Pop, folk, world, blues, rock : 10 albums à conjuguer au féminin

Here come the girls !

Here Come The Girls chantait en 1970 le regretté Ernie K. Doe (magnifiquement repris par Trombone Shorty sur son dernier album soit dit en passant). Un titre salutaire qui illustre parfaitement le propos du jour consacré à toutes ces excellentes demoiselles qui font l’actualité de ce premier semestre 2018.

La journée mondiale de la femme c’est le 8 mars, et au regard d’une actualité qui fait couler beaucoup d’encre (parité, harcèlement, discrimination…) c’est évidemment le moment de se pencher sur le sujet. Attention messieurs, ces filles-là ont plus d’une note dans leur sac !

Demoiselles d’honneur

C’est evidement l’immense Joan Baez qui se fend d’un tout nouveau disque et captive une fois encore un public de fidèles, mais aussi des nouveaux convertis. Rapidement en tête des ventes dès sa publication, elle livre ce nouvel opus après 10 ans d’absence discographique. Comme lors de ses premiers enregistrements, c’est un message pacifique et une ode au vivre ensemble que porte cette grande dame qui définitivement, force le respect.

Quelle excellente nouvelle que d’apprendre la sortie de Things Have Changed, nouvel opus de l’incomparable Bettye Lavette. Cette fois, comme un echo à la voisine du dessus, c’est Bob Dylan que notre soul lady favorite à décidé d’interpréter. Un choix judicieux dans le répertoire, évitant avec brio la facilité en piochant dans l’ocean de chansons écrites par Robert Allen Zimmerman des titres parfois peu connus du grand public. Cette exceptionnelle vocaliste aurait meme trituré un peu le texte pour s’accaparer pleinement les chansons. A la vue du résultat, Dylan aurait donné son aval sans sourciller.

Le folk ciselé d’Alela Diane et de Courtney Marie Andrews

Il y a près de 15 ans déjà, The Pirates Gospel, petit miracle de folk ciselé par Alela Diane avait mis tout le monde d’accord. Depuis, la chanteuse californienne a continué à livrer à échéances régulières des albums aussi personnels qu’envoûtants. En 2018, elle publie Cusp, inspirée par l’expérience de la maternité et fruit d’une résidence au fin fond de l’Oregon.

Moins de vécu peut-être pour la jeune Courtney Marie Andrews, mais l’assurance d’une suite aussi réussie qu’Honest Life, un album au succès critique et public inattendu, publié en 2016. À peine 30 ans sous la toise et déjà le contrôle d’une folk que beaucoup revendiquent mais que finalement peu d’artistes maîtrisent.

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Héritages, luttes et vibrations soul avec Meshell Ndgeocello et Melissa Laveaux

Féministes aguerries et porte-voix militantes, ces deux artistes n’ont, à ma connaissance, jamais travaillé ensemble. Et pourtant, on pourrait se laisser imaginer à un passionnant résultat. Avec Ventriloquism, Meshell Ndgeocello propose une relecture très personnelle de titres emblématiques des années 80 & 90, de TLC à Prince en passant par George Clinton et Sade. En revanche, ce ne sont pas véritablement des reprises qui figurent sur le nouvel opus de Melissa Laveaux, mais des chansons/adaptations directement inspirées par les grands noms de la résistance Haïtienne du début du XXème siecle. On savait ce patrimoine cher à la chanteuse canadienne et les titres de Radyo Siwel visent dans le mille : 11 chants séculaires dans un enrobage groovy, moderne et sans dictats. À l’image du label qui l’héberge, No Format !

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Guitares électriques ou éclectiques : The Breeders et Les Filles de Illighadad

The Breeders, groupe emblématique de la déferlante grunge des années 90 n’a donc jamais vraiment lâché l’affaire. Les post-adolescentes qui composent majoritairement le groupe (juste un batteur comme caution masculine) ont pris quelques années mais il semble que l’énergie et le sens de la composition soit resté intact. À l’écoute du 1^er extrait de l’album, Wait In The Car, le haut niveau s’impose naturellement dès les premières mesures.

Du Niger, pays jonction entre l’Afrique du Nord et l’Afrique Subsaharienne, on connaissait déjà quelques noms masculins pratiquant ce blues-rock Touareg qui a su séduire un public occidental. Aujourd’hui, ce sont Les Filles De Illighadad qui ont la faveur de l’actualité. Ces 3 musiciennes et chanteuses débarquées d’une province paysanne reculée du Niger sont avec ce premier véritable album, sous les spots des scènes européennes. Envoûtement total et dépaysement assuré !

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Reggae girls : Hollie Cook et Mo’ Kalamity

Hollie Cook et son reggae imprégné d’une pop-soul un brin funky revient avec un album encore gagnant. Ce troisième opus studio est peut-être celui qui lui ouvrira les portes d’une notoriété plus large. La fille de Paul « Sex Pistols » Cook biberonnée au meilleur du son anglais des années punk & post punk (mais dont vous ne trouverez quasiment aucune traces dans ses compositions), n’a pas son pareil pour trouver le juste tempo et le flow qui va avec.

Même conclusion concernant le nouvel album de Mo’Kalamity. Cette chanteuse d’origine cap-verdienne a déjà une belle carrière sur la scène reggae « alternative ». Acoquinée cette fois avec Sly & Robbie, légendaire rythmique (basse – batterie) Jamaïcaine, elle trace des nouveaux sillons et décline un sincère message de paix qui pourraient bien dépasser le spectre de son fidèle public mordu de reggae.

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