com
Sélection de produits